Section II. POUR UN MODELE EFFICACE DE PROTECTION DE
L'ENFANT AU SUD-KIVU : DES PISTES DE SOLUTION POUR UNE SORTIE DE LA
CRISE
Au regard des constats ci-dessus, il nous est important en tant
que chercheur, de
proposer quelques pistes de solution pouvant permettre de
contribuer tant soit peu à l'amélioration de la situation des
enfants en province du Sud-Kivu. C'est d'ailleurs notre contribution
essentielle dans le cadre de ce travail. En ce sens, les principales
suggestions que nous formulons dans le cadre de ce travail se résument
dans les points qui suivent :
§1. Le passage des discours et théories aux
actions concrètes pour la mise en oeuvre et l'application effectives des
droits de l'enfant au Sud-Kivu
En effet, la deuxième section du chapitre II de ce travail
nous prouve qu'il existe
plusieurs instruments juridiques tant nationaux,
régionaux qu'internationaux de protection de l'enfance applicables en
R.D.C. et notamment au Sud-Kivu, mais la section II du troisième
chapitre de ce même travail nous fait voir combien les principaux droits
consacrés par ces instruments sont massivement violés dans cette
partie du pays. Par ailleurs, notre pays a connu des discours si riches en
contenu tels « finie la recréation », « tolérance
zéro », « la révolution de la modernité »
qui, une fois appliqués en matière de protection des enfants au
Sud-Kivu produiraient de bons résultats. Malheureusement nous-nous
retrouvons devant des discours et théories sans actions
concrètes, ce qui constitue toujours un blocage à
l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu. C'est en ce sens
que nous sommes de même avis que l'UNICEF lorsqu'il suggère
d'« en finir avec la culture de l'impunité et renforcer
l'obligation de rendre compte en traduisant en justice les auteurs de crimes de
génocide, de crimes de guerre - notamment l'enrôlement de
personnes âgées de moins de 15 ans - et de crimes contre
l'humanité ».116 D'une manière spécifique,
nous demandons à tous les acteurs (principalement le gouvernement,
l'UNICEF et les autres ONG ainsi que la population) de s'impliquer
sérieusement dans l'application concrète et effective des droits
de l'enfant au Sud-Kivu. Les déclarations ne suffisent pas, il faut des
actions concrètes telles la répression sévère des
violations aux droits de l'enfant, l'application stricte des règles
contenues dans les instruments de P.E. telles la gratuité de
l'enseignement pour les enfants, le droit à une protection, le droit aux
soins de santé, etc. Ceci pourra aussi contribuer à la paix sur
toute l'étendue du pays, car, « ce n'est qu'en progressant vers la
réalisation des droits de tous les enfants que les nations se
rapprocheront de leurs objectifs de développement et de paix
».117
116 UNICEF, La situation des enfants dans le monde.
L'enfance en péril, New York, 2005, p. 39
117 A. KOFFI cité par UNICEF, La situation des
enfants dans le monde, op.cit., page de garde
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Parmi les causes de non-respect des droits de l'enfant au
Sud-Kivu, MIRINDI MBONEKUBE118 souligne la non application de la loi
portant protection des enfants en RDC, la corruption à tous les niveaux,
l'impunité et l'arrangement à l'amiable des cas de violation des
droits de l'enfant, etc. Ainsi, la lutte contre l'impunité et la
corruption non seulement par le gouvernement mais aussi par tous permettrait de
trouver une solution aux problèmes liés aux enfants en province
du Sud-Kivu. Par ailleurs, l'on doit fournir des efforts considérables
pour réaliser des activités tenant compte du critère de
développement durable, sans quoi la situation demeurera critique. C'est
pourquoi nous suggérons au gouvernement provincial du Sud-Kivu et
à ses partenaires dont l'UNICEF (partenaire privilégié en
matière de protection des enfants) d'étudier avec minutie les
projets et activités à réaliser et à appuyer pour
une efficacité d'intervention. Mais avant d'y parvenir, il faudra se
rassurer que les D.E. sont connus et reconnus par tous.
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