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La coopération policière internationale en matière de lutte contre les crimes transnationaux en Afriquepar Clif Makie Université de Kinshasa - Licence en droit 2023  | 
 
CONCLUSIONLes crimes transnationaux en Afrique est un problème qui doit nous préoccuper car ses conséquences sont grandes. Ils fragilisent les Etats, contribuent à la création et à la consolidation des conflits armés en Afrique. Pour pallier à ce problème, le remède proposé est celui de la mutualisation des forces de police en faisant une coopération des forces de police des pays africains car les criminels profitent des failles au niveau de frontières pour mieux opérer. Sur le plan international, la coopération policière est exercée par diverses agences et réseaux de coopération policière internationale, mais plus précisément par l'organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) qui compte plus de 190 pays à travers le monde. L'Interpol, à travers ces bureaux centraux nationaux installés dans tous ces Etats membres, assiste les forces de police de chaque Etat dans la traque des crimes transnationaux, à savoir : le terrorisme, le trafic de drogue, la cybercriminalité, la traite des êtres humains etc. ... et aide les Etats à développer toutes les institutions capables de contribuer efficacement à la prévention et à la répression des infractions de droit commun. Au niveau africain, le passage de l'Union africaine s'est accompagné d'un renouvèlement des principes de vision et d'action de l'organisation continentale en matière de paix et de sécurité. L'Union africaine s'est engagée à oeuvrer dans la promotion de la paix, de la sécurité et la stabilité dans le continent conformément aux principes de la Charte des Nations Unies, mais aussi de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance qui parmi ses objectifs, vise à promouvoir la tenue régulière d'élections transparentes, libres et justes afin d'institutionnaliser une autorité et un gouvernement légitimes ainsi que promouvoir les changements démocratiques de gouvernement, interdire, condamner et rejeter tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans tout Etat membre comme étant une menace grave à la stabilité, à la paix, à la sécurité et au développement96(*). Les États africains sont souvent caractérisés par les conflits armés et l'instabilité. Il se dégage qu'ils tendent souvent à fournir des conditions propices au développement de la criminalité organisée. L'expérience démontre une corrélation étroite entre les conflits armés qui envahissent le continent africain et la criminalité transnationale dans la mesure où ils deviennent un accélérateur de la criminalité organisée qui, du reste, favorise les tensions politiques et économiques. En d'autres termes, la criminalité organisée est considérée comme un facteur clé dans la persistance ou de la recrudescence des conflits armés en Afrique, de la violence et de sociétés généralement fracturées où les populations civiles sont des victimes en proie de mythe et de passion. Par ailleurs, il convient de mentionner la portée et l'influence des réseaux criminels sur le continent africain qui sont amplifiés par les connexions avec les réseaux des pays voisins, lesquels sont particulièrement impliqués dans les marchés criminels notamment le trafic d'êtres humains et le trafic d'espèces sauvages. Dans le prolongement de ces développements, s'ajoutent les acteurs étrangers dans la criminalité transnationale, lesquels demeurent actifs en Afrique car ils comprennent également des réseaux originaires d'autres régions africaines come c'est le cas des réseaux ouest-africains impliqués dans des crimes contre l'environnement, le commerce de la drogue, la criminalité liée à la faune et le blanchiment d'argent, les marchés illicites tels que le trafic d'armes et l'extraction illicite d'or, y compris les violations des droits de l'homme. C'est dans ce cadre qu'au niveau de l'Afrique il existe des mécanismes de coopération policière au niveau d'abord des organisations sous régionales africaines et au niveau de l'Union africaine qui s'est dotée d'un mécanisme africain de coopération policière (AFRIPOL). Ce mécanisme qui travaille en collaboration avec l'Interpol et d'autres mécanismes de coopération internationale, régionale ainsi qu'avec les Etats ont mené des opérations sur le terrain pour prévenir et faire face à la criminalité organisée. Il est plus que nécessaire d'utiliser des moyens efficaces afin d'atténuer les effets les plus graves de la criminalité transnationale qui ne cesse de s'aggraver. Certes, nous pouvons noter quelques progrès réalisés dans la lutte contre le crime organisé, mais il reste encore beaucoup à faire. Pour atteindre les objectifs escomptés dans la lutte contre la criminalité organisée, il est nécessaire de promouvoir des partenariats stratégiques étroits entre AFRIPOL et des acteurs clés de la lutte contre le crime organisé, notamment l'ONUDC et INTERPOL, ainsi que des organisations régionales. * 96 Article 2 point 3 et 4 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance.  | 
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