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à‰valuation coà»t efficacité du projet de prévention du VIH/sida en Afrique centrale.

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par Noel Magellan Nino NSONG NTOCK
ISTA-CEMAC - Master en Analyse et Evaluation des Projets 2015
  

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II. LES PRINCIPAUX ENJEUX DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA AU CAMEROUN

Le VIH/SIDA constitue un problème majeur d'ordre sanitaire, social et scientifique de rang mondial. Lutter contre la maladie implique de mobiliser de multiples leviers notamment empêcher de nouvelles contaminations, mettre sous traitement les personnes malades, lutter contre la stigmatisation et la discrimination des PVVIH pour ne citer que ceux-là. Les enjeux de la lutte contre cette pandémie sont ainsi nombreux aussi bien à l'échelle mondiale que dans chaque pays pris individuellement.

Au niveau du Cameroun, sans toutefois prétendre à l'exhaustivité, nous retiendrons trois enjeux majeurs dans la lutte contre le VIH/SIDA en relation avec l'étude que menons. Nous commencerons par l'enjeu relatif à la faible couverture en traitement antirétroviraux, performance que le pays partage avec nombre d'autres Etats de la sous-région Afrique Centrale et Occidentale.

L'intérêt d'évoquer cet enjeu est lié au fait qu'une faible couverture en traitement pour les personnes malades soulève avec acuité la question de l'efficacité des programmes visant la prévention des nouvelles infections comme c'est le cas du PPSAC qui fait l'objet de notre étude.

Le second enjeu dont il sera question ici est celui de l'efficacité des programmes de lutte contre la pandémie. En effet, le Plan Stratégique National 2014-2017 a été rédigé dans un contexte marqué des injonctions fortes de l'ONUSIDA concernant la gestion axée sur les résultats des programmes de lutte contre la pandémie. Par ailleurs, avec l'approche de financement basé sur la performance que le fons mondial a adopté depuis peu, l'enjeu de la mise en oeuvre efficace des programmes se pose davantage avec acuité.

Nous terminerons par le problème du déficit de financement auquel il faut faire face aujourd'hui dans un contexte international et qui se caractérise de plus en plus par la frilosité des principaux bailleurs de fonds pour ce qui est d'investir dans la lutte. Ce problème de déficit de financement de la lutte contre le VIH fait davantage peser sur les programmes déjà financés, des exigences d'efficacité. Il semble clair à l'esprit qu'à l'avenir, les programmes qui bénéficieront des ressources seront ceux ayant fait la preuve de leur efficacité par le passé ; le financement basé sur la performance du fonds mondial en est un élément d'explication.

II.1 L'enjeu relatif à la faible couverture en traitements antirétroviraux

La couverture en traitement du VIH est assez faible au Cameroun. Le pays partage cette triste performance avec la majorité des pays de la sous-région Afrique Centrale et Occidentale. Les taux de couverture sont dans cette sous-région généralement inférieurs à 40 % ; nettement en deçà du seuil inférieur de 60 % qu'on observe dans la plupart des pays d'Afrique Australe. Cette faible couverture fait peser davantage de pression sur les programmes visant la prévention des nouvelles infections.

Après avoir présenté le contexte général de la prise en charge des PVVIH dans la sous-région, nous évoquerons le cas spécifique du Cameroun. Nous terminerons ces développements en présentant l'impact de cette faible couverture sur les exigences d'efficacité attendues des programmes de prévention des nouvelles infections.

II.1.1 Contexte général de la prise en charge des PVVIH en Afrique Centrale et Occidentale

A l'échelle mondiale, les années 2000 à 2014 ont été marquées par l'intensification de l'accès au traitement antirétroviral et une diminution de 35 % des décès liés au SIDA depuis 2005 (Gap report ONUSIDA, 2014). Un nombre record de près de 16 millions de malades (Fiche d'information ONUSIDA, 2015) ont été mises sur traitement dont les trois quart vivant en Afrique Subsaharienne, où les besoins sont les plus criants. Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) s'est, à la suite de cette performance remarquable, fixé des objectifs mondiaux à atteindre connu sous le nom de « cibles 90-90-90 » d'ici 2020. Celles-ci visent à ce que 90 % des PVVIH connaissent leur statut VIH, 90 % de toutes les personnes séropositives au VIH reçoivent un traitement et 90 % des personnes sous traitement atteignent la suppression virale.

Cependant, en Afrique Subsaharienne, le financement international dirigé vers la lutte contre le VIH/SIDA en général et la couverture en traitements antirétroviraux en particulier a eu tendance à se concentrer sur les pays les plus durement touchés par l'épidémie (pays qualifiés de névralgiques), c'est-à-dire ceux où la prévalence de la maladie est relativement élevée comme c'est le cas dans la région australe du continent. La plupart des pays appartenant à la région de l'Afrique Occidentale et Centrale semble avoir été négligée. Cette tendance est de plus en plus prononcée dans le cadre de la réalisation des « cibles 90-90-90 », surtout lorsque les principaux bailleurs comme le PEPFAR et le fonds mondial choisissent de se concentrer sur ces points névralgiques qui bénéficieront de l'ensemble des interventions accélérées. Les pays qui contribuent moins aux indicateurs globaux semblent avoir disparu progressivement des priorités internationales.

La focalisation excessive des financements dans les zones dites prioritaires alourdit le fardeau de la maladie dans les zones délaissées. En 2009, un rapport de Médecins Sans Frontières12(*) faisait état de ce qu'aujourd'hui l'Afrique Occidentale et Centrale est « le laissé pour compte » dans la lutte contre la maladie. C'est la région du monde aujourd'hui la moins couverte par le traitement; en effet près de trois PVVIH sur quatre qui y vivent n'ont pas accès au traitement et 9 enfants malades sur 10 qui y résident eux aussi sont dans la même situation (selon ledit rapport). Ne représentant que 6 % de la population mondiale, elle compte près de 18 % des personnes vivant avec la maladie. La région enregistre en outre plus de 20 % des nouvelles infections à VIH, près d'un tiers des décès liés à la maladie. Par ailleurs, près de la moitié des enfants infectés au monde y résident13(*).

* 12 MSF (2009) « Punishing Success? Early Signs of a Retreat from Commitment to HIV/AIDS Care and Treatment ».

* 13 Rapport ONUSIDA 2010

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius