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à‰valuation coà»t efficacité du projet de prévention du VIH/sida en Afrique centrale.

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par Noel Magellan Nino NSONG NTOCK
ISTA-CEMAC - Master en Analyse et Evaluation des Projets 2015
  

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II.1.2 Situation de la couverture en ARV au Cameroun

Avec une prévalence du VIH estimée à près 4,3 % en 201114(*) chez les adultes (15 à 49 ans), le Cameroun fait parti des pays de la sous-région les plus durement touchés par l'épidémie. Le pays connait une épidémie généralisée caractérisée par de fortes disparités en fonction du genre, et des régions (cf. Annexe B, tableau 13 : prévalence du VIH/SIDA au Cameroun par régions et selon le genre).

En réponse à l'ampleur de l'épidémie à laquelle le pays faisait face, le gouvernement s'est lancé au début de la décennie dans un vaste programme visant la facilitation de l'accès du traitement aux personnes infectées. Ledit programme avait pour colonne vertébrale la décentralisation de la prise en charge, ce qui a conduit à la création de plus d'une vingtaine de centres de traitement agréés entre 2001 et 2003. La décentralisation s'est poursuivie avec la création des unités de prise en charge (UPEC) au sein de certains hôpitaux dans les différentes régions du pays.

Figure 1: Evolution de la couverture en ARV au Cameroun

Source : Rapport CNLS 2014

Les résultats de la dite décentralisation n'ont pas tardé à se produire. Le taux de couverture en antirétroviraux est passé d'un peu plus de 20 % chez les personnes éligibles au traitement en 2005 à près de 70 % en 2009 (le taux de couverture le plus élevée de la région Afrique Centrale et Occidentale cette année) soit une multiplication par au moins trois du taux de couverture du traitement. Cependant, les résultats sont restés de courte durée et la tendance a commencé à s'inverser à partir de 2010. Entre cette année et 2014, le taux de couverture a quasi-continuellement baissé. En 2014, ce taux s'établissait à un peu plus de 25 %. A titre de comparaison, cinq pays d'Afrique Australe (la Zambie, la Namibie, le Botswana, le Malawi, le Zimbabwe) avaient un taux de couverture supérieur à 60 % à la même période. Cet écart est davantage exacerbé lorsqu'on sait que la prévalence de la maladie est particulièrement élevée dans cette zone (à la même période, huit15(*) pays d'Afrique Australe toujours, avaient un taux de prévalence supérieur à 15%).

II.1.3 Implications pour les programmes de prévention des nouvelles infections du VIH/SIDA

La lutte contre la pandémie de VIH couvre plusieurs actions complémentaires qui vont de la prévention des nouvelles infections à travers notamment des programmes visant le changement de comportement à la mise sous traitement des personnes infectées. Des défaillances dans la mise en oeuvre de certaines de ces actions ne sont pas sans avoir d'implications sur l'augmentation de l'exigence dans la mise en oeuvre des actions complémentaires.

En effet, en ce qui concerne la lutte contre le VIH/SIDA, la littérature scientifique y relative fait état de ce qu'une détection précoce de la maladie et la mise sous traitement immédiate constituent des moyens efficaces pour prévenir de nouvelles infections. En effet, détectée tôt, la charge virale n'est pas encore élevée et, si le sujet est immédiatement mis sous traitement, il est capable de parvenir à une charge virale nulle. Une personne infectée ayant une charge virale nulle présente des risques infimes de transmettre la maladie surtout par contact sexuel.

Les faits observés corroborent les allégations précédentes. En effet, un nombre croissant de pays dans diverses régions du monde ont enregistré des avancées notables suite à la mise en place des reformes dans le cadre des programmes visant la mise sous traitement des PVVIH. En Ethiopie par exemple, suite aux financements importants octroyés aux programmes de dépistage et de prise en charge des PVVIH, le taux de couverture du traitement a atteint 56 % en 2011 ce qui a permis de faire chuter le taux d'incidence de près de 90 % entre 2011 et 2012 (rapport ONUSIDA sur le traitement de l'épidémie en 2015). Par ailleurs, dans de nombreux autres pays d'Afrique Australe où la couverture du traitement a dépassé 60 %, l'incidence a nettement diminué. C'est le cas par exemple du Botswana où le taux d'incidence a diminué de 70 %16(*).

Face à l'ampleur de l'influence de la forte couverture antirétrovirale sur la diminution du taux d'incidence du VIH, des inquiétudes peuvent légitimement être soulevées sur l'aptitude des pays à faible couverture à maitriser l'avancée de la maladie. Les pays d'Afrique Centrale et Occidentale qui enregistrent dans l'ensemble une faible couverture antirétrovirale sont-ils à même de juguler l'avancée de la maladie sans que d'autres efforts supplémentaires soient déployés ? L'évidence des faits ne milite pas en faveur d'une réponse affirmative.

Dans un pays comme le Cameroun où près de 90 % des nouvelles infections se contractent par voie sexuelle, une faible couverture antirétrovirale va logiquement de pair avec une augmentation des nouveaux cas de contaminations si les comportements sexuels ne changent pas. Ainsi dans ce contexte, inverser la tendance des nouvelles infections semble aller de pair avec l'intensification des actions visant le changement de comportement et la protection systématique lors des rapports sexuels. La faible couverture antirétrovirale impose donc davantage d'efficacité aux programmes de communication pour le changement de comportement et ceux de promotion d'une utilisation systématique du préservatif lors des rapports sexuels à risque.

* 14 Selon les données de l'Enquête de Démographie et de Santé 2011

* 15 Ce sont : le Botswana, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, l'Afrique du Sud, le Swaziland, la Zambie et Zimbabwe

* 16 Rapport ONUSIDA sur le traitement en 2015

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