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Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la « conscience de condition » de la population de Ngaba

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par Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Université de Kinshasa - D.E.A en sociologie 2004
  

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Section 3. Quelques problèmes de la ville de Kinshasa.

Quand on parle de problème de ville, il s'agit à l'heure actuelle de tous ces problèmes relatifs à la qualité de la vie de la majorité de la population urbaine. Cette question est absolument centrale dans les sociétés contemporaines55(*).

A Kinshasa, la question urbaine se résume en un ensemble de problèmes fort caractéristiques, à savoir : le chômage, le logement précaire, l'insécurité alimentaire, le transport pénible, l'accès difficile à l'école et aux soins de santé, etc. Ces difficultés de la vie urbaine engendrent des pratiques de survie diverses et la déviance.

2.3.1. Emploi et chômage dans la ville de Kinshasa

La structure d'emploi en 1975 se présentait comme suit, à la suite des études de Beau56(*).

Tableau n° 3. Structure de l'emploi à Kinshasa en 1975.

Secteur d'emploi

Nombre d'emploi

%

Primaire

5.000

1,5

Secondaire

95.000

27,5

Tertiaire

170.000

49,3

Informel

75.000

21,7

Total

345.000

100

Source : Schéma directeur d'Aménagement et d'Urbanisation, Décembre 1976 BEAU

Le rapport du volume d'emploi sur la population kinoise de la même période (1.679.091 habitants) dégageait un taux d'activité de plus ou moins 20%.

Dans l'emploi permanent du secteur primaire, les maraîchers étaient de l'ordre de 3500 personnes, soit 70% du secteur.

Les secteurs secondaires et tertiaires qui comportaient les entreprises industrielles et commerciales représentaient, l'administration et l'armée incluses, les 77% du total des emplois. Dans ce secteur, les transports venaient en première place, Kinshasa étant un point de rupture de charge. Les industries de transformation des produits agricoles occupaient la deuxième place suivie des industries de production de biens de consommation pour la ville et le marché national. Les emplois administratifs de Kinshasa étaient estimés à quelques 50.000, soit 23% du total des emplois.

Dans le secteur informel reprises les petites et moyennes activités socio-économiques ainsi que les vendeurs des marchés.

En maintenant ce taux d'activité de 20%, l'on serait passé en 1996 de 345.000 à 879.538 emplois. Ils seraient répartis dans l'hypothèse du maintien des mêmes proportions intersectorielles comme suit :

Tableau n°4 : Nombre d'emplois dans les différents secteurs

Secteur d'emploi

Nombre d'emploi en 1975

Nombre d'emploi en 1996

%

Accroissement

Primaire

5.000

 

1,5

8.193

Secondaire

95.000

 

27,5

146.873

Tertiaire

170.000

 

49,3

263.612

Informel

75.000

 

21,7

113.860

Total

345.000

 

100

 

Cette configuration supposait un effort de la part du pouvoir public de créer ou favoriser la création annuelle de l'emploi au rythme de :390 pour le secteur primaire

· 6.994 pour le secondaire

· 12.553 pour le tertiaire

· 5.517 dans l'informel

Malheureusement, la situation actuelle est loin de refléter cette hypothèse en raison surtout de l'effondrement économique que le pays connaît depuis 1991. Le volume de l'emploi privé a significativement régressé avec les pillages et l'instabilité politique.

L'administration publique comme emploi rémunérateur est quasi inexistant. La quasi-totalité de l'activité économique de la ville s'est dépotée dans le secteur informel, modifiant profondément les rapports intersectoriels d'emploi de 1975. Selon l'INSS, le nombre de travailleurs Kinois affiliés à cet institut est passé de 700.000 travailleurs en 1991 à 113.000 en 1994, soit une chute de plus de 80%.

Au cours de cette année 1994 la population Kinoise en âge de travailler (au dessus de 14 ans) était estimée à 2.315.000 habitants. Le taux d'emploi était donc à cette période seulement de 4,8%, niveau qui est loin inférieur à 20% de 1975. Et depuis, la situation s'est davantage dégradée.

Ainsi donc, la population kinoise est confrontée à la fois aux problèmes de salaires et de chômage. A ce propos, R.M. Mbaya et F. Streiffler écrivent que la dégradation des conditions de vie des salariés congolais se développe au fil de temps. La faiblesse des revenus salariaux et l'insuffisance des emplois salariés dans le secteur formel trouvent l'issue dans les activités informelles57(*). Les écrits de Marc Pain à ce sujet restent d'actualité : « l'évolution respective de la population active et de l'emploi pose dans toute son acuité le problème de la crise urbaine. La montée des jeunes générations vers l'âge adulte, le poids des effectifs à l'heure actuelle scolarisés et bientôt présents sur le marché du travail ne peuvent que laisser prévoir, dans les conditions actuelles, une accentuation des déséquilibre entre les chiffres de la population en âge de travailler et le nombre d'emplois offerts. Le coût social des jeunes scolarisés et de sans emplois, le déséquilibre entre la masse des inactifs et les perspectives de travail qu'offre la ville vont en s'accroissant 58(*)».

Les déséquilibres entre l'emploi offert par le secteur productif et la quantité du travail offerte par la population en âge de travailler ont été renforcés par les pillages de 1991 et de 1993 qui ont détruit la plupart d'unités de production et renvoyer ainsi une bonne partie de la main-d'oeuvre au chômage. A ces pillages, il convient d'ajouter les effets des guerres de 1996 et 1998 qui ont contraint beaucoup de personnes à venir s'installer à Kinshasa accroissant de ce fait l'offre du travail sur un marché quasi inexistant.

* 55 WINGENGA, W. E., Cours de Sociologie urbaine approfondie, L1 sociologie, inédit, Unikin, Kinshasa, 2000

* 56 Bureau d'Etudes pour l'Aménagement et l'Urbanisme.

* 57 MBAYA, M. et STREIFFLER, F., Op-Cit p.84.

* 58 PAIN, M., Op-Cit. p.27.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault