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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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B. Le Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural (DSDSR) et le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) : Le gouvernement renoue avec la planification stratégique

Le DSDSR et le DSRP constituèrent les principaux cadres stratégiques pour le développement économique du Cameroun. Le DSDSR avait en ligne de mire le développement rural tandis que le DSRP constituait le cadre fédérateur des politiques sectoriels.

1. Le DSDSR : cadre de développement agricole et rurale

Le Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural, adopté en adopté en février 2002 et révisé en 2005, ne se présentait pas comme une politique agricole en tant que telle mais comme le cadre de l'action de l'Etat en matière de développement agricole et rural. Il reprit, en revoyant à la hausse l'essentiel des objectifs de la NPA-ND. Plusieurs ministères contribuèrent à son élaboration411(*). Un Comité de pilotage qui fut établi pour la mise en cohérence des orientations de la DSDSR le réactualisa en 2005.

Les orientations stratégiques agricoles du DSDSR émanaient de la politique des «Grandes Réalisations» énoncées par le chef d'Etat en 2004. Il s'agissait ainsi de : faire sortir l'agriculture de sa vétusté et de son traditionalisme ; mettre en oeuvre un programme systématique de désenclavement des campagnes ; permettre un développement et une organisation des communautés villageoises ; rééquilibrer le soutient apporté aux cultures de rente en vue du renforcement de l'autosuffisance alimentaire ; accorder une attention particulière au développement des agro-industries alimentaires, animales et de pêche412(*).

La stratégie intégrée de développement rural fut bâtie autour des quatre grands axes stratégiques suivants :la modernisation de l'appareil de production qui consistait à rendre accessibles et disponibles les facteurs de production (terre, eau, intrants), notamment aux populations rurales les plus défavorisées ; la promotion de l'accès aux innovations techniques à travers le renforcement de la liaison recherche/vulgarisation; et le développement de la compétitivité des filières de production. Un accent particulier fut mis sur l'agriculture paysanne et le développement des petites et moyennes entreprises agricoles ; la restructuration du cadre institutionnel dans le but de consolider la politique de professionnalisation du secteur rural afin que les producteurs agricoles, acquièrent les capacités de s'organiser de façon autonome autour d'objectifs conformes à leurs priorités et à leurs intérêts ; l'amélioration du cadre incitatif dans le but de promouvoir en partenariat avec le secteur privé, les bases d'un meilleur fonctionnement des mécanismes de marché en vued'améliorer l'accès des producteurs ruraux aux exigences de la demande, aux nouvelles technologies et au marché financier413(*).

Pour concrétiser ces grandes orientations stratégiques agricoles nationales, la Stratégie de Développement du Secteur Rural (SDSR) horizon 2020 du sous-secteur agriculture et développement rurale fut finalisée en 2012, et comportait quatre programmes à savoir : l'amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières ; la modernisation des infrastructures du monde rural et de production agricole ; la gestion durable des ressources naturelles spécifiques à l'agriculture et la gouvernance et l'appui institutionnel au sous-secteur414(*).

2. le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) 

Après les limites de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR)415(*), la nouvelle approche de l'appui aux programmes des réformes s'ordonna autour de stratégies de réduction de la pauvreté définies par les pays eux-mêmes et énoncées dans un nouvel instrument à savoir, les Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP)416(*).

Elaboré en Avril 2003 au Cameroun avec l'appuie des IFI dans le cadre de l'Initiative PPTE, et soutenu par de nombreux bailleurs de fonds, le DSRP fut placé dès ladite année comme la stratégie nationale en matière de croissance avec un accent particulier sur la réduction de la pauvreté.Il se présentait donc comme un cadre intégré de développement pour des stratégies macroéconomiques et sectorielles, destiné à améliorer la croissance économique, à réduire la pauvreté et à atteindre les objectifs de développement du millénaire (ODM). L'objectif ultime que lui assigna le gouvernement camerounais fut l'amélioration de façon durable et effective les conditions de vie des populations en s'attaquant aux principales causes de la pauvreté. Par ailleurs le DSRP fut intégré dans la contribution des Objectifs Millénaires du Développement (OMD)417(*) dont le premier est d'éliminer l'extrême pauvreté et la faim en réduisant de moitié le nombre de camerounais vivant au dessous du seuil de pauvreté et qui souffre de la faim à l'horizon 2015418(*).

Dans le cadre du sous-secteur agricole, l'Etat camerounais assigna au DSRP un objectif de croissance soutenue, durable et équitable à travers quatre axes d'intervention à savoir : l'augmentation de l'offre des produits alimentaires ; la création des revenus équitablement distribués et le devoir d'assurer la compétitivité des produits ; valoriser les ressources naturelles419(*). Les principaux axes directeurs d'intervention assignés au document furent : la modernisation l'appareil de production ; la restructuration du cadre institutionnel ; la construction d'un environnement incitatif  et la gestion durable des ressources naturelles. Ceci impliquait donc le passage à une agriculture semi-intensive et industrielle permettant d'assurer la sécurité et l'autosuffisance alimentaire des ménages ; de dégager un surplus important permettant d'approvisionner l'industrie de transformation des produits agricoles à travers la modernisation des outils de production et des méthodes culturales en vue de l'augmentation des rendements420(*).

En ce qui concerne les filières agricoles, il fut prévu que le secteur devait subir une augmentation de la productiondes cultures vivrières de 10% par an, afin d'augmenter l'offre et la part de l'agriculture vivrière dans le PIB et les exportations421(*). Pour les cultures traditionnelles d'exportation, l'indice des prix des exportations non pétrolières fut prévu de croître à un taux de 6% en moyenne. L'étude des sources de croissance indiquait que d'autres produits pouvaient émerger et décoller après la mise en oeuvre des promotions ciblées. Les tendances au moment de l'adoption indiquaient ainsi un taux de croissance entre 2.8% en 2003 et 4.2% en 2015422(*). Les bases étaient déjà ainsi jetées pour favoriser l'avènement de la Nouvelle Politique Agricole de Deuxième génération.

* 411 Le Ministère de l'Agriculture qui reçut la maîtrise d'ouvrage, le Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales, le Ministère de l'Environnement et des Forêts. D'autres Ministères ont également pris part à la rédaction du document de façon transversale, tels que le Ministère des Finances, le Ministère des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire, le Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie, le Ministère des Travaux Publics et le Ministère de la Recherche Scientifique et Technique.

* 412 Ibid.p.15.

* 413 Anonyme, «Appui à la mise en oeuvre du PDDAA vol. I, Programme National d'Investissement à Moyen Terme (PNIMT)», 2004, pp.22-23. (Publication duNEPAD et du FAO)

* 414 République du Cameroun, «Plan National d'investissement Agricole du Cameroun (PNIA) 2014 - 2020» Vol. 1,2014, p.3.

* 415 De 1987 à 1999, l'essentiel des prêts concessionnels du FMI fut accordé dans le cadre de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR). Les évaluations internes et externes conduites en 1997 et 1998, respectivement, montrèrent qu'un certain nombre d'obstacles limitaient l'efficacité des programmes appuyés par ce mécanisme.

* 416 Anonyme, «Évaluation des Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté et de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance», Document de synthèse FMI, 2003, p.4

* 417 Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), après leur adoption par les IFI en l'an 2000, furent retenus par le Gouvernement camerounais comme cadre de référence de la politique et de la stratégie de développement économique et social, au plan macroéconomique et sectoriel.

* 418 L'horizon temporel des cadres stratégiques tels que le DSRP et le DSDSR est de l'ordre de 10 à 15 ans.

* 419 République du Cameroun, «Révision du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté», Document transitoire, 2005, p.18.

* 420 Ibid.

* 421F.Menjo Baye et al., «Stratégies de réduction de la pauvreté et politiques agricoles au Cameroun», RapportRéseau d'Expertise des Politiques Agricoles (REPA), 2004, p.43.

* 422 Ibid.

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