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La guerre dans la "heimskringla" de snorri sturluson

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par Simon Galli
ENS-LSH - M1 Histoire et archéologie des mondes chrétiens et musulmans 2008
  

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Chapitre 2.

Le spectacle de la violence

Parler, comme nous l'avons beaucoup fait jusqu'alors, de la guerre comme d'un spectacle, d'une démonstration, en étudier les discours et les images, ne doit pas nous amener à penser que la guerre scandinave altimédiévale n'est que symboles. Chez Snorri en tout cas, elle revêt incontestablement un aspect très concret - non que symboles et discours ne soient pas concrets, mais comprenons par là que la guerre ne se déroule pas que dans les poésies des scaldes et les mannjafnaðir. Ici, l'on pourrait faire une objection méthodologique : ce que la Heimskringla contient, ce n'est pas la guerre, mais uniquement des discours sur la guerre - et il faut nous défier autant du style en apparence très factuel et sec des sagas, que de l'idée de « pure littérarité » de celles-ci. Mais cette difficulté, quoique réelle, est contournée - non pas certes oblitérée - en considérant, nous inspirant là encore du linguistic turn, que le discours n'est pas un spectre éthéré détaché de la « réalité », ni la « réalité », une vérité absolue que l'on pourrait déterminer en en retranchant les discours. Les discours sont indissociables des actes, et les actes, des discours ; les locuteurs sont simultanément acteurs, et les acteurs, locuteurs.

C'est dans cette idée que je pense à présent opportun de nous tourner vers une étude que l'on pourrait - peu adéquatement - qualifier de « concrète » ou « technique » de la guerre dans la Heimskringla, mais qui doit plutôt répondre à cette question : s'il y a spectacle, qu'y montre-t-on, qui le voit, et comment ? Ou, inversement - et les deux directions sont justes : à partir de quoi construit-on un spectacle et des discours ?

Les formes de la guerre

Il me paraît important, avant que de commencer une telle étude, de renvoyer aux résumés qu'a réalisés Paddy Griffith de la guerre et de la bataille scandinaves altimédiévales, excellents car remarquablement synthétiques et raisonnés 1. Je ne rappellerai pas ici les remarques globales - et fondamentales - sur les armées scandinaves altimédiévales et leurs opérations faites dans de nombreux ouvrages généraux 2, et que la Heimskringla n'amène guère à remettre en cause. Mais je propose plutôt de voir comment, chez Snorri, la guerre prend forme - ou formes - et visage - ou visages.

Les circonstances

Étant considérées comme acquises les remarques susdites, nous pouvons donc tenter de débuter cette étude de l'anatomie de la guerre par les circonstances, autrement dit les conditions dans lesquelles ceux qui pratiquent la guerre doivent évoluer, et avec lesquelles ils doivent composer. Il s'agit, pour ainsi dire, d'os dans notre étude anatomique, car ces circonstances constituent un cadre, un milieu, mais aussi, si j'ose dire, parce que ce sont parfois sur ces os que les acteurs tombent.

Les conditions dans lesquelles se déroulent les opérations guerrières ne sont certainement pas le sujet principal de Snorri ; elles le préoccupent incontestablement moins que, par exemple, le problème de la mobilisation, dont le poids ne cesse de se faire sentir dans la Heimskringla. Mais ici et là, des circonstances sont évoquées, qui, mises bout à bout et rassemblées, donnent un tableau assez complet, quoique brossé à traits rapides et dispersés.

Le terrain est peut-être l'élément le moins présent, en tout cas pour ce qui est de ce que l'on dénomme
en géographie « le milieu physique ». Un élément, cependant, tout à fait élémentaire mais
fondamental, intervient à plusieurs reprises : la hauteur, le fait de dominer - en altitude - l'ennemi,

1 PADDY GRIFFITH, The Viking Art of War, Greenhill books, London, 1995.

2 Pour une sélection de ceux-ci, se reporter à la bibliographie.

autrement dit, en termes techniques, le commandement. Plusieurs batailles navales sont l'occasion de rappeler cet avantage, qui apparaît comme l'une des principales « supériorités technologiques » dont puisse disposer, grâce à ses navires plus hauts, un belligérant sur un autre. Le danger représenté par des ennemis placés en hauteur est ainsi fort présent lors de la bataille entre les forces du roi Ingi Haraldsson et celles de Hákon aux Larges Épaules sur la rivière Göta älv. Hákon y dispose de « deux vaisseaux marchands, comme on en voit souvent sur la Baltique [...]. En haut des mâts de ces vaisseaux marchands se trouvaient des nids de corbeau fortifiés, et de même à leurs proues. » 1 L'avantage qui en résulte en termes de puissance de feu n'échappe pas à Grégóríús, qui, conseillant au roi Ingi de demeurer à l'écart de l'engagement, remarque : « depuis les nids de corbeau fortifiés des vaisseaux marchands, ils peuvent lancer pierres et traits. Ceux qui restent à distance courent donc un peu moins de risques. » 2 Être plus haut placé est également un avantage en combat rapproché, comme le suggère bien cette belle synthèse par laquelle Snorri qualifie les derniers moments de la bataille de Svolð : « À bord du Serpent [le vaisseau d'Óláf Tryggvason] la plus tenace défense, et la plus meurtrière, fut le fait des hommes placés dans le compartiment avant et par ceux du gaillard d'avant. Là étaient à la fois les meilleurs hommes et les plus hauts plats-bords. » 3

Le problème de la distance-temps, et donc de la vitesse, intervient lui aussi dans plusieurs batailles navales ; Snorri souligne souvent le problème que pose le fait d'avoir, au sein d'une flotte, un large éventail de vaisseaux fort dissemblables, dont les vitesses sont tout aussi diverses, ce qui amène le dilemme classique : réduire la vitesse de toute la flotte à celle des éléments les plus lents, ou permettre à chaque navire d'aller à son maximum, ce qui, bien sûr, disperse inévitablement la flotte. C'est pour avoir fait ce second choix que nous avons vu Erling Skjálgsson, poursuivant Óláf le Gros, se trouver isolé du gros de sa flotte et tomber dans une embuscade qui lui est fatale 4. L'on a souvent souligné que les succès remportés par les expéditions vikings ne découlaient pas d'un avantage technologique significatif, du moins en termes d'armement 5, ni d'une totale absence de connaissances maritimes adverses 6, mais cela ne doit pas faire évacuer tout intérêt pour les questions techniques et technologiques, peu présentes, certes, chez Snorri 7, mais qui interviennent néanmoins, y compris voire notamment à l'intérieur de la Scandinavie même. Pareillement, si de nombreuses batailles navales soient décrites où les vaisseaux sont enchaînés entre eux et où l'on semble se battre presque comme à terre, cela ne doit pas faire oublier que la Heimskringla relate aussi de nombreuses actions beaucoup plus manoeuvrières d'interception et de poursuite 8, une guerre de course en somme, où les navires ne sont pas de simples plate-formes flottantes 9. Mais la question de la coordination entre les divers éléments d'une force n'est pas exclusive aux opérations navales : à Stiklestad, Óláf le Gros ayant préalablement adopté une division en trois colonnes pour son armée en marche, la colonne commandée par Dag Hringsson arrive avec retard, ainsi que certains éléments de l'armée adverse, forçant à retarder l'assaut « pour la raison que leurs troupes n'avaient aucunement avancé à la même allure, ils attendirent donc les détachements retardataires » 10.

1 SNORRI STURLUSON, Heimskringla. History of the Kings of Norway, cit., p. 770 ( HHerð. ch.5).

2 Ibid, p. 774 ( HHerð. ch.9).

3 Ibid, p. 239 (OT ch.110).

4 Ibid, pp. 464-468 (OH ch.175-176).

5 À nuancer selon les cas : cf. PETER GODFREY FOOTE; DAVID M WILSON, The Viking Achievement, cit., p. 280.

6 Révision historiographique amenée par le désormais classique ouvrage de JOHN HAYWOOD, Dark Age Naval Power: a Reassessment of Frankish and Anglo-Saxon Seafaring Activity, Routledge, London, 1991.

7 Il est cependant assez révélateur que, lorsque Snorri décrit un élément de matériel, il s'agit souvent soit d'une épée, soit d'un vaisseau, ce qui renvoie certes à la fonction de prestige de ces objets, mais tend aussi à souligner leur importance et leur nécessité.

8 Voir par exemple : SNORRI STURLUSON, Heimskringla. History of the Kings of Norway, cit., pp. 407-408 (OH ch.133) ; pp. 567-575 (MG ch.31-35) ; pp. 605-606 ( HHarð. ch.35) ; pp. 739-740 (Ingi ch.4) ; p. 811 (ME ch.28).

9 Et même dans le cas contraire, la nature des vaisseaux rassemblés n'est pas indifférente ; cf. Ibid, pp. 626-627 ( HHarð. ch.62).

10 Ibid, p. 510 (OH ch.224).

Les conditions climatiques sont également parfois évoquées : la question du vent, bien sûr, est fort importante pour toute opération navale - guerrière ou non, d'ailleurs - et il est souvent question d'attendre un vent favorable, les vents rythmant donc les mouvements et actions 1. La nuit, quoiqu'elle se prête fort bien à certaines attaques surprise, n'est pas sans poser des difficultés : Óláf le Malchanceux échoue justement à tuer Erling Skakki au cours d'un raid nocturne entrepris contre ce dernier, car Erling, alerté, se retire vers ses vaisseaux : « ce qui les aida le plus fut que les hommes d'Óláf ne pouvaient les distinguer, car il faisait très sombre » 2. Le rythme des saisons n'est pas non plus indifférent aux opérations guerrières, d'abord en raison de leur lien avec celui des vents, comme lorsque Snorri relate les efforts d'Óláf le Gros pour reconquérir la Norvège sur Knút le Grand : « Il alla là où les vents le lui permettaient. C'était alors le début de l'hiver, et ils durent attendre longtemps des vents favorables. Longtemps ils mouillèrent dans les [îles] Sóley, et là ils apprirent de marchands arrivant du nord qu'Erling Skjálgsson avait rassemblé une troupe nombreuse à Jaðar. » 3 Plus généralement, les grandes opérations sont souvent lancées au printemps 4, tandis que de petites forces « pirates » profitent volontiers de l'hiver pour mener des raids 5. Comme l'on peut l'imaginer, l'hiver en Scandinavie pose de nombreux problèmes aussi bien à des forces navales qu'à des forces terrestres, et marque souvent un temps de pause, voire de retraite. C'est par exemple ce que réclament les Suédois du roi Onund, alliés à Óláf le Gros pour attaquer le Danemark :

Alors les Suédois prirent la parole et dirent qu'il n'était pas judicieux d'attendre là que l'hiver et le gel arrivent - « quoique les Norvégiens veuillent que nous le fassions. Ils ne savent pas comment la glace va se former ici, et souvent la mer [Baltique] gèle pendant l'hiver. Nous voulons rentrer chez nous et ne pas rester ici plus longtemps. » Et il y eut des murmures parmi les Suédois, et tous parlaient en même temps. Ils en arrivèrent à décider que le roi Onund partirait avec toute sa flotte, laissant le roi Óláf en arrière. 6

Outre ses dangers climatiques, l'hiver pose des problèmes d'approvisionnement, qui, quoique rarement évoqués, sont eux aussi présents. Mais ces problèmes peuvent être contrés : il est parfois question de flottes capables de rester en haute mer pendant tout l'hiver, sans que l'on sache comment cela est possible : Óláf le Gros, au cours de la même expédition contre le Danemark, affirme que « nous avons de si bons vaisseaux que nous pouvons rester en mer tout l'hiver, comme les rois l'ont fait par le passé » 7. Cela est sans doute rendu possible par des vaisseaux faisant la liaison avec la terre 8, et en rapportent du ravitaillement acquis d'une façon ou d'une autre, notamment par cette pratique viking fort courante du coup de main côtier destiné à vivre sur le pays, désignée par le mot de strandhögg 9.

Mais, plus que les conditions climatiques ou le milieu physique, c'est la condition humaine qui reçoit les attentions de Snorri. Nous avons déjà vu comment il décrit les effets de la mort d'un chef sur ses subordonnés. Ce n'est pas la seule observation faite par Snorri ; globalement, lors de ses - rares - interventions directes, il souligne un élément ayant trait soit à ce que nous pourrions

1 Voir, entre autres nombreux exemples, Ibid, p. 115 (HG ch.24) où les fils d'Eirík à la Hache Sanglante se mettent en mouvement « dès qu'ils eurent un vent favorable » ; ou p. 381 (OH ch.118) où Ásbjorn Sigurtharson est retardé dans une expédition de vengeance car « il eut à attendre assez longtemps des vents favorables ».

2 Ibid, pp. Ibid, pp. 814 (ME ch.33). Voir également les problèmes posés au déroulement des opérations par l'éclipse qui a lieu durant la bataille de Stiklestad, Ibid, p. 514 (OH ch.227).

3 Ibid, p. 464 (OH ch.174).

4 Voir par exemple le rythme adopté par Óláf le Gros et son adversaire le duc Svein : Ibid, pp. 279 (OH ch.45-46) ; ou celui du duc Eirík Hakonarson, p. 224 (OH ch.90).

5 C'est par exemple ce qui semble ressortir des opérations vikings dans les Orcades ; Ibid, pp. 82 ( HHárf. ch.27). La différence entre ces deux tendances est bien illustrée par celle entre les rythmes d'Harald à la Belle Chevelure et de Solvi Klofi, cf. p. 67 ( HHárf. ch.11).

6 Ibid, p. 446 (OH ch.154).

7 Ibid, p. 444 (OH ch.151).

8 Voir par exemple la manière dont Sigurð Slembidjákn, caché sur une île avec une petite troupe, est approvisionné pendant l'hiver : Ibid, pp. 741-742 (Ingi ch.6).

9 Cf. PADDY GRIFFITH, The Viking Art of War, cit., pp. 113-114.

approximativement dénommer « le politique », comme avec le dicton « nombreuses sont les oreilles du roi », soit à ce que l'on peut appeler, tout aussi approximativement et anachroniquement, « la psychologie collective », notamment en situation de crise. « Alors il advint, comme c'est souvent le cas, que lorsque des hommes, aussi braves et adroits aux armes soient-ils, sont vaincus et mis en fuite, ils peuvent rarement être amenés à faire demi-tour [et à revenir] » 1, remarque par exemple Snorri dans son récit de la bataille de Ré. L'élément psychologique, le moral, apparaît comme important dans les actions guerrières rapportés par Snorri ; nous avons déjà eu l'occasion de le rencontrer lors du débarquement mené par Grégóríús et son porte-étendard 2, ou dans le discours des Suédois impatients de rentrer chez eux 3. Certaines batailles sont décidées entièrement par cet élément, lorsque tout ou partie d'une armée fuit avant même d'engager le combat : c'est à une telle avanie qu'Eystein Haraldsson doit la mort, lorsque ses hommes, pourtant nombreux - 1440, selon Snorri - « considérèrent qu'ils n'étaient pas assez nombreux [pour affronter la flotte du roi Ingi] et fuirent dans la forêt, se dispersant en tous sens, de telle sorte qu'il ne resta au roi [Eystein] qu'un seul homme » 4. Lors de la bataille de la plaine de Rastarkálf, Snorri offre une description brève, mais éloquente de la manière dont la panique peut se répandre parmi les rangs :

Ceux qui, parmi les hommes d'Eirík, étaient situés le plus en altitude observèrent que de nombreux étendards s'avançaient rapidement et recouvraient la colline, et pensèrent qu'une grande armée suivrait [les étendards] pour les attaquer par-derrière et les couper de leurs vaisseaux. Alors, il y eut nombre de cris, l'un disant à l'autre ce qui se passait, et bientôt leurs rangs se brisèrent et ils prirent la fuite. Lorsque les fils d'Eirík [à la Hache Sanglante] virent cela, ils fuirent, eux aussi. Le roi Hákon [le Bon] les poursuivit vigoureusement, et il y eut un grand massacre. 5

Enfin, Snorri ne manque pas, ça et là, de donner des détails qui font de ses batailles et de ses troupes combattantes non pas des mécaniques manoeuvrant sans anicroche, mais des éléments complexes et problématiques comportant, pour parler en termes clausewitziens, une dose certaine de « friction » 6. Voici certaines des frictions évoquées par la Heimskringla, souvent par des détails brefs et isolés, mais non moins présents : qu'un engagement peut débuter indépendamment du contrôle des deux belligérants, par un accrochage entre une avant-garde et une arrière-garde qui se transforme ensuite en bataille rangée 7 ; une grande flotte requiert de grands ports 8 et est difficile à rassembler pour une bataille 9 ; une armée importante se présente sous la forme de nombreux détachements de taille variable, dispersés, et qui « encombrent les chemins » 10 ; l'un de ces détachements peut se perdre et entrer par inadvertance en contact avec l'ennemi 11 ; dans la confusion d'une bataille, des éléments appartenant au même camp peuvent s'attaquer par erreur 12 ; les combattants peuvent souffrir d'épuisement suite à de trop longs efforts, ce qui réduit considérablement leur combativité 13 ; une

1 SNORRI STURLUSON, Heimskringla. History of the Kings of Norway, cit., p. 819 (ME ch.42).

2 Ibid, p. 769 ( HHerð. ch.3).

3 Ibid, p. 446 (OH ch.154).

4 Ibid, p. 765 (Ingi ch.32).

5 Ibid, p. 116 (HG ch.24). Voir également la façon dont la déroute se répand parmi l'armée du roi Ingi à la bataille d'Ósló, Ibid, p. 785 ( HHerð. ch.18).

6 Clausewitz désigne par ce terme les divers obstacles et difficultés que l'on peut rencontrer, et qu'il compare aux avanies subies par un voyageur (qui ne trouve pas de chevaux à l'étape, tombe sur de mauvais chemins, est surpris par la nuit dans les montagnes...). « Dans la guerre, tout est très simple, mais la chose la plus simple est difficile. Les difficultés s'accumulent et entraînent une friction que personne ne se représente correctement s'il n'a pas vu la guerre. » CARL VON CLAUSEWITZ, De la guerre, les E'd. de Minuit, Paris, 1998, p. 109.

7 SNORRI STURLUSON, Heimskringla. History of the Kings of Norway, cit., p. 795 (ME ch.7). Snorri dit : « les deux camps livrèrent bataille selon les opportunités qui s'offraient ».

8 Ibid, p. 444 (OH ch.151).

9 Ibid, p. 441 (OH ch.150).

10 Ibid, p. 500 (OH ch.209).

11 Ibid.

12 C'est le quiproquo que déclenche l'utilisation mal coordonnée de divers cris de guerre à la bataille de Stiklestad ; Ibid, p. 511 (OH ch.226).

13 À la bataille de Stamford Bridge, le contingent d'Eystein Orri « avait débarqué des vaisseaux et marché avec tant

armée, quoique très imposante, peut se disperser fort rapidement après une bataille, rendant problématique la poursuite de l'ennemi 1... Snorri nous donne également des exemples de la façon dont « la grande incertitude des données constitue une difficulté particulière de la guerre » 2 : l'ouverture de la bataille sur la rivière Göta älv entre Ingi Haraldsson et Hákon aux Larges Épaules est éloquente de ce point de vue 3.

Et lorsque la flottille d'esquifs et navires légers souqua vers l'aval de la rivière, les hommes de Hákon les aperçurent. Auparavant ils avaient tenu conseil et débattu de leurs plans. Certains supposaient que le roi Ingi allait les attaquer, mais beaucoup considéraient qu'il n'oserait pas le faire, puisque l'assaut semblait tarder à venir, et parce qu'ils avaient confiance en leur propre préparation et en leurs forces. [...]

Lorsqu'ils virent que les hommes d'Ingi avec de nombreux vaisseaux ramaient vers l'aval, les hommes de Hákon pensèrent qu'Ingi et sa flotte voulaient fuir, et ils coupèrent donc les amarres, prirent leurs rames, et souquèrent après eux, comptant les poursuivre. Les vaisseaux furent emportés par le fort courant qui les amena à passer la pointe de terre qui avait précédemment caché chaque flotte à la vue de l'autre ; alors ils virent que la majeure partie de la flotte d'Ingi était ancrée près de l'île d'Hísing. Les hommes d'Ingi à présent [de leur côté] aperçurent les vaisseaux de Hákon et pensèrent qu'ils étaient sur le point d'attaquer.

Alors s'éleva un grand tumulte d'armes entrechoquées et de cris d'encouragement, et ils lancèrent le cri de guerre. 4

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand