Conclusion
SOS Faim, avec le GERAD a choisi depuis 1999 d'aider la
région de FATICK à travers le Programme de Développement
Intégré de FATICK.
Le choix de la région de FATICK repose sur son taux de
pauvreté élevé (50%). De plus, la région de FATICK
est bien dotée en système financier décentralisés
(SFD) ce qui peut faire penser que le microcrédit y occupe une place
importante.
Depuis 2004, le PDIF oeuvre à aider les populations
paysannes mais aussi urbaines à sortir de leur précarité.
Par rapport à sa dynamique de lutte contre la pauvreté le PDIF
offre à travers ses actions une très large gamme de services
financiers d'épargne, de crédit, de micro-subvention à un
cout moins élevé que ceux des banques classiques et instituts de
micro-finance de la région.
Avec un personnel technique réduit (5), le PDIF travail
avec prés de 20 unions de femme dans son activité de
microcrédit, soit environ 15950 femmes financées pour des
montants comprises entre 50 000 et 300 000 FCFA.
Vu l'importance du nombre de femme financé jusqu'ici, on
essayera dans le chapitre qui suit de faire une évaluation des
opérations de microcrédit du PDIF.
Chapitre III : Evaluation du volet
microcrédit du PDIF
Introduction
Il y a 5 ans, les partenaires et les différents acteurs du
PDIF ont défini des objectifs visionnaires qui devraient libérer
une grande partie de la population de FATICK des chaines de la pauvreté
extrême, de la faim. Ils ont établi des cibles pour arriver
à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des
femmes, à un environnement durable et un partenariat régional
pour le développement. En bref, ils ont dressé un programme pour
une amélioration de la vie des populations et se sont engagés
à n'épargner aucun effort pour que cette vision s'accomplisse.
Face à l'échec relatif des politiques d'ajustement
structurel dans les pays en développement, un consensus s'est
établi au niveau international sur le l'importance non seulement du
contenu des politiques économiques mais également de la
manière dont elles sont mises en oeuvre. De nouveaux facteurs comme la
gouvernance, l'adhésion et la participation des populations sont
dorénavant placé au coeur du programme de développement.
C'est dans cette même vision que le PDIF a été
élaboré avec la participation des
bénéficières du programme et les services
étatiques.
Par ailleurs, selon les résultats du RGPH 2002, la
population de la région est à majorité composé de
femme et 87,4% de cette population vit en milieu rural.
De ce fait, le PDIF pour atteindre son objectif de
réduction de la pauvreté à ciblé les femmes et
particulièrement les femmes rurales durant sa première phase
(2003-2007).
Après quelque années de dure labeur, une tentative
d'évaluer l'impact du programme sur le niveau de vie des populations est
initiée.
La démarche adoptée pour réaliser cette
étude repose d'une part sur la synthèse des connaissances de
l'Etat de la pauvreté à FATICK et sur la démarche du PDIF,
d'autre part sur la définition des méthodes et du choix des
critères d'analyse des informations recueillies.
Sur la base des informations obtenues à partir de la
documentation des questionnaires et un guide d'entretien ont été
élaborés aussi bien pour les membres du GPF, les Président
des GPF et union, les MEC et les services techniques de base.
Ces entretiens nous ont permis de recueillir leurs opinions et
perception sur le PDIF.
Section 1 : Identification des acteurs et des
dimensions à évaluer.
Il n'est pas toujours aisé d'évaluer un programme
de développement car les dimensions à évaluer ne sont pas
souvent quantifiables. Du moment que la définition de la pauvreté
n'est pas figée. Elle varie selon l'auteur, l'institution, la politique
prônée, etc.
Le rapport sur le développement humain (PNUD, 1997) en
donne un glossaire, en relation avec le concept de développement humain
et une approche qui va au-delà de l'aspect strictement
monétaire.
En plus de cette variable-clé qu'est le revenu ou la
consommation, le PNUD relie la pauvreté à la problématique
du développement en général et du développement
humain en particulier, la définition inclut les besoins et la
capacité d'exercer certaines fonctions sociales, capacité qui
dépend d'un certain niveau de santé, d'éducation,
d'insertion social dans la communauté et d'intégration de la
dimension genre.
Parmi les variables prisent en compte par le PNUD celui du revenu
est le plus souvent considéré aussi bien par les pauvre et les
organisations internationaux.
1) les acteurs
Le ciblage social consiste à sélectionner au sein
d'un ensemble, une entité plus restreinte. La cible, qui peut être
une catégorie de la population, une portion du territoire, en vue de lui
faire bénéficier d'une manière prioritaire, voire
exclusive, d'une ambigüité dans le ciblage social selon qu'il vise
d'abord à redistribuer davantage vers les plus modestes ou bien d'abord
à réduire les dépenses de l'Etat providence.
La tendance est à créer et additionner des
politiques spécifiques en direction des différentes
catégories d'exclus, de chômeurs, de mal-logés, de
défavoriser. Afin d'être adapté le plus possible aux
<<terrains>>, la sélectivité se fait de plus en plus
grande, ce qui pousse à une segmentation renforcées des mesures
et de leurs cibles.
La tentation du ciblage est renforcée par les
revendications en faveur des discriminations positives. Il s'agit, au nom
de l'équité, de corriger les inégalités de
situation par les inégalités de traitement. Le ciblage social se
substitue ainsi aux politiques universelles garantissant à chaque
citoyen les mêmes droits. Concernant le PDIF, le ciblage social s'est
tourné vers les femmes et les femmes rurales en particulier car les
statistiques indiquent que la population de FATICK est en majorité
composée de femme et 87,4% de cette population vivent en milieu
rural.
Par ailleurs, les mutuelles d'épargne et de crédit
jouent un rôle important dans le programme.
2) les dimensions
- la pauvreté vue à travers le prisme
défavorisant des revenus.
Pour se qui considère la pauvreté principalement en
terme de revenu, la réduction de la pauvreté apparait comme un
processus faisant évoluer les ménages d'une position stable
située <<en-dessus du seuil de pauvreté >> à
une position stable située <<au-dessus du seuil de
pauvreté>>. Cette vision est à l'origine de
stratégies visant la <<hausse de revenus durablement bas>>
(Dreze et Sen, 1989). Dans le contexte des services financiers, ces
stratégies mettent l'accent (souvent exclusivement) sur l'octroi de
crédit pour la génération des revenus dans le cadre d'une
activité indépendante.
Dans notre cas, on fera une étude comparée du
niveau de revenu mensuel des personnes enquêtées avant leur
partenariat avec le PDIF et le niveau de revenu au moment de l'enquête.
- le capital humain : le niveau d'éducation
Selon Armartya Sen, la pauvreté ne devrait pas être
appréhendée par les réalisations (niveau consommation ou
de revenu), mais par la capacité des individus à y avoir
accès. Ce sont donc les moyens permettant de satisfaire un certain
nombre de besoin qui doivent être privilégiés. Dans ce
sens, le capital humain et plus précisément l'éducation
s'avère un critère pertinent puis qu'un niveau
élevé d'instruction ouvre accès à des conditions
meilleures. Etre faiblement doté en capital humain peut aussi être
considéré une fin en soi valorisant en tant que telle. La
pauvreté en terme de capital humain s'interprète dans se cas
comme une forme de privation ou un besoin non satisfaite. Enfin, l'indicateur
retenu pour le capital humain portant sur un stock n'est pas touché par
les aléas conjoncturel, il appréhende également une forme
structurelle de pauvreté : l'éducation concernant les
bénéficiaires du PDIF, on a à faire à des individus
âgés dans la plupart des cas, on mettra le niveau d'étude
des bénéficiaires en exergue.
- L'insertion sociale et la discrimination
La pauvreté du point de vue de l'insertion sociale est un
phénomène assez rarement considéré dans les
études économiques. Pourtant, les analyses sociologiques
insistent sur le fait que la marginalisation ou l'exclusion conduit à
développer une culture de la pauvreté dont il est difficile de
sortir (de persistance de la pauvreté). Il convient également de
souligner que le capital social permet d'accéder à certains
services, de saisir des opportunités ou sur des décisions
susceptibles d'avoir un impact sur ses conditions de vie.
Différent critères peuvent être
considérés pour appréhender empiriquement le concept
d'exclusion social : sentiment subjectif d'exclusion des réseaux
d'entraide et de solidarité, accès à l'information etc.
Partant des variables disponibles, nous retiendrons ici trois types
d'indicateurs : l'appartenance à des associations, l'existence et
la diversité des types d'aide mobilisable, et la discrimination selon
l'appartenance ethnique, le sexe, l'éducation ou le niveau social.
Le choix des indicateurs est basé sur la définition
de la pauvreté et sur des critères de la pertinence, la
fiabilité et la solvabilité des variables choisies. Ces variables
sont le revenu mensuel, la santé, l'éducation, l'habitation et la
bonne gouvernance.
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