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Compétence interculturelle et efficacité de l'action didactique en classe de langue

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par Albert Etienne Temkeng
Chaire UNESCO pour l'Afrique centrale en Sciences de l'éducation, Université Mariem Ngouabi, ENS de Yaoundé - DEA des Sciences de l'éducation 1987
  

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I.2. LA FORMULATION DU PROBLEME

Les rapports entre l'interculturel et l'enseignement/apprentissage de la langue française constituent une préoccupation assez sérieuse et d'actualité quand on voit comment la langue française est envahie - tant dans les nouvelles écritures africaines que dans les interactions langagières quotidiennes des Camerounais- d'emprunts de l'anglais, du pidgin-english et du camfranglais, des termes et expressions issus des langues locales. Pour ce qui est du camfranglais, il est un parler populaire issu du mélange de structures provenant des langues locales du Cameroun, du français et de l'anglais. Cette réalité linguistique multicolore, Onguéné Essono (2003 : 57-72) l'a merveilleusement décrite dans un article intitulé « La norme en éclats pour un français correct au Cameroun ».

Ainsi, la lecture et la compréhension des textes caractéristiques des nouvelles écritures africaines exigeraient des élèves comme des enseignants une culture riche et diversifiée, mieux des savoirs correspondant à ce que Abdallah-Pretceille (1996 :33) appelle « la culturalité [qui] renvoie au fait que le culture est mouvante, fuyante, « tigrée », alvéolaire ». Cette culturalité devrait permettre aux protagonistes de l'action didactique non seulement de saisir, mais aussi d'expliquer les phénomènes linguistiques et langagiers variés présents dans les textes. Une telle situation s'inscrit en droite ligne d'un aspect du phénomène que Bikoi (2003 :79) dénomme les « problèmes liés au souci d'adaptation de l'enseignement du français aux réalités contemporaines ». Et il s'agit ici d'une adaptation interculturelle parce que impliquant, pour les enseignants comme pour les apprenants, la capacité à appréhender, à comprendre, à expliquer et à justifier les phénomènes sémiologiques variés tant normaux que marginaux provenant de plusieurs cultures. Cette capacité, autrement appelée compétence interculturelle, est à la base du problème central de la présente étude, problème libellé ainsi qu'il suit : la compétence interculturelle de l'enseignant en classe de langue peut-elle avoir un impact significatif sur son efficacité didactique ? Autrement dit, l'enseignant compétent interculturel maîtrise-t-il mieux la didactique des langues et transmet-il mieux les savoirs lors de son enseignement que celui qui ne l'est pas ? Ce qui implique une préoccupation corollaire : les élèves du premier seraient-ils être plus performants que ceux du second ?

C'est donc cette question diversement posée qui est abordée ici, question à laquelle l'étude tente de trouver des réponses. Mais, au lieu de procéder par une démarche qui prenne pour base le culturel dans son ensemble à travers les langues, les stratégies discursives, les us et coutumes, les mets, l'habillement, l'art, ..., ou par une démarche qui prenne pour base un corpus disparate collecté au gré des circonstances de communication et interactions langagières, nous voulons partir d'extraits de textes qu'on pourrait à raison nommer corpus de référence pour une telle interrogation. Il s'agit des extraits ou de passages des romans africains contemporains tels que Temps de chien de Nganang (2001) qui peut être considéré comme un texte de référence des nouvelles écritures africaines pour avoir été lauréat de deux prix littéraires, à savoir le Prix francophone Marguerite Yourcenar (2001) et le Grand prix littéraire de l'Afrique noire (2002). Il s'agit aussi des extraits des textes comme Moi Taximan de Kuitche Fonkou (2001), Branle-bas en noir et blanc de Mongo Beti (2000), ..., oeuvres écrites dans le même style et le même ton.

D'emblée, les textes ci-dessus cités peuvent être considérés comme les marques irréfutables d'une créativité débordante. Pourtant, il faut se rendre à l'évidence du fait qu'ils présentent des situations où, comme le dit si bien Thomas (2002 :13), « nous constatons que nos mots sont intraduisibles », des situations où « nous souhaitons expliciter nos stéréotypes pour dépasser les préjugés », des situations qui impliquent et exigent trois attitudes indispensables à leur compréhension, à savoir « l'empathie », « le travail sur les divergences et les conflits » et la volonté de coopération ».  Pour cela, leurs extraits en particulier et ceux des nouvelles écritures africaines francophones en général constituent non seulement des corpus ou des supports didactiques de référence pour l'enseignement de la langue française en contexte scolaire, mais aussi et surtout le témoignage des mutations observables et appréciables d'une langue et de pratiques langagières caractéristiques d'une époque : l'époque contemporaine, la nôtre. Voilà le contexte qui, intégrant des oeuvres configurant des savoirs pluriels résultant, comme le dit Gourmelin-Berchoud (1996 :52), « des interactions entre culture(s) d'origine(s) et culture mondialisée issue de l'Occident », suscite, suggère cette étude et en justifie les objectifs.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus