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Concurrence et Innovation, peut-on parler de corrélation ?

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par Pierre PREISSER
Université Paris 1 - DEA economie industrielle 2007
  

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IV. Commentaires sur le modèle

Le modèle développé dans la section I nous a permit de comprendre ce qui pousse une firme en monopole à se lancer dans une activité anticipée de R&D. Contrairement à ce qu'a pensé Williamson, cette motivation n'est pas le résultat des imperfections du marché. Dans notre cas, le marché est efficace excepté pour expliquer l'existence initiale du monopole.

è La firme peut maintenir son monopole si l'entrant potentiel anticipe le fait que la concurrence érodera les profits de l'industrie.

Cela requiert de la part des entrants potentiels la capacité de prévoir les actions futures, mais suppose également que les concurrents sont capables d'influencer les profits totaux de l'industrie.

L'exemple étudié précédemment ignore plusieurs complications que nous allons développer dans cette section.

i. Les dépenses en R&D du monopole

Le monopole anticipe l'entrée de concurrents potentiels, en déposant le brevet avant la date décidée par la condition de libre entrée. Si un concurrent sait que cette stratégie est rationnelle pour le monopoleur, l'entrée à travers l'activité de recherche et développement ne se fera pas.

L'anticipation des dommages que peut causer l'entrée d'un concurrent serait crédible si le monopoleur pouvait accélérer l'activité de R&D, en réponse aux dépenses de R&D du rival sans entraîner des coûts supplémentaires ou des retards significatifs. Dans ce cas, l'entrée potentielle n'affecte pas le comportement du monopoleur et, ce dernier innove si l'entrée est bloquée.

è L'entrant potentiel n'investira pas dans la R&D parce qu'il sait qu'il est rationnel pour la firme en monopole d'accélérer ses recherches si des concurrents entrent dans la course au brevet.

Si l'accélération des recherches du monopole en réponse à l'activité de R&D de ses rivaux entraîne une augmentation des coûts, la firme en monopole peut se retrouver forcée d'anticiper les dommages.

Cela serait rationnel si le coût d'attente d'un concurrent pour lancer son programme de R&D excédait le profit espéré. Autrement dit, l'entrant potentiel commencera à innover afin d'entrer sur le marché. Ainsi le monopoleur ne se sera pas incité à débuter une activité de R&D, étant donné que l'accélération de son activité aura un coût trop élevé et le profit espéré sera moindre. Dans ces circonstances, la recherche est planifiée et son intensité est déterminée par le degré de la concurrence.

è Dans ces circonstances, la concurrence influence négativement l'innovation (argument de Joseph Schumpeter). L'anticipation est l'équilibre de Nash de ce jeu.

ii. Anticipation et « sleeping patents »

Un « sleeping patents » est une invention qui n'est pas développée. On a simplement déposé le brevet. Dans un monde certain, un monopole protégé de l'entrée refusera d'investir des fonds pour produire un « sleeping patents », ou alors ce dernier constituera une étape de développement d'une meilleure technologie. Gilbert et J. Stiglitz montrent que le « sleeping patents » n'est pas réservé uniquement à la firme en monopole.

En effet, la condition de libre entrée peut mener les concurrents à déposer ce type de brevet. Ce dernier peut résulter d'un brevet anticipé. Si l'entrée d'un rival est profitable, le monopoleur choisira de ne pas produire le bien substituable, car même en supposant que les coûts et la demande soient identiques pour les deux biens, le développement et la production de l'innovation ont un coût élevé. Aussi, une fois que les coûts de R&D sont déduits du profit, on obtient :

Cependant, rien n'empêche la firme en place de déposer le brevet et de ne pas l'utiliser. Le monopoleur anticipera de déposer le brevet du bien substituable, dès lors qu'il prévoit que l'entrée d'un concurrent aura pour conséquence de réduire le profit total de l'industrie.

è La firme en place doit déposer le brevet avant les concurrents afin de dissuader l'entrée, déterminant ainsi la date d'invention. Utilisé ou pas, ce brevet dépend des caractéristiques de la nouvelle technologie et du stock de capital. Dans notre cas, le monopoleur n'utilisera jamais son brevet car il gagne plus en ne produisant que son bien.

Plus généralement, Y. Barzel ainsi que Dasgupta et al. montrent que la date optimale pour le monopoleur d'utiliser sa nouvelle technologie brevetée est plus éloignée que la date déterminée par la condition de libre entrée.

iii. Désavantage économique dû à une mauvaise gestion

Le désavantage économique dû à une mauvaise gestion a lieu si le monopole ne peut développer un programme de recherche ou un plan de production aussi efficace que n'importe quel rival. Ce désavantage dans la gestion ne change rien au problème de décision de la firme en place.

L'anticipation est une stratégie rationnelle si le coût de protection par le brevet est moins important que la différence entre le profit du monopole avec le brevet et celui ou l'entrée est autorisée.

è Il apparaît évident que si les désavantages du monopole dans la gestion sont significatifs, une stratégie d'anticipation est moins probable.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus