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Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

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par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

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I.1.2. La rébellion

Le terme « rébellion » provient du mot latin REBBELIS (re-bellum), il signifie : qui recommence la guerre, qui se révolte.

La rébellion est l'acte de refuser d'obéir à une autorité reconnue. Plus explicitement, c'est l'action de résister avec violence à l'autorité, de se soulever contre elle. Le rebelle se met en acte de désobéissance explicite soit qu'il prenne la fuite pour échapper à la Juridiction. La rébellion militaire est punie de peine plus grave que la rébellion civile. Toutes les définitions du concept « rébellion » s'accordent sur deux éléments de base : la désobéissance et l'opposition. Pour MULUMBATI NGASHA, la rébellion est entendue comme l'acte par lequel une partie de la population se soulève contre l'autorité des gouvernants légalement établis. Elle constitue une des modalités selon lesquelles se fait le changement politique((*)1). Cette définition accentue la dimension selon laquelle on se trouve devant une autorité de droit. Mais il faudra également considérer le cas de l'autorité de fait qui subit par-là aussi ce choc de la rébellion. Comme conséquence de ces deux dimensions, chercher à s'emparer du pouvoir par la force suite à la dissension entre autorités civiles et autorités militaires, avec comme conséquence l'occupation d'une partie du territoire national. Cependant, toute rébellion suppose une lutte des acteurs internes, la présence des forces externes suppose une agression.

I.1.3. L'Agression

En parlant de l'agression, nous tournons le regard vers l'ONU et en particulier sur sa résolution 3314 (XXX) du 14 décembre 1974 de l'Assemblée Générale. L'un des buts essentiels de l'ONU est de maintenir la paix et la sécurité internationale et de prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et écarter les menaces à la paix et réprimer au besoin tout acte d'agression ou autre rupture de la paix.

Ayant estimé que l'agression est la forme la plus grave et dangereuse de l'emploi illicite de la force, qui renferme la menace possible d'un conflit mondial avec toutes ses conséquences catastrophiques, étant donné l'existence de tous les types d'armes de destruction massive, il était nécessaire que soit définie une agression ou du moins un acte d'agression en formulant des principes fondamentaux qui serviront de guide pour déterminer en cas de conflit (Cfr Préambules de cette résolution).

L'Assemblée Générale, dans cette résolution, adopte la définition ci-après : « L'agression est l'emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté, l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un autre Etat »((*)1)

Le terme « Etat » est employé sans préjuger, la question de la reconnaissance ou le point de savoir si un Etat est membre de l'ONU. Mais aussi il inclut, le cas échéant, le concept de « groupe d'Etats ».

La constatation de l'agression est de la compétence du Conseil de Sécurité (C.S.). L'emploi de la force armée, en violation de la Charte de l'ONU par un Etat agissant le premier, constitue la preuve suffisante à première vue d'agression. Mais aussi, comme le Conseil de Sécurité apprécie ou constate les actes d'agression certaines circonstances pertinentes s'il estime que les actes eu égard à leurs conséquences ne sont pas d'une gravité suffisante ((*)2). L'article 4 de cette résolution en énumère certains actes bien qu'il y ait eu ou non-déclaration de guerre, susceptibles d'être qualifiés d'agression à moins qu'ils se soient taxés d'une gravité moindre.

Dans ce cas d'espèce congolais, il y a eu d'énormes tergiversations à qualifier la guerre qui s'y vit. Deux thèses y étaient confrontées : celle interne privilégiant la présence d'une agression et celle externe (communauté internationale) mettant l'accent sur la rébellion. En fait, cette guerre à l'Est du Congo est un véritable imbroglio quant à ses acteurs et enjeux. Les acteurs externes visibles (le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi) en profitent sous l'alibi sécuritaire et donc le droit de poursuite en vue de leur propre sécurité consacrée également par la Charte de l'ONU. Et ils mettent d'ailleurs à l'avant-plan le soutien à la rébellion jugée à même de les sécuriser. La thèse interne, quant à elle, soutient que le pays est victime d'une agression-rébellion organisée par les voisins en vue d'exploiter politiquement et économiquement la R.D.Congo.

Dans la mesure où la R.D.Congo attire toujours l'attention et est l'objet d'ambition de la part de nombreuses diplomaties étrangères, il est certes sans intérêts de se pencher attentivement sur le rôle des acteurs. Néanmoins, à côté des partenaires classiques que sont la Belgique, la France et les Etats-Unis d'Amérique, il importe également de faire une analyse consciencieuse du rôle des Etats africains voisins de la R.D.Congo : le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi. Ces Etats sont la cible de l'agression congolaise même si jusqu'à ce temps l'ONU présente des ambiguïtés pour condamner et qualifier ouvertement le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi d'agresseurs malgré la résolution 1304. Par contre, la thèse soutenue est celle d'une opportunité sécuritaire. Cet objectif sécuritaire ne suffit pas à motiver les nombreuses interventions du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi au Congo. Il y a donc d'avance d'autres soubassements sociaux.

* (1) MULUMBATI NGASHA, Sociologie politique, Ed. Africa, Lubumbashi, Août 1998, p. 170.

* (1) « Résolution 3314 » In Désuétudes du système de sécurité collective, PUZ, 1986, p. 263.

* (2) Ibidem.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille