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La mise en place d'une stratégie de plaidoyer pour l'accès à  l''eau et à  l'assainissement des occupants sans droits ni titres en Gironde


par Sewanou Patient Germain TOI
Université de Poitiers - Master gestion de projets 2018
  

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3-2 Résultats des investigations

Dans le cadre de notre enquête de terrain, nous avons interviewé plusieurs individus qui sont susceptible de mieux nous éclairer sur la question des occupants sans droits ni titres. Ainsi, nous avons rencontré Monsieur David Dumeau qui est salarié du GIP-Bordeau Métropole. Nous avons également rencontré Monsieur Patrick Boude qui travail au sein de l'entreprise SUEZ, la même chargée de la gestion de l'eau au sein de la Métropole. Il est le responsable du service social de l'entreprise. Ces personnes sont les seuls qui ont bien voulu nous accorder des entretiens dans le cadre de notre démarche d'investigation. En effet, notre désir d'information nous a emmené à demander des entrevues avec des personnes travaillant aussi bien à la préfecture, à la région et dans les mairies comme Madame Céline FLOSCH, Directrice du CADA, Monsieur Karl CAUSON qui travaille à la préfecture et chargé des questions squats et bidonvilles, la Vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge de l'eau...

Du croisement de l'analyse de ces deux entretiens, 2 sujets nous paraissent importants : ? Une multiplicité d'obstacles freine l'élan des personnes susceptibles de résoudre le problème : la solution n'est pas que politique

Dans nos questions de départ, nous affirmions que les autorités politiques manquaient de volonté en ce qui concerne l'accès à l'eau et à l'assainissement dans les squats et bidonvilles. Or dans nos entretiens, on relève que l'inaction des autorités ne se résume pas seulement à la volonté politique mais à d'autres facteurs qui rendent la résorption du problème compliqué. Même si l'association Dynam'eau ne bénéficie pas d'une subvention de la métropole pour financer les toilettes mobiles ou installer des robinets dans des squats, il n'en demeure pas moins vrai que les autorités politiques ont conscience de l'acuité de la question et réfléchisse à sa résorption. Mais il y a plusieurs facteurs qui viennent freiner la volonté de ces derniers.

Premièrement, toute action pour l'accès à l'eau dans les squats et bidonvilles se heurte au problème de la propriété du terrain squatté. En effet, soit que le terrain ou l'immeuble appartient à l'Etat ou à un privé, la possibilité d'action dépend de la volonté des propriétaires. C'est ainsi qu'il arrive que des propriétaires privés refusent tout installation sur leurs biens parce qu'ils ont la crainte d'une installation définitive des squatteurs ou parce qu'ils y ont prévus des projets imminents. Dans bien des cas, il arrive que ce soit les maires qui interdissent toute action en faveur des habitants d'un squat dans l'espoir de les voir quitter le lieu. C'est le cas pour un squat situé à Mérignac pour lequel le propriétaire était d'accord pour l'installation

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des robinets d'eaux mais le maire s'y est opposé. Une telle posture ralentie par exemple la volonté de l'entreprise délégataire SUEZ d'installer des robinets dans les squats à titre gracieux.

Secundo, Il n'est pas toujours évidents de reconnaitre un squat et la majeur partie des squatteurs n'ont pas connaissance des dispositifs de veille social. Il reste donc dans l'anonymat et ne sont pas connus des autorités. Il y a la peur de l'expulsion entre autres qui explique cet état de chose. Les associations deviennent donc l'interface entre les structures étatiques et les bénéficiaires.

En plus, nous avons l'aspect financier de la question. Investir dans les squats semble constituer une sorte de gaspillage de fond parce que les squats sont sujets à évacuation. Et la préfecture s'inscrit dans une démarche d'opacité en ne communiquant pas aux associations les dates d'expulsions prévues. Du coup, à chaque expulsion correspond un nouveau squat. La crainte, c'est de voir les associations ou les squatteurs ester en justice pour exiger leur relogement. Mais aussi de constater que les investissements ont été inutiles.

Un autre facteur qui freine l'action des politiques, c'est le problème de la mobilité des squatteurs. Il y a une sorte de clanisme dans les squats multiculturels. Il devient donc impossible pour les associations ou les politiques de s'adresser à un interlocuteur précis. Parce que ce dernier peut à tout moment changer de squat.

? Le plaidoyer doit être associé à plusieurs d'autres actions pour être efficace

La vision que nos interlocuteurs ont du plaidoyer et de l'activité associative pour l'accès à l'eau et à l'assainissement s'inscrit dans une sorte de relativisme. Essentiellement, ils avancent les mêmes idées pour ce qui est de l'efficacité de l'action de plaidoyer ou non. Dans notre cas actuel, la réponse à notre problématique semble mitigée.

Le squat en lui-même est déjà un plaidoyer car il met à nue le problème de la précarité des membres de la société. Et l'activité associative vient donc constituer l'interface entre les autorités et les personnes vivant en squat. D'une certaine façon, la question de l'efficacité de l'action de plaidoyer reste difficilement mesurable dans l'immédiat mais plutôt dans la durée. C'est pourquoi il soutient que le plaidoyer est inefficace dans le cas où il y a encore des squats qui sont sans eau et sans assainissement et que les squatteurs ne sont pas forcément relogés. Mais il soutient aussi que le plaidoyer est bien efficace en ce sens que les actions des associations et de Dynam'eau ont permis de pointer le doigt sur un problème sociétal et que les autorités politiques ont inscrit désormais la problématique dans leur agenda politique. Patrice BOUDE de SUEZ va dans le même sens. Seulement, il pointe le doigt sur le fait qu'il y a encore des squats ou des personnes vivantes en squats. Pour lui, il a encore un travail énorme à accomplir dans ce sens. Et c'est là que s'inscrit toute la nécessité de réfléchir sur les axes de

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plaidoyer et leur importance. Si la finalité du plaidoyer réside dans le besoin d'influencer et d'inciter les politiques, on peut dire que le plaidoyer seul ne suffit pas pour relever le défi. Il faut que le plaidoyer soit joint à d'autres actions pour escompter une quelconque réussite

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