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Transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation: le cas de la tunisi

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par Refk Selmi
Jendouba - DEA 2007
  

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Section IV. La relation liant le taux de change à l'inflation et ses conséquences

IV.1. Incidences de la transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation :

Les variations du taux de change ont inévitablement des effets sur les prix à la consommation dans une petite économie ouverte comme le cas de la Tunisie.

Ces effets peuvent être directs ou indirects, selon qu'ils s'exercent directement sur les prix ou par le biais de leurs répercussions sur la composition ou sur le niveau de la demande globale et sur les salaires (voir Figure 2)28(*).

Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur l'inflation

Plus particulièrement, le taux de change influence directement l'inflation par le biais des biens importés et indirectement l'économie réelle par le biais du commerce extérieur ainsi que par le canal des anticipations.

Les variations du taux de change se transmettent directement aux prix des produits importés. Cependant, la hausse de coûts que subissent les producteurs et les détaillants en raison de la dépréciation du dinar est rarement répercutée entièrement et immédiatement sur les prix à la consommation. Cela se fait dans une proportion et à une vitesse qui peut dépendre de plusieurs facteurs, dont la conjoncture de la demande, le coût d'ajustement des prix et la perception de la durée de la dépréciation du dinar.

La dépréciation de la monnaie a pour effet de modifier la composition de la demande, en stimulant tant la demande intérieure que la demande extérieure de produits nationaux. D'une part, le renchérissement des produits importés entraîne un accroissement de la demande extérieure, qui exerce à son tour des pressions à la hausse sur les prix intérieurs. D'autre part, la dépréciation du dinar rend plus compétitifs les produits d'exportation, dont le prix en devises étrangères diminue automatiquement. La demande s'accroissant, le prix des produits nationaux exportables risque à son tour d'augmenter, ce qui s'ajouterait aux pressions à la hausse déjà exercées sur les prix intérieurs par l'augmentation du prix des biens importés. L'accroissement de la demande des produits extérieurs entraîne aussi une augmentation de la demande de main-d'oeuvre et, peut-être, des hausses de salaires qui seront, à leur tour, répercutées sur les prix29(*).

Les conséquences des variations du taux de change sur l'inflation dépendent de nombreux facteurs. Toutefois, ce qu'il faut retenir, c'est que l'inflation dépend en fin de compte de la politique monétaire et que les variations du taux de change sont elles mêmes tributaires de l'orientation de la politique monétaire. Une politique monétaire axée sur la maîtrise de l'inflation ne permet pas aux variations du taux de change de dégénérer en spirale inflationniste. Certes, une dépréciation du dinar se traduit, à court terme, par une hausse du taux d'inflation, mais en longue période ce taux retourne vers l'objectif visé. Les attentes d'inflation sont un important déterminant de l'évolution de l'inflation, et, dans la mesure où elles se fondent sur les objectifs de la politique monétaire, elles contribuent à faciliter ce retour. La conjoncture actuelle, caractérisée par un taux d'inflation bas et des attentes d'inflation faibles, reflète la détermination de la politique monétaire actuelle qui veille à ce que des changements de prix relatifs (comme ceux qui découlent des variations du taux de change) n'alimentent pas un processus inflationniste continuel30(*).

Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur l'inflation

En plus, les variations du taux de change provoquent des variations de prix relatifs.

Si le revenu nominal ne change pas, l'augmentation du prix des biens importés liée à la dépréciation du taux de change réduit le revenu réel des consommateurs et généralement la part du revenu consacrée aux autres biens, de sorte que la demande et le prix de certains biens diminuent aussi.

Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur l'inflation

Dépréciation

Figure 2 : Canaux de transmission d'une dépréciation de la monnaie nationale aux prix à la consommation

Les effets d'une appréciation du taux de change sur les prix intérieurs sont illustrés dans ce schéma31(*)

Effets directs

Effets indirects

Renchérissement des intrants importés

Augmentation de la demande de biens exportables

Augmentation de la demande intérieure de biens substituts

Augmentation de la demande

de main

d'oeuvre

Augmentation des coûts de production

Renchérissement des biens substituts et des biens exportables

Renchérissement des produits finis importés

Hausse des salaires

Augmentation des prix à la consommation

Effet direct Effet indirect

Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur l'inflation

Etant donné le degré élevé d'ouverture de l'économie tunisienne, le taux de change joue un rôle fondamental dans le mécanisme de transmission de la politique monétaire, d'autant plus que la Tunisie s'approche d'un système de change entièrement flottant et qu'elle s'oriente vers un cadre de ciblage de l'inflation.

Il est essentiel de comprendre les mécanismes de transmission de la politique monétaire pour conduire une politique monétaire efficace.

D'où, la primordialité d'évaluer la transmission des variations du taux de change aux prix à la consommation car le degré de réaction des prix à la consommation aux variations du taux de change a d'importantes conséquences pour la politique monétaire.

La répercussion des variations du taux de change sur les prix intérieurs signale dans quelle mesure les fluctuations du taux de change agissent sur les prix à la consommation.

Les prix à la consommation subissent l'effet direct des variations des prix des produits intermédiaires finis importés, mais aussi les effets indirects des fluctuations du taux de change sur la demande globale.

Par exemple, une dépréciation du taux de change affecte les exportations nettes, qui exercent à leur tour une pression à la hausse sur les prix intérieurs par le biais de la demande globale.

Il arrive toutefois que les prix à la consommation ne réagissent pas au taux de change lorsque les variations des coûts des importations sont absorbées par des intermédiaires dans les circuits de distribution.

Autrement dit, le degré de répercussion du taux de change dépend de l'état de la concurrence sur le marché intérieur de biens importés et du comportement d'adaptation des prix au marché32(*).

En outre, Gagnon et Ihrig (2004) constatent que l'incidence des variations du taux de change sur les prix dépend en partie de facteurs macroéconomiques, en particulier, la rigidité des prix qui s'explique par les coûts que leur ajustement entraîne pour les entreprises et l'ajustement lent des prix des produits peuvent rendre les prix intérieurs moins réactifs aux mouvements de taux de change. Dans ce cas, la répercussion des variations du taux de change aux prix est retardée, mais elle n'est pas nécessairement incomplète.

Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur l'inflation

Plus important, un taux de change flexible peut permettre de réduire la variance de l'inflation et une répercussion faible des variations du taux de change sur les prix pourrait apporter plus de souplesse dans la conduite d'une politique monétaire et faciliter la mise en place d'un régime de ciblage de l'inflation.

Ceci est particulièrement important vu la transition de la Tunisie vers une intégration dans l'économie mondiale par la libéralisation de son compte de capital, la transmission relativement faible des variations du taux de change aux prix signifie qu'une évolution méthodique vers un taux de change flottant pourrait aider la Tunisie à s'orienter vers un cadre de ciblage d'inflation et donc préserver la stabilité des prix.

Alors, il est d'un grand intérêt pour les décideurs des pays en voie de développement, et en particulier la Tunisie de comprendre les effets des fluctuations du taux de change nominal sur les prix à la consommation pour décider la conduite de leurs politiques monétaire et de change, surtout s'ils libéralisent leur marché de capitaux et assouplissent leur régime de change.

IV.2. Les facteurs affectant le processus de transmission 

Les principaux facteurs affectant le degré de transmission des variations du taux de change sur l'inflation33(*), ainsi :

§ Plus le taux d'inflation et sa volatilité sont grands, plus le degré de répercussion est grand. Autrement dit, la crédibilité et l'efficacité de la politique monétaire ainsi qu'un maintien d'un bas taux d'inflation abaisse le degré de transmission.

§ Le degré de répercussion dépend de la part des importations dans le panier de consommation (plus le rapport de pénétration d'importation est grand), plus le degré de répercussion est grand.

§ La composition de l'indice des prix à la consommation affecte ce degré puisqu'il diffère selon les diverses catégories. Par exemple, le degré de transmission des variations du taux de change aux produits manufacturés s'avère moins important par rapport aux produits énergétiques et de matières premières.

§ Chapitre II. Transmission des variations du taux de change sur l'inflation

Les déformations commerciales résultant des tarifs et des restrictions quantitatives, agissent en tant que barrière à l'arbitrage des marchandises entre les pays et mènent à abaisser le degré de répercussion.

§ Il faut aussi insister sur l'impact des développements internationaux de prix du pétrole qui peut souvent être tordu par les changements des impôts spéciaux de consommation. Donc il s'agit d'une déclaration de l'influence des prix à l'importation et la dépréciation de la monnaie nationale qui peuvent conjointement être prises en compte car la dépréciation plus élevée mènerait à des coûts de production plus élevés, qui traduisent alternativement des prix internes plus élevées.

§ Ce degré dépend aussi de la période de l'appréciation et la dépréciation du taux de change et donc de la taille du changement pendant des périodes diverses.

Plus important, la prise en compte de ces facteurs et de ces incidences est insuffisante pour décrire d'une façon précise le degré de transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation.

Pour l'évaluer, il faut aussi tenir compte des implications que ce degré a sur les politiques monétaire et de change surtout avec la transition de la Tunisie vers un régime de flottement libre.

* 28 La figure (2) résume les incidences majeures des fluctuations du taux de change sur les prix à la con sommation à partir de représentation des effets directs et indirects (on tient compte uniquement du cas de dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères. En cas d'une appréciation, ces conséquences vont être renversées) ;(voir Laflèche, T. (1996-1997))

* 29 Devereux, M., (2001):«Monetary Policy, exchange rate flexibility, and exchange rate pass-through», in revisiting the case for flexible rates, banque de Canada, p. 47-82.

* 30 Kang, S et Y Wang (2003): «Fear of inflation: exchange rate pass-through in East Asia», document de travail n° 03-06 (Seoul: institut internationale de l'économie de Corée).

* 31 Cette figure représente les canaux de transmission de l'évolution du taux de change à l'inflation. Ce schéma tient en compte uniquement des effets directs et indirects d'une appréciation du taux de change (dépréciation de la monnaie nationale). Ainsi, une dépréciation du taux de change (appréciation de la monnaie locale) aura des effets inverses (voir Laflèche, T. (1996-1997), Revue de la Banque du Canada et Zulfiqar Hydar,Sadar Shah(2004),p.4).

* 32 Voir Kara et Ogunc(2005) : «Exchange rate pass-through in Turkey :It is slow,but is it really low ?» ,département de recherche (CBRT), document de travail n° 05/10,Avril.

* 33 Khundrakpam, Jeevan K.:»Economic reforms and exchange rate pass-through to domestic prices in India», document de travail de la banque d'Inde BIS n°225, p.1-4.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery