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Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la « conscience de condition » de la population de Ngaba

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par Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Université de Kinshasa - D.E.A en sociologie 2004
  

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1.4.4. Conflits sociaux.

Ce concept est au centre de l'analyse sociologique depuis l'accueil combien chaleureux que les sociologues ont réservé aux oeuvres de K. Marx. Les auteurs le définissent de plusieurs manières au point qu'il est à certains moments confondus à d'autres concepts comme tensions, rivalités, la concurrence, etc. Nous tenterons, à la suite d'Alain Touraine, de spécifier son contenu et de le rapporter aux faits étudier dans ce travail.

Dans l'encyclopaedia universalis, A. Touraine43(*) avance que « un conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'action dont l'une au moins tend à dominer le champ social de leurs rapports. L'existence d'un conflit suppose en effet deux conditions apparemment opposées : d'une part, des acteurs, ou plus généralement des unités d'action délimitées par des frontières, et qui ne peuvent donc être des « forces » purement abstraites ; de l'autre, une interdépendance de ces unités qui constituent les éléments d'un système.

Dans cette définition, A. Touraine met en exergue des conditions, des facteurs et des agents du conflit social. D'abord, l'existence des relations socialement déterminées entre deux ou plusieurs personnes. Ensuite la négation par un agent au moins de la nature de ces relations (le pouvoir ou la domination des rapports sociaux) et sa volonté de les transformer à son profit et, enfin, les agents que lient les relations, à la fois autonomes et interdépendants. Ainsi, le conflit n'est ni la rivalité entre des acteurs indépendants ni des tensions entre des acteurs définis par la différenciation des status et rôles à l'intérieur d'une organisation moins encore la concurrence entre les acteurs qui se réfèrent à un cadre d'action commun. Dans le conflit, au contraire, l'interaction est telle qu'elle remet en cause ce qui n'est plus un cadre social, mais un système de rapports sociaux.

Et donc, le conflit pour nous est la négation d'un type donné des relations par au moins un de deux sujets qu'elles relient, négation qui se porte au visible soit par une attitude d'indifférence, soit par des disputes, soit encore par une violence qui peut être physique, verbale ou symbolique.

1.4.5. La ville

La ville est l'un des concepts qui ont suscité moult controverses entre les spécialistes des sciences humaines en général et entre sociologues en particulier. La diversité de la réalité qu'elle désigne est à l'origine de ces controverses. Cette diversité se rapporte à la taille de la ville (Volume de la population et étendue de la ville), à sa configuration (infrastructure, équipement matériel, aménagement de l'espace) et au type des activité qui s'y exercent (administration, commerce, industrie, etc.). Les uns et les autres se sont appuyés sur un aspect pour faire prévaloir leur vision de l'espace urbain.

A partir de ces critères, des auteurs ont tenté plusieurs définitions de la ville. Ainsi, les géographes et les démographes entendent par là un fait de concentration de population et de services. Pour les économistes, il est question surtout de nouveaux marchés. Pour les politicologues, il s'agit de l'apparition de nouvelles structures politico-administratives. Les sociologues enfin pensent pour leur part aux nouvelles modalités d'organisation sociale et aux nouvelles mentalités.

Ce dernier aspect, celui des nouvelles mentalités paraît intéressant. En effet, la ville est perçue à travers le système de valeurs, les attitudes, les comportements, bref la culture urbaine qu'elle sécrète. P. Georges indique que lorsqu'on parle de société urbaine, il ne s'agit pas de simple constatation d'une forme spatiale. La société urbaine est avant tout définie par une certaine culture, c'est-à-dire par un certain système de valeurs, les normes et les relations sociales possédant une spécificité historique et une logique propre d'organisation et de transformation. Il s'agit d'un milieu artificiel, créé grâce à la prédominance d'une activité déterminée et à caractère sociologiquement hétérogène44(*).

Analysant les villes africaines à la lumière de ce critère, Evariste Tshishimbi Katumumonyi45(*) estime que celles-ci n'ont pas encore élaboré leur propre culture à cause notamment de la persistance des cultures d'origine ethnique qui continuent à dicter les comportements de leurs habitants. Tout en prenant en compte l'interférence des cultures ethniques dans la vie quotidienne des populations urbaines africaines, il y a lieu de reconnaître qu'une nouvelle culture est en élaboration en milieu urbain africain observable dans le comportement des populations qui y habitent. Au Congo par exemple, il est si facile de distinguer une personne qui vit en ville de celle qui habite la campagne ; un habitant de Kinshasa de celui de Lubumbashi, sur base des comportements qu'ils affichent.

Par ailleurs, la ville se caractérise par la diversité et l'hétérogénéité de sa population. Du fait de la densité démographique, de diversification des activités et de l'inégale possibilité d'accès aux moyens d'existence, la ville engendre différentes catégories sociales que l'on peut appréhender à partir de leur mode de vie. La ville devient ainsi un lieu de mobilité sociale et par conséquent de haute compétition entre individus et groupes sociaux qui se disputent les meilleures places de la société. Ce qui ne va pas sans entraîner des heurts, des tensions et des conflits entre diverses catégories sociales.

Nous considérons la ville comme une agglomération comprenant une population d'environ 20000 habitants, lesquels exercent pour leur survie une multiplicité de fonctions, partageant une dynamique culturelle déterminée et caractérisée par une forte différenciation sociale.

CHAPITRE II. KINSHASA. MORPHOLOGIE ET CLIVAGES SOCIAUX

* 43 TOURAINE, A., « Conflits sociaux », in Encyclopaedia Universalis, Vol.4, 8ème éd., Paris, Novembre, 1974, pp 856-865.

* 44 GEORGES, P., cité par TSHISHIMBI, K.E., Une ville et ses élites. Kananga 1960-1996, Thèse de doctorat en Sociologie, FSSAP, UNIKIN, 1999, p .34

* 45 Ibidem.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo