Conclusion
On constate que les microcrédits du PDIF aident ses
bénéficiaires a « élargir le champ du
possible »en permettant de financer la diversification de leurs
activités, élargir leurs marchés, parfois de
démarrer des investissements sur le petit équipement. Pour ces
femmes qui ont la capacité de créer des activités, on
observe des effets sur leurs revenus familiaux, l'amélioration de
l'habitat, la santé et l'accès à l'eau potable.
En juin 2009, 1487 GPF ont été touché et
15 490 femmes financées pour des montants compris entre
50 000FCFA et 300 000FCFA. Le PDIF a ainsi positivement
contribué au développement des activités
économiques des femmes de la région de FATICK. Un montant de
50 000 000FCFA tiré du fond de solidarité a
été affecté au financement de 100 femmes dans le cadre
d'un fond pour l'entreprenariat féminin (FEF). Ce type de financement
fait rêver la plupart d'entre elles.
En plus les mutuelles que le PDIF alimente ont une bonne
situation financière maintenant. Il a aussi contribué à la
prolifération des associations féminines dans la région de
FATICK, parce qu'il ne finance que les femmes qui sont membres d'une
association.
Pour augmenter et consolider son volet microcrédit, le
PDIF envisage d'organiser plus de visites de proximité, de renforcer le
système de suivi des activités de microcrédit et de
consolider les fonds de crédit (fond de solidarité et fond pour
l'entreprenariat féminin).
Conclusion générale
Le microcrédit consiste dans l'octroi de prêts de
très petits montants et s'impose désormais comme l'instrument
privilégié de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion
bancaire, à tel point que 2005 a été consacrée par
les Nations Unies « Année internationale du microcrédit
». Certaines initiatives ont d'ailleurs réussi, comme notamment la
Grameen Bank et l'association pour le droit à l'initiative
économique (ADIE) au Sud et au Nord respectivement.
A l'instar de ces structures, le PDIF qui est mis en place avec
l'appui de l'ONG SOS Faim Belgique par le GERAD utilise cet instrument (le
microcrédit) pour contribuer à la lutte contre la pauvreté
dans la région de Fatick. Pour atteindre ses objectifs, le PDIF s'appui
sur les organisations populaires de promotion du développement
économique et sociale. Ses contributions dans la lutte contre la
pauvreté sont déclinées dans les principaux acquis du
programme en matière de ;
_ Management (collaboration SOS Faim Belgique - GERAD - services
techniques - Population)
_ Eveil et dynamique sociales (renforcement de leadership ;
de l'organisation vertical ; du réseautage)
_ Solidarité, responsabilisation des structures
faîtière (bancarisation des sociétaire, installation de la
ligne de financement, de fond de solidarité inter groupe et suivi des
remboursements)
En ce qui concerne l'impact des microcrédits du PDIF sur
les bénéficiaires, les enquêtes menées au niveau de
ces dernières montrent que les femmes ont pu diversifier leur commerce
pour la plupart. Parce que 81, 4 % pour les membres et 66.7% pour les leaders
affirment avoir continue la même activité commerciale, mais
qu'elles ont augmenté leur commerce après avoir reçu les
financements du PDIF.
On enregistre aussi une réduction de certains de leurs
besoins (santé, financier, accès à l'eau potable,
nutrition...) et une sensible variation de leur revenu mensuel pour certaines
d'entre elles.
1) Les microcrédits sortent- ils vraiment leur
bénéficiaire de leur état de
pauvreté ?
Tout crédit suppose un remboursement, et un taux
d'intérêt sur les prêts.
Elles sont arrivées à se convaincre que la
faiblesse de ce taux est due à la mauvaise gestion par les femmes, des
crédits octroyés : alors il faut leur apprendre les
nouvelles techniques de gestion. Et pourtant nos grandes mères savent
gérer des sommes élevées sans avoir mis les pieds à
l'école et moins encore savoir tracer un compte d'exploitation. Comment
voulez-vous qu'une femme avec 10 000FCFA de crédit en main aille
développer une activité génératrice de revenu
pendant que ces enfants meurent de faim ou sont renvoyés de
l'école pour non paiement des frais de scolarité, ou encore
pendant que son enfant meurt de paludisme faute de 2 000FCFA pour lui
payer les soins nécessaires.
Octroyer un prêt à de tels individus risque
plutôt d'aggraver leur situation d'endettement et de pauvreté.
2) Quand le microcrédit est-il un instrument
approprié ?
Le microcrédit se révèle plus utile pour
ceux qui ont identifie une opportunité économique et qui sont en
situation de fructifier cette opportunité s'ils ont la
possibilité de se procurer une petite somme d'argent au moment où
ils en ont besoin.
Ainsi les personnes pauvres qui travaillent dans des
économies stables ou en croissance, qui ont démontré leur
capacité à conduire les activités proposées dans
l'esprit d'entreprise et leur engagement à rembourser leur dette sont
meilleurs candidats pour le microcrédit.
Cependant, le microcrédit a des limites. L'une d'entre
elle est qu'il finance essentiellement des activités à toute
petite échelle, de très faible croissance, bien
éloignées de l'image d'Epinal d'un Bill Gatt démarrant
Microsoft dans son garage : dans les rues des villes d'Inde,
d'Indonésie ou du Bangladesh, on voit d'innombrables petit
épicerie vendant toute la même chose, dont les
bénéfices suffisent à peine à payer un salaire
minimal à leur propriétaire en dépit des dix, douze heures
de travail quotidien.
3) Recommandations
Pour les ménages les plus pauvres, les possibilités
d'utilisation productive des prêts sont très limitées. Il
serait plus judicieux de repenser ces services et de les adapter au besoin des
plus pauvres. La visite de maison en maison de ces cibles a permis de constater
et d'entendre leurs témoignages sur le Programme de Développement
Intégré de Fatick et sur leurs activités, mais surtout sur
leurs situations financières et sociales avant le PDIF et actuellement.
Il en résulte qu'il y a des bénéficiaires des
microcrédits du PDIF qui ne développent aucune activité
économique avec les sommes prêtées. Le PDIF devrait faire
des enquêtes sur ces bénéficiaires et réviser ses
critères de financement en tenant compte de leur situation sociale.
Les facteurs d'échec du programme soulignés par les
interviewés sont l'absence ou l'insuffisance dans les systèmes
suivants :
_ Information fiable (bases de données
agrégées ou pas et par pallier territorial ;
_ Evaluation internes et externes partagées ;
_ Programmations régulières et maitrisées
par les bénéficiaires ;
_ Capitalisation partagée des expériences ou
performance et/ou échec entre acteurs ;
_ Formations des bénéficiaires en vue de leur
autonomie d'action ;
_ Appui aux structures d'appui (CADL...) mobilité et
autres motivation ;
_ Etc...
Sur ces points, il faudrait que ces facteurs cités
ci-dessus soient jugulés ou atténués.
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