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La grande pauvreté dans l'agglomération bordelaise en 2006: Etat des lieux


par Maia MICHEL
Université Bordeaux 2 - Master 2 Professionnel Chargé d'études sociologiques 2006
  

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2. Coordination du travail social :

Lorsqu'on lui demande qui intervient principalement dans la lutte contre la pauvreté dans les quartiers, M. Lemière cite : les services Solidarité- insertion  du Conseil Général de la Gironde ; le CCAS ; les associations caritatives telles que le Secours Populaire, la Croix Rouge, les Restaus du Coeur et ATD Quart Monde. Douze alliés du Mouvement ATD Quart Monde sont présents à Mérignac. La commune compte quinze associations dans le domaine social et trois centres sociaux. La Mission Locale de Pessac accompagne aussi les recherche d'emploi. D'après le directeur de la MOUS, le travail social sur Pessac regroupe : le développement les services publics de proximité ; des actions de prévention en matière de santé, d'endettement, de logement ; des mesures pour favoriser l'intégration, les activités de loisir, la réussite scolaire. Il ajoute :

« Ca fait 15-20 ans qu'on prend des mesures. On garde une très grande vigilance sociale pour que la situation ne se dégrade pas. Le but est de soutenir les familles, c'est le fondement même de l'action sociale de la politique de la ville. On travaille avec tous les partenaires. »

Les techniciens de la MOUS ont trois objectifs : bien connaître les situations, mobiliser les institutions, créer des projets en matière de logement, d'équipement. Cependant ils n'agissent « pas tous seuls » mais en collaboration avec les assistantes sociales et les responsables d'antenne des bailleurs HLM. La commune a une véritable tradition de travail en partenariat avec les associations, « dans le respect des prérogatives de chacun ». Il existe des instances de concertation, notamment Pessac Social, en lien avec le CCAS et la MDSI, pour « partager, échanger, se concerter » :

« Les gens se connaissent et ont des habitudes de travail ensemble. »

Parmi les thèmes abordés figurent le logement, la distribution alimentaire, l'intervention sociale. Les réunions ont lieu six fois par an, à quoi s'ajoutent des rencontres de projet et des réunions de quartier. Les trois permanents de la MOUS y jouent un rôle d'animation :

« C'est vraiment le rôle de la MOUS que tout le monde agisse de façon concertée. »

Une autre question a été évoquée lors de l'entretien, celle de la présence de communauté de Gens du voyage à Pessac. Notre interlocuteur estime que la majorité des Gens du voyage de la commune sont désormais sédentarisés :

« Ils sont de plus en plus chassés... Il y a tout un arsenal juridique, c'est pas sécurisant comme situation. Donc maintenant ils s'installent dans les aires d'accueil. Le schéma départemental avait prévu de construire plusieurs aires de passage mais on se rend compte que les familles ont plutôt besoin d'aires de sédentarisation. Elles peuvent s'y installer sur une certaine durée, toujours en caravanes, et voyager à la belle saison. »

Une aire d'accueil spécialisée a donc été créée en 2002 à la Chaye, en cogestion entre Pessac et Mérignac. Les familles arrivent en général en automne (« l'aire est pleine en septembre »), et y restent neuf mois. Un travailleur social accompagne les familles sur place mais aucune véritable action spécifique n'est engagée. Il réalise surtout un travail de sensibilisation aux questions de l'hygiène et des dépenses d'eau. D'après la presse, deux associations au moins concernent également ces publics : l'Association des Gens du voyage (AGV), et l'association des Habitants de logements éphémères ou mobiles (HALEM). D'autre part, à propos de la scolarisation des enfants de moins de seize ans, M. Lemière reste vague :

« C'est une communauté avec laquelle on compose vous savez. Les garçons préfèrent souvent travailler avec leur père. »

A la fin de l'entrevue, M. LEMIERE nous conseille de rencontrer par la suite les responsables des trois centres sociaux de la ville, ainsi que la directrice de la MDSI.

Ce portrait socio-démographique des quartiers les plus pauvres de l'agglomération met en évidence des constantes quant aux difficultés que rencontrent leurs habitants, qui les rapprochent du profil des quartiers de Bordeaux. La valeur des indicateurs de pauvreté économique, administrative ou d'existence y est en général supérieure à celle que l'on mesure à l'échelle des communes ou de la CUB. En dehors de la question du chômage ou des tensions sociales, le logement fait partie des problématiques prioritaires pour ces secteurs d'habitat social.

D'autre part, que ce soit à Lormont, Mérignac ou Pessac, de très nombreux acteurs entrent en jeu dans la lutte contre la pauvreté, l'exclusion sociale et la relégation dans les quartiers. Certains dispositifs institutionnels ou associatifs y sont bien implantés depuis plusieurs années, tandis que de nouvelles initiatives apparaissent pour palier aux besoins émergents. Toutefois, la mise en oeuvre de l'action sociale territoriale sur les trois communes est assez contrastée. Si on peut parler d'un haut niveau de collaboration entre ces acteurs du domaine social à Pessac et Mérignac, tel n'est pas le cas à Lormont où la coordination entre les bénévoles et les services sociaux semble plus problématique. La politique de la ville doit donc en permanence adapter ses objectifs aux situations variées rencontrées sur les différents territoires. L'outil principal de cette politique demeure la rénovation urbaine, programmée sur un moyen terme.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon