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Couverture des opérations sur le risque de change par la BCC

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par Allamine Mahamat Mbodou
Institut Africain de Management (IAM) - MBA1 2004
  

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Les critères économiques

Toute devise de paiement acceptée par l'exportateur doit satisfaire aux conditions ci-après :

· La libre convertibilité sur le marché monétaire (convertibilité externe)

Certains pays contrôlent leur situation monétaire extérieure en réservant les opérations de change à leurs résidents et en imposant un cours de change officiel. L'exportateur ne saurait de telles devises en paiement.

· La disponibilité dans le pays de l'acheteur

L'insuffisance de devise dans le pays du débiteur entraine des difficultés et des retards lors des opérations de paiement. Dans cette situation, l'exportateur s'expose au risque politique de retard ou de non-transfert.

· L'appartenance à une zone monétaire

Accompagnant le mouvement de mondialisation et de régionalisation des échanges, des unions monétaires régionales se constituent. Elles ont pour objectifs, soit de créer ou de renforcer des solidarités économiques (union économique de l'Afrique occidentale, union économique et monétaire de l'Afrique centrale, union monétaires des caraïbes de l'est...), soit de céder leur souveraineté monétaire à un pays dominant qui offre sa garantie de convertibilité (le Mexique aux États-Unis, douze États africains à l'union européenne...). Certaines unions cumulent ces deux objectifs.

Les zones monétaires forment des espaces géographiques qui imposent pratiquement une devise pour les opérations commerciales ; les unions monétaires bénéficient d'un cadre formel qui garantit la convertibilité. Zones et unions forment des espaces qui ne se recoupent pas nécessairement.

· L'existence d'un marché international monétaire et financier de la devise

Un marché monétaire et financier international actif et important pour la devise considérée assure à l'exportateur une mise en oeuvre aisée des techniques de gestion du risque de change et des opérations d'emprunts en devises assurant le financement des opérations.

En plus de ces critères quasi structurels, l'exportateur tient compte de la situation conjoncturelle, économique et monétaire : stabilité des taux de change, niveau des taux d'intérêt et de l'inflation.

a- Les critères commerciaux

La devise de paiement est un élément de l'offre, et le vendeur doit s'efforcer de satisfaire les attentes de l'acheteur. Sur les marchés globalisés comme ceux des produits de base, des matières premières, etc., la devise d'usage, le dollar en général, s'impose à l'exportateur sous peine de se placer en dehors de la compétition commerciale mondiale.

Exemple : Fort de ses succès commerciaux et des potentialités économiques de la zone euro, EADS-Airbus industriel tente d'introduire l'euro sur un marché mondialisé où la devise d'usage commerciale est le dollar américain.

b- Les critères de gestion

· Un nombre limité de devise

Chaque devise supplémentaire utilisée constitue un nouveau facteur de risque, et celle-ci doit faire l'objet d'une surveillance et d'une gestion spécifiques. Utiliser un grand nombre de monnaies étrangères deviendrait donc vite difficile et coûteux.

· Des devises facilitant la mise en oeuvre des techniques de gestion du risque

En utilisant pour les achats les mêmes devises qu'à l'exportation, il est possible de gérer le risque de change par la compensation des flux.

1- La compensation des flux

« La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite son risque en compensant les encaissements et les décaissements dans une même monnaie ». Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera renvoyé au paiement d'une dette libellée dans la même unité monétaire. La position de change se portera alors uniquement sur le solde.

En pratique, la correspondance entre la dette et la créance ne s'établit jamais totalement. L'écart d'échéance introduit un problème de financement en devises (excédent ou insuffisance) donc un risque de taux d'intérêt mais pas un risque de change. L'entreprise fait face à un risque de change résiduel sur l'écart de montant.

La compensation bilatérale peut également être appliquée par les firmes dans des cas exceptionnels. Cette compensation est possible lorsque deux (2) entreprises sont en relations commerciales et qu'elles effectuent des ventes réciproques. C'est le cas quand une société vend à un client étranger des produits, ce client s'approvisionne dans cette même entreprise.

Ainsi, comme le montre ce schéma ci-dessous, deux (2) opérations commerciales peuvent se résumer en une seule opération :

Sans compensation bilatérale :

Société

B

Société

A

Doit 1.300.000 €

Doit 1.000.000 €

Avec compensation bilatérale :

Société

B

Société

A

Doit 300.000 €

3- le termaillage

Une bonne maîtrise des dates facilite la gestion du risque de change. D'une part, en agissant sur les dates d'encaissements et de décaissements, il devient possible de rapprocher les dates d'échéances et de faciliter la compensation. D'autre part, le trésorier peut retarder un encaissement pour profiter d'une hausse de la devise, ou chercher à accélérer en période de dépréciation. À l'importation, il retarde le règlement en période de baisse et, si la devise s'apprécie, se procure en avance les fonds nécessaires.

Les principales décisions à prendre, compte tenu de la tendance de la devise :

 

Exportation

Importation

La devise s'apprécie

Accélérer le paiement

Retarder le paiement

La devise se déprécie

Retarder le paiement

Accélérer le paiement


N.B : Les techniques visant à mesurer l'évolution des cours de change mobilisent des ressources importantes. La technique de termaillage, basée principalement sur cette estimation de l'évolution des cours, n'est appréciable que dans la mesure où chiffre d'affaires de l'entreprise à l'exportation et les pertes potentielles liées aux variations de cours de change justifient la mise en place d'une telle structure.

De plus le termaillage présente des limites qui soient liées au niveau de la trésorerie de l'entreprise et aux contraintes commerciales.

B- Les produits bancaires

Le banquier est un partenaire essentiel de l'entreprise dans les gestions du risque de change. L'offre de la banque répond à des besoins très diversifiés selon le type d'entreprise (PME, grande entreprise, société ayant des filiales à l'étranger), selon la situation de risque (risque potentiel ou certain) et les modalités de gestion (par opération ou en position de change). Elles reposent toutes sur un nombre limité de techniques de base utilisées par l'ingénierie financière afin de développer une offre de produits dérivés.

Nous reviendrons largement sur ce point aux prochains chapitres.

C- Les produits d'assurances

À la différence de la carence d'un débiteur ou d'un pays qu'on peut considérer comme des accidents ponctuels, les variations de cours à l'origine du risque de change sont la norme du marché monétaire international. À chaque seconde, de nouveaux cours se forment et, selon les positions de change des opérateurs en devises, occasionnent des gains et des pertes de change. Dans un tel contexte, les produits d'assurance sont peu nombreux et proposés aux compagnies agissant pour le compte de l'États.

L'offre des compagnies d'assurance, telle que la COFACE, comporte deux (2) polices d'assurance correspondant l'une à la couverture ponctuelle du risque de change potentiel, l'autre à la couverture dans le cadre de courants d'affaires libellés en devise.

1. La couverture du risque de change dans les courants d'affaires

a. La cible

La police d'assurance s'adresse à toutes les entreprises qui réalisent des opérations régulières de commerce courant à l'export libellées en devises. Elles ne mettent toute fois pas en oeuvre une gestion du risque de change. Cette attitude s'explique par des raisons de coût, d'absence de compétences interne, de volonté d'externalisation.

b. Les caractéristiques de la police

La police définit le cadre général de l'assurance et précise les modalités de la mise en jeu de la garantie et des règles d'indemnisation. Pour mesurer l'intérêt de cette assurance, il faut rapprocher les besoins de l'entreprise des caractéristiques de la police.

Analyse d'un produit d'assurance du risque de change pour les courants d'affaires

Critères d'analyse du contrat

Exemple de la police CIME (COFACE)

Devises traitées

USD, CHF, JPY, GBP, CAD

Sens : exportation, importation, les deux

Exportation seulement

Étendue de la couverture : risque potentiel, risque certains, les deux

Les deux : Risque potentiel sur la base d'une prévision des chiffres d'affaires, risque certain sur la base des facturations effectives

Période contractuelle

Minimum six mois, maximum dix-huit mois

Montant minimum

Montant prévisionnel des ventes facturées en devises au cours de la période contractuelle

Cours garanti

Cours convenu à la signature de la police

Nature de la protection : cours fixé avec intéressement en cas d'appréciation

Cours fixé avec possibilité d'intéressement (50%) par une révision du cours de la déclaration de la facturation effective dans le cadre de l'option CIME+

Quotité garantie

100% de la perte de change

Coût : pourcentage de prime et modalités de calcul

Taux de prime pour chaque devise en fonction du taux d'intéressement, de la durée à garantir, du montant garanti

c. Le fonctionnement de la police

Le montant minimum en devises et le cours garanti sont définis lors de la mise en place de la police. Périodiquement, l'exportateur transmet à l'assureur la liste des facteurs en devises qu'il fait entrer dans la garantie avec leur date d'échéance.

À l'échéance, l'assureur détermine l'écart entre les contre-valeurs au cours du jour et celles calculées au cours garanti. Il en résulte toujours un écart de change, positif en cas d'appréciation de la devise, négatif en cas de dépréciation.

L'indemnité versée par l'assureur est égale à la perte de change puisque la quotité garantie est de 100%. En cas de dépréciation de la devise, l'assureur demande le reversement du gain de change.

2. La couverture du risque en période de négociation

a. Les caractéristiques de la police

La police s'adresse à des entreprises exportatrices qui remettent des offres ponctuelles pour des contrats généralement importants et comportant une période de négociation assez longue. L'objectif de la police est de couvrir un risque potentiel, affaire par affaire, pendant toute la période de négociation

b. Le fonctionnement de la police

L'assuré effectue la demande de garantie, avant la remise de l'offre, en indiquant qu'il souhaite garantir. L'assureur donne sa garantie en précisant le cours retenu et les conditions de sa révision. L'exportateur peut calculer l'offre en fonction du cours garanti par l'assureur.

L'entreprise informe l'assureur de la signature du contrat, ce qui met fin à la période de garantie.

À chacune des échéances, l'assureur calcule les écarts de change. Les gains et les pertes sont déterminés par les écarts entre les contre-valeurs calculées au cours garanti et celles calculées au cours en vigueur à la date de liquidation.

Analyse d'un produit d'assurance du risque de change affaire par affaire

Critères d'analyse du contrat

Exemple de la police Négo plus (COFACE)

Devises traitées

Une parmi : USD,CAD, GBP, DKK, JPY, CHF (d'autres devises peuvent être couvertes sur demande)

Étendue de la couverture : risque potentiel, risque certain, les deux

Risque potentiel : de la remise de l'offre à la signature, prolongation jusqu'à l'entrée en vigueur du contrat

Montant maximum

100% de la part rapatriable libellée en devises

Période contractuelle

Durée prévue pour la négociation (minimum trois mois, maximum vingt-quatre mois)

Cours garanti

Fixé par la COFACE, c'est un cours à terme pour chacune des échéances probable de paiement

Possibilité de révision du cours

Oui, en cas d'appréciation de la devise en période de négociation

Protection : cours fixé, cours fixé avec intéressement en cas d'appréciation

Fixé avec possibilité d'intéressement à 50% ou 70%

Quotité garantie

100% de la perte de change

Coût

Taux de prime fixé pour chaque devise en fonction du taux d'intéressement, de la durée et des modalités de révision du cours

c. Un produit complémentaire utile

Une police d'assurance en période de négociation est un produit complémentaire dans une gestion du risque de change. La gamme des produits bancaires pour la couverture en période de risque potentiel est limitée. Les produits (options sur devises, report d'échéance et annulation de vente à terme) qui permettent cette gestion du risque, exigent une très bonne maitrise des techniques bancaires. Les contraintes de montant maximum et de coût excluent beaucoup d'opérations.

La police d'assurance affaire par affaire pendant la période de négociation offre au contraire une solution simple et relativement peu couteuse. Après la signature ou l'entrée en vigueur du contrat, l'utilisation de ce produit peut être combinée à une technique bancaire de base. Le risque est alors bien spécifié en termes de montant, de dates, de devises ; il est bien plus facile à gérer.

Sur le plan commercial, la mise en place de la police libère le commercial du souci de la prise en charge du paramètre risque de change et évolution des devises pendant la période de négociation.

D- Choix d'une technique de couverture

Pour faire face au risque de change, vers quel type de couverture se tourner ?

Reprenons les avantages et inconvénients des différentes techniques de couverture au travers un tableau.

Techniques de couverture

Avantages

Inconvénients

Facturation en monnaie ou en devise

· Utilisation simple

· Coût nul

· Protection complète contre le risque de change

· Commercialement mauvais car tout le risque est transposé sur l'acheteur ou le vendeur

· Ne permet pas de bénéficier d'une évolution favorable des cours de change

Compensation des flux

· Risque aléatoire (entreprise doit réussir à compenser les flux sortant et entrant)

· Coût lié à la gestion soutenue de la position de change

· Nécessité d'une gestion suivie de la position de change de l'entreprise

· Demande un nombre limité de monnaies de facturation

Termaillage

· Coût quasi nul

· Méthode spéculative (basé sur l'évolution plus ou moins favorable des cours de change)

· Utilisation compliquée : basée sur l'estimation de l'évolution des cours de change

· Nécessite une trésorerie saine

Police d'assurance de change

· La couverture des remises de l'offre est possible

· Possibilité de bénéficier d'un gain de change pour certaines polices

· Risque nul

· Coût élevé

· Réservé aux courants d'affaires importants

· Pas de gain de change bans la formule de base

N.B : Il est important de noter que la majorité des techniques de couverture est adaptée aux offres ou commandes importantes étant donné leur coût. Pour les offres de faibles valeurs, l'entreprise pourra privilégier sa monnaie nationale (quoiqu'elle soit l'inconvénient majeur de ne pas toujours être bien acceptée d'un point de vue commercial), une clause d'indexation ou encore choisir de ne pas se couvrir. En outre, certaines techniques de protection contre le risque de non-paiement telles que l'affacturage ou l'assurance-crédit permettent, moyennant coût supplémentaire, d'obtenir une protection contre le risque de change.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus