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Analyse des déterminants de l'adoption et de la diffusion du dispositif amélioré d'étuvage du riz dans la commune de glazoue

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par Gabriel LAWIN
Université d'Abomey-Calavi - diplôme d'Ingénieur Agronome Option : Economie, Socio- Anthropologie et Communication 2006
  

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5. LA RIZICULTURE DANS LA ZONE D'ETUDE

5.1. Introduction

La culture du riz joue un rôle important dans la construction du revenu des populations des villages d'étude. Elle constitue avec le soja le substituant de la culture du coton. Ces populations produisent le riz préférentiellement non pas pour les besoins alimentaires du ménage mais pour la vente à travers laquelle elles arrivent à faire la richesse. L'objectif poursuivi par ce chapitre est de présenter la filière riz dans la zone d'étude à travers l'organisation de la production, de la transformation et de la commercialisation et de mettre en exergue les contraintes à différents niveaux.

5.2. La production du riz

La production du riz regroupe l'ensemble des activités partant de la préparation du sol jusqu'à la récolte.

5.2.1. Préparation du sol

C'est un ensemble d'opérations qui conditionne une bonne végétation et par conséquent une bonne production et une meilleure rentabilité du riz. L'objectif principal du travail du sol est de créer un environnement favorable pour la germination et la croissance de la plante. En effet, une bonne préparation du sol permet :

- d'améliorer la structure du sol (aération, perméabilité et ameublissement de la zone racinaire) ;

- d'améliorer la topologie du terrain pour faciliter le planage de la parcelle ; - de mieux répartir et incorporer la matière organique ;

- d'obtenir une meilleure efficacité des engrais minéraux et de mieux contrôler les adventices.

La préparation du sol regroupe trois opérations que sont : le défrichement, le labour et le planage. Ces opérations nécessitent une main d'oeuvre abondante que le ménage agricole n'arrive pas toujours à satisfaire et fait parfois recours à la main d'oeuvre salariée.

La préparation du sol se fait dans les villages étudiés vers la fin du mois de Mai ou début Juin. Les équipements utilisés sont essentiellement le coupe-coupe pour le défrichage et la houe et le daba pour le labour et le planage. L'utilisation de ces outils de travail entraîne

une perte de temps et augmente considérablement la pénibilité du travail surtout lorsqu'on s'est que le sol est argileux dans la plupart des cas. Mais la principale raison d'utilisation de ces outils rudimentaires est la cherté des équipements et par ricoché les moyens financiers.

5.2.2. Le semis

Le semis fait suite à la préparation du sol et marque le démarrage de la production du riz. Il consiste à la mise en terre des semences pour la germination. Dans tous les Villages d'étude, seul le semis direct est pratiqué. Le semis se fait directement à la main, à l'aide des pieds ou à l'aide de la roulette pour faire les paquets (en ligne dans ce cas).

5.2.3. L'entretien

L'entretien regroupe les activités de désherbage qui peuvent être manuels ou à l'aide de produits chimiques. En effet, les adventices sont considérés comme la contrainte biologique la plus importante faisant obstacle à la production rizicole. La concurrence entre la plante pour les ressources essentielles à la croissante (la lumière, les éléments nutritifs et l'eau dans les zones pluviales) est le facteur limitant de la production rizicole (Johnson, 1997). Le désherbage est donc une opération très importante.

Dans la zone d'étude, parmi les adventices les plus redoutables nous pouvons citer ceux résumés dans le tableau 8 ci-dessous.

Tableau 8: Exemples d'adventices redoutables

Noms en langue locale Mahi Noms en langue locale Idaatcha Noms scientifiques

Gnibougbé - Synedrella nodiflora

Adrimakougbé Olirékou Commelina bengalensis

Gbékoun Akpa-adja Digitaria horizontalis

Source : enquête, 2006

Il est important de signaler que l'apparition des ces adventices contraint certains producteurs à abandonner le casier rizicole du fait de la résistance de ces derniers au sarclage manuel et même au désherbage chimique.

En effet, on note deux types de désherbage : le sarclage manuel et le désherbage chimique (utilisation d'herbicide). Les riziculteurs effectuent généralement deux sarclages. Le premier intervient un mois après le semis et le second deux mois après le semis. Le premier sarclage se fait avec la houe et le second uniquement à la main et consiste à l'arrachage des

adventices disséminés dans le champ. Le sarclage est une opération qui nécessite une certaine prudence de la part du sarcleur. En effet, les adventices du riz contiennent souvent des gaminées qui peuvent être confondues avec les jeunes plants. La moindre inattention entraîne alors un enlèvement des plants du riz, réduisant ainsi la densité et par voie de faite la production. Cette situation est d'autant plus accentuée lorsque la densité de semis est forte et le semis n'est pas en ligne, obligeant à plus d'attention. Les conséquences sont une durée assez élevée du travail et donc une quantité de main d'oeuvre importante. Par ailleurs les démangeaisons que provoquent les feuilles de riz ne favorisent pas la tâche aux riziculteurs surtout compte tenu des outils utilisés. Ceci constitue un problème sérieux surtout lorsqu'on sait que le sarclage du champ de riz coïncide avec le sarclage ou la préparation du sol pour certaines spéculations notamment le soja et les cultures vivrières.

Le désherbage chimique s'effectue à l'aide d'un herbicide de post-levé sélectif du riz. L'application de l'herbicide se fait dans la zone d'étude au plus tard 21 jours après semis. Dans certain cas, malgré l'utilisation de l'herbicide, le second sarclage est nécessaire.

5.2.4. La fumure minérale

Deux types d'engrais sont utilisés pour fumer les parcelles rizicoles : le NPK et l'urée. Le NPK permet un bon développement de l'appareil végétatif tandis que l'urée est très importante pour la formation du paddy. L'épandage de l'engrais se fait à la volée. Les moments d'application de l'engrais varient d'un producteur à un autre et suivant la variété du riz cultivée. D'une façon générale, pour les variétés de riz à cycle long, l'application du NPK intervient un mois après semis, juste après le premier sarclage et l'urée deux mois après semis. Toutefois certains producteurs appliquent un mélange NPK - urée et ceci quarante cinq jours après semis.

Notons qu'en fin de cycle du développement du riz, les riziculteurs doivent faire face aux menaces des oiseaux. La chasse aux oiseaux se fait généralement par les enfants à l'aide des lances pierres, des castagnettes et autres pièges et ceci chaque jour pendant une dizaine d'heure. D'autres moyens endogènes sont aussi utilisés pour chasser les oiseaux. Ces moyens consistent à placer des épouvantails dans le champ ou à attacher entre deux poteaux des bandes de cassette qui, sous l'effet du vent, produit du bruit qui dissuade les oiseaux. Ces manières de luttes contre les oiseaux constituent, en soi, une perte énorme de temps dans la mesure où ce temps aurait pu être consacré à d'autres activités. Il urge donc que des actions soient entreprises afin d'améliorer la lutte contre ces oiseaux ravageurs.

5.3. Les opérations de récolte

Les opérations de récolte regroupent la coupe, le battage, le vannage et le séchage du paddy. Ces opérations sont très importantes dans la mesure où leurs mauvaises conduites engendrent une perte de rendement et donc un effet non négligeable sur la rentabilité de la production.

5.3.1. La coupe

La coupe du riz se fait à la fin du cycle de production en un seul tenant ou de façon échelonnée. Elle est échelonnée à cause de la rareté de la main d'oeuvre, de l'entendu des superficies et du manque de moyen financier pour la réalisation de la récolte en un seul trait. Les producteurs qui adoptent la forme de récolte en un seul tenant attendent la maturation complète des casiers rizicoles, puis engagent sur leur périmètre une main d'oeuvre suffisante. Cette main d'oeuvre est généralement composée d'hommes et de femmes qui s'organisent et se divisent autour du travail : les hommes coupent les pailles (récolte du paddy), les enfants et les femmes les mettent en tas. La coupe se réalise à l'aide de coupe-coupe ou de couteaux. La rémunération de la main d'oeuvre se fait en argent ou en échange d'une certaine quantité de riz.

Le moment de la récolte est un paramètre très important pour l'obtention d'un bon produit au décorticage. En effet, les producteurs s'assurent de la maturité complète des casiers lorsque les épis ou panicules sont jaune et se courbent. Ces indices sont précédés par un jaunissement des feuilles, mais suivi du durcissement des grains qui, sous la dent produisent un son aigu. Au stade avancé de la maturation, les grains commencent à tomber seul ou au passage du producteur dans le champ. Pendant cette période la récolte devient très délicate et l'activité destructrice des oiseaux granivores très intense. Ainsi enregistre-t-on déjà des pertes à la récolte. Dans ces conditions, quand bien même le battage sera rapide, force est de constater que ce paddy déjà trop sec depuis le champ occasionne assez de brisures au décorticage. Ceci présente comme conséquence la réduction du rendement et la diminution de la valeur marchande du riz à cause des brisures.

Une récolte précoce présente bien aussi de conséquences telles que le taux d'humidité encore élevé des pailles rendant le ramassage difficile ; le collage des paddy aux panicules rendant le battage long et pénible, aboutissant à cet effet à d'énormes pertes et par conséquent à un faible rendement.

Notons enfin que dans les bonnes pratiques de fauchage, on évite de couper près du sol ainsi que d'arracher le plant de riz afin d'éviter que la terre ne se trouve à la récolte avec le paddy. Une récolte de paddy souillée avec la terre se conserve mal et donne après un riz de mauvaise qualité.

5.3.2. Le battage

Le battage est une opération qui suit la coupe du riz au champ. C'est une opération de séparation des graines de l'épi. Cette opération se fait généralement deux jours après la récolte. Toutefois pour des raisons propres au producteur, le délai peut varier allant même jusqu'à une semaine.

5.3.2.1. Dispositions pré battage

Après la coupe, on procède en général à la formation de botte en rangeant soigneusement les épis coupés en de petits tas dans la même direction, les panicules disposées les unes sur les autres pour le séchage. Ces dispositions permettent la poursuite du séchage et le détachement facile des grains paddy. Ceci permet donc d'obtenir un bon rendement au battage.

5.3.2.2. Technique de battage du riz

Le battage se fait au champ sur une surface dure (tronc de bois, dos de bassine renversé etc.). Cette opération est souvent accomplie par les femmes et les enfants. Toutefois, les hommes peuvent être aussi sollicités3. La réalisation de l'opération de battage nécessite au préalable l'étalement de bâche sur une surface bien dégagée au champ. La surface dure est posée au milieu de la bâche étalée sur le sol. Au cours du battage, les enfants sont chargés de rapprocher les bottes de riz et les femmes s'occupent du battage. L'opération consiste à taper les panicules du riz contre la surface dure afin de détacher les paddy de l'épi. La conséquence que cette technique de battage manuel peut présenter est la cassure du grain de riz dans son enveloppe. Il en résulte donc un taux important de brisure et par conséquent des pertes. Aussi enregistre-t-on des pertes de grains paddy par projection au cours de l'opération. De plus, beaucoup d'impuretés subsistent et exigent dès lors un travail supplémentaire de vannage avant l'opération de séchage suivante4.

3 Dans des cas exceptionnels, de manque de main d'oeuvre féminine dans le ménage.

4 Dans le cas où le battage intervient avant le séchage complète des graines dans le champ.

5.3.3. Le vannage

Le vannage intervient juste après le battage et consiste à débarrasser le riz paddy des impuretés (sable, débris et pailles...). Cette opération est réalisée au champ par les femmes uniquement.

5.3.4. Le séchage du riz paddy

Le séchage du riz paddy est une technique de réduction du taux d'humidité du paddy qui permet de l'apprêter pour le stockage ou l'étuvage. Cette opération est tributaire des conditions climatiques et se fait par exposition du riz paddy au soleil. Dans la Commune de Glazoué, cette opération ne se fait par le producteur que lorsque le battage intervient avant le séchage complet des grains de paddy et se justifie par la nécessité de continuer le séchage afin d'éviter des pertes au stockage (moisissure des grains de riz). L'opération du séchage consiste à étaler le paddy sur des bâches, des sacs de jutes, des nattes ou des toiles cirées. Le paddy étalé en couche mince au soleil est régulièrement retourné pour favoriser le séchage des parties inférieures. Selon les perceptions, le séchage n'est total que lorsque le grain de riz quitte facilement la balle en triturant le paddy dans la paume des mains.

L'opération de séchage tel que pratiquée par les populations dans la zone d'étude présente beaucoup de contraintes. La contrainte majeure est la surveillance des grains pendant tout le temps d'exposition au soleil. La surveillance se fait contre les animaux domestiques (l'opération se faisant à la maison) et aussi pour éviter que la pluie ne tombe sur les grains.

Le séchage constitue une étape très importante dans la phase post-récolte de riz. Cette étape conditionne la qualité de riz obtenu et donc sa valeur marchande. En effet, si le riz est mal séché le rendement au décorticage et la qualité du produit fini en souffrirait. Un mauvais séchage entrave profondément le stockage.

Pour être plus concret, le séchage nécessite une certaine maîtrise. Cette maîtrise, selon Troudé (1997), est difficile à réaliser lorsque le séchage naturel est la seule technique utilisée. En effet, la vitesse de séchage doit être maîtrisée : un séchage trop rapide et/ou trop poussé provoque des amorces de clivage dans le grain qui sont à l'origine des taux de brisures élevés au décorticage. Le niveau de séchage doit être optimal afin de ramener l'humidité dans l'ordre de 10% environ (Houssou, 2002). Une teneur trop élevée peut entraîner le développement de moisissures pendant le stockage et/ou l'apparition de grains noirs. Elle réduit l'efficacité du

décorticage et provoque le bourrage des machines. D'un autre côté, un taux d'humidité trop faible fragilise le grain et provoque des taux de brisures très élevés.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard