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Etude du pouvoir coagulant et antioxydant de l’artichaut sauvage et de l’artichaut cultivé au maroc


par Sylvain HAREMARUGIRA
Université Chouaib Doukkali - Master 2019
  

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CHAPITRE II : La coagulation du lait

A. Le lait

II.1. Définition et aspects et généraux du lait

Le lait était défini en 1908 au cours du congrès international de la répression des fraudes à Genève comme étant « Le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d'une femelle laitière bien portante, bien nourrie et nom surmenée. Le lait doit être recueilli proprement et ne doit pas contenir du colostrum : les laits mal propres présentent des inconvénients tant du point de vue hygiénique que du point de vue économique » ( Codou Latyr, 1997; Souheila, 2011).

Le lait est un liquide sécrété par les glandes mammaires des femelles après la naissance du jeune. Il s'agit d'un fluide aqueux opaque, blanc, légèrement bleuté, d'une saveur douceâtre et d'un pH (6.6 à 6.8) légèrement acide, proche de la neutralité, il peut être considéré comme une émulsion de matière grasse dans une solution aqueuse (Zikiou, 2013).

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II.2. La composition du lait

De très nombreux facteurs peuvent intervenir sur la composition du lait dont l'espèce, la race, le stade de lactation, la saison, l'état sanitaire, l'alimentation (Zikiou, 2013).

Le lait est constitué de quatre phases :

? Une émulsion de matière grasse ou phase grasse constituée de globules gras et de vitamines liposolubles (A, D) ;

? Une phase colloïdale qui est une suspension de caséines sous forme de micelles ;

? Une phase aqueuse qui contient les constituants solubles du lait (protéines solubles, lactose, vitamine B et C, sels minéraux, azote non protéique) ;

? Une phase gazeuse composée d'O2, d'azote et de CO2 dissous qui représente environ 5% du volume du lait.

L'analyse du lait permet de distinguer des composants chimiques majeurs (Tableau 4) (eau, matière grasse, matières azotées, glucides et matières minérales) et mineurs (vitamines et enzymes) (Codou Latyr, 1997).

Tableau 4. Composition générale du lait

Constituants majeurs Variations limites (%) Valeurs moyennes (%)

Eau 85,5-89,5 87,6

Matières grasses 2,4-5,5 3,7

Protides 2,9-5,0 3,2

Glucides 3,6-5,5 4,6

Minéraux 0,7-0,9 0,8

Constituants mineurs Vitamines, enzymes, pigments Cellules diverses, gaz

II.2.1. L'eau

L'eau du lait provient du sang par filtration au niveau de la glande mammaire. Elle représente la phase dispersante des constituants non hydrosolubles du lait et la phase solvant des substances solubles (glucides, matières minérales et vitamines hydrosolubles) (Tableau 4) (Codou Latyr, 1997).

II.2.2. Les glucides du lait

Dans le lait de vache, les glucides sont représentés essentiellement par le lactose, ou galactosido 1-4 glucose, qui est synthétisé dans la glande mammaire. C'est un disaccharide à saveur relativement peu sucré, peu soluble, et possèdent un groupement réducteur.

Le lactose joue un rôle important dans les produits laitiers en tant que substrat de fermentation pour les bactéries lactiques qui l'hydrolysent en glucose et galactose, puis transforment ces hexoses en acide lactique. (Codou Latyr, 1997).

II.2.3. La matière grasse

Le lait de vache, comme le lait de femme, contient environ 35 g/L de lipides. Les lipides du lait sont en partie synthétisés dans la glande mammaire. Le fait que le lait de vache présente un rapport acides gras saturés/acides gras insaturés bien plus élevé que celui de la nourriture végétale ingérée par l'animal s'explique toutefois aussi par le fait que des acides gras non saturés sont hydrolysés dans le rumen de la vache, sous l'influence des bactéries (Codou Latyr, 1997).

Les globules gras (Figure 3) dans le lait sont en émulsion huile dans l'eau, chaque globule est formé de différentes couches de triglycérides : les triglycérides liquides, à bas point de fusion, sont au centre du globule et les triglycérides solides, à haut point de fusion se superpose au précédents. Le globule est entouré à la périphérie d'une sorte d'enveloppe contenant des phospholipides, qui jouent le rôle d'émulsifiant dans la stabilité du globule gras, et des lipoprotéines (Zikiou, 2013). L'objectif principal de ces lipides est de fournir une source d'énergie au nouveau-né.

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Figure 3. Structure d'un globule de matière grasse du lait (Lapointe-Vignola, 2002).

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II.2.4. L'Azote non protéique

L'azote non protéique (ANP) correspond à toutes les molécules renfermant de l'azote, autres que les protéines. Selon (Alais, 1984), ce sont des substances de bas poids moléculaire. Elles ne précipitent pas dans les conditions de précipitation des protéines du lait : acidification, élévation de température ou addition de présure. Elles sont peu abondantes 1,5 à 16 g/L dans le lait de vache (Zikiou, 2013).

II.2.5. La matière minérale et saline

Les matières minérales sont représentées dans le lait à une proportion variant de 8 à 12 grammes par litre. C'est une fraction mineure par rapport aux lipides, glucides et protides, mais leur importance est considérable. Les matières salines les plus importantes sont les citrates, le calcium, le phosphore et les chlorures.

Le lait contient des quantités importantes de différents minéraux (Tableau 5). Les principaux minéraux sont calcium, magnésium, sodium et potassium pour les cations et phosphate, chlorure et citrate pour les anions (Souheila, 2011).

Tableau 5. Composition minérale du lait de vache (Jeantet et al. 2017).

Eléments minéraux

Concentration (mg.kg-1)

Calcium

1043-1283

Magnésium

97-146

Phosphate inorganique

1805-2185

Citrate

1323-2079

Sodium

391-644

Potassium

1212-1681

Chlorure

772-1207

Les concentrations de calcium rapportées dans diverses études varient de 25 à 35 mg / 100 ml. Le phosphore à 13 - 16 mg / 100 ml est beaucoup plus constant mais proportionnellement plus faible à la caséine et au calcium que dans les laits de la plupart des autres espèces (Williamson, 1944).

II.2.6. Les vitamines

Le lait a presque toutes les vitamines appartenant aux deux groupes liposoluble et hydrosoluble (Tableau 6). Ces vitamines sont essentiellement apportées par l'alimentation

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et se retrouvent dans le lait sous forme de traces. Ainsi leur taux est en relation avec le régime alimentaire et aussi avec le stade de lactation. Certaines vitamines sont inactivées par la chaleur, par l'oxydation ou par la photolyse (effet de la lumière solaire et des rayonnements) (Laurent, 1992).

On distingue d'une part les vitamines hydrosolubles (vitamine du groupe B et vitamine C) en quantité constantes, et d'autre part les vitamines liposolubles (A, D, E et K) (Tableau 6).

Tableau 6. Composition vitaminique moyenne du lait cru (Amiot et coll., 2002).

Vitamines

Teneur moyenne (ìg/100ml)

Vitamines liposolubles

Vitamine A (+carotènes)

Vitamine D

Vitamine E

Vitamine K

40
2.4
100
5

Vitamines hydrosolubles

 

Vitamine C (acide ascorbique)

200

Vitamine B1 (thiamine)

45

Vitamine B2 (riboflavine)

175

Vitamine B6 (pyridoxine)

50

Vitamine B12 cyanocobalamine)

0.45

Niacine et niacinamide

90

Acide pantothénique

350

Acide folique

5.5

Vitamine H (biotine)

3.5

II.2.7. Les protéines du lait

Le lait est un fluide sécrété par la femelle de toutes les espèces de mammifères, principalement pour répondre aux besoins nutritionnels complets du nouveau-né.

Le lait de renne et de lapin domestique contient aux environs de 12% de protéines. Cette valeur est supérieure à celle que peut contenir le lait humain ou de vache. (Tableau 7) (Fox, 2011). Différentes structures et propriétés physicochimiques distinguent les protéines du lait. On les classe en deux catégories d'après leur solubilité dans l'eau et leur stabilité : d'une part, les différentes caséines qui sont en suspension colloïdale, qui se regroupent sous forme de micelles, d'autre part les protéines du sérum qui sont en solution colloïdale et qui précipitent sous l'action de la chaleur (Zikiou, 2013).

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Tableau 7. Composition en % de laits de certaines espèces (Fox, 2011).

Espèces

Solides totaux

Lipides

Protéines

Lactose

Cendres

Humain

12.2

3.8

1.0

7.0

0.2

Vache

12.7

4.5

2.9

4.1

0.8

Mouton

19.3

7.4

4.5

4.8

1.0

Porc

18.8

6.8

4.8

5.5

_

Cheval

11.2

1.9

2.5

6.2

0.5

Ane

11.7

1.4

2.0

7.4

0.5

Renne

33.1

16.9

11.5

2.8

_

Lapin domestique

32.8

18.3

11.9

2.1

1.8

Bison

14.6

3.5

4.5

5.1

0.8

Eléphant indien

31.9

11.6

4.9

4.7

0.7

Ours polaire

47.6

33.1

10.9

0.3

1.4

Phoque gris

67.7

53.1

11.2

0.7

_

II.2.7.1. Généralités sur la caséine du lait

La caséine représente 80 % des protéines du lait. La caséine constitue le coagulum qui donnera naissance, après égouttage et maturation, au fromage.

Les protéines du lait peuvent être réparties en deux catégories :

? les caséines (insoluble à pH: 4.6)

? les protéines du lactosérum (soluble à pH: 4.6)

L'appellation caséine regroupe en fait quatre protéines majeures : les caséines OEs1, OEs2, f3 et K et des protéines mineures (existant en plus faibles quantités) ainsi que des composants issus de l'hydrolyse de la caséine f3 par la plasmine (ã caséines et protéase-peptones). La micelle de caséine est une particule sphérique d'un diamètre de 150 à 200 nm (Ado, 2017).

Chez les mammifères, elles permettent la transmission des nutriments, et particulièrement de minéraux de la mère à sa progéniture. Les caséines sont des protéines phosphorylées et naturellement riches en minéraux. De plus, elles sont principalement associées au phosphate de calcium qui est indispensable pour le développement des os. Les concentrations en calcium dans le lait sont si importantes que sans la présence des caséines celui-ci précipiterait (McMahon et Brown, 2010).

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II.2.7.2.1. Structure de la caséine

Jusqu'à maintenant, on a proposé différents modèles structuraux de micelles et il semble clair que les micelles sont formées de sous-micelles reliées ensemble par des ponts phosphate de calcium. Les sous-micelles périphériques sont plus hydrophiles et contiennent une plus grande proportion de K-caséine.

La submicelle de caséine n'a pas une structure homogène (Figure 4). Elle possède un coeur hydrophobe constitué par la caséine f3 associée aux parties hydrophobes des autres caséines. En périphérie, on retrouve les parties hydrophiles des différentes caséines (partie phosphorylée pour les caséines áS1 et S2) ainsi que la partie glycosylée de la caséine K. La caséine kappa serait susceptible de stabiliser 10 fois son propre poids en caséine áS1, áS2 et f3 (Soumeya, 2017).

Figure 4 : Structure de la micelle de la caséine (Amiot et al., 2002).

II.2.7.2.2. Les différents modèles structuraux des micelles

De nombreux modèles ont été proposés au fur et à mesure de l'avancée des connaissances sur les caractéristiques physico-chimiques des micelles de caséine. Ces modèles reposent sur des méthodologies différentes et peuvent être classé en trois catégories: les modèles coeur-enveloppe, les modèles à sous unités et les modèles à structure ouverte (Dalgleish et Corredig, 2012).

a. 17

Modèle coeur-enveloppe (Figure 5)

Cette modélisation (Waugh et al., 1970) est basée d'une part, sur la présence de complexes constitués de caséines áS et f3 au coeur de la micelle, capable de fixer le calcium et d'autre part, sur la capacité de la caséine K à stabiliser les caséines sensibles au calcium. En effet, en présence de calcium, la précipitation des complexes áS-f3 est évitée par la formation de complexes áS1-k situés en monocouche en surface de la micelle.

Figure 5. Modèle coeur-enveloppe

b. Modèle à sous unités (à submicelles) (Figure 6)

La micelle serait composée de sous unités, appelées submicelles de 10 à 20nm de diamètre qui seraient l'unité de base de la macrostructure. Ces submicelles sont structurées comme dans le modèle de Waugh, mais elles sont reliées entre elles par du phosphate de calcium colloïdal (Schmidt et al., 1982).

Figure 6. Modèle à sous unités (à submicelles)

c. 18

Modèle à structure ouverte (Figure 7)

Le modèle à structure ouverte est basé sur l'existence d'interactions spécifiques entre les caséines individuelles, conduisant à la formation d'un gel protéique poreux, dont le phosphate de calcium ferait partie intégrante et ne serait plus un simple agent de pontage. Cette modélisation rétablit la notion d'une répartition plus homogène des caséines au sein de la micelle avec, non seulement la présence de la caséine K à la surface des micelles, mais aussi celle de caséines á et â (Holt, 1992).

Figure 7. Modèle à structure ouverte

d. Modèle à double liaison (Figure 8)

C'est un modèle basé sur la polymérisation du réseau caséinique. Il s'agit d'un assemblage de caséines individuelles par des liaisons hydrophobes et des ponts de phosphate de calcium colloïdal. La formation et l'intégrité des micelles sont contrôlées par un équilibre entre les forces attractives et répulsives des micelles de caséines (forces hydrophobes, forces électrostatiques). D'un autre côté, du fait que la caséine k ne peut avoir que des liaisons hydrophobes avec les autres caséines, elle semble agir comme une chaîne terminale (superficielle) stabilisante (Horne, 2002).

19

Figure 8. Modèle à double liaison

La formation et l'organisation de la micelle de caséine implique des liaisons de nature hydrophobe et des liaisons électrostatiques entre les caséines. Les liaisons résultant de l'affinité entre les groupements phosphoséryls et les ions calcium et magnésium interviennent aussi (Brule et al., 1997). La structure et les propriétés de la micelle de caséine ont été largement étudiées en raison de son rôle déterminant dans les propriétés physico-chimiques du lait et des produits laitiers (Ado, 2017).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote