Questions de recherche
La question principale de cette étude est celle de
savoir si la production de haricot est augmentée en utilisant quels
écartements de semis en conditions de Kisangani ? Ainsi, ce travail
cherche à répondre aux questions secondaires suivantes :
ü Quels sont les écartements de haricot qui
peuvent réduire la compétition entre les plantes mises en
cultures et favoriser une amélioration de leurs rendements ?
ü Quels seraient les effets de ces écartements sur
le développement des maladies et des insectes ravageurs de haricot
commun ?
Les
hypothèses
La culture de haricot donnerait une production excellente aux
écartements 30 x 30 cm. Pour le démontrer, nous pensons
spécifiquement que :
ü Ces écartements vont réduire la
compétition entre les plantes mises en cultures et favoriseraient une
amélioration de leurs rendements ;
Les attaques parasitaires seraient modérées sur
ces écartements qui induiraient un bon développement favorisant
ainsi un bon niveau de production.
Objectif
général
L'objectif général poursuivi dans ce travail est
d'augmenter la production de haricot dans les conditions agro
écologiques de Masako.
Objectifs spécifiques
De manière spécifique, il s'agit :
· De déterminerles écartements optimaux qui
conviennent le mieux pour le meilleur rendement de haricot ;
· Evaluer les principales maladies et ravageurs qui
constituent des contraintes majeures àla croissance, au
développement et pour le rendement global de la culture.
Intérêt du
travail
Ce travail contribue à
l'amélioration de lagestion des écartements des
cultures. Il consoliderait les efforts pour la sécurité
alimentaire et à l'accroissement de revenus de la population.
SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction, le présent travail comporte
trois chapitres dont le premier aborde les généralités sur
le haricot ; le deuxièmedécrit le milieu d'étude, les
matériels et l'approche méthodologique utilisées ; le
troisièmeprésente et discute les résultats obtenus. En
fin, une conclusion et quelques suggestions mettront un terme à ce
travail.
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES
1.1. LE HARICOT (Phaseolus
vulgarisL.)
I.1. Origine et diffusion
Le haricot commun comprend trois centres de diversité :
le centre méso-américain, le centre nord andin et le centre sud
andin. Par la suite, le haricot commun a été diffusé
dès le 16éme siècle vers d'autres régions
principalement, vers les USA, l'Europe et l'Afrique tropicale (BAUDOIN et
al., 2001).
Bien que cultivé dans des régions tropicales,
subtropicales et tempérées, le haricot commun est
considéré surtout comme la légumineuse alimentaire
principale des régions d'altitude moyenne de l'Amérique latine et
de l'Afrique centrale et orientale (Raemaerkers,2001)
En République Démocratique du Congo (RD Congo),
le haricot commun est cultivé au Kongo-centrale, au Bandundu, et surtout
dans les régions orientales du pays et au sud-est (MONZENGA,2017).
I.2. DESCRIPTION BOTANIQUE
Le haricot commun Phaseolus vulgaris appartient
à la sous-tribu de Phaseolinae, tribu de Phaseoleae,
famille de Fabaceae, dans l'ordre de Leguminosales ou Fabales
(MESSIAEN,1989). Le nombre chromosomique est de 2n=22(DHEDA,2004).
Phaseolus vulgaris est une plante herbacée
annuelle avec un système radiculaire pivotant, caractérisé
par de nombreuses racines secondaires, le plus souvent localisées en
surface. La germination est épigée, les feuilles primaires des
plantules sont simples, opposés, pétiolées,
stipulées et souvent stipelles. Les feuilles adultes sont
également alternes et trifoliolées (Rae markers, 2001)
La structure florale favorise l'autogamie, le taux d'allogamie
naturelle est inférieur à 5%. Les gousses sont linéaires,
rectiligne ou plus fréquemment recourbées et terminées par
un bec les gousses changent de couleurs d'après le degré de
mûrissement. Le fruit contient un nombre très variable de graines
(4 à 12) de forme ovoïde, de couleur noire, brune, jaune, rouge,
blanche, ou marron avec des marbrures des couleurs et des dessins
également très variés. Les réserves nutritives sont
essentiellement emmagasinées dans le cotylédon qui
représente 90% de la graine (CIRAD-GRET,2001).
Le haricot commun est capable de fixer l'azote
atmosphérique grâce à la symbiose avec les bactéries
telluriques appartenant principalement à l'espèce Rhizobium
leguminosarum, ce qui contribue à la richesse en protéine
feuillage mais surtout des graines.
La classification de haricot tient compte de plusieurs
critères dont les plus courants sont : Le port de plante, le nombre de
noeuds, la couleur et la grosseur de graine. Le haricot commun peut être
aussi classé selon la qualité d'azote fixé car celle-ci
varie d'un habitus à l'autre (Raemaerkers,2001).
I.4. USAGE
Les gousses et les graines de haricot comportent plusieurs
éléments à des proportions différentes.La valeur
nutritive de haricot est reprise dans le tableau 1 ci-dessous.
Tableau 1: composition de gousses et graines de haricot
commun
N° Éléments
|
Proportion (%)
|
|
Graines
|
Gousses
|
1. Eau
|
85,0
|
11,0
|
2. Protéines
|
6,0
|
22,0
|
3. Matière grasses
|
0,2
|
1,6
|
4. Glucide
|
6,5
|
57,8
|
5. Cellulose
|
1,5
|
4,0
|
TOTAL
|
101,5
|
96,4
|
(KAYISU, 2019)
L'usage alimentaire du haricot est diversifié. Il est
consommé en feuilles, en graines vertes, en graines fraîche et en
graines sèches récoltées à maturité
complète. Ce sont surtout les graines sèches qui constituent sous
les tropiques le principal produit récolté. Les graines de
haricot sont considérées comme un complément nutritionnel
indispensable pour le régime alimentaire à base de
céréales ou des tubercules amylacés. Les graines
sèches de haricot constituent un palliatif aux carences des
protéines animales recommandées pour l'alimentation normale de
l'homme. Elles constituent pour les agriculteurs, une source financière
non négligeable (VANDERBORGHT,2001).
I.5.EXIGENCES ECOLOGIQUES
I.5.1. Climat
La plante s'adapte préférentiellement à
un climat saisonnier et se développe bien si la température
moyenne se situe 16 et 25°C (Baudouin et al,2001). En dessus de
13°C, la croissance est fortement ralentie, tandis que des
températures supérieures à 30°C affectent
défavorablementla formation des gousseset des graines. L'insolation
optimale est comprise entre 50 et 60% pendant le
développementvégétatif mais à 70% l'or de la
maturation de fruits (Monzenga,2019). Les précipitations moyennes se
situent entre 400 et 1200 mm dans les régions de culture, la bonne
production est fonction des précipitations modérées et
bien réparties. Les besoins hydriques restent importants durant la
période de remplissage des gousses (Raemarkers,2001).
I.5.2. Sols
Comme des nombreuses légumineuses, le haricot commun
préfère des sols bien aérés, suffisamment
drainés de pH 6,0 à 7,5.Le haricot commun reste la plante
relativement exigeante en azote et c'est essentiellement la fixation
symbiotique qui permet de satisfaire ce besoin. Le sol de haricot ne peut
être ni trop léger ni trop lourd, mais pourvu des matières
organiques et d'éléments nutritifs. Le haricot est
essentiellement une culture pluviale mais en saison sèche, il peut
être cultivé sur les sols hydromorphes des marais (MORTENSEN et
BULLARD, 1986).
I.6. TECHNIQUES CULTURALES
I.6.1. Systèmes culturaux
Pour faire face aux nombreuses contraintes du milieu tropical,
l'agriculteur africain sème très souvent non pas une seule
variété, mais un mélange variétal où peuvent
dominer quelques génotypes. La culture pure est également
pratiquée pour la production intensive du haricot vert. Ce type de
culture concerne principalement des variétés naines. Cependant
dans de nombreuses régions c'est l'association qui prévaut, avec
ses différentes variétés (ALTERAGRI,2013).
I.6.2. Semis et entretien
Les graines de haricot sont placées à une
profondeur entre 2,5 et 5 cm. En culture pure et sous les conditions
édaphiques normales, les densités de culture sont comprises entre
150000 et 200000 plantes par hectare. Les écartements sont de 30
à 45 cm entre les lignes et de 10 à 30 cm dans les lignes pour
les formes naines. On sème 2 à 3 graines par poquet. La culture
se fait le plus souvent à plat parfois sur buttes ou billons, si les
sols sont lourds ou si la nappe phréatique est proche de la surface du
sol. La fertilisation est constituée de la fumure de redressement en cas
des carences, surtout pour les cultures modernes. Toutefois, le coefficient
d'utilisation des engrais minéraux est généralement
très bas chez le haricot, particulièrement dans les
régions tropicales (Raemarkers,2001).
I.6.3. RECOLTE ET RENDEMENT
Les graines de haricot sèches doivent être
récoltées avant la déhiscence complète des gousses.
Le rendement de haricot varie selon les variétés et selon les
diverses contraintes. En général, les variétés
naines produisent 3000 kg/ ha contre 6000 kg/ ha produits par les
variétés volubiles (ANONYME, 1993).
En RD Congo, le rendement moyen en graines sèches de
haricot est de 300 à 500 Kg/ha en culture traditionnelle (Raemarkers,
2001)
I.7. LES MALADIES ET RAVAGEURS
I.7.1. Maladies
Le haricot commun est particulièrement sensible aux
maladies. Celles-ci sont extrêmement variées et sont aussi
à l'origine de faibles rendements de la culture du haricot. Les
principales maladies de haricot sont mentionnées dans les
paragraphes qui suivent.
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