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La protection Internationnale des Populations Civiles dans les Conflits Armés

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par Blaise GOULEU TAPA
Université de Nantes France - 3 ème Cycle Droits Fondamentaux 2003
  

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SECTION II- LE RENFORCEMENT DES STRATEGIES ET DES

MECANISMES NOUVEAUX

Le sort des civils dans la guerre est inévitablement lié au sort du DIH qui, malgré une codification, présente aujourd'hui de nombreuses limites qu'il faut penser pour un épanouissement réel de la population. Pour sortir de ce cycle infernal, il faut, maintenant que les failles ont été tirées et que l'exemple réussi du CICR a été présenté, envisager l'avenir de façon positive en renforçant déjà ce qui existe. Or, ce que le droit a prévu semble lui aussi insuffisant. Dès lors, il faut aller plus loin en imaginant ce qui pourra être le nouveau visage du DIH. Cette revalorisation du DIH passe par des stratégies bien pensées et des mécanismes nouveaux.

P1- LES STRATEGIES APPLICABLES

Résoudre de façon efficace les problèmes posés par les crises humanitaires passe par la mise sur pied des moyens visant à éviter des dérapages. Il s'agit d'engagement collectif de tout mettre en oeuvre pour garantir l'application du DIH et sa diffusion. Il est d'ailleurs souhaitable que les problèmes de garantie et de diffusion ne soient plus envisagés comme voeux mais comme véritables obligations.

A - L'OBLIGATION DE DIFFUSER LE DIH

L'idée qui gouverne cette réflexion est que le DIH existe bel et bien et protège suffisamment les civils mais reste très peu connu parce que pendant longtemps, il a été très peu reçu et surtout mal diffusé tant au niveau interne qu'au niveau international.

1 - Sur le plan interne

Au niveau interne, les sociétés nationales de la Croix - Rouge jouent un rôle prépondérant dans la diffusion et l'application du DIH à travers les séminaires, les conférences et la médiatisation. Ce rôle s'avère toutefois insuffisant et limité parce que celles-ci n'ont pas toujours les moyens qu'il faut pour une bonne politique de diffusion. L'oeuvre humanitaire étant essentiellement bénévole, les moyens pour la formation d'un personnel véritablement compétent ne suivent pas toujours les politiques préétablies.

Pour mieux diffuser le DIH au plan interne, il faut de façon globale:

- multiplier les instances régionales de la Croix - Rouge à l'intérieur du pays. Ceci passe par une forte décentralisation qui permettrait à la société nationale de mieux s'étendre géographiquement afin d'atteindre les couches sociales les plus retirées, celles des campagnes et des zones enclavées.

- Encourager la formation des personnels en matière de secours. Très souvent, en cas de conflits, les premiers secours tardent à se mettre en place faute de personnel qualifié et volontaire. Cette formation du personnel doit être constante afin d'éviter les improvisations qu'on observe régulièrement dès que la crise commence.

- L'insertion du DIH dans les programmes scolaires dès le secondaire permettrait d'assurer une connaissance quasi parfaite de la matière. Jusque là, dans de nombreux pays d'Afrique (Cameroun par exemple) le DIH n'est enseigné qu'aux étudiants de droit et très généralement comme matière facultative ou optionnelle du second cycle Universitaire. Or, rares sont ceux qui atteignent généralement ce niveau.

Cette insertion du DIH doit cesser de paraître comme une affaire de l'Occident pour s'ancrer dans les valeurs juridiques et dans toutes les instances internes afin que la population dans son ensemble soit édifiée sur sa pertinence.

2 - Sur le plan international

La diffusion du DIH au plan international vient au secours des efforts faits sur le plan interne. Ce rôle a été jusque-là le cheval de proue du CICR avec ses créations comme l'institut Henri Dunant. Cette diffusion n'est pas parfaite; c'est pourquoi, une amélioration reste souhaitable. Pour ce faire, il faut:

- Encourager la coopération des sociétés nationales entre elles, entre elles et le CICR, entre elles et les autres organisations. Une pareille coopération, si elle est réussie, favoriserait les échanges entre ces diverses instances en vue d'élargir et de mieux maîtriser les espaces où la promotion est nécessaire.

