WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Concurrence et Innovation, peut-on parler de corrélation ?

( Télécharger le fichier original )
par Pierre PREISSER
Université Paris 1 - DEA economie industrielle 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III. Conclusion

Il semble clair que l'hypothèse de certitude dans le processus d'innovation n'est pas inoffensif, en particulier lorsque l'on compare les implications des politiques de ces deux modèles. Le modèle de Gilbert et Newberry suggère qu'il faille s'inquiéter du développement de pouvoir de monopole maintenu par le sleeping patent. Cette étude montre que l'on doit beaucoup moins s'inquiéter si l'on suppose que le processus d'invention est stochastique.

Il semble raisonnable de penser que le degré de réduction de coût et le degré d'incertitude sont reliés. Autrement dit, des innovations plus radicales peuvent être soumises à une incertitude plus grande. On peut ainsi réconcilier l'étude de Gilbert et Newberry avec les observations empiriques de Scherer, en suggérant que le modèle avec certitude est le plus approprié pour des innovations incrémentales. Bien sûr, les modèles discutés dans ce papier ont été simplifiés. Pris ensemble, cette étude et celle de Gilbert et Newberry indiquent que l'incitation à maintenir un pouvoir de monopole apparaît plus compliquée que nous semblons le suggérer.

Boone, comme Reinganum, partage la vision d'Arrow en démontrant que la concurrence favorise l'innovation. Boone se place dans un cadre d'analyse différent. Il suppose que les firmes sont asymétriques, et contrairement à Gilbert et Newberry ou encore Reinganum, il ne considère pas le cas où il y'a une firme en place initialement présente sur le marché. Il nous permet de comprendre comment les firmes régissent face à la concurrence, selon leurs comportements.

Firmes asymétriques :

Nous venons d'étudier l'impact de la concurrence sur l'incitation à innover d'une firme en place et d'un entrant potentiel. Il semblerait intéressant d'aller plus loin dans l'analyse, en étudiant l'effet de la concurrence sur l'incitation à innover de firmes asymétriques dans un marché où l'entrée se fait simultanément, il n'y a donc pas de firme en place. Nous savons que si les entreprises sont identiques, une concurrence plus intense conduira à une réduction de leurs niveaux de profits.

Jan Boone présente une étude incorporant les effets de « sélection » et d'adaptation » de la concurrence sur le marché des produits et sur l'efficacité des firmes. Dans son modèle, les firmes sont asymétriques, dans le sens ou elles ont des comportements différents. Le comportement de la firme est déterminé par son niveau d'efficacité relatif à celui de ses concurrents. L'effet de la concurrence sur l'incitation à innover est différent selon que la firme est plutôt confiante, impatiente, combative, ou bien découragée. Finalement, il démontre qu'une augmentation de la pression concurrentielle ne peut pas inciter les entreprises à innover dans des innovations de procédés et de produits.

Pour étudier ce cas précis, nous allons présenter le modèle développé dans l'article de :

Jan Boone (2000): « Competitive pressure: the effects on investments in product and process innovation ».

I. Introduction

Cet article analyse l'impact de la pression concurrentielle sur des firmes asymétriques qui peuvent investir dans des innovations de produits ou de procédés. Boone démontre qu'un déterminant important de l'effet de la concurrence sur l'incitation des firmes à acquérir une innovation de produits ou de procédés est le niveau d'efficacité productive de la firme par rapport à celui de l'industrie, autrement dit son comportement (dans le modèle de Boone).

Il pose (+ ; -) le cas où une augmentation de la pression concurrentielle augmente l'incitation des firmes à innover dans une innovation de produits, mais réduit l'incitation à innover dans une innovation de procédés. Il est clair que quatre cas peuvent se produire. Les quatre cas sont ordonnés par le niveau du coût de la firme par rapport à celui de l'industrie. Si le coût d'une firme est nul au départ et progressivement s'élève, on obtient l'ordre suivant : (+ ; -), (+ +), (- ; +), (- ; -). Ces quatre cas correspondent respectivement aux comportements impatients, confiants, combatifs ou bien découragés de la firme.

Il démontre que si une élévation de la pression concurrentielle implique une amélioration de la productivité de l'industrie (effet d'adaptation), elle a également pour conséquence le fait de réduire le nombre de variétés de biens (effet de sélection). L'effet de « sélection » stipule que la concurrence poussera les firmes les moins efficientes à sortir du marché. L'effet « d'adaptation » correspond au fait que la concurrence encourage les firmes à améliorer leurs productivités plutôt que développer un nouveau bien.

L'intuition est la suivante, si la concurrence augmente, la firme la moins efficiente du marché fait face à une concurrence plus intense (effet direct), ce qui implique une réduction des coûts de production de ses concurrents (effet indirect). Ces deux effets réduisent le profit de cette firme ce qui induit sa sortie du marché et par la même occasion l'arrêt de la production de sa variété de bien.

La prochaine section définit la notion de « pression concurrentielle ». La section III analyse l'effet de la concurrence sur l'incitation à innover d'une simple firme, tandis que la section IV étudie son impact sur celle de l'ensemble de l'industrie. Enfin, nous verrons comment la littérature abonde dans le sens de Boone à la section V avant de conclure par la section VI.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon