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Intérêt et importance des questions environnementales dans la presse francophone : éléments d'analyse à  partir d'une étude de cas des quotidiens montréalais Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréal


par Henri Assogba
Université Senghor d'Alexandrie - DEA Gestion de l'environnement 2005
  

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Deuxième partie : L'ENVIRONNEMENT DANS LA PRESSE QUOTIDIENNE : LES RAISONS D'UNE SOUS REPRÉSENTATIVITÉ

Chapitre 3 : L'environnement est-il un sujet difficile à traiter ?

3.1 L'environnement, un sujet nouveau, complexe et transversal

Comme nous l'avons vu précédemment (figure 1), le traitement de l'information dans la presse écrite obéit à une certaine organisation de la rédaction qui fonctionne de façon compartimentée avec des rubriques bien déterminées : politique, économie, faits divers, sports, santé, etc.... Cette nomenclature peut varier sensiblement selon la ligne éditoriale et l'audience du journal, mais la spécialisation des journalistes à travers des rubriques demeure l'une des caractéristiques majeures du traitement et de la présentation de l'information dans la presse écrite. Dans un pareil contexte organisationnel, l'environnement qui est un concept polysémique et transversal, fait face à une première difficulté pour s'imposer comme une rubrique à part entière. A cette difficulté d'insertion dans les rédactions de presse, il faut ajouter la prise de conscience relativement récente des préoccupations environnementales au niveau mondial. En effet, en plus du défi de la complexité, s'est ajouté celui de la nouveauté du concept même de l'environnement. Le manque de formation des journalistes qui s'intéressent à la couverture des sujets liés à l'environnement est à prendre aussi en compte.

Aujourd'hui encore, la profession en est à se demander s'il faut une rubrique «environnement» ou, en parler, in fine, dans les autres rubriques chaque fois que l'occasion se présente. D'aucuns avancent l'argument selon lequel le jargon environnemental serait trop hermétique pour le grand public et souhaitent laisser cette tâche aux revues et publications scientifiques spécialisées qui s'adressent à un public plus étroit composé d'initiés. Mais on pourrait faire le même reproche de transdisciplinarité et d'austérité des termes employés à l'économie qui, pourtant, trouve facilement écho dans la couverture quotidienne de l'actualité.

3.2 Une place de choix pour l'économie

Plus qu'une page, tous les journaux étudiés consacrent un cahier quotidien à l'économie dans leurs parutions. Même Le Journal de Montréal qualifié de «tabloïd people» a fini par s'y résoudre depuis peu en créant la rubrique «Affaires». Cette place de choix pour l'économie s'explique surtout par l'antériorité des préoccupations économiques sur celles environnementales. Pendant longtemps, on a pensé que ce qui était bon pour les affaires était bon pour la société. En effet, jusqu'à une période très récente, la notion de développement des pays ne se mesurait qu'à l'aune de l'économie. Cette dernière, de façon subtile, fera son apparition dans la presse par le développement de rubriques économiques qui adoptent implicitement le point de vue de certains acteurs économiques y compris l'État. Les conditions d'émergence du journalisme économique remontent en 1945, après la seconde guerre mondiale (Riutort, 2000). Le développement des pages financières (résultat de luttes internes au champ journalistique) n'est pas directement imputable à une prise de position idéologique, mais il contribue à rendre légitime et de plus en plus omniprésent et envahissant le point de vue des actionnaires dans le champ journalistique. Il participe d'une sorte de financiarisation des esprits : en s'universalisant, le point de vue de l'actionnaire devient une opinion économique légitime (Lebaron, 2001).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault