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Le roman policier français : illustration et stratégie commerciale

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par Jean Daniel Chevrier
Université de Rennes 2 - Master 2008
  

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Collection « Un mystère » Collection « Le bandeau noir »

Cette liste des collections françaises est loin d'être exhaustive. Le contexte favorise quantité de publications et ce bref aperçu des principales collections montre que le genre policier français ne peut être appréhendé sans considérer la production anglo-saxonne qui dynamise le roman noir français. On ne peut non plus faire abstraction des productions hors littérature, en considérant les autres domaines impliqués dans le genre, comme le cinéma. En effet, en France, dès les années trente, le grand écran prépare les spectateurs au roman policier de la « Série Noire » et du « Fleuve Noir ». Pépé le Moko réalisé par Julien Duvivier en 1936 est considéré comme le prototype du film noir français. L'atmosphère des Detective Magazine est déjà présente dans l'illustration de l'affiche du film. Pépé raconte l'histoire d'un truand en fuite, épris de Gaby, et repris suite à la trahison d'une femme jalouse, Inès. Le thème, n'est pas s'en rappeler celui de la femme fatale des Detective magazines. L'affiche présente en fait, un résumé de l'histoire, avec les protagonistes essentiels et la traîtresse, en haut à droite, dans l'ombre, qui menace le couple. Les adaptations des romans policiers font le succès d'auteurs comme Albert Simonin et Auguste Le Breton. C'est que peu à peu, les auteurs se libèrent de l'influence américaine et la volonté de parler de la France, de faire connaître le « milieu » aux « caves » s'expriment dans des oeuvres comme Touchez pas au Grisbi ! ou Du rififi chez les hommes31(*). À la suite des traductions de Duhamel des romans noirs américains de la « Série Noire », des auteurs comme Michel Audiard notamment, introduisent un style nouveau et enlevé, l'argot, dans un souci de réalisme. Les éditions du Fleuve noir réussiront l'amalgame parfait entre cinéma, argot et illustration, témoin l'affiche du film Massacre en dentelles, réalisé en 1951 par André Hunebelle et l'illustration du livre au Fleuve Noir, publié l'année suivante en 1952. C'est le cinéma qui entraîne le spectateur vers la littérature. La similitude est frappante dans ce cas précis.

Le film d'Hunebelle Le livre d'Audiard au Fleuve Noir

L'illustration a toujours été au coeur de la stratégie éditoriale, depuis les quotidiens de la Belle Epoque, en passant par les influences des Detective Magazines et du roman noir anglo-saxon, l'image est conçue pour attirer, et surtout pour faire vendre. Elle s'adapte aux fluctuations des contextes sociaux. Elle s'approprie les peurs, les scandales, elle manipule ou provoque le lecteur. Pour illustrer ces fluctuations de l'image, au grè des modes et contextes sociaux, l'exemple de San Antonio est assez remarquable. La longévité de la série, nous allons le voir, s'appuie entre autres, sur le renouvellement de l'illustration toujours en adéquation avec les attentes d'un lectorat ciblé.

* 31 A. Simonin, Du rififi chez les hommes, Paris, Gallimard, « Série Noire », 1954.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote