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Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.

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par Ange Joachim MENZEPO
Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015
  

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Elle est d'autant plus urgente que les manifestations d'incivisme se poursuivent. Deux officiers de ' police ont été tués, le 21 septembre 2014 par l'explosion d'une bombe dans le ' centre du  Caire, a annoncé le ministère de l'intérieur. Les policiers en ' Egypte sont fréquemment les cibles d'attentats revendiqués par des groupes djihadistes1069(*).

Si les grandes puissances contrôlaient H. MOUBARAK sur qui elles ont mis la pression, la lutte contre les djihadistes est de longue haleine et le retour de la stabilité n'est certainement pas pour demain, les Egyptiens vont continuer à vivre la peur dans le ventre. Surtout que de nombreuses instabilités minent le pays, ceci à cause de la forte présence de l'armée, défenseur acharné de son statut. Ce qui conduit une partie de la population à un désintérêt pour la politique.

3- Le désintérêt d'une partie de la population pour la politique.

Nous percevons le désintérêt d'une partie de la population pour la politique comme un obstacle à l'instauration de la démocratie en Egypte. En fait la démocratie est demandée pour permettre l'expression libre des populations d'ailleurs, avec Abraham LINCOLN, on la définit comme « le gouvernement du peuple pour le peuple, par le peuple ». Il ne peut donc pas avoir de démocratie sans participation du peuple, ceci à travers les élections.

En Egypte, le peuple fuit, renonce à l'exercice de son droit de vote. Cette situation ne donne pas une légitimité au nouveau président Abdel Fattah Al-SISSI. Sa victoire est nuancée par le faible taux de participation, qui s'explique notamment par le verrouillage de l'opposition, et la lassitude de la population. Seuls 44,4% des 53 millions d'électeurs se sont en effet rendus aux urnes selon des sources judiciaires citées par l'agence de presse.1070(*) Il convient de rappeler que lors de l'élection de l'islamiste Mohamed MORSI en 2012, la première démocratique depuis la chute du dictateur, le taux de participation avait atteint 52%1071(*).

Ce taux de participation très faible ébranle la légitimité de l'ancien ministre de la Défense et vice-Premier ministre. Ceci malgré les appels au devoir électoral lancés par les proches de Sabahi Moustafa BAKRY, responsable de la campagne présidentielle de ce dernier, et porte-parole de sa coalition. Le Courant populaire égyptien, a pourtant fait du porte-à-porte pour essayer de remotiver les citoyens1072(*). La jeunesse, celle-là même qui est descendue dans la rue à plusieurs reprises ces trois dernières années, pour défendre ses idéaux de démocratie et de libertés, semble désillusionnée. Depuis le temps que l'on annonce Al-SISSI ultra-favori, une impression «d'hyper-popularité» que Sophie POMMIER - interrogée par RFI - explique par «le verrouillage des médias», nombreux sont ceux qui ont estimé que ce scrutin était joué d'avance1073(*). Si le scrutin est joué d'avance, on comprend effectivement que le peuple et son choix sont mis de coté. Ce n'est pas la démocratie. Cela est en opposition avec l'un des principes de la démocratie qui stipule qu' « il est nécessaire de créer les conditions propices à l'exercice effectif des droits participatifs, tout en éliminant les obstacles qui préviennent, limitent ou empêchent pareil exercice. Aussi est il indispensable de promouvoir en permanence, notamment, l'égalité, la transparence et l'éducation, et de lever des obstacles, tels que l'ignorance, l'intolérance, l'apathie, le manque de choix et d'alternatives véritables, et l'absence de mesures destinées à corriger les déséquilibres et discriminations de caractère social, culturel, religieux, racial ou fondés sur le sexe »1074(*). Dans le contexte de la présidentielle égyptienne, aucune alternative véritable n'est donnée, ce qui débouche sur l'apathie.

Y a-t-il démocratie sans légitimité ? D'ailleurs le peuple finit par se résoudre à l'abstention comme mode d'expression.

Le peuple a boudé les bureaux de vote, preuve que ce qui se vit dans leur pays ne reflète pas ses aspirations à la démocratie. Un troisième jour de vote a été décrété pour permettre d'améliorer le taux de participation1075(*). Pour Sarah Ben NEFISSA, « le véritable enjeu de cette élection, ce n'est pas la victoire de Al-Sissi, il va être élu, mais c'est le taux de participation. Sa légitimité se fera sur le nombre de voix qu'il récolte»1076(*).

«Mascarade électorale», «démocratie factice», sont des termes qui reviennent régulièrement dans le discours de nombreux Egyptiens qui ne voient tout simplement pas l'intérêt d'aller voter. De la lassitude, plus qu'une réelle protestation silencieuse1077(*). Aussi, les partis politiques, constituantes prioritaires de la démocratie puisque celle-ci s'exerce au travers du multipartisme, sont quasi inexistant. « Il n'y a pas vraiment de partis. C'est cela en partie qui rend le processus démocratique compliqué. Les anciens partis encore présents sur la scène politique sont considérés comme trop corrompus, les Egyptiens n'en veulent plus »1078(*).

En somme, pour cette partie signalons que la volonté et l'engagement des puissances n'ont pas suffi pour atteindre les objectifs poursuivis. De leur fait et de celui des pays du printemps arabe, beaucoup reste encore à faire.

* 1069 « Egypte : explosion d'une bombe au Caire », La Monde.fr avec AFP, 21 septembre 2014.

* 1070 « Abdel Fattah Al-SISSI peine à trouver sa légitimité », Paris Match, 23 juin 2014.

* 1071 Ibid.

* 1072 Ibid.

* 1073 Ibid.

* 1074 Article 18 de la Déclaration universelle sur la démocratie, op. cit.

* 1075 LE BRAS Jenna, « Présidentielle en Egypte : Al-SISSI devancé par l'abstention », Libération, 28 mai 2014.

* 1076 Sarah Ben NEFISSA cité par LE BRAS (J.), op.cit.

* 1077 LE BRAS (J.), op.cit.

* 1078 TEWFIK Aclimandos cité par ANMUTH Sophie, « L'Egypte est-elle revenue à l'ère MOUBARAK ? » publié sur Slate Afrique, consulté le 24 septembre 2014.

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