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Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

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par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

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I.2. CADRE THÉORIQUE SUR LA GUERRE

La guerre actuelle au Nord-Kivu que nous étudions présente plusieurs ambiguïtés pour les analystes et surtout par son caractère d'agression, occupation, rébellion. Nous sommes toujours mal à l'aise lorsqu'il faut prendre position à ce débat houleux.

Pour Kenneth WALTZ, le phénomène de la guerre s'inscrit à trois dimensions ou « images » soit : Individuelle, nationale et internationale.

I.2.1. Les causes individuelles

Elles se rapportent à la nature du comportement humain. La guerre serait le produit de la condition humaine des désirs et imperfections des individus, notamment des décideurs, qui ont intérêt à promouvoir ou ne peuvent s'empêcher de recours à la guerre. Dans cette catégorie de causes, on retrouve deux explications principales :

- L'approche biologique et anthropologique estime que la guerre prend racine dans la nature belliqueuse de l'homme, qui exprime ses frustrations par l'agression et l'usage de la violence (théorie de KONRAD LORENZ et Margaret MEAD). Avant d'être chasseur, l'homme préhistorique était chassé et dominé par les animaux sauvages. C'est ce souvenir refoulé qui expliquerait le besoin de violence, alors que les humains se comporteraient parfois comme des animaux (interprétation de SIGMUND FREUD). La guerre est ici comprise comme un mode instinctif d'organisation et de survie de l'espèce humaine (EHRENREICH)((*)1).

- Approche de prise de décision suggère que la volonté d'entrer en guerre répond plutôt à des intentions et suit un processus de calculs cognitifs fondé sur les perceptions des décideurs. La psychologie des hommes d'Etat occupe une place cruciale dans l'explication de la prise de décision, de même que le phénomène d'illusion groupale.

I.2.2. Les causes nationales

Ces causes sont issues de déterminants sociaux et politiques émanant des structures étatiques. Les causes des guerres résulteraient ainsi de la nature et de l'évolution des Etats. On peut classer ces causes en trois catégories :

- Les besoins politiques des Etats prédateurs et expansionnistes qui, jugeant inadéquats ou injustes les arrangements territoriaux qui les concernent, optent résolument pour l'offensive armée. Ce sont alors des guerres de conquêtes, de redressement et de domination qui obéissent à des visions idéologiques et géopolitiques totalitaires et impériales. Les guerres de diversion, désignant un bouc émissaire « ennemi », c'est le cas des Interahamwe dans la guerre en République Démocratique du Congo, afin de sauvegarder le régime de Kigali sous Paul KAGAME. C'est l'explication de l'agression pour des raisons sécuritaires selon le gouvernement rwandais.

- Les besoins économiques traduisent la volonté pour un pays de s'extraire d'une situation de dépendance et de raréfaction des ressources, au point que la guerre est jugée la seule solution possible. L'école marxiste a été jusqu'à prétendre que le capitalisme était source d'un impérialisme guerrier en raison de sa soif insatiable de conquérir de nouveaux marchés. D'où l'origine des guerres hégémoniques. Un certain déterminisme économique explique en ce sens la guerre comme étant liée à la présence et à l'influence de complexe militaro-industrielles.

- Les besoins sociaux d'affirmation des groupes, de clans, d'ethnies au pouvoir qui définissent et justifient leur domination par l'affrontement constant entre eux et les groupes, clans ou ethnies adverses (à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Etat) provoquent des guerres fratricides ou génocidaires. La guerre remplit alors la fonction d'imposer, par la force, une cohésion nationale et sociale qui satisfasse un groupe en particulier (la défense de l'identité du groupe).

* (1) Charles-Philippe DAVID, La guerre et la paix, approches contemporaines de la sécurité et de la stratégie, Paris , Presses de Sciences Politiques,, 2000, p. 149.

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