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La protection Internationnale des Populations Civiles dans les Conflits Armés

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par Blaise GOULEU TAPA
Université de Nantes France - 3 ème Cycle Droits Fondamentaux 2003
  

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P2- LE RENFORCEMENT DU ROLE DES NU

L'ONU sort suffisamment affaiblie du bras de fer qui l'a opposé tout récemment aux Etats Unis au sujet de l'Irak. Le débat est encore ouvert sur la question de savoir «qui gouverne» aux NU; est-ce le Secrétaire Général, le Conseil de Sécurité, l'Assemblée Générale ou les... Etats Unis? On se pose déjà la question de savoir: qu'est ce qui sera fait face au refus de Charles Taylor de se présenter devant le tribunal mis sur pied sous l'égide des NU pour répondre des violations au DIH pour lesquelles il est accusé? Ces divers cas traduisent un malaise qu'il faut examiner en profondeur pour remarquer que le meilleur rôle de l'ONU aujourd'hui serait d'abord préventif et exceptionnellement répressif.

A - L'ACCROISSEMENT DU ROLE PREVENTIF AU SEIN DES NU

L'ONU aujourd'hui doit recentrer ses activités de manière à éviter le plus possible les catastrophes humanitaires et au besoin afin de limiter au maximum les conflits armés. Nous l'avons dit, outre quelques actions réussies, l'ONU s'est enfermée depuis quelques années dans un cycle de résolutions qui n'ont d'écho que dans les médias et au siège des NU, sans jamais être suivies. Afin d'éviter un pareil constat nuancé à l'avenir, il est question de s'atteler dès lors aux tâches de prévention en intégrant dans ses organes une véritable commission humanitaire et en orientant efficacement son rôle d'institution de maintien de la paix.

1 - La Commission humanitaire des NU

Cette idée est une proposition fort heureuse de Médecins du Monde. Elle aurait pour but, cette Commission, de pallier au déficit d'information auquel font face les Etats. Il s'agit de la recherche, de la collecte et de la diffusion d'informations fiables collectées à partir de toutes les bonnes sources disponibles. Celles -ci doivent porter sur les déplacements des populations, les conditions de sécurité qui entourent ces déplacements, les conditions dans lesquelles vivent ces populations et l'état des violations du DIH et des droits de l'homme.

Globalement, cette Commission doit collecter en tous lieux, toutes les informations relatives au sort des populations en danger. Cette information doit ensuite être traitée par ses soins et transmise sous forme de rapport au secrétaire Général des NU qui doit dès lors attirer l'attention du Conseil de Sécurité.

Cette Commission qu'il est souhaitable de créer devrait être dotée d'un véritable statut juridique et de véritables moyens afin de pouvoir de se déployer à temps sur le terrain pour effectuer son unique tâche qui se résumerait dans la collecte et la transmission instantanée de données afin de faciliter les décisions politiques fondées sur la satisfaction des besoins des populations civiles. Elle contribuerait aussi à agir en amont dans le maintien de la paix.

2 - La réorientation du maintien de la paix

Traditionnellement, ce rôle dévolu à l'ONU du fait du chapitre VI de la Charte des NU consiste à faire respecter des cessez-le-feu et des lignes de démarcation ou de conclure des accords de retrait de troupes. Ces tâches traditionnelles ont pendant longtemps inhibé les actions de l'ONU qui dès lors se contentait de jouer le rôle strict de gardien de la paix.

Ces dernières années, ce rôle s'est étendu et comporte aujourd'hui des tâches telles que la surveillance des élections, c'est-à-dire l'observation de leur régularité et l'aide en vue d'une bonne organisation des opérations électorales dans les pays oil des irrégularités sont susceptibles de jeter de l'huile sur le feu et oil il n'y a pas assez de moyens pour garantir le succès de telles opérations. Le maintien de la paix s'est aussi étendu à l'acheminement des secours humanitaires; ainsi l'ONU, sous l'idée de maintien de la paix s'est très souvent retrouvée impliquée dans l'acheminement, la protection des convois humanitaires et même dans la distribution des secours. L' ONU, également, sous le prétexte du maintien de la paix, assiste les parties concernées dans le processus de réconciliation nationale. Ce cas a été assez porteur au Burundi. L'ONU se trouve ainsi impliquée dans une situation purement intérieure. Toutefois, ces actions en faveur du maintien de la paix nous semblent incomplètes d'oil le constat d'échec que nous avons relevé plus tôt. Il faut donc ajouter à ces missions traditionnelles visant le maintien de la paix:

- la reconnaissance des groupes terroristes afin d'engager les négociations le plus tôt avec eux pour éviter l'embrasement et les massacres des civils;

- le maintien de la paix passe aussi aujourd'hui par le réaménagement de la législation visant à réglementer les résistances pacifiques qui finissent presque touj ours à se transformer en résistance armée ; le reste est connu.

- Il faut également créer un code de conduite pour harmoniser les actions et les liens des organisations humanitaires en faveur des mouvements insurrectionnels afin d'éviter le sentiment d'impartialité qui est souvent à l'origine des frustrations et éventuellement des velléités.

Ce rôle préventif que les NU se doivent de promouvoir doit se poursuivre dans la promotion et le financement de la recherche dans le domaine du DIH. Il faut toutefois se poser la question de savoir: lorsqu'une partie refuse délibérément de cesser les violations et que tous les moyens pacifiques sont épuisés, que faut-il faire? C'est là l'évocation de la répression armée.

B - L'ADMISSION DE LA REPRESSION ARMEE

Il peut arriver que l'urgence et l'ampleur des violations obligent à faire usage d'une intervention armée pour les faire cesser dans le cadre du chapitre VII de la Charte des NU. Le Conseil de Sécurité ne saurait oublier dès lors que son rôle primordial est de préserver et de rétablir la paix. Même dans cette guerre obligée, les organisations humanitaires doivent jouer un rôle essentiel pour la création des zones protégées, des couloirs de sécurité...

Une pareille intervention matérialise l'échec de toutes les négociations et de toutes les mesures de rétorsions pacifiques. Elle est l'ultime recours et peut prendre plusieurs formes:

Elle peut se présenter sous la forme d'opération d'imposition de la paix. Elle est conduite par des forces des NU ou par des Etats, des groupes d'Etats ou des Organisations régionales à l'invitation de l'Etat concerné ou sur autorisation du Conseil de sécurité. Ces forces se voient confier une mission de combat et sont autorisées à utiliser des mesures coercitives pour s'acquitter de leur mandat. Le consentement des parties n'est pas forcément requis; l'urgence étant, ce qui importe, c'est d'imposer la paix par tous les moyens et le plutôt possible. Ces actions se doivent d'être précises et ne doivent pas s'étendre dans le temps afin de ne pas aggraver la situation humanitaire. La promptitude dans cette opération passe par une réelle étude de terrain et de la situation globale avant l'ouverture des manoeuvres. De même, celle-ci doit être faite de manière à garantir au maximum la protection des populations pendant sa durée.

Avant toute mission d'imposition de la paix, il est important voire nécessaire de rappeler aux soldats devant intervenir le contenu du DIH afin qu'ils ne soient les premiers à tomber sous le coup de ses limitations.

De même, une imposition de la paix, pour qu'elle soit réussie doit, après la cessation des hostilités se poursuivre par une démilitarisation des groupes armés. Dans la même optique, une mission d'imposition de la paix ne doit pas se presser de quitter le territoire concerné à la fin des opérations. Au contraire, le départ doit être lent et progressif pour éviter un réveil des combats.

Il convient enfin de noter que la composition des forces d'imposition est en principe hétéroclite et ses membres restent tenus par leur législation nationale de respecter les instruments du DIH auxquels leur pays d'origine est lié. En conséquence, s'ils violent le droit, ils peuvent être poursuivis devant leurs tribunaux nationaux. Le fait de faire partie des casques bleus ne confère en aucun cas l'immunité. Tout le monde doit respecter le DIH, tout le monde doit respecter les civils.

Dans l'hypothèse du recours à la force, c'est à dessein que nous excluons ici l'hypothèse des représailles qui consistent à répondre à une violation par une autre violation. Il ne faudrait pas admettre que le mal soit rendu par le mal.

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