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L'Unicef et la protection des enfants au sud-Kivu. Forces et faiblesses.

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par Ibrahim NGILA KIKUNI
Université Officielle de Bukavu (U.O.B.) - Licence en Relations Internationales 2012
  

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4. Divergences entre les interventions et les besoins naturels et réels des enfants et insuffisante mobilisation de ressources

Les jeux et loisirs de l'enfant semblent être totalement négligés par cette intervention.

En effet, nulle part où il a été signalé la création d'un cadre pour l'épanouissement de l'enfant (air des jeux, centre culturel, etc.) pourtant l'enfant est un être gai, joyeux, actif, en mouvement et qui met beaucoup d'importances sur les jeux. Il se déduit que cette intervention n'a pas tenu compte des aspirations naturelles des enfants.

La non-amélioration de la situation des enfants peut être liée à la mobilisation des moyens. Ne disposant pas de moyens suffisants pour couvrir tous les besoins en protection de l'enfance, l'UNICEF est parfois amené à ne pas être à la hauteur de sa tâche. Nous avons en effet découvert que l'UNICEF ne bénéficie pas d'une facilitation voulue pour l'accomplissement de sa mission au Sud-Kivu. Par ailleurs, le gouvernement congolais ne lui assure pas toutes les conditions exigées dans la coopération pour l'efficacité de ses interventions. Parmi ces conditions, il y a lieu de citer la garantie de la sécurité des biens et des agents de l'UNICEF, l'utilisation rationnelle des fonds et autres moyens alloués aux activités de protection des enfants, etc.

5. Le laxisme du gouvernement provincial du Sud-Kivu dans la prise en compte des droits de l'enfant et la confusion dans l'attribution des tâches

Le gouvernement provincial du Sud-Kivu est à la base de la stagnation de la mauvaise

situation des enfants dans cette partie du pays pour plusieurs causes. Parmi elles, l'on peut citer d'abord la méconnaissance des droits de l'enfant. En effet, les autorités politico-administratives en province du Sud-Kivu semblent ne pas reconnaître les droits de l'enfant. Il ne suffit pas de connaitre les droits de l'enfant, il faut encore les reconnaître. La reconnaissance des droits de l'enfant traduit le fait d'être convaincu que ces droits s'imposent dans leur application, à la personne concernée. Cependant, il se produit un constat amer au Sud-Kivu, du fait que le gouvernement provincial bafoue les droits de l'enfant qui par ailleurs ne s'imposent pas à lui. La simple inapplication par ce gouvernement des règles contenues dans les instruments juridiques de protection de l'enfant corrobore cette affirmation. Citons ici le droit à l'éducation gratuite à l'école primaire qui est resté lettre morte. Pourtant, la R.D.C. a ratifié plusieurs instruments juridiques de protection de l'enfant et a elle-même incorporé dans

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sa constitution et les autres lois nationales les principes qui consacrent la protection des enfants tel que nous l'avons détaillé dans le troisième chapitre de ce travail.

Les moyens ne manquant pas en réalité, l'inapplication de ces textes, très riches de contenu en matière de protection des enfants, est dû au manque de volonté politique à la fois du gouvernement central que du gouvernement provincial. En effet, le plus souvent, il a été constaté que le gouvernement ne libère pas les moyens nécessaires pour couvrir les besoins en matière de protection des enfants. Les prévisions budgétaires du plan du programme de pays entre le gouvernement de la RDC et l'UNICEF démontrent que pour la période allant de 2008 à 2012, seulement 12 800$ sont programmés par an.111 Au regard des besoins liés à la protection des enfants, ce budget est trop insignifiant. Au-delà de ce constat, il faut encore se demander si les montants prévus ont été libérés en totalité et à temps opportun. Et s'ils l'ont été, il faudra encore se demander s'ils ont été utilisés rationnellement et aux fins pour lesquelles ils ont été destinés. Comme le souligne le Secrétaire Général de l'ONU, « de nouvelles allégations faisant état d'actes de corruption et de détournement de fonds publics commis par des membres des administrations et assemblées provinciales ont surgi, entravant les travaux des structures gouvernementales dans les provinces de Maniema, Kinshasa, en Equateur et dans le Sud-Kivu ».112

En outre, nos recherches sur le terrain nous ont fait constater que le gouvernement provincial du Sud-Kivu est caractérisé par une confusion dans l'attribution des tâches en matière de P.E. En effet, ce gouvernement semble abandonner une bonne part de ses responsabilités et met les espoirs dans l'intervention des O.I. et O.N.G. qui se préoccupent de la P.E. Pourtant c'est à lui qu'incombe en premier lieu la charge de protéger les enfants sur son territoire, les O.I. et les O.N.G. ne pouvant jouer qu'un rôle d'appoint. Ainsi, nous avons été personnellement surpris pendant la récolte des données du fait que certains services de l'Etat nous renvoyaient à l'UNICEF, au Save the Children Found... pourtant ce sont ces premiers qui sont sensés constituer des premières banques de données en cette matière sur base des rapports qui lui sont présentés par ces organisations.

111 RDC/Ministère du plan, Plan d'action du programme de pays entre le gouvernement de la RDC et l'UNICEF 2008-2012, draft, inédit, s.l.n.d.

112 ONU/Conseil de sécurité, Vingt-sixième rapport du Secrétaire général sur la MONUC, Ed. Nations-Unies, le 3 juillet 2008, p. 15

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld