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La coopération policière internationale en matière de lutte contre les crimes transnationaux en Afriquepar Clif Makie Université de Kinshasa - Licence en droit 2023  | 
 
PARAGRAPHE 2. Les défis de la coopération policière dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée en AfriqueI. Défis et difficultés de la mise en oeuvre des mécanismes de coopération policière internationale dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée en AfriqueLa mise en oeuvre de la coopération policière internationale en Afrique dans la lutte contre les crimes transnationaux est buttée par des difficultés, lesquelles doivent être aujourd'hui vues comme des défis à surmonter énormes pour une en oeuvre effective de cette coopération. Dans le cadre de notre travail, nous avons recensé 4 importants défis qu'il faille relever pour arriver à vaincre la criminalité transnationale organisée en Afrique. A. La différence culturelle : nous estimons que la différence des cultures peut être vue comme un frein dans la mise en oeuvre de coopération policière. B. La différence des lois en matière de qualification des infractions ou dans la procédure d'extradition : la qualification des infractions peut différer dans différents pays, cela veut dire qu'une infraction peut avoir telle qualification dans un pays et une autre qualification ailleurs, mais les conditions d'extradition peuvent compliquer dans le cas où un Etat refuse d'extrader un criminel. C. Le problème de la souveraineté : Les Etats peuvent être réticents à divulguer certaines informations considérées sensibles avec d'autres Etats en raison de considérations de sécurité nationale ou pour protéger leur souveraineté. D. Manque des ressources : le manque des ressources financières, surtout au niveau du continent africain, constitue un obstacle pour la mise en oeuvre de mécanisme africain de coopération et aussi pour une bonne coopération. Il est important de former les agents de police et cela demande de l'argent et un personnel compétent. II. Les perspectives sur les mécanismes de coopération policière internationale en matière de lutte contre les crimes transnationaux en AfriqueAprès avoir relevé les obstacles qui planent autour des mécanismes de coopération policière internationale en matière de lutte contre les crimes transnationaux en Afrique, il est important de donner à ce stade des pistes de solutions qui, dans notre humble avis, faciliteront à une mise en oeuvre effective de la coopération policière internationale en Afrique. A. L'harmonisation de législations en matière de crimes transnationaux : avoir une législation commune, permettra d'avoir une même façon de voir par rapport aux crimes transnationaux selon la forme, les acteurs, mais aussi avec la qualification des infractions. B. L'intégration de nouvelles technologies pour renforcer la coopération entre les forces policières des Etats africains : en effet comme nous l'avions souligné au niveau des causes de la criminalité transnationale organisée en Afrique, l'évolution technologique est utilisée par les criminels pour orchestrer leurs crimes. D'où pour chercher à les contourner, il faut intégrer de nouvelles technologies avec l'avènement de l'internet, les réseaux africains doivent créer des dispositifs et logiciels leurs permettant de faire face à la criminalité transnationale surtout pour la cybercriminalité. C. Création d'une juridiction spéciale : Devant tous les défis ci-haut mentionnés, il est donc urgent d'envisager rapidement la criminalisation des crimes transnationaux sur le plan international et la création d'une juridiction internationale pour s'attaquer à la criminalité transnationale organisée. En reposant sur le bon vouloir des États qui choisissent les aspects à criminaliser, le système actuel ne parvient pas à dénoncer adéquatement la criminalité transfrontalière organisée en tant que préoccupation internationale. Or, vu sa gravité, la criminalité organisée n'a pas besoin de dépendre des législations internes pour être considérée comme grave. Dans la mesure où elle menace les fondations de la société humaine, elle est, par sa nature même, grave et internationalement dommageable, peu importe ce que prévoient les lois des États95(*). La création d'un tribunal spécial pour juger les acteurs des crimes transnationaux serait la solution pour arriver à résoudre le problème de différence de législation et aussi le problème de souveraineté parce qu'avec un tribunal créé par un accord au niveau de la région ou de la sous-région permettra à ce que ce tribunal puisse recevoir les affaires et de les juger par rapports à son statut. * 95Université Catholique du Graben ; Centre de Recherches Interdisciplinaires du Graben ; Gouvernance multisectorielle : survivre aux turbulences de l'État en RD Congo ; « l'incidence de la criminalité transfrontalière organisée sur la sécurité des états africains. » ParDiane NGOWIRE KATSUVA ; Numéro 18, décembre 2017, pp. 139 - 160 ; PUG - CRIG ; p.153.  | 
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