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L'apport de parc national de Virunga au développement social économique des populations du territoire de Rutshuru.

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par Thierry HAKIZA
ULPGL/Goma - Graduat 2014
  

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G. DIFFICULTÉS DE LA CONSERVATION

La conservation de réserves Nationales présente une multitude de défis, des défit notamment  liés : à la pêcherie, une problématique liée à l'approvisionnement en bois en zone limitrophe, à la capacité de l'institut Congolais pour la conservation de la Nature à gérer le parc de Virunga et au défis politique de la conservation dans le Nord Kivu.

1. La Pêche

Avec l'accroissement démographique que connait la région et avec l'affaiblissement des différentes autorités gérant les activités de pêche, les activités de pêcheries au sein du parc National de Virunga sont réparties en trois secteurs : secteurs de Vitshumbi, de Kyavinyonge et de Nyakakoma respectivement crées en 1935, 1949 et en 1967.

Selon un rapport de l'ICCN sur la pêche mis à jour et publié en 2006 par Marc Languy et DéoKujirakwinja « la pression des pêcheries légales et illégales sur le parc National de Virunga »; L'expansion des activités de pêche en dehors de vitshumbi, Nyakakoma et Kyavinyonge date du début des années 1990 à partir des postes de patrouilles. La crise économique couplée au manque grandissant de moyens d'intervention de l'ICCN et les salaires quasi insignifiants perçus par les agents de l'ICCN ont rendu très difficile l'application de la loi par les gardes. En ce jour, au total, on dénombre 10 pêcheries illégales bien structurées aux alentours du parc (Kasindiport, Muramba, Mosenda, Lunyasenge, Baie de Kamande, Mahiha, Kisaka, Katundu, Talya et Kamande) ; ainsi qu'un ensemble plus diffus d'habitation, surtout aux environs de la baie de kamande13(*).

2. La problématique de l'approvisionnement en bois en zone limitrophe du Parc National de Virunga

D'après un rapport sur cette thématique soulevé, publié en 2006 par Samuel Boendi Lihamba et Walter Dziedzic ; plus de trois millions de personnes vivent à moins d'un jour de marche du parc, l'approvisionnement en bois de chauffe, en charbon de bois et en bois d'oeuvre représente l'une des menaces les plus aigues qui soient pour les forets du PN Vi. En effet l'électricité et les sources d'énergie alternatives au bois sont extrêmement limitées, voire simplement inexistantes, dans la grande majorité des villages avoisinants, avec une telle demande et compte tenu des capacités fort limitées de l'ICCN de faire respecter la loi, le parc national a servi et continue de le faire de source presque exclusive en bois d'énergie pour les petites et les grandes agglomérations.

Les habitants des ces zones différentes utilisent différents types de combustibles pourleurs besoins domestiques : le bois sec, le charbon de bois (braise), et autres produits (lesrésidus agricoles, les herbes, etc.). La plupart des familles utilisent deux ou trois sourcesd'énergie.

Peu de ménages extraient des combustibles dans leurs champs. En comparant l'utilisation des

Combustibles du Parc, Bweza est le groupement utilisant plus lebois et autres ressources du Parc.On remarque que le bois demeure le combustible utilisé par excellence dans les différentsmilieux d'étude malgré la différence entre secteurs14(*).

3. Défis lié à la capacité de l'institut Congolais pour la conservation de la Nature à gérer le parc de Virunga

Ce point nous a amène à nous poser une multitude des questions que nous tenterons de répondre tout au long de ce prestigieux travail : aujourd'hui l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a-t-il la capacité de bien gérer le parc ? Le texte de lois, les hommes, les moyens financiers et matériels sont-ils adéquats pour sa gestion rationnelle ? Quelles sont les lacunes et comment remédier à la situation en vue d'une gestion optimale du parc ?

L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) comporte plusieurs défaillances dont la plus part se remarquent sur le plan juridique, de ressources humaines et sur le plan institutionnel.

En résumé, la gestion du parc de Virunga a été confiée à L'ICCN par le décret du 26 novembre 1934, étant donné qu'il serait utile que le parc puisse contribuer au développement de la population locale tout en remplissant ses taches originelles de surveillance, de monitoring, de recherche, de coordination, etc. le mandat de l'ICCN n'est plus adapté au contexte social et économique du pays, et ses moyens sont très insuffisants pour remplir le nouveau mandat qu'il faudrait lui confier.

