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La pratique des essais cliniques au Sénégal

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par Ousmane DIARRA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA Droit de la Santé 2007
  

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CHAPITRE II : LE RESPECT DOUTEUX DES DROITS FONDAMENTAUX

Les résultats des études menées par des chercheurs sur les questions ponctuelles montrent que la réalité se détache du droit. Ce détachement est lié à une diffusion vraisemblablement incomplète de l'information (section I) et à un recueil de consentement presque inexistant (section II).

SECTION I : L'INFORMATION INCOMPLETE

L'organisation d'un essai clinique nécessite une information claire, détaillée.

L'investigateur doit informer le sujet qui se prête à la recherche médicale, de la nature,du but,de la durée et du déroulement du projet de recherche,des risques et des contraintes prévisibles,du bénéfice escompté pour lui-même ou d'autres personnes,des mesures destinées à assurer la protection de ses données personnelles,enfin de ses droits(droit de refuser sans subir des préjudices, droit de révoquer son consentement et de se retirer d'un projet de recherche,droit de poser des questions, droit d'être informé et de ne pas être informé c'est-à-dire renoncer à être informé). Néanmoins, l'information pose un problème réel au Sénégal, car, nous sommes dans un contexte culturel et linguistique pluriel. Il existe plusieurs langues (des wolofs, sérères, les diolas, les mandingues, les toucouleurs, les peuhls, les soninkés...) et chaque entité à sa propre conception de la maladie et de la santé. L'investigateur sera donc confronté aux difficultés liées à cette diversité linguistique.

Ainsi faudra-t-il chercher des traducteurs pour mieux faire passer l'information.

Mais, dit-on que l'information doit être sincère, complète et accessible à ceux qui se prêtent à la recherche biomédicale.

Comment certains termes purement scientifiques n'ayant pas de correspondant dans nos langues vernaculaires peuvent-ils faire l'objet d'une information complète ?

Il faudrait peut être compter sur la bonne volonté et la confiance réciproque pour convaincre la population illettrée qui a une conception différente par rapport aux occidentaux en ce qui concerne la maladie, la prévention et le traitement.

Selon les investigateurs Sénégalais notamment ceux du centre de l'IRD à Niakhar, l'une des difficultés principales rencontrées est d'ordre linguistique et sémantique, ce qui réduit la compréhension de l'information.

Il faut dire qu'une information complète de cette population illettrée pourrait entraîner un refus catégorique. Paradoxalement le droit Suisse prévoit des limites à l'information complète. L'information donnée peut être incomplète ou trompeuse sur certains éléments de la recherche. Cependant, il faut souligner que la tromperie n'est autorisée que si elle est impérative pour des raisons méthodologiques, c'est-à-dire lorsqu'une information complète et correcte mènerait à des résultats de recherche faussés au point que le sujet de la recherche concernée se conduirait différemment de ce qu'elle ferait en situation réelle. L'information incomplète peut aussi être nécessaire dans le cadre de projets de recherche en psychologie. Le risque doit alors être minime. L'exemple Suisse ne peut pas s'appliquer au Sénégal puisqu'il n'existe pas encore un système solide de protection des sujets.

La procédure de l'information se fait de la manière suivante : d'abord, on organise des réunions focales réunissant la population du village, puis il y aura un colloque de l investigateur pour sensibiliser les sujets sur les termes de l'essai.

Des auteurs ont noté que la compréhension des notions abstraites comme le placebo, le double insu, et le tirage au sort ne seraient pas parfaitement intégrées. Ces résultats ont été confirmés lors d'une double étude alimentaire menée dans la même zone d'étude.

Nous déplorons l'attitude des investigateurs. Il faudrait beaucoup plus de sincérité et de respect de la dignité humaine.

Au cours d'un essai en Gambie (Leach et Aldiouma) des chercheurs parviennent à la même conclusion, bien que 90%38(*) des parents n'aient pas compris le concept de placebo. Il serait intéressant pour éviter des problèmes de traduction que des sociologues, des linguistiques, des juristes interviennent dans le déroulement des essais cliniques en vue de donner une information profonde bien comprise par les sujets de la recherche. Ces derniers seront suivront une formation sur le théorie générale des essais cliniques.

Cependant, il faut noter que l'information est un préalable au consentement, car, c'est à travers la compréhension de l'information que le sujet doit donner son consentement ; mais encore faudrait-il que le consentement soit libre, autonome et informé. Qu'en est-il exactement au Sénégal ?

* 38 J.P Chippaux, La pratique des essais cliniques en Afrique, 2004, p.118-119

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