CHAPITRE 4. CONCLUSION
Depuis sa creation en 2003, le regime SIIC n'a cesse
d'evoluer et cela afin de s'a dapter aux contraintes et aux besoins du
marche.
Ce dernier n'avait pas la pretention d'être un
regime parfait des sa creation au contraire il s'inscrivait dans une demarche
d'evolution, d'a daptation aux contraintes et aux besoins du marche ainsi
qu'aux interêts economiques globaux. Là est tout l'interêt
du regime, son a daptabilite et sa capacite a repon dre aux attentes du moment.
Là ou l'instabilite juri dique et fiscale rebute les investisseurs, le
caractere mouvant du regime les a attires. Avec plus de 55 SIIC en 2007 contre
10 en 2003, le compartiment immobilier frangais a ete l'un des plus dynamique
en terme de creation d'entreprise. Les actionnaires et les dirigeant de ces
SIIC ne se sont pas trompes, avec un volume d'investissements de 1.21 milliard
d'euros en 2003, les investissements realises par des SIIC ont represente 12
milliards d'euros en 2006 soit la moitie du total des investissements realises
en France, a cette perio de (26 milliards d'euros). La capitalisation
boursière de ce compartiment a bon di de 16.5 milliards en 2001 a 55
milliards en 2006, soit environ 2.5% de la bourse de PARIS.
D'un point de vue purement financier l'aventure SIIC a
ete jusqu'a present un succes. Cette reussite n'a cepen dant pas ete que
commerciale, le regime SIIC a aussi permis une acceleration des politiques de
diversification. La recherche de ren dement eleve ainsi que les avantages
conferes par l'article 210 E ont dope les cessions realisees par des
utilisateurs et par la meme occasion permis aux SIIC d'investir dans actifs non
conventionnels : hotels, cliniques, enseignes specialisees...et peut etre
bientot les universites, les prisons, les hopitaux. La marge de manoeuvre etant
au demeurant encore importante. Quan d 75% de l'immobilier americains est
detenus par des institutionnels, cette proportion tombe a 25% pour la France.
Quan d aux Etats unis ou les REIT crees dans les annees 60 sont detenus a
hauteur de 20% par des particuliers, la proportion en France s'estime autour
des 7%.. Un enorme effort de communication doit donc etre realise aupres
:
- du grand public
- des gestionnaires de patrimoine,
- de la presse economique et financiere en
general
afin de permettre a ce nouveau vehicule d'epargne de se
democratiser. La volonte affichee de l'Etat de favoriser ce type d'epargne
ainsi que les modifications apportees par SIIC4 en matière de dispersion
du capital (flottant minimum 15%, detention par un seul actionnaire
< 60%) abon dent d'ailleurs en ce sens.
Nous avons prece demment aborde le bilan des SIIC a
travers leur volet economique. Ce bilan bien que positif ne doit pas occulter
les difficultes que represente le changement de statut. Il est important de
retenir qu'une SIIC est avant tout une societe cote et qu'a ce titre la
preparation a la cotation ainsi que l'analyse strategique qui la precede sont
des etapes cruciales.
La motivation d'une fonciere a adopter le regime SIIC ne
peut donc etre que fiscale. D'autant plus que les coOts :
- d'intro duction :R., 1
million d'€ + 3 a 5% des capitaux leves ou de rachat d'une coquille : 4 a
5 millions d'€uros,
- de gestion : R-: 2 millions
d'€uros de frais de gestion pour une societe (c MIDCAP » + 3 a 5% des
nouveaux capitaux leves.
sont relativement elevee et que la gestion d'une societe
cotee est lourde et necessite de nombreux moyens humains ainsi que des
competences specifiques.
Les differents avantages fiscaux doivent de ce fait
titre nettement superieurs aux coOts supplementaires engen dres par une
cotation sur le marche boursier. Une societe doit donc se preparer a cela et
pren dre conscience des differents changements qui vont l'affecter de maniere
durable. Elle doit pour cela mener une analyse structurelle afin d'i dentifier
ses forces et ses faiblesses ainsi que les elements moteurs et les freins a une
introduction boursière. Dans un second temps l'analyse strategique, et
la preparation a l'intro duction con ditionneront la reussite de cette nouvelle
aventure.
En outre les coOts d'intro duction et de gestion etant
relativement eleves, la societe devra etre en mesure de demarrer cette nouvelle
aventure tout en remunerant ces actionnaires, ceci afin de conserver son
attractivite des les premiers echanges de titres. Il convient en outre d'avoir
une approche globale qui permette a la societe une transformation en douceur
ainsi qu'une croissance lui permettant de rapi dement attein dre une taille
critique a la fois en terme de detention d'actifs (minimum 250 millions) et en
terme de flottant (environ 500 millions). Ce qui lui permettra d'optimiser ses
coOts de gestion.
Un autre objectif devra etre poursuivi par la societe en
terme de croissance, elle devra attein dre une taille lui permettant de
diminuer le risque d'Offre Publique d'Achat notamment dans le cas ou le
flottant serait relativement important comme pour UNIBAIL RODAMCO : 14.7 M ds
pour un flottant de 100% ou la S.T.E : 640 millions d'euros de capitalisation
pour un flottant de 75%. Cette taille serait estimee aux environs du milliard
d'euros de capitalisation.
Le business model en sera lui aussi mo difie, une SIIC
est une structure lourde en terme de gestion et qui du fait de sa cotation est
amenee a developper et a arbitrer de maniere regulière, contrairement a
une structure dite passive qui n'aurait quant-a-elle aucun interSt a opter pour
le regime SIIC.
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Hormis l'aspect financier de la chose, le changement
de statut necessite un changement de mentalite a l'interieure même de
l'entreprise. Ce changement necessite en effet d'a dopter une approche plus
transparente de la gouvernance d'entreprise, envers les actionnaires et l'a
dministration fiscale mais aussi envers le marche et ses differentes
composantes (analystes, banques, investisseurs, actionnaires
minoritaires...Cela necessite un enorme travail de reporting, de marketing et
de communication. De plus, evoluer dans un marche cote, c'est d'avantage
s'exposer :
- a la speculation boursiere,
- a l'effet de mode,
- aux peurs et a l'irrationalite de certains
investisseurs,
- aux tentatives de destabilisation,
- aux tentatives de rachat emanant d'autres
operateurs.
Nous l'avons donc bien compris la transformation en SIIC
necessite une adhesion de l'ensemble des composantes de l'entreprise ainsi que
des ses partenaires, un business plan et une approche de la gouvernance
d'entreprise differente.
Nous avons partiellement aborde l'avenir du regime et ce
par le biais de la democratisation de ce dernier aupres des epargnants, des
marges de manoeuvre liees a la proportion d'epargnants dans les SIIC en
comparaison avec les REIT americains (7% contre 20% aux USA) ainsi que du
potentiel lie a l'externalisation du patrimoine frangais (25% de proprietaires
institutionnels contre 75% aux USA). Pour terminer nous traiterons
:
- de l'impact de la crise des subprimes sur les
SIIC,
- de l'OPCI en tant que vehicule complementaire et
concurrent
- de l'avenir du regime en Europe et notamment la
creation d'un statut europeen
Nous l'avons constate, le bilan du regime SIIC est
positif, cepen dant l'avenir semble moins favorable a ce dernier et ce pour les
raisons economiques que nous connaissons. Il y a aura certainement moins de
creation de SIIC dans l'avenir notamment a cause de ce contexte financier moins
favorable mais aussi a cause d'une desaffection liee au repricing des banques
suite a la crise americaine dite des "subprimes". Il semblerait tout de
même que ralentissement actuel se prolonge même si cette crise des
(c subprimes » n'affecte pas reellement les investisseurs longs. Un
assainissement du marche est donc a prevoir et il semblerait que l'avenir soit
fait de concentration ayant pour principal objectif d'attein dre la taille
critique aborde prece demment.
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De plus l'arrivee des OPCI pouvant etre presentees, et
ce a juste titre comme un vehicule
concurrent est aussi un vehicule complementaire. En
effet ce nouveau vehicule peut etre presente comme un concurrent de la SIIC
avec neanmoins quelques limites dont :
- son manque de liqui dite, l'OPCI est de part sa
structure plus liqui de que la SCPI, elle n'aura cepen dant jamais la liqui
dite que confere la bourse.
- sa limite dans l'appel a la dette, les SIIC n'etant
pas limitees en terme de LTV,
- son caractere tres « franco frangais » en
terme d'investissement. L'OPCI se prate tres mal a des operations pan
europeennes (FDR/BENI STABILI, UNIBAIL/RODAMCO...) meme si elle a la
possibilite d'investir une partie des fonds sur un marche etranger.
En revanche l'OPCI peut proce der a des investissements
plus diversifies que ceux des SCPI :
- 60% des encours seront places dans des immeubles
(contre 95% pour les SCPI),
- 10% devront etre conserves en liqui dites,
- les 30% restant pourront se placer en immeubles ou en
valeurs liees ou non a l'immobilier. Et de ce fait peut aussi titre consi deree
comme un vehicule complementaire est ce :
- en devenant un vrai marche secon daire de la pierre
papier (notamment avec l'arrivee de « pierre-papiers » issues des
contraintes SIIC4),
- en prenant des participation dans des SIIC
investissant a l'etranger.
Les SIIC et les OPCI peuvent donc se concurrencer mais
se presentent d'avantage comme des pro duits complementaires s'inscrivant dans
des strategies differentes notamment en terme
d'investissements et de prises de participations a
l'etranger.
L'avenir des SIIC est aussi favorise par l'engouement
qu'elles provoquent aupres des investisseurs etrangers qui obtiennent ainsi
l'acces a
- un vehicule d'investissement fiscalement
avantageux,
- a des societes specialisees et donc a des
portefeuilles d'actifs diversifies,
- a un management professionnel local.
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L'internationalisation de l'immobilier en terme
d'investissements ou de prises de participations dans des
sociétés nous amene a nous interroger sur l'existence future d'un
régime SIIC européeni1) et sur les liens pouvant
exister entres des SIIC européennes (prises de participation, montage de
structures communes...). La volonté de créer ce régime
commun est réelle cepen dant l'ensemble des acteurs européens
sont confrontés aux barrieres juri diques (pb d'harmonisation des regles
juri diques au sein de l'union européenne)et fiscales (localisation du
pays d'imposition, fiscalité des flux transfrontaliers...). Une
harmonisation des régimes par les états est pour l'instant
écarté, celle ci ayant vraisemblablement pour conséquence
un nivellement par le bas. Pour terminer, Il semblerait donc que
l'harmonisation par le contentieux soit une nouvelle fois de mise.
(1) Pour rappel la
création du régime S.E (Société Européenne)
a mis plus de 30 ans a se mettre en place.
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