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L'Unicef et la protection des enfants au sud-Kivu. Forces et faiblesses.

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par Ibrahim NGILA KIKUNI
Université Officielle de Bukavu (U.O.B.) - Licence en Relations Internationales 2012
  

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§2. La prise des mesures efficaces pour la connaissance et la reconnaissance des D.E. par

tous au Sud-Kivu

La protection efficace des enfants au Sud-Kivu n'est possible que si les droits de l'enfant sont connus et reconnus par les gens qui doivent en assurer une protection effective.

En effet, les droits de l'enfant devraient être connus pour être reconnus. Ainsi donc, des sensibilisations plus intenses seraient susceptibles d'assurer une vulgarisation à grande échelle des droits de l'enfant en vue de leur connaissance et leur reconnaissance. La connaissance suppose la maitrise du la matière et des principes contenus dans les instruments juridiques, alors que la reconnaissance est le fait d'être convaincu que les droits consacrés par ces instruments s'imposent dans leur application.119 Ainsi, des techniques visant à atteindre tout le monde dans le cadre de la sensibilisation sur les droits de l'enfant seraient appropriées, en l'occurrence des affiches, des émissions régulières médiatisées sur les D.E., l'insertion des notions d'enseignement sur les D.E. à partir de l'école primaire et au secondaire dans toutes les orientations confondues, des campagnes de sensibilisation sur les D.E., etc. Le fait d'accorder une importance particulière aux services de protection des enfants ainsi qu'à la célébration des journées commémoratives des D.E. contribuerait également à une connaissance puis à une reconnaissance des D.E. au Sud-Kivu.

A ce sujet, il importe d' « informer et de sensibiliser les enfants et les femmes sur leurs droits ; de renforcer la prise de conscience sur l'obligation de respecter les droits des enfants et des femmes ; de sensibiliser la communauté et de l'impliquer dans la protection des D.E. et

118 M. MBONEKUBE, op.cit.

119 F. MULINDILWA, op.cit.

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des femmes et dans la lutte contre toutes formes de violences et d'abus sur ces catégories ; de favoriser la culture de dénonciation des violations des droits et sensibiliser la communauté à briser le silence ».120

Par ailleurs, l'on doit plutôt s'attaquer aux causes de cette situation et non à ses conséquences. Il serait donc mieux de contrôler les naissances. L'irresponsabilité des parents (qui mettent trop au monde sans moyens de subvenir aux besoins des enfants) serait une des causes majeures des problèmes liés à la protection des enfants au Sud-Kivu.121Il faut donc « développer une capacité de prévention, étant donné que les moyens sont souvent insuffisants pour la gestion des crises »122. Ainsi, il faut que le gouvernement améliore le niveau des salaires et les paye régulièrement.123 Ceci n'est possible que grâce à la preuve d'une volonté politique et d'une détermination ferme de la part du gouvernement provincial notamment par la disponibilisation d'importants moyens et par la lutte contre l'impunité. La RDC en général fait en effet, l'objet d'une honte publique internationale124par le fait qu'il ne respecte pas les droits de l'homme et notamment les droits de l'enfant, d'où il est qualifié d'un nouveau Etat au regard de la considération selon laquelle les nouveaux Etats sont ceux caractérisés par le non-respect des droits de l'homme.125 Le fait que « la RDC a connu des violations des droits de l'homme les plus fortes en 2008 »126 corrobore cette affirmation.

D'où, pour palier à cette situation, nous marions les idées selon lesquelles il faut « prévenir les conflits en s'attaquant aux causes sous-jacentes de la violence et de la pauvreté, et en investissant davantage dans les efforts de médiation et de règlement des conflits ; améliorer la surveillance et la signalisation des violations des droits de l'enfant en période de conflit ; mettre fin au recrutement d'enfants soldats par l'accélération (de l'adoption et) de l'application du protocole facultatif de la Convention de Genève relative aux droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés ».127

120 Ministère du plan, Analyse de la situation des enfants et des femmes (ASEF), Ed. de l'UNICEF, Kinshasa, décembre 2003, pp. 117-118.

121 L. LUKWANGOMO, op.cit.

122 K. NGUWAY KPALAINGU, Docteur en Relations Internationales, Entretien, Bukavu, avril 2012.

123 Ministère du plan, op.cit., p. 60

124K. NGUWAY KPALAINGU, op. cit.

125 J. NSABUA TSHIABUKOLE, op. cit.

126 PNUD, op. cit., p. 191

127 UNICEF, La situation des enfants dans le monde. L'enfance en péril, New York, 2005, p. 39

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§3. L'appui aux autres structures (associations et ONG locales) de protection des enfants Nous suggérons au gouvernement en particulier, d'appuyer les différentes ONG

locales qui constituent des cadres proches dont les actions sont susceptibles de contribuer à l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu. Ceci puisque « les activités de protection de l'enfance nécessitent beaucoup plus des travaux de terrain et des techniques appropriées avec des moyens importants et un personnel formé capable de travailler avec et pour les enfants ».128 Pratiquement, le gouvernement doit financer ces ONG et créer (ou renforcer) un cadre de collaboration avec elles en dehors de la division des affaires sociales et celle du genre, famille et enfant en vue de monter des politiques d'action capables de faire face aux problèmes liés aux enfants en province du Sud-Kivu. Le parlement d'enfants serait peut-être mieux placé à ce sujet. Beaucoup de projets en matière de P.E. échouent peut-être puisque élaborés dans des bureaux par des personnes prétendant connaître les réels problèmes des enfants, alors qu'en réalité ils n'en connaissent pas grand-chose. Pourtant, tout projet de développement est un travail de terrain (et non de bureau), et son élaboration doit tenir compte des besoins réels des bénéficiaires, lesquels besoins sont identifiés par des travaux de terrain. C'est pour cette raison qu'il convient de définir et évaluer la pauvreté des enfants car « ...les interventions à mener doivent se fonder sur la façon dont les enfants vivent la pauvreté ».129En ce sens, il conviendrait d' « impliquer la société civile dans le processus de vulgarisation des droits »130 et de lui accorder des moyens nécessaires pour ce fait. Non seulement la société civile, mais également d'autres structures susmentionnées. Par ailleurs, nous ne devons pas ignorer que la famille constitue une structure importante de protection de l'enfance et « constitue même la première ligne de défense des enfants »131. C'est ainsi que nous appuyons l'idée selon laquelle la promotion de la famille132 dans le cadre de la lutte contre la pauvreté contribuerait à l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu.

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