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L'aide nord-sud: jeux et enjeux?

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par Abderrahim ENNADIR
SMBA Faculté de droit de Fès - Licence 2007
  

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Section 2 : domination commerciale

Depuis les années soixante, et plus précisément depuis la naissance en 1964 de la Conférence des Nations - Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), le commerce international est devenu le prisme le plus couramment utilisé pour l'analyse des relations économiques de domination entre pays développés et pays en voie de développement.

Cette domination tient au fait que les pays dominants contrôlent l'essentiel des importations et des exportations du pays dominé, alors qu'en sens inverse les importations et les exportations du pays dominant ne sont que très faiblement orientées vers le pays dominé. On peut donc conclure que derrière les grandes proclamations en faveur du libre échange et d'un commerce loyal, surtout du côté des États-Unis, se cache en fait un commerce organisé «Managed Trade», dans lequel le gouvernement fédéral pèse de tout son poids et use abondamment de l'atout que constitue l'accès au marché américain pour mettre en place des rapports de force profitables pour l'économie américaine1.

Il faut noter que cette domination ne s'exerce pas seulement d'une manière bilatérale, mais sur un plan plus général par l'intermédiaire de marchés des principales matières premières.

En fait, cette domination commerciale repose sur des éléments divers :


·La présence d'entreprises ou succursales de firmes créées par le pays dominant et qui orientent leurs achats vers celui-ci ;

· Les investissements publics ou privés conduisent à l'implantation

d'une certaine technologie, et d'un certain type de matériel qui créent une

subordination ultérieure pour l'achat d'équipements en vue de

l'extension, de la réparation ou de la transformation des installations1.

En plus, le système des prix est profondément influencé par l'extérieur. Ainsi, divers types de prix dont certains sont à peu près indépendant des conditions locales. C 'est d'abord le cas pour la plupart des produits agricoles et miniers exportés. Les prix de ces produits dépendent de l'état du marché mondial, lequel et généralement orienté par l'action des acheteurs.

En effet, cette domination commerciale a engendré une détérioration des termes de l'échange. Celle-ci s'explique par deux ordres de faits :

· Tout d'abord les besoins mondiaux en matières premières, qui constituent les seules exportations de la majeure partie des pays du tiers monde, ont dans l'ensemble stagné durant les trois dernières décennies, comme leur
production a eu tendance à augmenter. Il en est résulté une crise de surproduction et une baisse des prix du marché.

· En second lieu, les pays qui ont cherché à se spécialiser dans la production de produits manufacturés se sont heurtés aux barrières protectionnistes des grands pays industrialisés, à leur faible expérience technologique et à l'absence d'un marché intérieur permettant d'assurer au préalable des économies d'échelles.

On ajoutera l'octroi de financement au titre de l'aide à l'achat de biens et de services chez les donateurs, afin d'accroître leurs propres marchés à l'exportation et de réduire l'impact de l'aide sur leur balance de paiements. Ils la

1- Marc PENOUIL, P. 85-86.

canalisent vers des pays et des institutions locales qui adhérent au maximum à leurs propres thèses économiques et politiques1.

Par conséquent, les avantages des donateurs sont évidents, leurs entreprises gagnent des contrats internationaux. Ce qui fait rentrer des devises et créé des emplois. Notons que la contribution des multinationales à la création d'emplois dans les pays en développement est médiocre.

Il faut ajouter que le monde des échanges et des affaires poursuit simplement la recherche d'une équivalence des prestations. Il se réclame de la «justice commutative» d'Aristote, du «do ut des» des romains : «je donne pour que tu donnes». Or, les pays pauvres savent qu'ils ont tout à redouter de la concurrence ouverte, du laissez-faire, de la compétition «à égalité». La liberté est l'arme la plus efficace des États industriels2.

Le Fonds Monétaire international marque aussi bien les contours d'un nouveau type de dépendance qui complète - au lieu de la dépasser ou de la nier - la dépendance de type clientéliste en introduisant entre elles une division internationale du travail. Le multilatéralisme favorise une intervention croissante des pays aidants dans la vie Socio-économique des États aidés. La diffusion en leur sein de modèles de développement et une ingérence sans cesse plus accusée dans leur économie, sur une mode d'autant plus vigoureuse que l'action multilatérale offre l'alibi de l'anonymat.

Les occidentaux reconnaissent que les organisations internationales ont par la force des choses un caractère politique : leur création résulte d'un traité; les États qui les composent poursuivent, à l'évidence, des buts politiques.

Il est unanimement admis que même si les États africains faisaient montre d'une détermination sans faille pour lutter contre le sous

1- Malcom GILLIS, Dwight H. PERKINS, Michael ROEMES, Donald R. SNOD GRASS, «Économie du développement», 4ème éd. Trad. de la 2ème éd. anglaise par Bruno-RENAULT, Nouveaux Horizons, 2001, P. 519.

2- Jacques BOUVERESSE, «Droit et politiques du développement et de la coopération», P.U.F., 1990, P. 79-80.

développement, leurs efforts auraient peu de chance de réussir tant les retards sont importants et les dépendances déterminantes vis-à-vis des pays développés.

L'aide, nous le voyons, est un domaine qui montre la dépendance des pays africains. Ainsi leur dépendance d'une manière très forte. C'est d'elle qu'ils espèrent les moyens financiers pour faire face à leurs besoins multiples (fonctionnement, investissement). C'est d'elle qu'ils espèrent l'accès aux technologies.

Il est évident que le dominant peut exploiter le dominé et retarder le développement de celui-ci ou même le rendre impossible.

La domination permet la mise en oeuvre de mécanismes de transferts qui appauvrissent le dominé et réduisent sa capacité d'accumulation. Elle détruit aussi certaines structures anciennes et réduit la faculté de création de la société pour faciliter le simple transfert d'un modèle imposé.

La priorité économique est inséparable de la priorité politique. C'est ainsi que notre deuxième chapitre sera consacré à la priorité politique des pays aidants.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote