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Réintroduction de l'ours dans les Pyrénées. Discours, représentations et processus d'entrée en résistance.

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par Elise LABYE
Université de Toulouse-Le-Mirail - Master 1 Anthropologie Sociale et Historique 2009
  

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B. Un projet commun pour le territoire pyrén éen70

Forts de cette fédération des gens opposés au programme de réintroduction, un projet plus global pour le territoire a été pensé notamment par certains politiques et par des leaders de mouvements associatifs, notamment à l'échelle du massif pyrénéen. Ils existe néanmoins des divergences de points de vue entre politiciens et les associations telle que l'Aspap. Ces personnes en sont les artisans et ils disent vouloir sortir du débat sur l'ours pour proposer une autre façon de concevoir le développement futur des territoires de montagne. C'est dans ce sens que dans « le Manifeste des Pyrénées » il est écrit : « Nous voulons et demandons qu'au lieu des groupes de travail spécialisés « ours et loups », soit créé un groupe de travail qui envisage comme une totalité le problème de la conservation de nos montagnes: en tenant compte des aspects environnementaux, économiques, professionnels et sociaux ». Ils estiment donc que ces aspects ne sont pas pris en compte dans les réunions organisées par l'Etat français dans le contexte de la réintroduction de l'ours.

Ce manifeste a été rédigé dans le cadre du refus de se joindre au « groupe national ours » organisé par l'État français. C'est-à-dire, plutôt que d'aller dans le sens de la création de zones où l'homme n'influencera plus le milieu naturel, ils souhaitent au contraire que soit plus développés les métiers de d'élevage et les productions de qualité. En utilisant des méthodes de production respectueuses de l'environnement, comme c'est déjà bien souvent le cas et en réhabilitant, en relançant les races domestiques adaptées au milieu. C'est en ce sens qu'ils disent vouloir interpeller les États français, espagnol et andorran et leur demander ce qu'ils souhaitent, quels sont leurs projets pour les Pyrénées. Ils estiment que le projet de réintroduction d'ours n'est pas compatible avec leur projet de développement et que c'est même une antithèse de ce qu'ils souhaitent mettre en place pour les Pyrénées. Ce projet qu'ils ont pour le territoire ils le partagent aussi avec ceux qui ont signé le « Manifeste des Pyrénées », dont un député du parlement catalan pour le syndic du Val d'Aran, Paco Boya qui a proposé aux associations et aux élus français signataires du Manifeste de mettre en place cette «plateforme transfrontalière » de concertation et de travail afin de réfléchir à un projet d'avenir pour les territoires de montagnes pyrénéens, sans attendre que les hautes instances politiques répondent à leurs attentes.

70 Voir aussi à ce sujet l'extrait du discours de Bruno Besche-Commenge en page 13.

80

Ici aussi, les « leaders intellectuels »du mouvement qui sont investis dans ce projet pour aller à l'encontre de celui que l'État est en train de mettre en place notamment avec le projet de réintroduction. Bruno Besche-Commenge en est un des artisans avec Marie-Lise Broueilh entre autres. Ils ont rédigé ensemble un programme, pour un projet pour les Pyrénées qu'ils ont déposé au niveau européen. Selon Bruno Besche-Commenge et ceux qui partagent les mêmes projets pour les Pyrénées, il faut « sortir du problème ours pour pouvoir en sortir ». Car l'ours serait le révélateur d'autres problèmes d'ordre plus général et c'est à ces problèmes qu'ils disent vouloir s'attaquer. Et finalement ils pensent que c'est grâce à l'ours que cela va pouvoir se faire puisqu'il a permis la constitution d'un réseau, qui a à peu près les mêmes idées, sur toute la chaîne des Pyrénées.

« Le meilleur moyen d'en sortir, c'est nous-mêmes d'en sortir [...] on a fait un gros boulot sur les problèmes de fond et le gros avantage, le seul avantage de l'ours mais c'est un avantage énorme [...] c'est qu'il a permis justement que des liens s'établissent entre des gens de la chaîne et sur les deux versants au demeurant [...] qui ne se voyaient pas ou peu ou qui ne se connaissaient pas et donc ça a créé un mouvement de fond au delà du problème ours. On est en train de mettre en place avec Marie-Lise (Broueilh) qui avait des réseaux dans les Asturies on a fait un lien avec eux là, et on en a un pas mal aussi au niveau Val d'Aran Catalogne. Ça permet donc de structurer quelque chose au niveau européen qui est le seul niveau d'ailleurs qui compte [...] aujourd'hui, ça a permis donc de donner quelque chose que chacun croyait plus ou moins de façon floue dans son coin [...] ça a permis de fédérer des gens qui avaient pas tous les mêmes solutions qui se rendaient compte de problèmes [...] ça a permis à ces gens de se rencontrer, de travailler ensemble et effectivement de mettre un truc en place qui au delà du problème ours va rester. » ( Bruno Besche-Commenge).

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