Ø Attitudes de la population face au Parc

Les attitudes des populations face à la conservation devront témoigner des efforts fournis parles uns et les autres (population et gestionnaires du Parc) mais aussi évaluer la connaissancedes populations sur la conservation. Ainsi, par exemple, alors que la RDC compte 9 parcsnationaux, le plus informé de la population en connaît seulement 3 aires protégées. Et pour laplupart, ce sont des parcs nationaux que l'on retrouve à l'Est de la RDC.

- Attitudes positives et négatives (ménage, communauté et pays)

Il était aussi important de connaître si les populations bénéficient de la présence du parc auniveau des ménages, des villages (communautés) ou encore au niveau national.

Le tableau n° 8 sur appui de la graphique, montre les différentes attitudes des communautés face au Parc qui, pour laplupart, a peu d'intérêt pour les ménages individuellement et la communauté.

- Bénéfice du parc au niveau National.

Au niveau national, le pays bénéficie des recettes touristiques qui sont réalisées par le Parc et les financements extérieurs qui sont drainés au pays pour la protection de ces zones naturelles.

Malgré les revenus réalisés du parc, le détournement de ces fonds et la mauvaise gestion, ainsi que l'absence des actions socio-économiques en faveur des communautés sont parmi les raisons majeures qui font que le pays ne jouisse pas des intérêts du Parc. Les revenus touristiques qui devraient contribuer à l'économie nationale sont détournés par les gestionnaires de l'ICCN au détriment du Pays et des populations locales.

La valeur potentielle future des pêches pourrait atteindre 90 millions de dollars US paran, si l'on considère une valeur de marché moyenne de 2 dollars US par kilogramme etune production annuelle moyenne de 45 000 tonnes15(*).

Avec l'introduction de systèmes de gestion durable, visant notamment à stimuler lacroissance des populations de poissons en rétablissant la population d'hippopotames età appliquer les politiques existantes, comme celles contrôlant la dimension des maillesdu filet, la production actuelle pourrait tripler. Par ailleurs, en appliquant une valeurde marché stable et protectrice par kilogramme, la valeur de l'industrie du lac Édouardpourrait atteindre 90 millions de dollars US par an. L'industrie créerait alors plus de28 000 emplois liés à la pêche et aux activités connexes, comme le fumage, le séchage, letransport et la revente du poisson.

Bien que le lac Édouard soit à cheval sur la RDC et l'Ouganda, la valeur potentielle totaledes pêches dépend directement du Parc des Virunga. La qualité de l'eau du lac estfonction de la qualité des forêts et des sols, et est impactée par les activités anthropiquesmenées aussi bien sur le lac que sur terre. L'adoption éventuelle de régimes de gestiondurable des pêcheries du parc aurait une incidence directe sur la qualité de l'eau, sur lesstocks halieutiques et, par extension, sur le potentiel de croissance de l'industrie de lapêche de l'ensemble du lac, sans tenir compte des frontières nationales.

Jusqu'en septembre 2012, le tourisme représentait une source de revenu précieuse pourle parc et les communautés locales. Si la stabilité était rétablie, le tourisme pourraitdevenir la plus importante source de revenu pour le Parc des Virunga et les populationsvivant aux alentours. Durant les trois années qui ont précédé les derniers conflits, la région méridionale du Parc des Virunga, connue pour ses Gorilles de montagne en dangercritique d'extinction et sa chaîne de volcans en activité, était considérée comme unerégion sûre pour les visiteurs. Plus de 100 touristes s'y rendaient chaque mois.

Ø TOURISME16(*)

Valeur économique du Parc national des Virunga Au cours de la période 2009-2011, le taux de croissance annuel du nombre de touristesvisitant le Parc des Virunga a dépassé les 200 %, passant de 400 à 4 000 visiteurs paran. Ce modèle de croissance est comparable à la vague touristique qu'a connue leRwanda à l'aube des années 2000. Depuis la réouverture des parcs rwandais, le nombrede visiteurs a bondi, passant de 417 visiteurs en 2000 à près de 20 000 en 2008. Parmieux, 17 000 venaient spécialement pour voir les Gorilles de montagne. Au vu de labiodiversité et de la taille du Parc des Virunga, des chiffres similaires pourraient êtreatteints en RDC.

· Valeur potentielle

Hypothèses : Nombre moyen de touristes par an 16 200

Nombre de touristes par an venant pour les gorilles 12 960

Dépense par touriste et par visite (hors permis 1 600 dollars US d'observation des gorilles)

Permis d'observation des gorilles 700 dollars US

Familles de gorilles habituées dans le Parc des Virunga

Nombre de membres dans chaque famille de gorilles 10-12

Nombre de touristes par groupe 6

Nombre de visites par jour 1

Nombre de jours de visite par an 360

Proportion d'emplois créés/recettes 1 emploi/7 000 dollars US

Surplus du consommateur (pourcentage de la 75 % dépense totale)

Contribution totale du tourisme au produit intérieur 6 % brut (PIB)

Part du Parc des Virunga dans la contribution 25 % totale du tourisme

Contribution indirecte (à la contribution totale 75 % du Parc des Virunga)

La valeur potentielle future de l'industrie du tourisme s'élève à 235 millions de dollars US par an. Les éléments suivants sont pris en compte pour calculer cette valeur : valeur directe du tourisme d'observation des gorilles (30 millions de dollars US), « surplus du consommateur » (22 millions de dollars US), valeur créée par les visiteurs d'autres sites touristiques (5 millions de dollars US) et valeur indirecte (178 millions de dollars US).

Le Parc des Virunga compte environ 200 gorilles répartis en 17 groupes différents. Chaque famille se compose d'environ 10-12 membres. Letourisme d'observation des gorilles est régi par des règles qui n'autorisent qu'un seul groupede touristes par groupe de gorilles et par jour. Ainsi, le nombre maximum de touristesvenant observer les gorilles est environ de 13 000 par an. Si nous considérons, en nousappuyant sur le cas du Rwanda, que le prix d'un permis d'observation des gorilles estde 700 dollars US par visiteur non résident et que la dépense moyenne par touriste etpar visite est de 1 600 dollars US, la valeur directe potentielle annuelle du tourismed'observation des gorilles s'élèverait à 30 millions de dollars US.38 Valeur économique du Parc national des Virunga17(*)

Une étude antérieure a révélé que le « surplus du consommateur » concernant letourisme d'observation des gorilles équivalait à 75 % des dépenses totales. Le surplus du consommateur représente la valeur supplémentaire que les visiteurs auraient été prêts àpayer pour observer les gorilles, en plus des dépenses totales déjà engagées. Par exemple, dans le cas où un consommateur serait prêt à débourser 5 000 dollars US pour un voyaged'observation des gorilles, mais ne paye en réalité que 3 000 dollars US, le surplus duconsommateur est alors de 2 000 dollars US. Si le surplus du consommateur est ajouté àla valeur directe générée par le tourisme d'observation des gorilles, les dépenses totalespourraient alors s'élever à 4 025 dollars US par visiteur et représenter plus de 22 millionsde dollars US par an. Ce chiffre viendrait alors s'ajouter à la valeur directe de 52 millions de dollars US par an. En fin, cette valeur pourrait être majorée de 5 millions de dollars US par an si 20 % des visiteurs du parc participaient également à d'autres circuitstouristiques et visitaient, par exemple, les volcans. La valeur directe totale de 57 millionsde dollars US générée par l'industrie du tourisme est réalisable uniquement si la situationest stable et l'accès au parc est sécurisé.

Outre son impact direct sur l'économie, l'industrie du tourisme a un impact indirect nonnégligeable imputable aux dépenses d'investis sèment, aux dépenses gouvernementaleset aux achats de biens et de services sur le marché intérieur. Dans les pays voisins, lacontribution totale annuelle du tourisme dans le produit intérieur brut (PIB) est de8-9 %. Bien que la RDC ait le potentiel d'atteindre des résultats similaires, le payspossède bien d'autres ressources naturelles et la part du tourisme dans le PIB seraitalors probablement moins importante.

Toutefois, les parcs nationaux représentent laprincipale attraction touristique de 18(*)la RDC. Le Parc des Virunga pourrait devenir l'atoutle plus précieux du pays et servir d'appât pour attirer les touristes vers d'autres parcsde la RDC. Rien qu'avec le tourisme, la contribution indirecte du Parc des Virungadans le PIB de la RDC est estimée à 178 millions de dollars US. Ce chiffre s'appuie surl'hypothèse que 6 % du PIB de la RDC proviennent du tourisme, que 25 % de cettevaleur sont générés par le Parc des Virunga et que 75 % de la contribution du Parc desVirunga est indirecte.

La création d'opportunités d'emploi, pour les gardes, les guides et les éco gardesnotamment, dégage des avantages concrets. Les possibilités de reprise économiquegrâce au tourisme sont claires. En effet, l'exemple du Rwanda et de l'Ouganda montreque le développement de l'industrie du tourisme pourrait créer 7 420 opportunitésd'emploi pour les communautés locales, soit un emploi pour 7 000 dollars US généréspar l'industrie du tourisme. L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature(ICCN) emploie actuellement 430 personnes et pourrait potentiellement ouvrir230 postes supplémentaires au cours des deux prochaines années. Une industrie du tourisme forte profite au développement local.

· Raisons justificatives des attitudes de populations

Généralement, en Gros, La population ne bénéficie pas du parc pour les différents sites d'études pour différentes raisons.

Le parc ne présente aucun intérêt économique pour la population locale car elle n'est pasimpliquée dans la gestion ou mieux dans les activités de conservation du Parc. Et cela estsuivi par l'absence des projets intégrés de développement et conservation (PICD).

Outre les trois raisons majeures (absence d'intérêt économique, la non implication des communautés locales dans la conservation et l'absence des PICD), les populations localespensent que le Parc favorise le pillage des ressources naturelles, richesse culturelle de leurcontrée, par les touristes et autres intervenants de la conservation.

Deux raisons majeures peuvent justifier les bénéfices des populations ; le tourisme et lesservices écologiques que procure le Parc (de purification et d'offre des conditions favorables à L'agriculture).

Le territoire de Rutshuru est plus concerné par le tourisme à cause de laRéouverture de la visite aux Gorilles,

Ce tableau montre aussi qu'il y a peu de projets de développement-conservation qui sontEntrepris dans les milieux d'étude.

Tableau n°1 : projet de développement

Projects de

développement

Techniques

Objectif de L'Institution ICCN

Tourisme

Protection des animaux contre les Braconnage

- Attraction de touristes

- Croissance de revenus issus du secteur touristique

- Développerl'industrietouristique

Atmosphère

Protection de la flore (écosystème)

Absorbation du C.O.2, élément clé au changement climatique.

Protection de sol

Utilisation d'engrais chimiques adaptés au sol du parc

- Obtenir un meilleur rendement de cultures cultivées dans le parc

- Fournir aux animaux, une atmosphère adéquate

Source d'énergie (construction de barrage hydro-électrique), celui de mutwanga et celui de Matebe en territoire de Rutshuru

(construction de barrage hydro-électrique), celui de mutwanga et celui de Matebe en territoire de Rutshuru pour préserver le parc de déboisement massif

- A l'horizon 2020, Réduire l'envahissement du parc par la population, pour lutter contre le système makala.

- Fournir à la population locale une électricité leur permettra de jouer le même rôle que celui du combustible.

Implantation des arbres (Reboisement)

 

Contribuer a l'amélioration du paysage du parc,

Remettre le parc et ses alentours à ses états d'avant la crise de 1994

* 13 Languy M. et Kujirakwinja D. « la pression des pêcheries légales et illégales sur le parc National de Virunga » P. 196 Editions lannoo sa, tielt, 2006

* 14Boendi L.et Walter Dziedzic« La problématique de l'approvisionnement en bois en zone limitrophe du Parc National de Virunga » p. 206 Editions lannoo sa, tielt, 2006

* 15Chambre des représentants de Belgique. November 2012. Resolution related to the Protection of the Virunga National Park, http://www.lachambre.be/doc/fl wb/ pdf/53/2350/53k2350011.pdf#search=%22virunga%22.

* 16Chambre des représentants de Belgique. November 2012. Resolution related to the Protection of the Virunga National Park, http://www.lachambre.be/doc/fl wb/ pdf/53/2350/53k2350011.pdf#search=%22virunga%22.

* 17Commission nationale pour l'environnement de la RDC. 2013. Ressources naturelles et tourisme. Projet de loi sur les hydrocarbures.

* 18Valeur économique du Parc national des Virunga page 39

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus