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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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II. LA NOUVELLE POLITIQUE AGRICOLE DE SECONDE GENERATION (NPADG)

Pour booster davantage le secteur agricole en pleine mutation, le gouvernement camerounais lança en 2011 une nouvelle politique agricole baptisée Nouvelle Politique Agricole de Deuxième Génération. L'étude de cette nouvelle politique agricole nécessite premièrement une étude sur son cadre stratégique à savoir le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE)

A. Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi : cadre stratégique de la NPADG

L'avènement du DSCE marqua un changement de cap du gouvernement dans la formulation et la mise en oeuvre des politiques agricoles au Cameroun. Il fut mis en place dans un contexte macro-économique morose.

1. Contexte macro-économique de la mise en place du DSCE

Le gouvernement camerounais s'engagea en 2009 dans la mise en oeuvre des stratégies pour relancer la croissance et crée des emplois décents. C'est dans ce sillage que fut élaborée une vision de développement à long terme du Cameroun (Vision 2035) en septembre 2009423(*) et l'élaboration du DSCE au mois d'Août de la même année. Il s'agit d'un colossal programme de développement devant conduire le Cameroun à l'émergence économique à l'horizon 2035424(*). La réalisation de ce dernier document fut l'aboutissement de la révision du DSRP entamée en 2008. Cette révision se fit dans un contexte international et national tendue.

En effet, le DSCE fut élaboré selon une approche participative dans un environnement caractérisé par le renchérissement du coût de la vie. En 2008, la flambée des prix des produits alimentaires engendra une crise alimentaire mondiale et des émeutes de la faim dans de nombreux pays en voie de développement425(*).

Cette crise dévoila les limites de tous les efforts déployés en faveur de l'agriculture au Cameroun.Déjà perceptible au début des années 2000, la crise alimentaire s'accentua en 2007 et se manifesta en février 2008 par d'intenses jacqueries sociales résultant notamment de la flambée des prix des denrées alimentaires provoquées entre autres par l'urbanisation grandissante, des perturbations comme le phénomène des coupeurs de route, l'afflux massif des refugiés, la hausse des prix des intrants agricoles, la forte demande des produits nationaux dans les marchés de la sous-région, le phénomène de la grippe aviaire, etc. La crise financière vint aggraver la situation dans le secteur. Elle toucha progressivement les filières coton et bois et se caractérisa dans ces secteurs par l'annulation des commandes à l'étranger, la baisse du chiffre d'affaire de certaines entreprises, les difficultés d'accès au crédit spécialisé, la réticence de certaines banques commerciales à financer les activités du secteur426(*).

2. Orientations stratégiques agricoles du DSCE

Le DSCE se positionna comme un dérivatif aux problèmes mentionnées en supra et se proposa de : relever le défi de la croissance et de l'emploi ; trouver les solutions aux problèmes d'une meilleure répartition des fruits de la croissance ; réduire le déficit énergétique qui impactait la croissance ; et de répondre aux problèmes nés de la crise financière et de la crise alimentaire427(*).

En ce qui concerne le secteur rural au sein duquel intervient le sous-secteur agricole le gouvernement entreprit dans sa stratégie 2010-2020, de lancer un vaste programme d'accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également des agro-industries428(*). Les objectifs qui furent assignés à cette stratégie consistaient premièrement à rendre accessible et disponible les facteurs de production notamment : la terre, l'eau, les intrants. En outre, il fut décidé de promouvoir l'accès aux innovations technologiques à travers le renforcement de la liaison recherche/vulgarisation ; et développer la compétitivité des filières de production; l'accès au crédit agricole grâce à l'ouverture auprès des établissements de micro-finance et des banques intéressées de lignes de crédit spécialisées, sans préjudice pour le projet de création d'une banque agricole ; l'accès aux marchés par une meilleure organisation des circuits internes de commercialisation, des marchés frontaliers et de l'appui à la promotion des produits agricoles du Cameroun sur les marchés extérieurs429(*).

Un accent particulier fut également mis sur le passage d'une agriculture extensive à une agriculture plus intensive, moderne et mécanisée430(*). Ce ci concernait les filières porteuses de croissance, et créatrice d'emplois notamment la banane dessert, la banane plantain, le sucre, le sorgho et le palmier à huile sans que soient négligées les autres filières émergentes, notamment la pomme de terre, le niébé et les légumineuses, ni les produits de niche comme l'horticulture431(*).La priorité fut accordée, en ce qui concerne les productions de rente, à la dynamisation des cultures de cacao, de café, de banane et de coton. Les actions devraient viser à améliorer la couverture sanitaire du verger, la régénération de celui-ci et l'extension des superficies cultivées432(*). Un document de stratégie de relance de la culture du café fut élaboré en 2010. L'objectif principal du gouvernement Camerounais étant de passer d'une filière de subsistance à une filière professionnalisée et durable, économiquement profitable pour l'ensemble des acteurs et repositionner le Cameroun sur le marché mondial433(*).

Le secteur agro-industriel qui constitue un élément important de la modernisation agricole ne fut pas délaissé. Ainsidans une approche par filière privilégiant le développement de la chaîne des valeurs, le gouvernement prit pour objectif de négocier et mettre en place systématiquement des plans de développement des industries de transformation des produits du terroir (farines locales, sucre, huile de palme, banane plantain, maïs, cacao, coton, etc...)434(*)Tout était ainsi planifié pour lancer la NPADG en 2011.

* 423 MINEPAT, «Cameroun vision 2035», 2009, p.1.

* 424 MINEPAT, «Atlas national de développement physique du Cameroun», 2014, p.6.

* 425BTP Afrique« le Cameroun en 2008», Hors-série, Mars 2008, p.74.

* 426 Anonyme, «dynamiser le marché du travail point sur la situation économique du Cameroun», in Cahiers économiques du Cameroun, n°3Janvier 2012, p.8

* 427 MINEPAT, «Document de Stratégies pour la Croissance et l'Emploi», 2009, p.27.

* 428 République du Cameroun, Cameroun potentialités économiques, p.45.

* 429 Ibid.

* 430 MINEPAT, «Cameroun vision», p. 25.

* 431 MINEPAT, «Document de Stratégie», p.65.

* 432 Ibid.

* 433S. Abaye «Caféiculture du Cameroun...la relance ?» in Afrique agriculture, «A la une : le comice agropastorale d'Ebolowa», Hors-série Décembre 2010, p.7.

* 434 Ibid.p.68.

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