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Usages et publics des discothèques : la spécificité du réseau parisien

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par Alexis Plékan
Université du Havre - DUT Métiers du livre 2004
  

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2. Le concept de médiathèque musicale mis à mal

Le fait est que certains professionnels remettent en cause le concept même de la médiathèque musicale, sur le principe que rien ne justifie la définition d'une thématique spécifique à la musique plutôt que n'importe quel autre domaine de la connaissance, les arts, le cinéma, les loisirs, etc.

Ainsi voit-on fleurir aujourd'hui en de nombreux endroits des espaces multimédias dénommés son-vidéo, musique-cinéma, voire arts et loisirs, où l'on regroupe parfois sans beaucoup de réflexion tous les nouveaux supports, tous les `non-books', du disque compact à Internet. Fait particulièrement notable dans les nouveaux équipements des petites villes de province, cette attitude relève souvent de l'alibi permettant d'être `dans le coup' à bon compte, l'investissement que représente la constitution d'une collection de disques compacts n'ayant rien à voir avec le coût d'installation de quelques postes multimédias.

Par ailleurs, derrière ce modernisme annoncé se cache un retour avoué ou non à la vieille dichotomie livres/autres supports, l'un noble, ressortant à l'éducation et à la formation, les autres aux loisirs. Michel Sineux, fondateur de la MMP dénonce cette irrésistible attraction des responsables politiques pour les nouvelles technologies et les nouveaux supports. « coqueluche des élus : le CD-Rom, le DVD et Internet contribuent à moderniser l'image d'un établissement, pas les disques, et encore moins les partitions. »41(*)

Le modèle de médiathèque musical ne serait il ainsi qu'une vue de l'esprit, inapplicable dans les fait ? Un regard chez nos voisins européens montre que chez eux ça marche, pourquoi ?

3. Le modèle allemand

Outre Manche, les Music Public Libraries se portent à merveille malgré un réseau de bibliothèques publiques en décrépitude. En Allemagne, les Mubis (bibliothèques musicales) connaissent un succès retentissant, et ce depuis près d'un siècle ! En effet la première bibliothèque musicale publique européenne est allemande, elle fut créée à Munich, en 1902. Aujourd'hui, on dénombre pas moins de 90 Mubis sur tout le territoire, de tailles diverses mais qui déclinent toutes sans exception le concept de médiathèque musicale à la lettre (phonogrammes, partitions livres, vidéos, CDroms).

Le fait le plus marquant des 90 Mubis allemandes est assurément qu'elles « mettent toutes des collections de partitions à la disposition de leurs publics ; dans certain établissements les plus dotés, les partitions constituent parfois la pierre angulaire des collections et par conséquent, des pratiques »42(*) On voit tout de suite la différence avec nos bibliothèques municipales dont moins de 10 % possèdent un fonds de partitions et dont les collections se réduisent bien souvent à un seul support, le CD.

Autre différence notable, l'existence en Allemagne d'un document programmatique régulièrement mis à jour par une équipe de professionnels depuis 1974 et qui permet aux établissements de mieux concevoir leurs missions, leurs structures et leurs programmes de développement, incluant des préconisations touchant jusqu'aux superficies, aux heures d'ouverture et aux dotations en personnel. Nous n'étonnerons personne en révélant que ce type de document n'a jamais vu le jour en France.

En outre, les Mubis assurent un rôle majeur en matière d'animation culturelle et musicale, activité qui prend des formes multiples : conférences, tribunes de disques, concerts, expositions (avec édition de catalogues ou d'inventaires), animations pour les enfants etc. L'animation est un aspect qui fait cruellement défaut à nos discothèques françaises, ou en tout cas est toujours le fait d'actions individuelles de passionnés, ou de discothèques implantées dans des villes qui ont une longue tradition musicale en héritage et font naturellement vivre ce patrimoine dans leur réseau de lecture publique.

Enfin, on ne saurait passer sous silence une autre preuve de la vitalité des Mubis allemandes : la forte activité professionnelle associative et la formation de ces professionnels. Un manque manifeste en France qui devient un enjeu majeur de l'avenir de la musique en bibliothèque.

* 41 Cité dans Le blues des bibliothécaires musicaux par Claire Nillu in Livre-Hebdo du 10 janvier 2003.

* 42 Les Médiathèques musicales publiques : le modèle allemand. Marty, Marcel. Villeurbanne : Editions de l'ENSSIB, 1997.

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