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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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CHAPITRE III : LA REVOLUTION AGRICOLE (1971-1985)

Les années 70 sont marquées par l'épuisement de la rébellion upécistes à la suite de l'exécution d'Ernest Ouandie le 15 Janvier 1971 et l'éradication des dernières poches de résistance. Une fois, l'UPC épuisée, le gouvernement camerounais devait ainsi détourner ses dépendances vers la transformation du secteur économique en générale et l'agriculture en particulier. En outre le pays connait depuis le milieu des années 60 une démographie sans cesse croissante. D'où la nécessité de de maximiser la production agricole en mettant en valeur les cultures vivrières, sans toutefois marginaliser les cultures de rentes. C'est cette nouvelle orientation stratégique qui caractérisa la politique agricole du troisième, quatrième et cinquième plan quinquennal. Ce chapitre essaye donc de passer en revue les différents éléments ayant favorisé une réorganisation de l'action publique agricole pendant cette période allant de la révision de la philosophie de développement économique à l'évaluation des politiques agricoles sous économie administrée en passant par les caractéristiques des politiques agricoles des années 70 et 80.

I. REVISON DE LA PHILOSOPHIE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE NOUVEAUX OBJECTIFS AGRICOLES

Un recadrage de la philosophie de développement économique était nécessaire afin que le Cameroun mette en place en place une véritable politique agricole souveraine.

A. Une nouvelle orientation de la politique de développement économique : le développement autocentré

Le libéralisme planifié, leitmotiv officiel du mode de développement camerounais, était supposé substituer l'Etat à une initiative privée défaillante. Toutefois, les limites de cette philosophie de développement économique ne permirent pas d'atteindre les objectifs escomptés229(*). Pour palier à ces limites, le gouvernement camerounais décida de procéder à une révision du libéralisme planifié. C'est dans cet ordre d'idée que le président Ahmadou Ahidjo annonça, le 10 février 1975 à Douala, lors du deuxième congrès ordinaire de l'UNC, la politique de développement autocentré comme nouveau principe de développement national du Cameroun230(*).

Ainsi à la philosophie du libéralisme planifié devait désormais être associée celle du «développement autocentré» qui se définit comme la nécessité de résoudre en priorité la question du contrôle des recettes productives231(*). Il s'agit donc selon les termes du chef d'Etat de mobiliser toutes les ressources et toutes les énergies nationales en vue d'un développement national autocentré232(*) . Le développement autocentré apparaissait comme une méthode de développement en vue de soutenir le libéralisme planifié par le renforcement du contrôle de l'Etat dans la définition et la mise en oeuvre des politique économiques233(*) tout en effectuant un appel contrôlé aux investissements étrangers. Il résultait de la volonté politique d'un développement endogène qui devait se réaliser par le peuple et pour le peuple camerounais234(*). Il reposait sur deux axes : la recherche de l'autosuffisance alimentaire et la valorisation à long terme des ressources locales comme base d'une accumulation nationale, en partie grâce aux investissements étrangers235(*). Les troisième et quatrième plans eurent ainsi pour base doctrinaire respective le développement autocentré alors que le cinquième reposa sur le libéralisme communautaire.

* 229 Cet échec était dû à l'omniprésence exponentielle de l'Etat dans la formulation et la mise en oeuvre des politiques agricoles qui rendait ainsi l'initiative privé inexistante une mauvaise orientation des stratégies de développement

* 230 A. T. EtamaneMahop, «Les grandes orientations», p.220.

* 231 E. M. AssigaAteba, Economie des entreprises publiques, p.31.

* 232 A. D. Tezampa, «Planification économique au Cameroun : méthodologie d'élaboration des plans», Mémoire de Maîtrise en Sciences Economiques, Université de Yaoundé, 1987, pp50-56. Cité par A.T. EtamaneMahop, «Les grandes orientations», p.219.

* 233 A. T. EtamaneMahop, «Les grandes orientations », p.220.

* 234 P. Verre, «Cameroun : du développement autocentré au national libéralisme», Politique Africaine, n°22,1986, pp.120-137.

* 235 Ibid.p.120.

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