- Promouvoir les conférences internationales, véritables forums où les Etats et les organisations viendraient échanger régulièrement leurs expériences et leurs opinions sur la question de diffusion. Les conférences ne doivent pas avoir uniquement pour objectifs l'édiction de nouvelles normes. Elles doivent intégrer les médecins, les militaires, les anciens réfugiés et internés... afin que de ces forums assez représentatifs sortent des décisions et des stratégies pouvant permettre une diffusion plus efficiente du DIH.

La coopération doit également être renforcée entre les organisations opérationnelles et les NU. Cette dernière avec les moyens financiers qu'elle met à la disposition des organisations humanitaires doit au besoins préciser l'emploie dont une bonne partie serait destinées à la diffusion du DIH.

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B - LA GARANTIE COLLECTIVE

L'obligation de garantie collective dont il s'agit consiste pour l'ensemble de la communauté internationale à veiller à ce que le DIH soit respecté. Cette obligation est aujourd'hui presque diluée par le fait du principe de non-ingérence. En effet, garantir consiste à protéger les citoyens d'un Etat victimes des effets de la guerre. le principe de l'abandon de l'intervention armée étant depuis fort longtemps admis, il est pratiquement difficile d'exercer ce droit face au principe de la souveraineté.

De même, les Etats qui devraient collectivement se dresser contre certains abus se comportent très souvent en étrangers, feignant de ne pas connaître qu'ils ont collectivement la responsabilité de faire respecter le DIH.

Dès lors que les Etats estiment qu'ils ne sont pas liés au conflit, ils se doivent de réagir afin que la communauté internationale dans un système régulateur puisse constater la cessation des atteintes. Pour ce faire:

? Les Etats doivent relire le contenu des textes qui leur donnent ce mandat permanent chaque fois qu'il y a infractions graves et répétées. Ceci s'apparente au droit d'initiative du CICR.

? Il faut revoir les imprécisions de l'article7 du Protocole I et de l'article 89 du même texte qui ne définissent pas clairement les conditions et les modalités de la garantie collective. On a du mal à déterminer l'étendue de cette garantie. S'agit - il de pressions diplomatiques ou d'une intervention armée? Il est souhaitable qu'un nouveau visage soit reconnu à la garantie collective et qu'elle soit désormais envisagée en mesures de rétorsion, c'est à dire en actes inamicaux se présentant comme préliminaires aux sanctions véritables et revêtant un caractère licite. Il peut à ce sujet s'agir:

- Les expulsions diplomatiques: cette politique permet d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la situation reprochée par l'écho qu'elle engendre tant dans les médias que dans les milieux politiques.

- De la rupture des relations diplomatiques: c'est la suite logique de la première mesure. Elle vise à montrer à l'Etat accusé de violations graves, son degré de mécontentement. Généralement, cette mesure entraîne un début de contact en vu du rétablissement de liens et par conséquent l'évocation directe des reproches et l'examen approfondi de la situation par les deux parties et éventuellement par la communauté internationale.

- Réduction ou suspension de l'aide et des prêts financiers à l'Etat en question. Cette mesure assez grave est celle que prend généralement un Etat bailleurs de fond ou plus riche envers un autre plus pauvre et nécessiteux. Toute fois, une pareille mesure doit être correctement étudiée avant d'être appliquée. En fait, un Etat déjà nécessiteux à qui on suspend ou réduit l'aide pour l'obliger à cesser les violations graves aux Conventions de Genève peut se retrouver dès lors dans une situation encore plus grave. Cette mesure, pour produire les effets attendus doit donc être ponctuelle et raisonnable.

- Gel des capitaux et avoirs financiers: C'est la consécration de la continuation des violations. Il faut par cette mesure sanctionner les concernés directs (Chef d'Etat, membres du gouvernements, responsables militaires...) en opérant un gel de leurs avoirs. Cette mesure peut impulser un début de solution du fait de sa rigueur et de son caractère direct et personnel.

La liste des mesures coercitives mais non armées qui constituent ici l'essentiel de notre argumentation n'est pas exhaustive. On peut y ajouter l'embargo

aérien, l'interruption de toute négociation en cours, l'embargo commercial... L'idée de base reste que la garantie collective ne doit intégrer que des mesures de rétorsion non armées.

A côté de ces stratégies, il faut développer un autre rôle pour les NU afin de lui rappeler ses missions fondamentales.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote