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Caractérisation des exploitations agricoles en Haà¯ti. Cas de la 1ère section communale de Milot au cours de l'année 2015-2016.

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par Marc-Donald VINCENT
Université Chrétienne du Nord dà¢â‚¬â„¢Haïti (UCNH) - Licence en sciences agronomiques  2016
  

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5.4.3. Intrants et matériels agricoles

L'exécution d'un protocole par l'exploitant agricole est inscrite dans le cadre de la disponibilité des ressources fondamentales en outre du foncier. De là, après ce dernier, les intrants et matériels agricoles demeurent la pierre angulaire pour opérationnaliser son protocole (voir le tableau 27).

70

Tableau 27: Origine des intrants agricoles

Catégorie 1

Plaine

Piémont

Montagne

Catégorie 2

P. EA

M. EA

P. EA

M. EA

G. EA

P. EA

M. EA

Achats

83.33%

100%

100%

100%

100%

100%

100%

Culture précédente

100%

100%

100%

100%

100%

100%

100%

Don

-

-

-

-

100%

-

-

P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations agricoles

Source : Enquête de l'auteur, Octobre et Novembre 2015

L'étude montre que la grande partie des intrants agricoles proviennent des cultures précédentes de la zone d'étude. Il faut signaler que l'intrant peut être soit le stockage de l'exploitant lui-même, soit le stockage d'un autre exploitant qui lui a vendu ou lui a fait le don. En conséquence, l'acquisition des intrants agricoles par achat et culture précédente est proportionnelle dans les différentes catégories des zones de piémont et en montagne alors qu'en plaine la tendance diminue en achat des intrants par les petites EA. Le mode d'acquisition des intrants est un paramètre très intéressant dans la caractérisation des exploitations agricoles.

En fait, il est montré au tableau ci-avant que la totalité des petites EA en plaine, comme en piémont ou en montagne acquièrent une partie de leurs intrants agricoles grâce au stockage des semences de qualité récoltés lors de la culture précédente. Ceci présente indéniablement des avantages dans le sens que les charges de l'EA sont diminuées. Pourtant, tous les intrants agricoles ne sont pas conservables, c'en est le cas des semences reproduites de manière végétative. De là, l'exploitant procède par l'achat et rarement par don (voir le tableau 28).

Tableau 28: Nombre moyen de matériels agricoles en possession des EA

Catégorie 1

Plaine

Piémont

Montagne

Catégorie 2

P. EA

M. EA

P. EA

M. EA

G. EA

P. EA

M. EA

Houe

1

2

1

2

1

1

1

Machette

1

2

1

2

1

1

1

Hache

1

1

1

0

1

1

1

Bêche

0

0.50

0

0

0

0

0

Barre à mine

0.40

1

0

1

0

1

0

Pioche

0.60

0.50

1

1

0

0

1

Pelle

0.50

1

0

0

0

0

1

Râteau

0.25

0.50

0

0

0

0

0

P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations agricoles

Source : Enquête de l'auteur, Octobre et Novembre 2015

71

Quant aux matériels agricoles, les données prouvent que tous les exploitants agricoles détiennent au moins une houe, une hache et une machette alors que moins de 50% ne possèdent plus qu'une barre de mine, une pelle, une pioche et un râteau. La rareté des matériels agricoles en milieu rural s'explique surtout par l'inflation et les boutiques agricoles qui leur font défaut. En fait, les moyennes EA des plaines et piémonts de la zone d'étude sont les seules à posséder deux d'un même matériel au plus. Ceci s'explique par le fait qu'elles réinvestissent une part de leur revenu en achat des matériels. Cependant, la situation des grandes EA est similaire à celle des petites EA où elles possèdent au plus un matériel par type. Ceci s'explique par le fait que les grandes EA utilisent surtout la main d'oeuvre externe.

En conclusion, les causes qui expliquent que les petites exploitations agricoles ne détiennent pas de matériels adaptés aux différentes opérations agricoles demeurent les faibles moyens financiers de ces derniers de se faire procurer. Par ailleurs, certaines moyennes et grandes exploitations agricoles n'en détiennent tous les matériels adaptés en raison qu'ils utilisent plus la main d'oeuvre externe.

5.5. Analyse des impacts de la variation et l'irrégularité climatique sur les EA L'exploitation agricole durable passe nécessairement par une agriculture économiquement viable, écologiquement saine et socialement équitable, dixit Jean-Joseph CADILHON et al. (2006).

A l'échelle écologique, en plus des faits, la totalité des exploitants agricoles enquêtés témoigne des indices de changement climatique contrairement aux années précédentes. En effet, la sécheresse demeure l'un des indices les plus visibles même dans les parcelles de canne-à-sucre les plus résistantes à celle-ci observe-t-on. En effet, cette sécheresse a des conséquences :

? Sur la population : elle est la cause de l'intensification du phénomène exode rural et migratoire respectivement vers certaines zones urbaines haïtiennes et vers la République Dominicaine en quête d'une amélioration des conditions de vie. La sécheresse est la cause principale de l'abandon du secteur agricole par certains jeunes agriculteurs pour le nouveau secteur de taxi-motocycliste.

? Sur les ressources : elle est la cause du dépérissement de bon nombre de cours-d'eau et du tarissement de certains puits de la zone d'étude. En outre, la sécheresse est l'une des causes augmentant l'abattage des arbres à plus de 70% pour la production du charbon, de planche

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et de chaux. Plus de 60% d'arbres abattus dans la zone d'étude sont destinés vers la production du charbon. Plus de 70% des arbres abattus sont des arbres forestiers alors que l'abattage des arbres fruitiers se fait dans le cas où ils ne sont pas trop utiles à l'exploitation ou s'ils produisent moindre.

? Sur les infrastructures socio-économiques : Le regard est fixé sur la période de disette et de la cherté des produits de récolte par rapport à l'inflation découlant de la perte de valeur de la Gourde soit plus de 50 gourdes pour $1.00 US.

Par ailleurs, à l'échelle socio-économique, la totalité des exploitants enquêtés formellement et informellement donne l'impression que leur exploitation agricole est en déclin par rapport aux années précédentes. La cause du déclin de leur exploitation agricole est d'après eux la perte de fertilité des sols, la sécheresse, le mode de faire-valoir indirect et l'inflation. Par contre, plus de 60% ne sont pas découragés de pratiquer l'agriculture et l'élevage considérant c'est leur champ d'activité. Vu les besoins de leur ménage agricole, 60% des exploitants croient que leur activité agricole arrivent à subvenir aux besoins du ménage agricole alors que 40% des exploitants agricoles recourent à la vente de quelques animaux, à la vente de lopin de terre, à l'ébénisterie et à l'enseignement pour couvrir d'autres besoins nécessaires.

Pour ce qui concerne la vente de journée de travail par le biais des formes de mobilisation ou individuelle, uniquement 20% des exploitants agricoles vendent des journées de travail en agriculture proprement dite.

Quant au taux de concertation des exploitants agricoles avec leur femme, il s'élève à plus de 80%. L'étude montre que 53.33% des exploitants enquêtés ont l'habitude de participer dans des séances de formation sur les pratiques culturales et d'élevage.

Néanmoins, en période pluvieuse, les exploitations agricoles ont confronté à d'autres problèmes du genre d'inondation en majeure partie. En effet, les inondations voire de très fortes averses ont des conséquences que ce soient sur la population, les ressources et les infrastructures socioéconomiques de la zone d'étude. Dans cette optique, les conséquences dues à la sécheresse ne sont pas différentes de celles-ci. Cependant, il est à mentionner les stratégies développées par les exploitations agricoles en vue de consolider leur terre.

73

De ce fait, les exploitations agricoles utilisent des dispositifs antiérosifs pour freiner la dégradation des sols de leurs parcelles en fonction des priorités du moment. Les dispositifs antiérosifs utilisés par les EA se font en fonction surtout du niveau de dégradabilité des parcelles exploitées. Il est à remarquer qu'il parait que certains exploitants attendent le pis pour réagir ou freiner le processus de l'érosion de certaines de leurs parcelles.

En conséquence, les observations montrent surtout des seuils en pierres sèches construites récemment par AGRO-ACTION ALLEMANDE, des structures antiérosives en sacs de terre (seuils en sac de terre) construites par la FAGCOBAD /WORLD VISION depuis environ une décennie, et des rampes en voie de disparition. Le clayonnage et le fascinage se font surtout par des exploitants agricoles qui jugent la précarité des ravines qui traversent leurs parcelles.

Du même angle, les systèmes agroforestiers sont les dispositifs antiérosifs les plus communs bien que certaine fois involontaire dans de nombreuses parcelles visitées. Certains exploitants agricoles combine les systèmes forestiers avec l'agriculture (agrosylviculture) alors que d'autres combine l'élevage aux systèmes forestiers (sylvopastoralisme). Enfin, certains exploitants agricoles font le tout sur leur parcelle en combinant les systèmes forestiers à l'élevage et à la culture de certaines espèces végétales (agrosylvopastoralisme).

En effet, les enquêtes menées dans la zone d'étude montrent une nécessité d'action sur le traitement des versants et la correction de certaines ravines de façon à prévenir le pis et freiner le processus de dégradation des sols.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci