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Contrat de validation d'expérience. L'engagement étudiant.

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par Steven Basseler
Université Paris 12 - Licence 2016
  

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Première partie : Analyse du sondage et interprétation.

La population étudiée est intégralement constituée d'étudiants de la deuxième année de licence d'économie et gestion de l'UPEC. Pour une majorité, il s'agit de L2 Plus avec la présence d'autres étudiants de la L2 « classique ».

Notre échantillon comporte une population majoritairement féminine : 66,7 % des sondés sont des femmes contre 33,3 % d'hommes. Cette différence peut s'expliquer par la concentration de l'échantillon et par la structure sociale des études supérieures. En effet, les femmes semblent davantage disposées aux longues études (de plus de trois ans après le baccalauréat) en raison de certaines qualités : la maîtrise de soi, l'autodiscipline, la concentration et la persévérance. Ce constat est visible dans la quasi-totalité des pays du monde en raison des contextes sociaux et des théories du genre qui associent les femmes à un caractère plus calme et plus littéraire que les hommes.

Pour insister sur la particularité de cet échantillon, 46,7% des participants habitent dans le 94, département de l'Université Paris-Est Créteil, 20% dans le 93 ou encore 10% dans le 91.

Des jeunes de l'UPECoptimistes avec des motivations très diverses.

A la question « Ressentez-vous, d'une manière ou d'une autre, l'envie de changer le monde ? », les interrogés ont quasiment réponduà l'unanimité « oui ». 80 % d'entre eux sont convaincus que des changements sont à réaliser dans le futur proche. Ce n'est d'ailleurs pas si étonnant étant donné que les 18-25 ans ont toujours été considérés comme la génération active pour faire bouger les lignes, qui plus est à l'heure des nouvelles technologies, capables d'accentuer leur voix.Cette réponse peut être analysée sous deux plans : elle reflète un optimisme non caché des étudiants qui n'est plus à prouver. Dans un contexte de chômage étudiant important et de croissance économique limitée, les 18-25 ans sont motivés par l'initiative comme le prouve l'engouement croissant pour l'entrepreneuriat qui se fait de plus en plus présent dans le paysage français. Cependant, cela peut également être interprété comme un signe de frustration. Non contents de leur situation personnelle, de l'évolution du marché du travail ou de la croissance des inégalités au sein de notre pays, ces derniers éprouvent alors peut-être ce besoin de changement. Les motivations de réponse à cette question sont donc assez floues.

Afin d'en savoir plus sur leurs moyens d'action, je me suis ensuite interrogé sur leurs activités et si ces dernières étaient liées à leur réponse précédente. Parmi les 24 personnes ayant répondu « oui », seuls sept personnes, soit 30%, ne pratiquent pas d'activité extra-scolaire. A l'inverse, une seule personne sur les cinq ayant répondu « non » ne pratique pas d'activité. Autrement dit, même les étudiants qui ne ressentent pas l'envie de changer le monde s'expriment dans des activités extra-universitaires. On y retrouve notamment un peu plus d'une personne sur deux qui pratique une activité sportive, sixayant une activité professionnelle, cinq faisant partie d'une association, trois exerçant une activité artistique et deuxqui sont impliquées dans une activité entrepreneuriale. Les motivations des étudiants sont donc diverses.

La question suivante avait donc pour vocation de déterminer ces raisons de pratiquer des activités extra-universitaires. Les étudiants ont ici pu choisir plusieurs motivations, afin de cerner l'ensemble des facteurs qui les poussent à agir. Des éléments de réponse sur la nature de l'engagement étudiant nous ont été fournis : on constate très clairement que les motivations dites « émotionnelles » supplantent les motivations « rationnelles ». Le besoin de se défouler arrive en tête avec 14 des interrogés, une motivation personnelle souvent reliée au sport. 13 personnes ont déclaré que cela leur apportait du bonheur ou leur permettait de partager des évènements avec les autres. La relation avec autrui est ici prépondérante : les jeunes souhaitent changer le monde, mais pas seulement d'un point de vue individuel. Ils désirent améliorer la situation d'un collectif voire de l'ensemble des personnes par la même occasion. Seulement cinq personnes ont confié que cela leur donnait un sentiment d'importance et quatre que leur engagement était effectué pour être mentionné dans leur curriculum vitae. Cela renforce l'idée que la motivation de l'engagement étudiant est davantage portée vers l'altruisme, une hypothèse qui vient contraster les théories sur l'individualisme comme moteur de la Société d'aujourd'hui. Cependant, il faut tout de même considérer la possibilité d'un biais dans ces conclusions : outre le fait que cet échantillon est trop petit pour refléter l'ensemble de la population étudiante en France, il est fort probable que certains interrogés aient délibérément décidé de ne pas mentionner la dernière option « Pour le CV » en raison du caractère rationnel et calculateur de cette dernière.

Plus précisément, les étudiants semblent principalement motivés par la frustration. Au-delà d'une envie d'améliorer leur quartier ou leur ville, ils pratiquent une activité pour remédier aux sentiments négatifscausés par leurs problèmes personnels. Cela vient corroborer l'idée de la frustration comme levier d'action. En effet, beaucoup d'initiatives trouvent leur origine dans un problème à résoudre ou une situation jugée intolérable. C'est une grande source de motivation qui frappe toutes les générations, y compris les 18-25 ans malgré leurs conditions de vie de plus en plus difficiles.

Causes de l'engagement des étudiants de l'UPEC et avis sur son utilité.

Nous savons donc que les jeunes voient dans leur action le moyen d'améliorer le collectif, mais sont-ils plus sensibles à des activités collectives ou, comme on pourrait se l'imaginer avec les nouvelles technologies, prédisposés à des activités individuelles ?

Pour répondre à cette interrogation, la question : « Pensez-vous qu'une action collective est plus efficace qu'une action individuelle pour obtenir ce que l'on recherche ? » leur a été posée. La réponse estune nouvelle fois quasi unanime : pour 83,3 % d'entre eux, l'action collective est plus pertinente. Encore une fois, il s'agit là d'une réponse aux antipodes de certains préjugés sur cette population et pourtant en y réfléchissant, ce n'est pas si surprenant. Le monde étudiant est une source de réseau impressionnant où les individus sont en échange constant et où les relations sociales sont facilitées. Dans ces conditions, l'esprit de solidarité et l'organisation collective sont fortement mis en avant. Des groupes possédant les mêmes revendications peuvent se former rapidement et s'organiser de manière plus simple que dans le cas des actifs déjà présents sur le marché du travail.

On observe que les 16,7% des sondés ayant répondu « non » pratiquent une activité sportive ou ne pratiquent tout simplement pas d'activité. Il existe nombreuses valeurs collectives dans le domaine du sport, mais on peut émettre l'hypothèse que les valeurs individuelles prennent ici le pas et reflètent donc un certain individualisme. Aucune de ces personnes ne fait partie d'une association : la dualité est donc ici très marquée.

J'ai ensuite souhaité savoir pour quelle cause les étudiants de la L2 économie-gestion étaient le plus sensibles.

Tout d'abord, 47% d'entre eux ont déclaré que leur principale préoccupation était l'aide aux plus démunis, à savoir les foyers en difficulté et les sans-abris. 26,7% sont tournés vers l'environnement, qui arrive deuxième position pour cette question. Il ne s'agit pas d'une surprise étant donné la place toujours plus grande qu'occupe l'environnement. La COP 21, les différentes mesures prises et appliquées ou encore l'apparition de certains symptômes du réchauffement climatique rendent ce résultat logique. 10% souhaitent utiliser leur temps d'activité pour aider les réfugiés politiques, un avis de plus en plus fréquent avec les évènements géopolitiques actuels. Enfin, la politique et le sport (en tant que diffuseur de valeurs) viennent clore les options proposées aux interrogés. On notera ici que la réponse « Autre » n'a pas été sollicitée. La politique avec seulement deux personnes arrive dernière, un fait qui tend vers le manque d'implication politique de la génération actuelle des 18-25 ans. Cela répond à un ras-le-bol et à une offre politique jugée insuffisante et inefficace dans un monde où les agents privés ont un pouvoir important. Il est également possible que le chômage des jeunes très élevé (20% en France en 2015) enfle ce rejet.

Il m'est alors apparu important de quantifier le ressenti des étudiants à propos de leurs activités et engagements. Pour cela, une échelle allant de 1 à 10 a été mise à disposition, avec comme extrêmes 1 pour « inutile » et 10 pour « très utile ».

Les interrogés sont en majorité optimistes sur l'efficience de leurs actions. En effet, 46,7% d'entre eux ont répondu sept ou huit. Seulement 15% ont répondu « moins de 5 ». Les étudiants sont doncconvaincus que l'engagement étudiant a un réel poids en plus d'être favorables à une action collective pour améliorer leur quotidien ainsi que celui de la Société. On peut alors supposer qu'au-delà du changement de priorités des 18-25 ans, leurs motivations pour faire bouger les choses sontrestées intactes.

Il est tout de même important de noter que les personnes ne pensant pas l'action collective comme plus efficace que l'action personnelle ont toutes, sans exception, évaluées l'utilité de l'engagement étudiant avec des notes inférieures ou égales à 5.

Questions sur le service civique :

Le service civique est un programme gouvernemental créé il y a six ans afin d'offrir aux jeunes un moyen d'effectuer une expérience valorisante tout en apportant une plus-value à leur environnement proche. Plus de 85 000 jeunes ont déjà profité de ce projet et son image est positive dans toutes les couches de la population française.

Afin de faire un parallèle viable avec les études nationales, j'ai repris la question commune à beaucoup de sondages étudiants : « Pensez-vous que le service civique est une bonne chose ? ». En cohérence avec l'échantillon de notre étude, le « oui » s'est imposé avec 86,7% des étudiants. Pour l'essentiel des sondés, il s'agit d'une opportunité tant pour le jeune que pour l'organisme ou la commune qui en profite.

L'étude des avantages et inconvénients relevés dans celui-ci pourrait-nous permettre de mieux cerner les motivations à ce projet et à terme l'engouement de l'engagement étudiant. Pour cela, j'ai demandé aux interrogés quels étaient le principal avantage et le principal inconvénient du service civique selon eux.

Concernant l'avantage prépondérant, la réponse est unanime : 53,3% ont répondu que le service civique permet de « transmettre des valeurs de solidarité » et donc d'apprendre à vivre en Société. Ce graphique en forme de radar nous permet de constater que l'apport collectif supplante grandement l'apport personnel dans le cas de notre échantillon.Concernant les autres réponses, 20% d'entre eux pensent que cela apporte « une première expérience utile » pour la suite de leur parcours professionnel/universitaire et 13,3 % qu'il permet « l'intégration des jeunes ».

Par opposition, la question du principal inconvénient dans la réalisation du service civique leur a également été posée. 36% regrettent le manque d'accessibilité à ce programme : la contrainte d'âge, par exemple, ne les encourage pas à s'y investir. Pour 33%, les missions proposées dans ce cadre ne conviennent que trop peu aux aspirations et intérêts des jeunes. Cette réponse va dans la logique d'un engagement autonome. Les 18-25 ans de la génération Y sont motivés par une activité qui les passionne et souhaitent l'exercer par eux-mêmes et non de manière « conventionnelle » où ils peuvent être dirigés. Seulement 13,3% pensent qu'il n'est pas assez rémunéré, un élément accordant de la crédibilité sur l'évolution des motivations des nouvelles générations, axées sur le bien-être et le partage avant la recherche pécuniaire. Enfin, 6,7% pensent que le jeune va prendre la place d'un salarié, 6,7% déclarent que le service civique ne présente pas d'inconvénient majeur à leurs yeux et 3,3% ont répondu « Autre ».

L'engouement pour le service civique est donc principalement freiné son inadéquation avec le besoin d'autonomie et les désirs des étudiants.

Professions des parents et engouement à l'engagement étudiant.

Les études sociologiques de Pierre Bourdieu ont conclues dans les années 90 qu'il existait une différence de chances et de réussite entre les enfants des classes « populaires » et aisées. Cette théorie, mainte fois reprise pour s'intéresser à d'autres problèmes liés à la répartition du savoir entre les individus a inspiré cette sous-partie. En effet, je me suis questionné sur un possible rapport entre l'origine sociale et économique des étudiants et sur leur engagement dans la cité, car il m'a semblé que cette dernière peut avoir un effet conséquent.

J'ai tout d'abord demandé aux étudiants quelle(s) étai(en)t la ou les professions de leurs parents : 40% des interrogés ont au moins un parent cadre, 16,7% un parent exerçant une profession intermédiaire, 33,3% un parent employé, 13,3% un parent ouvrier, 23,3% un parent entrepreneur et enfin une seule personne a au moins un parent agriculteur.

J'ai recueilli leur avis afin d'avoir une vision globalesur ce sujet. A la question « Pensez-vous que l'origine sociale est un facteur déterminant de l'action étudiante ? », 53,3% ont répondu « Oui » : il y a donc ici un réel débat. L'origine sociale pourrait en effet jouer sur l'engagement des étudiants de plusieurs manières. Tout d'abord, l'accès à l'information ou à des contacts de la famille proche peut apporter des opportunités pour la création d'un projet ou la participation à une initiative. De plus, le savoir incorporé peut permettre une réflexion plus aboutie et donc motiver à l'action.

Profession des parents

Employé(s)

Profession intermédiaire

Agriculteur(s)

Cadre(s)

Entrepreneur(s)

Ouvriers

Avis

 

 

 

 

 

 

Oui

8

2

1

5

3

3

Non

2

3

0

7

4

1

On constate qu'il n'existe pas ici de lien évident entre la profession exercée par les parents d'un étudiant interrogé et sa réponse concernant le rôle de l'origine sociale dans l'engagement, sauf dans le cas des enfants d'au moins un parent employé ou ouvrier.

Empiriquement, les enfants d'ouvriers ou d'employés étaient davantage concernés par ce problème que les enfants de cadres. Il est cependant très probable que la recherche de mixité sociale dans le supérieur depuis un peu plus d'une décennie ainsi que les dispositifs pour aider les enfants de familles « plus populaires », si cela a encore un sens dans notre contexte de standardisation du savoir, ont résolu en partie ces inégalités. De même, la notation de l'utilité de l'engagement étudiant entre 1 et 10 conforte cette idée d'hétérogénéité des réponses au sein de chaque classe.

Profession des parents

Employé(s)

Profession intermédiaire

Agriculteur(s)

Cadre(s)

Entrepreneur(s)

Ouvriers

Note

 0

 0

 0

 0

 0

 0

1

 0

 0

 0

 0

 0

 0

2

 0

 0

 0

 0

 0

 0

3

 0

 0

 0

1

1

  0

4

1

2

 0

 0

 0

 0

5

3

 0

 0

1

2

  0

6

1

 0

 0

 0

 0

 0

7

3

3

  0

4

1

2

8

2

  0

1

1

1

2

9

 0

 0

 0

2

  0

 0

10

 0

 0

 0

1

2

 0

Présence des initiatives ponctuelles au sein de l'échantillon.

Comme dit précédemment, les nouvelles technologies ont modifié la structure de l'action étudiante. Les regroupements « à l'ancienne » ont partiellement cédé place à des outils informatiques ou à des adhésions individuelles. La question « Participez-vous aux initiatives suivantes ? » a pour objectif d'identifier si les tendances actuelles sont vérifiables dans notre échantillon. Afin d'y parvenir, il a été permis la sélection de plusieurs réponses car les étudiants peuvent s'impliquer de diverses manières dans la vie de la Société.

On observe dans un premier temps la très faible présence des sondés dans l'engagement syndical. Seulement deux d'entre eux sont membres d'une association ou d'un syndicat étudiant. Il semblerait que conformément aux aprioris sur les nouvelles générations, le manque de présence dans les groupes politisés est vérifié ici. Cependant cela signifie-t-il pour autant que les étudiants sont moins impliqués ?

Il apparait que non : la grande majorité d'entre eux participent à des actions de soutien. Huit d'entre eux sont donateurs, et donc par conséquent assez détachés de l'association bénéficiaire. Le point important ici est le poids des actions collectives. Pour rappel, 83,3 % des sondés sont convaincus de la pertinence d'une action collective pour faire bouger les choses. On retrouve ici ce ressenti avec la participation de 13 personnesà des maraudes, qui constituent des activités permettant de partager des moments de manière directe et surtout à travers un collectif. Paradoxalement, la deuxième option qui arrive en tête est directement issue de la « révolution de l'engagement » : 11 étudiants soutiennent des projets à travers la signature de pétitions, notamment en ligne sur des plateformes du type Avaast. Cet outil est à la fois l'expression d'une implication plus personnelle mais il se détache surtout des maraudes par un côté social délibérément moins présent. Enfin, neuf personnes ne participent pas à ces initiatives.

Les étudiants de l'UPEC sont adeptes d'activités traditionnelles et d'autres plus récentes, un mix qui leur permet un engagement plus flexible que celui des générations précédentes. En effet, en optant pour des maraudes et des pétitions où il n'existe pas de contrainte de présence minimum, ils sont sûrs de pouvoir s'impliquer sans pour autant sacrifier le temps nécessaire à la réalisation de projets personnels ou professionnels. Néanmoins, il nous est impossible de statuer que l'engagement étudiant est autant présent qu'auparavant en raison des étudiants ayant déclaré qu'ils ne participaient à aucune de ces initiatives et en raison de la possibilité de répondre à plusieurs réponses. En effet, les étudiants de L2 à l'UPEC faisant des dons sont davantage orientés vers les maraudes. Cet effet cumulatif nous empêche de conclure quoi que ce soit avant au vu de notre taille d'échantillon, trop petite pour obtenir une diversité de réponses distinctes. Les études nationales pourront probablement apporter une plus-value sur ce point.

Questions sur le lien entre réussite académique et engagement.

On associe très souvent les étudiants engagés à de bons élèves, capables de transposer leur savoir dans leurs activités extra-universitaires pour en retirer une expérience conséquente. Il est aussi très commun d'assimiler les étudiants qui travaillent à des élèves en difficulté en raison des heures occupées à effectuer un job. Qu'en est-il vraiment ?

Afin de lever ces interrogations, trois questions ont successivement été posées afin d'utiliser les réponses des sondés pour se faire une idée dans notre échantillon. Afin de connaitre leur situation universitaire, j'ai demandé aux étudiants de spécifier leur moyenne académique avant de leur demander si les études constituaient un frein à l'engagement pour eux. Enfin, ils ont dû répondre à une ultime question portant sur les apports de leurs activités/actions dans le domaine universitaire ou personnel.

Sans grande surprise, une grande partie des interrogés étant des PLUS, 70% d'entre eux possèdent une moyenne académique supérieur à 12/20, tandis que 30% sont entre 10 et 12. Aucun des sondés ne possède une moyenne inférieure à 10. J'ai choisis le seuil de 12/20 pour distinguer les étudiants qui réussissent leur année et ceux qui ont plus de mal car elle symbolise un pallier au-delà duquel les concernés sont souvent entre la bonne performance et l'excellence. Cette majorité de « bons étudiants » est très intéressante car elle va permettre de surligner, ou non, une relation entre réussite et engagement. Le temps passé à réviser et à s'impliquer dans ses cours est-il une contrainte pour s'engager dans d'autres activités ou au contraire une ressource pour dépasser des obstacles ?

Les étudiants sont sur cette question très partagés. 36,7% considèrent que leurs études apportent un réel plus à leur expérience. Que ce soit dans une activité professionnelle, artistique ou encore sportive les études sont donc pour eux une source de créativité, de connaissances, de savoir-faire et de motivation. De la même manière que les études favorisent la lecture et d'autres activités intellectuelles, on serait vite tenté de généraliser cette hypothèse. Cependant, 26,7% déclarent qu'il existe pour eux une relative incompatibilité entre études et engagement extérieur. Ils considèrent que l'énergie investie dans une activité extra-universitaire ne le sera pas dans leur cursus et « qu'à trop s'éparpiller on ne fait rien de bien ».Il est intéressant de voir qu'aucun des étudiants qui pensent cela ne pratique une activité professionnelle, qu'ils jugent probablement trop lourde à assurer en parallèle de leurs études.

On remarque que la quasi-totalité des personnes ayant répondu qu'il s'agissait d'un plus dans leurs études possèdent une moyenne académique supérieure à 12/20. Cependant, il ne s'agit pas d'un élément probant dans le sens où plus de 75% de l'échantillon est composé d'étudiants avec plus de 12 de moyenne générale.

Enfin, 36,7% pensent que leurs études n'entravent pas la pratique d'une activité mais qu'elles n'apportent pas pour autant un plus. Pour ces étudiants, il n'existe pas de complémentarité ni de concurrence directe entre études et engagement.

Dans la continuité de ces observations, les personnes qui pensent que le service civique n'est pas une bonne chose sont comptabilisées dans les étudiants qui considèrent qu'il n'est pas préférable d'effectuer en parallèle des études des activités extérieures, ou du moins ceux qui n'associent pas les études comme une ressource intellectuelle utilisable.

Pour avoir un jugement sur ce que l'engagement étudiant a apporté aux étudiants concernés, l'ultime question de ce sondage a délivré des éléments de réponse concordant avec les conclusions précédentes. Une nouvelle fois, les étudiants ont pu sélectionner plusieurs réponses dans l'esprit qu'une expérience peut apporter de multiples compétences ou émotions. 19 personnes ont répondu que leur(s) activité(s) extra-universitaire(s) les ont gratifiées d'un sens des responsabilités, trop peu présent dans leur cursus. 18 personnes ont évoqué une plus grande confiance en soi, élément essentiel pour progresser dans leur vie personnelle et enfin 16 personnes ont apprécié le sens de l'autonomie associé à leur activité.

Ces réponses sont en adéquation avec l'idée que les étudiants sont toujours impliqués dans l'engagement étudiant avec un besoin fort d'autonomie et d'initiative.

Conclusion de l'analyse du sondage :

Ce sondage avait pour but de tester les tendances et aprioris sur l'engagement étudiant à travers un échantillon de petite taille composé des L2 de l'Université Paris-Est Créteil.

Malgré une hétérogénéité importante de la population étudiante, les 18-25 ans restent confiants en l'avenir et sont positifs quant à leur parcours futur. On notera ici cependant que beaucoup d'entre eux restent sceptiques sur leur capacité d'action personnelle. C'est d'ailleurs la principale raison pour laquelle ils sont convaincus à 83% qu'une action collective a plus de poids qu'une action individuelle.

L'engagement étudiant des étudiants de la L2 Economie-Gestion de l'UPEC est motivé principalement par des valeurs collectives et dans un second temps par les compétences que leur engagement peut leur apporter. Ils sont notamment sensibles à l'aide aux plus démunis et à l'environnement, des causes à défendre qui sont revenues respectivement à hauteur de 46,7% et 26,7%.

Les activités dans lesquelles s'engagent les étudiants sont essentiellement pratiquées comme échappatoire et solution à la frustration qu'ils ressentent dans leur quotidien. Plus précisément, ils y recherchent le besoin de se défouler, l'envie de partager des expériences avec d'autres personnes et le besoin de se sentir utile. On retrouve en tête des réponses les pratiques sportives, associatives et artistiques qui permettent à l'étudiant de s'épanouir personnellement tout en participant à la vie de la Société de quelque manière que ce soit.

Globalement, l'engagement étudiant est perçu comme utile par les étudiants de l'UPEC et comme un levier probant pour agir avec des résultats visibles. Dans cette idée, on retrouve également un bon ressenti concernant le service civique, qui constitue un moyen d'apporter quelque chose par son engagement. Il est principalement considéré comme un facteur de transmission de valeurs sociales (53,3%) et comme une première expérience utile (20%), des réponses en accord avec les aspirations des étudiants. Au-delà de la rémunération, la principale contrainte du service civique à leurs yeux reste le manque d'accessibilité (36,7%) et l'inadéquation entre missions proposées et désirs des jeunes (33,3%).

L'origine sociale en tant que déterminant de l'engagement étudiant divise les sondés. Selon les professions des parents, les réponses des étudiants sont hétérogènes et il n'a pas été possible de conclure sur une réponse quant à une possible relation de causalité.

De même, il nous a été impossible de savoir si les étudiants de l'UPEC considèrent les études comme un frein ou un moteur à leur engagement. Malgré une grande proportion de « bons » étudiants, qui plus est d'éléments de la L2 Plus et qui par conséquent se côtoient quotidiennement, les réponses sont très disparates. On obtient même un nombre d'interrogés équivalent en accord sur le fait que les études ne sont pas un obstacle mais opposés sur leur apport.

A postériori, ils sont une grande partie à avoir acquis un plus grand sens des responsabilités, uneplus grande confiance et plus d'autonomie à travers leurs différentes activités.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"