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Analyse de la rentabilité économique de la production du coton dans quelques systèmes d'exploitation du Bénin

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par Léon AGBA
Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur des Travaux Statistiques 2002
  

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2-1- VARIABLES ET OUTILS D'ANALYSE

2-1-1- VARIABLES

Pour faire notre analyse, nous avons besoin des variables ci-après :

- les prix unitaires de chaque type d'intrants agricoles jusqu'au lieu de livraison;

- les coûts moyens de transport des intrants du lieu de livraison jusqu'au bord des champs ;

- les quantités moyennes d'intrants utilisées sur un hectare et par paysan ;

- les rendements moyens à l'hectare pour le coton ;

- les coûts moyens de la main d'oeuvre par paysan et par méthode de culture ;

- les quantités moyennes produites de coton graine par paysan ;

- les niveaux d'utilisation des revenus issus de la production du coton graine .

2-1-2- OUTILS

Les hypothèses de notre travail seront testées par :

- l'élaboration des comptes d'exploitation du producteur pour évaluer la rentabilité financière de la culture du coton,

- le calcul du taux de rentabilité du capital investi.

2-2- CHOIX DE L'ECHANTILLON ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

2-2-1- PROCEDURE D'ENQUETE ET CHOIX DE L'ECHANTILLON

2-2-1-1- CHOIX DE LA ZONE D'ENQUETE

D'après les statistiques relatives à la culture du coton , il apparaît que les régions les plus productrices sont les deux départements du nord et celui du Zou (annexe n°12). Compte tenu de l'insuffisance des moyens disponibles pour l'enquête et de son délai de réalisation très court, il est raisonnable de choisir un échantillon et l'échantillon le plus représentatif ne saurait prendre en compte les trois grandes régions : Borgou, Atacora, Zou.

2-2-1-2- ECHANTILLONNAGE

Il s'agit d'un choix raisonné qui respecte la démarche suivante : dans un premier temps, nous avons retenu les sous-préfectures d'enquête. Au second degré, nous avons choisi les groupements villageois et enfin les exploitations agricoles de concert avec les responsables du développement rural.

- Unités de collecte : exploitations agricoles portant la culture du coton ;

- Taille de l'échantillon : 185 exploitations agricoles ;

- Secteurs concernés par l'enquête :

Borgou (zone 1) : Parakou, Bemberèkê, Banikoara ;

Atacora (zone 2) : Djougou, kouandé, Toukountouna ;

Zou (zone 3) : Savè ,Djidja, Zogbodomey. (Annexe14)

Pour les deux dernières campagnes cotonnières, en terme de volume de production, le département du Borgou occupe la première place, vient ensuite le département de l'Atacora et enfin le département du Zou pour les trois zones d'étude choisies. Aussi , les groupements villageois ont été choisis en tenant compte de leur population respective et de leur position géographique stratégique .Sur cette base, voici la répartition des 185 exploitations.

Tableau n°1 : Répartition des exploitations dans les sous-préfectures d'enquête

 

Sous-préfectures

Groupements villageois

Nombre d'exploitations

Zone 1

Parakou

Guinma

10

Worè

11

Bembèrèkè

Gbekou/A

10

Gbekou/B

10

Banikoara

Banikoara/A

12

Tokey

12

Zone 2

Djougou

Donga

10

Patargo

10

Kouandé

Mary

10

Orou-kayo

10

Toucoutouna

Wabou

10

Tchaklakou

10

Zone 3

Savè

Plateau

10

Diho

10

Djidja

Madjavi

10

Agblomè

10

Zogbodomey

Kotokpa

10

Koui

10

2-2-2- PRESENTATION DE LA ZONE D'ENQUETE

L'étude porte sur les deux (02) départements du Nord et le seul département du Centre.

2-2-2-1-PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE

Le Nord et le Centre du Bénin sur le plan administratif et du découpage territorial, englobent trois (03) départements. Du sud au nord on traverse le département du Zou ; les départements du Borgou et de l'Atacora. La région du Nord et du Centre comporte actuellement trente six (36) sous-préfectures et six circonscriptions urbaines. Elle couvre une superficie de 101993 Km2 soit environ 90% du territoire national. Le Nord et le Centre du Bénin sont limités au nord par la République du Niger, au nord-ouest par la République du Burkina-Faso, au sud par les départements du Mono, de l'Atlantique, de l'Ouémé, à l'ouest par la République du Togo et à l'est par la République Fédérale du Nigeria.

2-2-2-2- MILIEU PHYSIQUE

Le relief de la région du Nord et du Centre du Bénin est globalement peu accidenté et est fait de plusieurs unités morphologiques que sont les plateaux du Zou de 200 à 300 mètres d'altitude, les collines granitiques, les plaines mollement ondulées de l'Atacora de 150 à 200 mètres d'altitude et la chaîne de l'Atacora etc.

Les caractéristiques spécifiques de ces unités morphologiques influencent fortement les sols de cette région. On y distingue des sols ferrugineux tropicaux , des sols minéraux bruts, des sols hydromorphes, des sols de la vallée du Niger, des sols indurés et des terres de barre. Ces différents types de sols sont liés aux types de climats que sont le climat tropical humide (subdivisé en climat soudano-guinéen et climat soudano-sahélien) et le climat sub-équatorial. Une grande partie de ces sols présente une bonne potentialité agricole surtout dans le Borgou et le Zou .

Le Nord de la région d'étude a un climat caractérisé par une alternance d'une saison pluvieuse allant du mois d'avril au mois d'octobre et d'une saison sèche (octobre-avril) marquée par l'harmattan. Le Sud de cette même région a un climat caractérisé par deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches dont la petite tend à disparaître. Le Nord et le Centre du Bénin sont une région bien arrosée par des cours d'eau avec une pluviométrie annuelle moyenne se situant entre 900 à 1.300 mm .

2-2-2-3- MILIEU HUMAIN

Cette région concentre environ 40% de la population nationale selon les estimations des CARDERS de ces différents départements en 1997, avec une densité moyenne se situant entre 20 et 44 habitants par Km2. La plus grande partie de la population, environ 87%, s'investit dans le secteur primaire surtout dans l'agriculture avec 1.289.821 personnes comme effectif des actifs agricoles sur une population totale de 2.947.710 habitants. Ces actifs exploitent un grand nombre de parcelles sur lesquelles ils cultivent bien des produits vivriers que des produits de rente dont le principal est le coton avec une production de 382866 tonnes pour la campagne 2001-2002.Ceci explique l'existence d'un nombre important d'usines d'égrenage (environ 12 sur les 16 existantes sur le territoire national) dans les régions du Nord et du Centre. La production du coton procure aux producteurs un revenu assez important comparativement à la culture des autres spéculations. Les pratiques culturales sont encore traditionnelles dans cette région, mais une légère nuance apparaît car le département du Borgou s'en démarque en adoptant l'attelage, la mécanisation et la motorisation mais avec un faible niveau d'utilisation. L'agriculture n'est pas la seule activité des populations. On y rencontre aussi des commerçants, des éleveurs, des pêcheurs, des transporteurs et bien d'autres.

CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS ET SUGGESTIONS

3-1- EVOLUTION DES SUPERFICIES ET DES RENDEMENTS

Dans toute la zone d'enquête, les exploitations agricoles sont composées de trois types de cultures : cultures de rente (coton), cultures vivrières (mais, niébé, arachide, manioc ...) et cultures pérennes ( anacarde). Pour toutes les sous-préfectures, l'enquête a porté sur 1.253,83 hectares emblavés pour la campagne 2000-2001 pour toutes les cultures ; le coton occupe 580,52 hectares soit 46,30% du total. Pour la campagne 2001-2002, la superficie totale de l'ensemble des cultures est de 1.326,07 hectares et le coton occupe 624,50 hectares soit 47,13 % du total. Pour la campagne 2002-2003, ce pourcentage est de 39,06. On remarque alors que le coton perd progressivement sa place dans les emblavures pour la période 2000-2003 et que malgré ce désintéressement, il occupe la plus grande partie des superficies dans les exploitations agricoles des producteurs enquêtés.

Ainsi à Parakou, le coton est la culture la plus pratiquée sauf pendant la campagne 2002-2003 où le maïs vient en tête avec 3,85 hectares en moyenne par exploitation contre 2,35 hectares pour le coton. En général dans cette zone, pendant les trois dernières campagnes, les paysans se sont plus intéressés aux cultures vivrières en défaveur du coton avec l'augmentation croissante des superficies et ceci à cause des problèmes liés à sa production et à sa commercialisation. La même tendance demeure malgré l'évolution des rendements moyens à l'hectare pour la période 1998-2002 passant de 531kg/ha à 1292 kg/ha (annexe n°1).

Dans la sous-préfecture de Bembèrekè, pour les cinq années d'étude, le coton est la spéculation la plus cultivée dans les exploitations. Il a occupé 43,06% ; 48,78% ; 44,13% ; 49,09% et 38,64% de l'exploitation moyenne respectivement pour les campagnes 1998-1999 ; 1999-2000 ; 2000-2001 ; 2001-2002 et 2002-2003. De plus, le rendement à l'hectare a régulièrement évolué pendant la période 1999-2002 passant de 1166kg /ha à 1516kg/ha (annexe n°1).

A Banikoara, le coton occupe, pour toutes les campagnes, plus de la moitié des superficies totales de l'exploitation ; ce qui signifie que les populations se consacrent plus à la culture du coton qu'aux autres spéculations. Aussi, faudrait-il noter que les superficies cotonnières moyennes par exploitation agricole ont toujours augmenté passant de 5,38 ha pendant la campagne 1998-1999 à 6,71ha pour la campagne 2002-2003. Comme pour venir combler l'attente des populations, le rendement à l'hectare est en évolution remarquable allant de1281kg /ha pendant la campagne1998-1999 à 1506kg/ha pour la campagne 2001-2002 (annexe n°1).

La situation des exploitations de Djougou est remarquablement semblable à celle des exploitations de Bembèrekè. Seulement, dans cette localité, la proportion des superficies emblavées pour le compte du coton est moindre malgré son premier rang hormis la campagne 1998-1999 où les cultures autres que le maïs et le niébé (arachide, manioc, igname, piment ...etc.) ont occupé la première place dans l'exploitation (1,75ha contre 1,64ha pour le coton ).

Néanmoins ici, les rendements ont chuté pendant les quatre dernières campagnes écoulées de 1509kg /ha à 1223kg par hectare (annexe n°1).

Dans la sous-préfecture de Kouandé, le coton n'occupe environ que le tiers des superficies des exploitations (30% ; 38% et 31% respectivement pour les campagnes 2000-2001 ; 2001-2002 et 2002-2003) ce qui justifie le fait que dans cette aire géographique, le coton ne constitue pas la principale spéculation des populations paysannes. Aussi cette part a-t-elle baissé pendant la campagne 2002-2003 par rapport à son niveau de la campagne précédente. Quant au rendement, il a régulièrement évolué de la campagne 1998-1999 à la campagne 2000-2001 passant de1388 kg/ha à 1572 kg/ha et a connu une baisse vertigineuse en 2001-2002 (1322 kg/ha ) (annexe n°1).

A Toucountouna, la situation n'est guère encourageante en ce qui concerne l'évolution des superficies occupées par le coton dans l'exploitation. Il occupe environ le quart ou le tiers de la superficie totale de l'exploitation selon les années et cette part a graduellement baissé pendant la campagne 2001-2002 par rapport à son niveau de la campagne antérieure (25% pour la campagne 2002-2003 contre 33% pour la campagne 2001-2002). En général dans cette zone, il faut noter que les rendements n'ont pas évolué de manière régulière. Pendant la dernière campagne il a baissé par rapport à son niveau de la campagne précédente (campagne 2001-2002) qui avait enregistré une augmentation significative du rendement relativement à son niveau de la campagne 2000-2001. Il faut aussi remarquer qu'à Toucountouna, les exploitations agricoles ont une taille moyenne qui ne dépasse guère 1,5 hectares pour toutes les campagnes considérées (annexe n°1).

Dans la sous-préfecture de Savè, le coton occupe environ 35% des superficies totales de l'exploitation pour les trois campagnes (1998-1999 ; 1999-2000 ; 2000-2001) et 25% pour la campagne 2002-2003 ; les rendements ont régulièrement baissé au cours des cinq dernières campagnes passant de 1251 kg/ha pour la campagne 1998-1999 à 849 kg/ha pour la campagne 2001-2002. On comprend donc si les producteurs de cette zone s'intéressent de moins en moins à la culture du coton. Cette baisse des rendements pourrait aussi s'expliquer par la mauvaise utilisation des intrants agricoles ou l'insuffisance d'entretien des superficies cotonnières au fil des années. Il convient aussi de remarquer que les exploitations ont en moyenne une taille comprise entre 3,98 et 4,34 hectares (annexe n°1).

A Djidja, la part de la superficie emblavée en coton dans la superficie totale de l'exploitation s'est accrue pendant la période allant de la campagne 1998-1999 à la campagne 2001-2002 évoluant ainsi donc de 35,89% à 40 ,40% ; mais pendant la campagne 2002-2003 cette part a baissé jusqu'à 38,98%. Quant au rendement, il a fluctué entre 1190kg/ha et 1370kg/ha avec un écart favorable de 81kg/ha pendant la campagne 2001-2002 sur son niveau qui était de 1143kg/ha pour la campagne 2000-2001. Retenons qu'en général, en dehors de la campagne 2002-2003, les exploitants agricoles de Djidja se sont toujours intéressés de manière croissante à la culture du coton (annexe n°1) .

Enfin, dans la sous-préfecture de Zogbodomey pour les deux dernières campagnes, le poids de la superficie cotonnière dans la superficie totale de l'exploitation a baissé par rapport à son niveau des campagnes antérieures. Cette baisse s'est surtout accentuée pendant la campagne 2001-2002 où seulement 35% des emblavures sont en coton alors que pendant la campagne 2000-2001 ce pourcentage était de 37,37 et de 38,19 en 1999-2000. Quant au rendement, il a chuté de façon exponentielle pendant la campagne 2001-2002 (935kg/ha) relativement à son niveau de la campagne précédente (1164kg /ha) mettant le coton au second rang pendant la campagne suivante (2002-2003) après le maïs (4,02ha de coton pour une exploitation moyenne contre 4,28 ha de maïs) (annexe n°1).

En conclusion, nous pouvons noter que pour toute la zone d'enquête, le poids des superficies cotonnières dans les superficies totales emblavées par un exploitant moyen a baissé pour la campagne en cours (2002-2003) par rapport à son niveau de la campagne écoulée et que dans certaines zones comme Zogbodomey, Savè, Toucountouna, Kouandé, Djidja ... les rendements sont en baisse.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius