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Analyse de la rentabilité économique de la production du coton dans quelques systèmes d'exploitation du Bénin

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par Léon AGBA
Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur des Travaux Statistiques 2002
  

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3-2- CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Parmi les 185 exploitations enquêtées qui couvrent une superficie totale de 1.326,07ha (campagne 2001-2002), on en distingue de plusieurs tailles. En moyenne, la taille d'une exploitation s'évalue donc à 7,17 ha et la superficie en coton est de 3,38 ha.

Les exploitants agricoles ne pratiquent pas aussi les mêmes modes de culture (la culture attelée est plus développée au Nord ) et le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre qu'elle soit familiale ou salariée sur les exploitations cotonnières est diversifié.

Ainsi à Parakou, la taille moyenne d'une exploitation est de 10,42ha et celle d'une exploitation cotonnière est de 4,02ha. Les producteurs de cette localité utilisent pour la culture du coton leur force physique (mode de culture manuel) de manière très importante et la culture attelée de façon moyenne (47% des enquêtés). Pour ce qui concerne le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre sur le coton, plus de la moitié des enquêtés emploie beaucoup la main d'oeuvre familiale combinée à la main d'oeuvre salariée occasionnelle (annexe n°2 et 3). Peu d'exploitants agricoles embauchent aussi des ouvriers permanents pour la production cotonnière (4 exploitants seulement sur les 21) (annexe n°4).

Dans la sous-préfecture de Bembèrèkè, la taille moyenne d'une exploitation est de 7,72 ha et la superficie moyenne en coton est de 3,79 ha soit 49,10 % de l'exploitation totale. Certains paysans (65 %) utilisent moyennement la culture attelée pour produire le coton et 5 % en utilisent beaucoup (annexe n°6). Nous pouvons donc affirmer que la culture attelée est plus pratiquée à Bembèrèkè qu'à Parakou. Malgré cette importance relative de l'attelage, les producteurs de cette localité utilisent avec enthousiasme la culture manuelle car ils ne peuvent s'en passer (annexe n°5). Le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale y est très élevé ; s'agissant de la main d'oeuvre salariée permanente et de la main d'oeuvre salariée occasionnelle, le degré d'emploi est presque nul et moyen respectivement (annexe n°2 ; 3 et 4).

A Banikoara, les exploitations agricoles sont caractérisées par une taille moyenne de 11,17 ha et le coton y occupe une superficie de 6,48 ha soit plus de 60%, un niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale très élevé sur le coton, une pratique moyenne de la culture attelée et une culture manuelle intensive (annexe n° 2, n° 5 et n° 6).

Quant aux exploitations de Djougou, elles sont par contre de tailles plus modestes et couvrent une superficie moyenne de 6,78 hectares dont presque la moitié pour le coton. Sur ces exploitations, les paysans utilisent la main d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre salariée occasionnelle pour effectuer les différentes activités relatives au coton (annexe n° 2 et n° 3). La culture attelée couplée avec la culture manuelle y est développée par la majorité des producteurs enquêtés.

A Kouandé, la taille des exploitations moyennes est de 5,35ha et le coton y occupe 2,05ha soit moins de la moitié de l'exploitation. Près de 45% des producteurs de cette sous-préfecture utilisent la culture manuelle pour le coton combinée à la culture attelée (annexe n° 6), engageant la force physique des membres de la famille et un nombre peu important d'ouvriers salariés (annexe n° 2, n° 3 et n° 4).

Dans la sous-préfecture de Toucountouna, l'exploitation agricole moyenne occupe une superficie de 4,52 ha pour 1,5ha en coton. On y retrouve quelques producteurs qui utilisent l'attelage, le reste s'adonnant au mode de culture manuel avec un engouement naturel (annexe n° 5 et n° 6). Pour cela, ils emploient en plus des actifs agricoles familiaux des ouvriers occasionnels mais jamais d'ouvriers permanents (annexe n° 2 , n° 3 et n° 4).

A Savè où la taille moyenne des exploitations est de 10,04 ha, le coton occupe seulement 1,33 ha. Le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale est très important, les producteurs ne trouvent pas des ouvriers permanents et se contentent de quelques ouvriers occasionnels (annexe n° 2 et n° 3) qui se présentent à eux. De plus ils ne pratiquent pas la culture attelée (annexe n° 6).

Dans la localité de Djidja, on rencontre des exploitations caractérisées par une taille moyenne de 7,97 ha avec 3,22 ha pour le coton. Le type de main d'oeuvre utilisée de façon abondante est la main d'oeuvre salariée occasionnelle et la main d'oeuvre familiale (annexe n° 2 et n° 3) pour une culture essentiellement manuelle (annexe n° 5).

A Zogbodomey, c'est le même scénario qu'à Djidja pour une exploitation de taille moyenne de 10,95 ha avec une superficie cotonnière de 4,10 ha pour la campagne 2001-2002.

En résumé, dans la pratique agricole béninoise, on distingue trois modes de culture à savoir : culture manuelle où traditionnelle qui fait appel à la force physique de l'homme, culture attelée dont le principal est une paire de boeufs et une charrue et enfin culture motorisée. La culture motorisée n'est pas souvent connue des exploitants agricoles béninois qui du coup utilisent peu cet outil précieux de travail. Quant à la culture attelée, elle est surtout pratiquée dans les exploitations du Nord qui demeurent les plus grosses productrices du coton (annexe n° 1 et 6 ). Néanmoins les exploitations du centre au Nord n'ont pas les mêmes tailles. La taille moyenne d'une exploitation est d'environ 7,17 hectares dans laquelle le coton occupe environ 40 %, et prédomine, pour une famille moyenne de 8 actifs agricoles.

3- 3- LA RENTABILITE FINANCIERE

Elle constitue le principal enjeu de la production du coton. Elle intéresse bien à la fois l'Etat, les organisations paysannes et les producteurs qui engagent leur force physique et leurs moyens financiers dans la filière. Dans notre étude, il sera question de la rentabilité financière pour le chef d'exploitation.

La démarche, ici, consiste à confronter l'ensemble des frais engagés pour la production au revenu brut issu de la vente du produit coton et voir si la production dégage réellement des bénéfices. Dans notre étude la campagne de référence est celle de 2001-2002 ; campagne au cours de laquelle le Bénin a enregistré sa plus grande production d'environ 415.000 tonnes et très proche pendant laquelle les producteurs peuvent se rappeler les dépenses engagées et fournir des informations fiables. De plus, pour mesure de clarté, les coûts de production sont divisés en trois (03) grands groupes:

- les coûts des opérations culturales;

- les coûts des intrants agricoles;

- les autres charges.

3-3-1- LES COUTS DES OPERATIONS CULTURALES

La culture du coton exige cinq (05) principales opérations suivant les zones couvertes par l'enquête et qui ont fait l'objet de notre étude. Il s'agit du défrichage, du labour, du semis, du sarclage (3fois) et de la récolte. Le tableau ci-dessous récapitule les coûts de ces différentes opérations par sous préfecture de la zone d'enquête.

Tableau n°2 : Coûts des opérations culturales pour un hectare C/2001-2002

( en Fcfa )

Secteurs

Opérations

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Défrichage

27750

27750

19220

19220

5480

5480

10400

10400

15410

15410

13945

13945

21970

14975

10020

Labour

28475

24475

24000

20000

21670

18670

22600

18600

24690

22670

22350

18050

30450

15630

16820

Semis

6180

6180

3085

3085

5880

5880

8705

8705

5800

5800

0

0

5990

4160

5280

Sarclage

28260

28260

24340

24340

45220

40200

18070

18070

33070

30000

34580

34000

23690

26450

25740

Récolte

29405

29405

23780

23780

29340

29340

27360

27360

26530

26530

19840

19840

33920

18220

23450

Total

120070

116070

94425

90425

107590

99570

87135

83135

105500

100410

90715

85835

116020

79435

81310

Source : enquête de terrain

Cm = culture manuelle

Ca = culture attelée

L'analyse de ce tableau montre que les opérations culturales coûtent plus chères aux producteurs de Parakou et de Savè qu'aux producteurs des sept (07) autres sous-préfectures en culture manuelle. En culture manuelle associée à la culture attelée, Parakou se trouve toujours en tête. De plus, les opérations culturales nécessitant beaucoup plus de moyens financiers sont le défrichage, le labour, le sarclage et la récolte dont la plus importante est la récolte en culture manuelle comme en culture mixte (manuelle et attelée associées) dans les sous-préfectures de Parakou, de Djougou et de Savè. Par contre c'est le sarclage qui est financièrement plus important dans les autres sous-préfectures toujours pour les deux modes de culture.

A Parakou, le coût total des opérations culturales par hectare est de 120.070 fcfa en culture manuelle et de 116.070 fcfa en culture manuelle associée à la culture attelée. Pour ces deux modes de culture, respectivement le défrichage représente 23% et 24%, le labour 24 % et 21 %, le sarclage 24 % et 24,3 % et la récolte 24,5 % et 25 % du coût total de ces opérations. La totalité des coûts des opérations culturales dans cette sous-préfecture est financée à hauteur de 53 % en culture manuelle et de 49 % en culture mixte du coût de revient total de production.

A Bembèrèkè, le coût total des opérations culturales est de 94.425 francs CFA pour un hectare emblavé de coton en culture manuelle et de 90.425 FCFA en culture mixte. Cette différence résulte du faible coût du labour en culture attelée (tableau n° 2). Dans ce coût total, les opérations les plus coûteuses sont le labour, le sarclage et la récolte avec des proportions respectives de 25,4 % ; 25,7 % et 25,2 % en culture manuelle. Le même scénario se reproduit presque pour les producteurs associant l'attelage à leur effort manuel. Toujours à Bembèrèkè le coût total des opérations culturales représente 45 % et 41 % du coût total de production respectivement en culture manuelle et en culture manuelle combinée à l'attelage.

Les producteurs de Banikoara quant à eux dépensent pour les opérations culturales 107.590 francs CFA/ha en culture manuelle et 99.570 francs CFA/ha en culture manuelle et attelée soit respectivement 50,10 % et 45,60 % du coût total de production pour un hectare. Dans cette sous-préfecture, les opérations qui coûtent plus aux producteurs sont le labour, le sarclage et la récolte. En effet en culture manuelle, le coût du sarclage représente environ la moitié du coût des opérations ; le labour et la récolte respectivement environ le quart (tableau n° 2).

A Djougou, la totalité des opérations culturales est financée par les producteurs à raison de 41 % du coût total de production qui est de 229.500 francs CFA/ha en culture manuelle et de 37 % en culture mixte qui est de 235.820 francs CFA/ha. Ces différentes opérations sont ainsi financièrement importantes à cause des coûts élevés du labour et de la récolte pour les deux modes de culture .

A Kouandé, de toutes les opérations culturales qui coûtent 105.500 francs CFA/ha en culture manuelle et 100.410 francs CFA en culture manuelle combinée à l'attelage ; le sarclage et la récolte occupent des proportions importantes car ils sont financés respectivement à hauteur de 31 % et 25 % de ce coût, et ceci en culture manuelle. Ces opérations ne sont pas non plus des moindres dans le processus de production du coton dans cette sous-préfecture. Elles représentent en culture manuelle 52 % du coût total de production et en culture mixte 42 %.

A Toucountouna, les principales opérations culturales coûtent au producteur en moyenne une somme de 90.715 francs CFA/ha en culture manuelle et 85.835 FCFA/ha en culture mixte bien que le semis soit effectué totalement par le chef d'exploitation et sa famille (ménage agricole). Dans cette localité l'opération la plus coûteuse est le sarclage bien qu'il représente en culture manuelle 28 % et en culture mixte 40 % du coût total de ces opérations.

A Savè, le labour est très coûteux comparativement aux coûts de cette opération dans les autres sous-préfectures de la zone d'enquête. Ceci, combiné au coût élevé de la récolte remonte le coût total des opérations à 116020 francs CFA/ha. Ce coût total occupe plus de la moitié (53 %) du coût de revient du coton. Ces deux opérations représentent à elles seules environ 56 %du coût total des opérations culturales.

A Djidja, les producteurs dépensent moins pour réaliser les opérations culturales sur les exploitations cotonnières. Pour eux, ces opérations s'évaluent à 79.435 francs CFA à l'hectare, soit 39 % du coût total de production dans cette zone.

A Zogbodomey, bien que le coût du défrichage à l'hectare soit moins coûteux comparativement aux autres localités enquêtées hormis Banikoara, le coût total des opérations culturales est de 81310 francs CFA/ha et représente 48,88 % du coût total de production. Dans cette sous-préfecture, les opérations nécessitant plus de fonds sont le sarclage et la récolte. Ils occupent environ 32 % et 29 % du coût total de ces opérations.

3-3-2- LES COUTS DES INTRANTS AGRICOLES

Par intrants agricoles, nous entendons les engrais (NPK, UREE), les insecticides et les herbicides. Les coûts de ces intrants constituent inévitablement des dettes que le producteur doit payer à la fin de la campagne.

L'évaluation du coût des intrants est quelque peu difficile en raison de l'existence du marché noir (achat des intrants dans les pays voisins : Togo, Nigeria et bradage des intrants par certains producteurs). Les quantités utilisées pour les calculs sont celles déclarées par les producteurs enquêtés ; ces quantités sont différentes des doses recommandées par la RCF qui est de 200 kg d'engrais, 8 litres d'insecticides et 4 litres d'herbicides pour un hectare de coton. Il faut remarquer que certains producteurs n'atteignent pas cette dose comme dans les sous-préfectures de Parakou, Bembèrèkè, Banikoara et Toucountouna pour les engrais d'une part et tous les producteurs de la zone d'enquête pour les insecticides d'autre part ; pendant que d'autres exploitants agricoles en utilisent plus (tableau ci-dessous). Les prix considérés ici sont les prix auxquels sont livrés les intrants à crédit aux producteurs quelle que soit la situation géographique de la localité.

Tableau n°3 : Coûts des intrants agricoles pour un hectare C/2001-2002

 

Secteurs

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Intrants

PU (FCFA)

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

Valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Engrais

205

185,92

38115

185,48

38025

198,71

40735

231,1

47375

225

46125

192,11

39385

239,92

49185

317,91

65170

209,45

42940

Insecticides

4500

6,52

29340

5,69

25605

7,29

32805

7,34

33030

4,63

20700

4,6

20700

6,05

27225

4,15

18675

4,87

21915

Herbicides

6000

0

0

0

0

1,91

11460

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1,92

11520

Total

 
 

67455

 

63630

 

85000

 

80405

 

66825

 

60085

 

76410

 

83845

 

76375

Source :enquête de terrain

NB : Les quantités sont en kg pour les engrais et en litres pour les insecticides et les herbicides et les valeurs en f cfa.

De manière générale dans les sous-préfectures d'enquête, le coût total des intrants varie entre 63000 francs CFA et 90000 francs CFA à l'hectare alors que si on devait tenir compte des doses officielles, ce coût serait unique et de valeur 72500 FCFA à l'hectare. Ce qui ne correspond pas aux observations et donc fausse les comptes d'exploitation du producteur.

Dans toute la zone d'enquête, seuls certains producteurs des localités de Banikoara et de Zogbodomey utilisent de l'herbicide ; les doses utilisées semblent se confondre (1,92 l/ha à Banikoara et 1,91 l/ha à Zogbodomey en moyenne).

En général, le coût des engrais représente la plus grande proportion du coût total des intrants. Cette proportion varie entre 56 % et 78 % dans les sous-préfectures n'utilisant pas d'herbicides ; alors que dans les sous-préfectures où les producteurs utilisent l'herbicide, le coût des engrais ne représente environ que la moitié du coût total des intrants (tableau n° 3)

A Parakou, le coût des intrants agricoles occupe environ le tiers des coûts totaux de production pour un hectare et se classe donc deuxième après le coût des opérations culturales (52,32 % en culture manuelle, 49,22 % en culture mixte).

Dans la sous-préfecture de Bembèrèkè, les coûts des intrants représentent 30,13 % du coût de revient en culture manuelle et 20,31 % en culture manuelle associée à la culture attelée. Par contre à Djougou et à Toucountouna, en culture manuelle associée à la culture attelée le coût des intrants agricoles occupe le troisième rang après celui des opérations culturales et des autres charges liées à la production du coton.. Dans le même ordre d'idée, à Djidja le coût des intrants occupe une grande proportion dans le coût total de production (41,44 % contre 39,27 % pour les opérations culturales et 19,29 % pour les autres coûts).

3-3-3- LES AUTRES CHARGES

Les charges dont il s'agit ici regroupent les amortissements des matériels agricoles, le coût de transport des intrants et du coton, les charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre salariée qu'elle soit occasionnelle ou permanente.

De manière générale, ces autres charges sont plus élevées en culture manuelle associée à la culture attelée qu'en culture manuelle uniquement. Le montant le plus élevé est de 6.730 francs cfa/ha en culture manuelle tandis qu'en culture manuelle combinée à la culture attelée il est de 47.035 francs cfa/ha (Tableau n°7).

3-3-3-1- AMORTISSEMENT DES MATERIELS AGRICOLES

Comme toute activité agricole, la production du coton nécessite un certain nombre d'outils indispensables parmi lesquels nous pouvons citer la houe, la dada, la machette, la faucille, la hache, l'appareil de traitement.. pour la pratique de la culture manuelle ; en plus les animaux de trait, la charrue et la charrette... pour la culture manuelle associée à la culture attelée. Pour des raisons de conformité et de précision, nous avons pris en compte tous ces différents matériels utilisés par les producteurs enquêtés. Aussi faudrait-il amortir ces matériels. Le calcul de ces amortissements est fait sur la base des durées d'usage de chaque matériel. Pour les matériels d'attelage, l'hypothèse est que la durée maximale d'utilisation des animaux de trait est de 7ans, 10ans pour la charrue et 15ans pour la charrette. En ce qui concerne les autres matériels, nous nous sommes servis des déclarations des producteurs. De plus pour raison de commodité, tous les matériels considérés sont utilisés de manière équitable sur toutes les superficies emblavées dans l'exploitation quelle que soit la spéculation. En particulier, la part revenant à la culture du coton dans cet amortissement est obtenue en faisant le rapport entre le coût total de l'amortissement et la superficie totale emblavée pour toutes les spéculations. Ainsi l'amortissement pour la culture manuelle varie entre 340francs CFA et 6.730 francs CFA à l'hectare. Le montant le plus faible se rapporte à la sous-préfecture de Banikoara et le plus élevé à la sous-préfecture de Toucountouna. En culture manuelle associée à la culture attelée, l'amortissement varie entre 11.120 francs CFA (à Bembèrèkè) et 47.055 francs CFA/ha (à Toucountouna). En culture manuelle le coût des matériels représente une part infime des autres charges; sauf à Zogbodomey où cette part est de 23,6 %. Par exemple à Banikoara, il représente 1,54 % et à Kouandé 17,92 %. Par contre en culture manuelle associée à la culture attelée, le pourcentage le plus faible est 17,64 (à Bembèrèkè) et le plus élevé est 62,17 (à Kouandé). Cela justifie le poids important des matériels d'attelage.

De ces analyses, il ressort qu'en général les populations qui dépensent plus pour les matériels agricoles sont celles des sous-préfectures de Kouandé et de Toucountouna et moins celles demeurant à Banikoara et à Bembèrèkè en culture manuelle d'une part et d'autre part à Bembèrèkè en culture mixte(Tableau n°4).

 

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

cm & ca

Cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Amortissement des Matériels

4520

14840

1195

11120

340

12020

3230

22760

5985

45065

6730

47055

4435

5205

2045

Tableau n°4 : Amortissements des matériels agricoles

3-3-3-2- LES CHARGES EN ALIMENTATION ET D'ENTRETIEN DE LA MAIN D'OEUVRE SALARIEE

C'est la composante des coûts de production du coton graine qui est souvent négligée par les producteurs alors qu'elle en constitue un élément important. On s'aperçoit, lorsqu'on fait une investigation, de la difficulté d'évaluation de ces coûts par les producteurs ; mais néanmoins nous travaillons sur la base des déclarations des enquêtés qui paraissent vraisemblables. Le calcul est fait suivant le coût moyen journalier de l'alimentation et de l'entretien d'un ouvrier et le nombre moyen de journées de travail.

D'après ces différentes considérations, le constat général, dans les zones d'enquête, est que la main d'oeuvre occasionnelle est plus utilisée que la main d'oeuvre salariée permanente et le coût des charges alimentaires et d'entretien pour cette dernière est plus élevé que celui de la main d'oeuvre salariée occasionnelle, sauf dans les localités de Kouandé et de Toucountouna. Cela se justifie, parce qu'un exploitant agricole qui engage la main d'oeuvre salariée permanente est obligé de le restaurer toutes les fois (matin, midi et soir) et parfois même dans certaines sous-préfectures il prend en charge toute la famille de l'ouvrier.

Partout dans la zone d'enquête, dans les coûts considérés comme autres charges, ce sont les charges alimentaires et frais d'entretien qui occupent la plus grande proportion. Ainsi, dans les sous-préfectures de Parakou, Bembèrèkè et Djougou, ces coûts représentent plus de la moitié du total des autres charges en culture manuelle comme en culture mixte et en culture manuelle uniquement dans la sous-préfecture de Kouandé. Dans les autres sous-préfectures, ces coûts ne sont pas aussi négligeables car ils dépassent le quart du total des charges considérées.

Dans la sous-préfecture de Parakou sur les 21 producteurs enquêtés, 18 (soit 85,7 %) ont répondu que la main d'oeuvre salariée occasionnelle leur engendre des coûts supplémentaires qui s'évaluent en moyenne à 6.235 francs CFA pour un hectare de coton emblavé et 4 seulement ont répondu qu'ils dépensent pour l'alimentation et l'entretien de la main d'oeuvre salariée permanente et ceci leur coûte en moyenne et par hectare une somme de 21.125 francs CFA.

A Bembèrèkè, 75 % des enquêtés affirment que les ouvriers salariés occasionnels sont pris en charge par eux et que les coûts engendrés s'élèvent à environ 2055 francs CFA à l'hectare et 15 % seulement des enquêtés répondent que la main d'oeuvre salariée permanente engendre des frais supplémentaires en alimentation qui s'élèvent en moyenne à 38.460 francs CFA. Dans cette localité, les charges alimentaires de la main d'oeuvre salariée permanente représentent 94,93 % des charges alimentaires totales, mais cette main d'oeuvre est rarement utilisée sur le coton de manière importante (10 % seulement des enquêtés affirment qu'ils l'utilisent beaucoup sur le coton et 5 % l'utilisent peu).

A Banikoara où les charges totales en alimentation représentent moins de la moitié des autres coûts, les charges alimentaires de la main d'oeuvre salariée permanente représentent 95,55 % des charges alimentaires totales qui ne représentent à leur tour que 4 % environ du coût de revient du coton graine.

Dans les sous-préfectures de l'Atacora, les pourcentages des charges alimentaires dans les coûts totaux sont respectivement de 17,12 et 12 en culture manuelle et 16,10 et 10 en culture mixte alors que dans les sous-préfectures du Zou (Savè, Djidja, Zogbodomey )où n'est pratiquée que la culture manuelle, ces pourcentages sont respectivement de 3,9 ; 7,7 et 1,9. On conclut donc que dans le Zou, les coûts de l'alimentation de la main d'oeuvre salariée représentent une moindre charge comparativement aux départements du Nord.

Tableau n°5: Charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre salariée

Secteurs

Charges

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Charges Alimentaires MSO

6235

2055

400

10345

15610

13710

8635

6265

1775

Charges Alimentaires MSP

21125

38460

8580

26595

8900

9735

0

9315

2440

Total

27360

34515

8980

36940

24510

23445

8635

15580

4215

3-3-3-3- LES COUTS DE TRANSPORT ET AUTRES CHARGES

Ils comprennent le coût de transport des intrants du siège des GV jusqu'au bord des champs, le coût de transport du coton du champ jusqu'au lieu de vente (marché), et les autres charges (achat de piles pour le fonctionnement de l'appareil de traitement, achat de lait pour apurer l'organisme après le traitement...) (tableau n°4).

De tous ces coûts seul le coût de transport du coton est plus onéreux surtout à Banikoara. Ces coûts de transport et autres occupent une proportion importante dans les autres charges bien qu'ils soient minimes comparativement au coût total de production. Ces mêmes coûts représentent respectivement dans les sous-préfectures de Savè, Banikoara et Djidja plus de la moitié des charges que nécessite la production du coton en dehors de ceux des intrants et des opérations culturales; mais ceci seulement en culture manuelle. En culture mixte, ce coût est minime comparativement aux charges totales sauf à Banikoara (38 %) et à Toucountouna (20 %).

Tableau n°6 : Les coûts de transport et autres charges

Secteurs

Charges

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Transport Intrants

1255

1170

1670

215

490

1580

2015

1735

660

Transport Coton

5955

7335

7365

1520

610

935

4870

2730

1065

Autres charges

2885

2895

3750

2975

1815

14860

7460

13775

675

Total

10095

11400

12785

4710

2915

17315

14345

18240

2400

Source :enquête de terrain

NB :les valeurs sont en FCFA

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus