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Evolutions et changements du statut SIIC

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par Jamel ADOUCHE
Université Pantheon Sorbonne - DESUP Immobilier d'Entreprise 2007
  

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3.2.3. Business Plan

a) Acquisition

Un investiss em ent p eut-il exclusiv em ent etre basé sur un dispositif fiscal ;

Le régime SIIC contraint les sociétés qui optent pour ce statut a adopter une approche in dustrielle avec une projection a long terme. Cette approche in dustrielle de l'immobilier ne permet pas a ce jour d'aborder le volet acquisition sous un volet purement spéculatif en ayant comme simple finalité l'acquisition d'un bien sous levier fiscal voir aussi financier pour maximiser le ren dement. Cette approche ne correspond définitivement pas au business model d'une SIIC. Il est par ailleurs utile de rappeler que lors d'opérations d'externalisation, la SIIC s'engage a conserver le ou les actifs pour une

durée minium de 5 ans. La politique d'une SIIC doit titre basée sur une visibilité des revenus avec comme objectif le versement régulier de divi den des.

L'abs enc e d e limit e dans l e recours a la d ette r eprés ente- ell e un risque ?

L'immobilier est une classe d'actifs ayant une durée de vie et un ren dement limité. Par ailleurs l'effet levier doit titre limité s'il y au ne volonté de distribution de divi den des issus de pro duits récurrents que sont les loyers. Un effet levier supérieur a 50% ne permet pas de garantir une distribution stable et (c sécurisée » de divi den des. Une LTV nettement supérieure a 50% nécessiterait une plus gran de rotation des actifs et donc des arbitrages, ce que ne permet pas le marché frangais a l'heure actuelle. Dans le cas contraire, se poserait donc pour cette SIIC la question de la reconstitution de son portefeuille. Rappelons tout de mtime que contrairement a des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, la Grande-Bretagne ou l'Allemagne, le régime SIIC frangais ne limite pas les sociétés dans leur effet levier

La multiplication des SIIC p eut- ell e déstabilis er l e marché ? Les SIIC, du fait d e c ertain es dispositions fiscal es, p euvent- ell es acquérir un actif pour un prix supéri eur a c elui du marché et c e par l e simple biais du levier fiscal ? La multiplication d e c e type d e véhicul e p eut-il tirer les prix vers l e haut et l e cas échéant etre un facteur aggravant d e compression des taux ?

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Le mouvement haussier des investissements avait déjà débuté peu avant l'arrivé du régime SIIC en 2003. En analysant les volumes investis durant ces dernières années nous nous apercevons que ces derniers ont progressés de 36 %, entre 2000 et 2001 et de 66% entre 2005 et 2006. En parallele le marché européen a quant a lui progressé de 47 % sur cette dernière pério de, passant de 154 a 227 milliards d'€uros. Ce mouvement haussier ne trouve donc pas son origine dans la création du régime SIIC même si ce dernier a permis sans aucun doute de re- dynamisé le secteur. Selon M.FAURE JARROSSON, il semblerait que ce soit le développement du marché qui ait propulsé les investissements SIIC et non l'inverse. Il est en revanche in déniable que les statut SIIC est permis un développement de la diversification des actifs.

Montants investis en France
milliards d'E

Année

Progression

9,1

2000

 

12,4

2001

36%

11,4

2002

-8%

13,0

2003

14%

13,4

2004

3%

15,7

2005

17%

26,0

2006

66%

 

Montants investis en Europe
milliards d'E

Année

Progression

154,5
227,0

2005
2006

47%

 

Le statut SIIC a surtout permis d'accentuer la présence d'investisseurs « nationaux » sur le marché frangais et notamment a partir de 2005/2006. Durant cette pério de, tous les investisseurs étrangers ont vu leur quote-part d'investissement baisser :

- Américains : 21% en 2005 contre 18% en 2006

- Anglais : 10% en 2005 contre 7% en 2006

- Alleman ds : 13% en 2005 contre 5 % en 2006

- Moyens orientaux : 8% en 2005 contre 5% en 2006

Les investisseurs nationaux sont quant a eux revenus sur le devant de la scene avec une part des investissements passant de 35% en 2005 a 53% en 2006.

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L'impact du regime SIIC sur les taux d'actualisation n'est pas reellement quantifiable, il serait mensonger d'affirmer que le regime n'a eu aucun impact sur les ces derniers, il est en revanche possible d'avancer que cet impact est relativement faible au regard de l'influence :

- des taux de credit faibles (du moins jusqu'en ao0t septembre),

- de la bonne sante economique mon diale et de la masse de capitaux prêts a s'investir dans l'immobilier francais.

- de la concurrence entre les investisseurs et de la compression de la prime de risques

D'un point de vue acquisition, il est vrai que les SIIC beneficient d'avantages fiscaux non negligeables, mêmes si de nombreuses contraintes viennent contre-balancer de maniere relative l'interêt de ces derniers.

Lors d'une operation d'acquisition, une SIIC a 2 leviers financiers sur lesquels elle peut s'appuyer pour proposer la meilleure offre :

- Absence d'IS et de taxe sur plus value de cession : Impact sur le prix d'achat

- Taux re duit (16,5%) au benefice du ce dant conformement a l'article 210 E , s'il s'agit d'une externalisation : Impact sur la fiscalite du ce dant.

Bien que sujet a certains montages fiscaux, un fond d'investissement en concurrence avec une SIIC sur une operation d'externalisation devra payer plus cher l'acquisition de l'actif, ceci afin de compenser l'avantage fiscal beneficiant au ven deur (article 210 E). En revanche sur des operations de cession standard (hors externalisation) les montages fiscaux de certains fonds d'investissement peuvent concurrencer le dispositif fiscal du regime SIIC.

Cepen dant bien que presentant certains avantages comme l'absence de fiscalite sur les loyers et les plus values de cession, il est important de rappeler qu'il existe aussi de nombreuses contraintes, en terme de

- structuration juri dique : societe par actions cotees sur un marche reglemente ( demarche aupres de l'AMF, normes comptables...)

- structuration financiere capital social est au minimum de 15 millions d'euros

- redistribution : distribuer au minimum 85% les benefices nets provenant de l'activite immobilière avant la fin de l'exercice qui suit leur realisation, distribuer au minimum 50% les benefices provenant de la cession d'immeubles ou de participations avant la fin du deuxième exercice suivant leur realisation. Ce qui a pour consequence une reduction des ressources financieres disponibles et une multiplication d'augmentations pour repon dre aux objectifs de

developpements.

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- de transparence et de communication, contrairement a un fond d'investissement qui peut avoir une politique d'investissement discretionnaire,

- de fiscalite et de gestion : consommateurs de moyens financiers et humains. Une SIIC necessite en effet beaucoup de fonds pour un faible retour sur

investissement imme diat. C'est d'autant moins de liqui dite a investir dans les acquisitions ou le developpement.

L'article 210 E beneficie aux SCPI et aux foncieres, a elles d'en faire la deman de.

b) Gestion Des Actifs

G estion et divid end es

Les regles de redistribution instituees par le regime oblige une SIIC, d'un point de vue gestion, a :

- être plus rigoureuse,

- maximiser les revenus : Cela passe par une analyse fine des baux et par un travail de collaboration avec les property manager afin de s'assurer que l'ensemble des in dexations a ete realise que les baux arrivant a terme ont ete renegocies, que les loyers encaisses sont en parfaite a dequation avec ceux integres dans le business plan....,

- optimiser les depenses : s'assurer de la bonne repartition des charges, optimiser les coOts de maintenance et de consommations energetiques, prevoir des plans de travaux a 5 (plan pluriannuel) et 15 ans (GE/GR)...,

- eviter les pieges comptables (amortissement....) : s'assurer de la bonne gestion des flux, controler les amortissements et les valeurs d'expertises...,

- d'être attentive au marche et aux variations de cours afin de les compren dre, de les anticiper et si possible de les corriger...

Le regime SIIC a certes permis a l'immobilier de se rapprocher un peu plus de la finance mais para doxalement l'aspect gestion operationnelle n'a jamais ete aussi important (a l'exception des perio des de crise). En effet pour maximiser les revenus et optimiser les depenses, il est primordial d'avoir une gestion fine et dynamique en etroite collaboration avec tous les acteurs du processus (Property et Facility manager...).

Se pose neanmoins la question de l'impact de la politique de redistribution sur la gestion et plus particulièrement de la preeminence du divi den de sur l'investissement. Il est vrai que pour les actionnaires le statut SIIC peut être moins favorable en terme de distribution compare a d'autres regimes etrangers. En effet, les divi den des distribues dans le cadre des SIIC le sont sur le resultat social, c'est a dire apres amortissement. Le but de l'amortissement etait initialement de creer des charges comptables permettant de minimiser l'impot et donc d'augmenter le resultat distribuable.

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Dans la mesure ou le regime SIIC institue une exoneration d'IS, les amortissements ne representent plus selon certains actionnaires qu'une « confiscation » de divi den de. Il faut cepen dant retenir qu'une distribution de divi den des ne tenant pas compte des amortissements penalise les forces vives de la societe et ne permet pas de reconstituer du patrimoine. Le versement de divi den de du fait du regime actuel ne penalise donc pas l'investissement. Se pose cepen dant la question du calcul du montant l'amortissement et de l'impact de l'IAS40 et la « Fair Market Value » sur ce dernier ?

Gestion & creation de valeur

Dans notre cas la notion meme de divi den de est intimement liee a celle de creation de valeur , en effet plus une societe distribue du divi den de plus elle se prive de moyens pour creer de valeur et assurer son avenir.

C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle les SIIC evitent de trop faire appel a la dette, cela les obligerait pour respecter leurs engagements de redistribution, a arbitrer de maniere reguliere, processus relativement ardu au vu de la difficulte a reconstituer un portefeuille.

Il existe en immobilier 2 types de creations de valeur :

- la premiere liee a la compression des taux et a l'evolution de la cotation, (creation de valeur « papier »),

- la secon de liee a la rotation des actifs (arbitrage des actifs arrives a maturite) et aux operations de valorisation et de developpement,

La premiere est une creation de valeur « papier », perverse car volatile et correlee a la bourse et non aux revenus emanant du ou des actifs (evolution des taux de capitalisation, comportement du marche boursier, decote, prime...). La secon de quant a elle est consi deree comme la seule « vrai » creation de valeur (in dustrielle). Cepen dant la financiarisation de l'immobilier est telle qu'il est impossible de faire abstraction de la premiere d'autant plus lorsqu'il s'agit d'une structure cotee en bourse. La compression des taux d'actualisation, l'argent peu cher et la quantite de capitaux disponibles sont les principaux facteurs de creation de valeurs et donc d'augmentation des prix que nous avons connu ces derniers mois. Cepen dant la « crise estivale des subprimes » a permis d'entamer une phase de reequilibrage ayant pour consequence une augmentation des taux d'interet et un retour a des primes de risques plus raisonnables. Cette situation bien que critique a bien des egards permettra sans doute d'assainir le marche, de stopper la speculation a outrance et de revenir a des fon damentaux plus sains. Il semblerait en effet que le marche se retourne a nouveau vers une situation ou la creation de valeur principale sera :

- de type in dustrielle (gestion, valorisation et developpement)

- base sur la valeur « travail » (valorisation, developpement, arbitrage, gestion...)

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c) Cession

Les contraintes principales du statut SIIC en terme de cession concernent

- la durée de detention minimum pour les actifs issus d'opérations

d'externalisation. La SIIC s'engage a conserver l'actif pour une durée d'au moins cinq ans, sous peine d'une amen de égale a 25 % de la valeur de cession du bien.

- l'influence des actionnaires dans la politique de cession. Cette pression des actionnaires sur la politique de cession d'une SIIC peut se manifester de 2 maniere.

ü La premiere est liee a l'annonce faite par une SIIC de proceder a des arbitrages sur certains actifs. En cas de renonciation a ces arbitrages pour une raison quelconque : prix de reserve non atteint, situation nouvelle necessitant de repenser la politique de cession...il est possible que certains actionnaires « imposent » a l'equipe dirigeante de proceder tout de meme a ces cessions. De telles situations peuvent influer sur le prix, notamment si l'information venait a etre divulguee aux autres operateurs du march5.

ü Lors de période de turbulence comme celle que nous connaissons actuellement. Certains actionnaires peuvent titre pris de panique et « imposer » a l'équipe dirigeante de se désengager de certains actifs. Il est aussi possible que ces mêmes actionnaires « liqui dent » leurs actions et influent de ce fait sur le cours du titre.

Que ce soit les strategies d'acquisition, de gestion ou de cession, la faiblesse reste la gouvernance d'entreprise dans une structure detenue par des tiers.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci