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Les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul

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par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - Maîtrise 2004
  

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CHAPITRE III : LES CONTRAINTES DES

T.V ET DE LA R.S.F.G

Malgré la multitude, et l'importance, de ses ressources naturelles, la Réserve de Gueumbeul et sa périphérie sont confrontés à de nombreuses contraintes. Mais, il faut remarquer que les contraintes ne sont pas les mêmes car les T.V souffrent de l'implantation du barrage de Diama, de la sécheresse et de la proximité de la réserve ; tandis que la R.S.F.G souffre, plutôt, de problèmes techniques pour sa gestion.

I/ LES CONTRAINTES DES T.V

Les terroirs villageois de la périphérie de la R.S.F.G sont une zone très défavorisée. Cette situation trouve ses origines, au début des années 1980, avec la mise en place du barrage de Diama, l'érection dans leur terroir de la réserve (1983) et des effets de la sécheresse. La combinaison de ces trois facteurs a inéluctablement conduit à l'exiguïté des terres, à la réduction des revenus des populations tirés des activités économiques, puis à l'exode rural. Ceux-ci ont comme conséquences les conflits agriculteurs éleveurs pour la conquête d'espace et l'appauvrissement des populations dû à la réduction de leurs revenus. Les T.V sont aussi très affectés par le manque d'infrastructures scolaires, sanitaires de loisirs, pour l'épanouissement de ses populations.

1.1 Les contraintes liées au barrage de Diama

Le fonctionnement hydrologique au niveau de l'estuaire, en aval de Saint-Louis, est fortement affecté par les aménagements hydrauliques sur le fleuve Sénégal. Actuellement il est régi par la gestion du barrage de Diama, à travers ses phases de lâchers et de rétention des eaux. On a ainsi deux périodes : une des hautes eaux durant laquelle l'estuaire est inondé par les eaux de crues. Cette période est courte et dure, au maximum, trois (3) mois. La seconde, quant à elle, est longue (7 mois environ) et dans cette période ce sont les eaux issues des marées, de l'Océan Atlantique, qui occupent l'estuaire.

Le barrage de Diama entraîne, ainsi trois situations dans l'estuaire dans la première, l'estuaire et ses dépressions (Gueumbeul, Ngaye-Ngaye...) sont envahis par une crue artificielle qui dépend des conditions, pluviométrique et hydrologique, en amont de Diama. Sa durée est tributaire de l'option retenue à Diama. La seconde est dite de salinisation, car la zone est soumise aux marées de l'Océan Atlantique. La dernière dite d'évaporation, s'opère dans le milieu qui est sous la seule influence de l'océan.

Ces effets de Diama conduisent directement à des conséquences désastreuses sur la zone. Celles -ci vont de l'inondation des terres, à la salinisation des eaux des sols, à la diminution de l'approvisionnement de la mangrove en eau douce et à la disparition de certaines espèces de poissons.

- L'inondation des terres :

Les multiples lâchers, des vannes du barrage de Diama, à la fin de l'hivernage, conduisent aux inondations des terres de la zone. Ces lâchers se font au moment où les dépressions, de la zone estuarienne, sont remplies d'eau. Cette situation entraîne directement un débordement du lit mineur de ces cuvettes et entraîne l'inondation des terres voisines composées des terres de culture et de pâture.

Les villages de Dieule Mbame et de Mbambara sont les plus touchés par ce phénomène, car étant très proche du bras principal du fleuve Sénégal. Cependant d'autres parties de la zone, qui sont proches des cuvettes, sont aussi affectées.

- La salinisation des eaux et des sols :

La longue période sans lâchers d'eau, au niveau de Diama, contribue fortement à l'occupation de la zone, durant cette période, par les marées dans l'Océan Atlantique. L'eau étant salée, étalée dans toutes les cuvettes, arrive aisément a contaminé la nappe phréatique qui est peu profonde (1,5m parfois) ; durant sept (7) mois c'est ce processus qui prévaut et transforme le fonctionnement écologique normal du milieu. Si les lâchers étaient plus importants, ils conduiraient à une alternance entre les phases de hautes marées océaniques, où les eaux océaniques occupent les cuvettes, et les phases durant lesquelles ce sont les eaux fluviales, amenées par les grandes ondes de crues, qui dominent pour dessaler le milieu. Le processus de salinisation se déroule de la façon suivante : Les eaux de marines occupent les cuvettes, une partie s'infiltre et atteint la nappe ; tandis que l'autre s'évapore et laisse les cristaux de sel en surface. Cette invasion océanique cause deux problèmes : la salinisation des eaux souterraines et la salinisation des sols ; ces derniers deviennent impropres à l'agriculture. Ce phénomène est plus désastreux pour le maraîchage, car en plus des sols les nappes principales sources
d'approvisionnement en eau, sont aussi contaminées par le sel. Ce caractère saumâtre des eaux a conduit à l'absence d'eau potable dans la zone. Exceptés les villages de Ndiakher, Ngaye-Ngaye, Diama Toubé, et Békhar, qui sont alimentés en eau potable par un forage implanté à Ndiakher, tous les autres villages sont alimentés à partir de Saint-Louis ou consomment directement ces eaux saumâtres. Les villages qui souffrent le plus sont Dieule Mbame, Doune Baba Dièye, Mbambara... La R.S.F.G et les villages de Gueumbeul et Ngaïna sont alimentés par des citernes d'eau venant de Saint-Louis. Le bidon de vingt (20) litres coûte à 60 francs C.F.A.

- La diminution de l'approvisionnement en eau douce de la mangrove :

Durant sept (7) mois, environ, la mangrove est totalement sous les eaux salées. Cette situation conduit à une forte mortalité de la mangrove, qui est la zone de frayère des huîtres, des langoustes et des crevettes. L'espèce menacée est le rhizophora.

- La diminution de certaines espèces de poissons :

La fermeture du barrage cause un problème majeur pour les populations de l'estuaire. Elle a entraîné la rareté et la disparition de certaines espèces de poisson. Pendant sept (7) mois les poissons sont retenus à l'amont du barrage et ne peuvent pas accéder à la zone. Ce qui conduit à la rareté de certaines espèces poissons qui n'apparaissent plus maintenant que durant les courtes phases d'ouverture du barrage.

Seulement il faut dire que les populations ne souffrent pas seulement de l'implantation du barrage mais, aussi et surtout, de l'érection de la R.S.F.G qui leur cause beaucoup de désagréments.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote