CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Présentation des résultats des
enquêtes et des discussions
Des différentes enquêtes menées, il
ressort que la majorité des usagers ont la ferme conviction que l'eau
qu'il consomme est potable. Trois familles sur sept seulement disposent de
l'eau potable de la SONEB pour la boisson et de l'eau de puits est
utilisée pour les autres usages. Aucun des usagers ne contrôle la
qualité de l'eau ; ils ne sont pas informés d'une telle
possibilité.
a. Enquêtes sur les âges des
puits
Tableau n°6 : Les âges des puits
Numéro
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
Quartier de ville
|
Ouando
|
Kpakpadja
|
Houin-mey
|
Ayimlonfidé
|
Agbo-kou
|
Devant l'assem-blée
|
Adankpamey
|
Age
|
Plus de 20 ans
|
15 ans
|
20 ans
|
Deux mois
|
4 ans
|
Moins d'un an
|
Moins d'un an
|
couverture
|
Couvert après la réalisation du puits
|
Couvert après la réalisati-on du puits
|
Couvert après la réalisati-on du puits
|
Couvert après la réalisati-on du puits
|
|
Couvert immédiatement
|
|
Source : Présente étude
La plupart des puits ne sont pas couverts immédiatement
après la réalisation.
b. Enquêtes sur la distance entre le
puits et la latrine la plus proche
Tableau n°7 : Distance entre les puits et les
latrines
Numéro
Distance approximative(m)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
50
|
20
|
25
|
10
|
22
|
17
|
09
|
Type de latrines
|
Fosse septique et puisard
|
Puits perdus
|
Puits perdus
|
Puits perdus
|
Puits perdus
|
Fosse septique et puisard
|
Puits perdus
|
Source : Présente étude
Les puits n°4 et n°7 ne respectent pas la distance
minimale de 15 mètres conseillés (CREPA). Et toutes les
latrines, sauf le n°7, sont construites avec des matériaux non
étanches.
2. Résultats et interprétation des
analyses physico-chimiques
Les différentes analyses effectuées ont
donné les résultats suivants :
Tableau n°8 : Résultats des analyses de
quelques paramètres physico-chimiques
Numéro
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
Nature du matériel de stockage
|
béton et en
plastique
|
béton
|
béton
|
plastique
|
plastique
|
plastique
|
plastique
|
Date de prélèvement
|
25/07/07
|
25/07/07
|
25/07/07
|
25/07/07
|
02/08/07
|
02/08/07
|
03/08/07
|
Conductrimé-trie
|
267
|
602
|
581
|
268
|
270.1
|
616
|
151.7
|
TDS
|
128.1
|
275
|
282
|
128.5
|
129.8
|
300
|
72.2
|
Oxygène dissous
|
0.26
|
0.95
|
1.20
|
0.82
|
0.76
|
0.87
|
0.71
|
Température (°C)
|
25.5
|
25.6
|
25.5
|
26.1
|
25.5
|
26.2
|
26.1
|
PH
|
4.1
|
4.0
|
4.2
|
4.3
|
4.5
|
5.3
|
5.2
|
Salinité (°/00)
|
0
|
0.3
|
0.2
|
0.1
|
0.2
|
0.3
|
0
|
Dureté (mmol de Ca2+)
|
0.2
|
0.7
|
0.9
|
0.4
|
0.6
|
1.8
|
0.4
|
Nitrate (mg/l)
|
44
|
67
|
63
|
35
|
34
|
129
|
56
|
Nitrite (mg/l)
|
0.01
|
0.03
|
0.02
|
0.01
|
0.01
|
0.02
|
0.02
|
|
Source : Présente
étude
La nature du matériel de
stockage : il est en béton ou en plastique.
La couleur de l'eau : toutes les eaux
analysées sont claires et ne présentent ni mauvaises odeurs ni
mauvais goût. C'est pourquoi les populations pensent qu'elles sont
potables.
La température : elle varie entre
25 et 26°C.
Le pH : il varie entre 4.0 et 5.3. Ce
sont donc des eaux très acides.
D'après le décret n°2001-094 du 20
février 2001 fixant les normes de qualité de l'eau potable en
République du Bénin, une eau destinée à la
consommation humaine doit avoir un pH compris entre 6,5 et 8,5. Il faut noter
qu'une eau acide est corrosive.
La salinité : elle est
inférieure à 1. Ce sont des eaux non salées.
La dureté : elle est très
faible, inférieure à 2mmol/l de Ca2+ donc il s'agit
d'eaux très douces.
Les nitrates : la concentration en
nitrate varie entre 34 et 129 mg/l. La valeur maximale permise pour une eau
destinée à la consommation humaine par le décret
n°2001-094 du 20 février 2001 est de 45 mg/L. Donc les
échantillons n°2, n°3, n°6 et n°7 ne respectent pas
cette norme. Même pour les autres échantillons, cette
concentration est trop élevée et son origine peut être
fécale. Les analyses bactériologiques ne nous ont pas permis de
confirmer cette affirmation. Ce qui est paradoxal c'est que cinq de ces puits
respectent la distance de 15 mètres conseillés par CREPA.
Les puits domestiques sont généralement de
faible profondeur. La plupart des eaux de puits de Porto-Novo ont une
contamination minérale d'origine fécale (DEGNIDE, 2003).
L'observation du tableau mérite une analyse très
approfondie quand on compare les valeurs obtenues pour les échantillons
n°6 et 7. Le puits n°6 se trouve à 17 mètres à
environ de la fosse septique la plus proche et la concentration en nitrate est
la plus élevée 129 mg/l. Tandis que le puits n°7 est le
puits le plus rapproché de la latrine mais présente une
concentration en nitrate très inférieure au puits n°6. Il
faut remarquer que pour le n°7 la latrine est étanche et non
étanche pour le n°6.
Les nitrites : la concentration en
nitrite dans les eaux analysées est faible.
3. Résultats et interprétation des
résultats d'analyses bactériologiques
Tableau n°9 : Résultats des analyses
bactériologiques
Paramètres
|
Désignations
|
Unité
|
NG
|
CMA
|
1
|
2
|
3
|
Date et heure de prélèvement
|
-
|
-
|
-
|
13/08/07
|
13/08/07
|
13/08/07
|
Dénombrements des germes banals en 24h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
innombrable
|
25
|
Dénombrements des germes banals en 48h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
innombrable
|
30
|
Recherche présomptive des coliformes
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Dénombrements des Clostridium
sulfito-réducteurs
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
00
|
00
|
Dénombrements des Escherichia coli après
48h à 44°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
innombrable
|
00
|
00
|
Recherche présomptive des Salmonella et
Shigella
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Recherche présomptive des Pseudomonas
|
UFC/100ml
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Dénombrements des Staphylocoques après 36h
à 37°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
12
|
04
|
04
|
Conclusion
|
-
|
Eau saine
|
Eau saine
|
Eau souillée
|
Eau souillée
|
Eau souillée
|
NG : Niveau Guide
CMA : Concentration Maximale Admise
Source : présente étude
Tableau n°10 : Résultats des analyses
bactériologiques (suite et fin)
Désignations
|
Unité
|
NG
|
CMA
|
4
|
6
|
7
|
Source de l'échantillon
|
-
|
-
|
-
|
|
|
|
Date et heure de prélèvement
|
-
|
-
|
-
|
13/08/07
|
13/08/07
|
13/08/07
|
Dénombrements des germes banals en 24h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
Innombrable
|
innombrable
|
Dénombrements des germes banals en 48h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
innombrable
|
innombrable
|
Recherche présomptive des coliformes
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Négative
|
Dénombrements des Clostridium
sulfito-réducteurs
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
00
|
00
|
Dénombrements des Escherichia coli après
48h à 44°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
00
|
00
|
Recherche présomptive des Salmonella et
Shigella
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Négative
|
Recherche présomptive des Pseudomonas
|
UFC/100ml
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Dénombrements des Staphylocoques après 36h
à 37°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
innombrable
|
00
|
Conclusion
|
-
|
Eau saine
|
Eau saine
|
Eau souillée
|
Eau souillée
|
Eau suspecte
|
NG : Niveau Guide
CMA : Concentration Maximale Admise
Source : présente étude
Selon la méthodologie des analyses
bactériologiques faites, on recherche à l'étape n°1
la présence de germes banals dans l'eau et à l'étape
n°2 la présence des coliformes indicateurs de pollution. Le
décret n° 2001-094 du 20 février 2001 fixe au plus de 20
germes pour les eaux désinfectées et 50 germes pour les eaux non
désinfectées. Les puits étudiés ne sont pas
désinfectés. Seul l'échantillon n°3 contient moins de
50 germes banals.
De ces résultats statistiques, il ressort que toutes
les eaux prélevées en dehors de l'échantillon n°7 ont
été contaminées par les coliformes qui proviennent soit
des matières fécales soit du sol ou des
végétations.
L'étape n°3 de l'algorithme est celle de la
recherche des Escherichia coli, des Streptocoques fécaux et des
Clostridium perfugens.
Selon le décret, les eaux désinfectées ou
non ne doivent pas contenir des colonies d'Escherichia coli et des colonies de
Streptocoques fécaux. Notons que par manque de produits de culture, la
recherche des Streptocoques fécaux n'a pas été faite.
Seul l'échantillon n°1 contient d'Escherichia
coli. C'est un résultat qui ne permet d'affirmer que la pollution de ces
eaux est d'origine fécale. La recherche des Streptocoques fécaux
qui n'a pas été faite nous empêche de tirer une conclusion
quant à la pollution d'origine fécale ou non de ces puits.
A l'étape n°4, les agents pathogènes tels
que Salmonella, Shigella, Staphylocoques sont à identifier. Selon le
décret une eau destinée à la consommation humaine ne doit
pas contenir les germes pathogènes précités. La recherche
présomptive de Salmonella et Shigella est positive pour trois des
échantillons et indiques donc ces eaux sont souillées par ces
germes présentant ainsi un danger pour les consommateurs. La
présence des Staphylocoques dans les échantillons 1, 2, 3, et 6
indique également que ces eaux sont souillées.
L'échantillon n°7 a retiré notre attention.
C'est une eau suspecte car, pour les analyses effectuées, elle ne
contient que les germes banals.
|