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L'aide nord-sud: jeux et enjeux?

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par Abderrahim ENNADIR
SMBA Faculté de droit de Fès - Licence 2007
  

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Section 2 : ingérence dans la

politique interne des pays aidés

Au sens usuel, souveraineté signifie autorité suprême. La souveraineté étend les prérogatives de l'État sur deux plans :

? Sur le plan interne, elle exprime sa prédominance sur son territoire et son pouvoir de domination inconditionnée sur ses ressortissants.

? Sur le plan externe, elle implique l'exclusion de toute

subordination, de toute dépendance à l'égard des États étrangers.

En droit, les États sont tous égaux et souverains. C'est la manifestation la plus accomplie de l'indépendance de chaque État qui s'organise lui - même - à son gré - sans ingérence extérieure1.

Pourtant, cette définition de la souveraineté se trouve bafouée par le nouvel ordre mondial. Ainsi comme on l'a vue dans la section précédente l'hégémonie des pays aidants sur le plan externe des pays aidés a engendré une ingérence dans les affaires interne des pays du Tiers Monde.

Au lendemain des attentats de New York et de Washington, il n'en résulte pas pour autant une réaction de révolte de la part des pays Africains et Arabes, mais plutôt une concurrence de ces pays dans la soumission à une emprise américaine qui s'affirme comme un facteur capable d'affecter les équilibres externes mais aussi les rapports politiques internes. Ainsi, les élites régionales réagissent en s'efforçant de faire passer leur combat contre l'islamisme en Algérie, au Maroc et en Tunisie comme un affrontement précurseur avec le terrorisme. Ils sont prêts à rejoindre la coalition contre al-Qaida en contrepartie d'un soutien politique et d'une relégitimation de leur pouvoir par les États-Unis. Les comportements et les discours exprimés par

1- Mario BETTATI, «Le droit d'ingérence», Odile Jacob, 1996, P. 42.

les dirigeants de ces pays s'alignent sur la nécessité de contribuer à la lutte contre le terrorisme, chacun espérant y trouver une justification à ses conduites autoritaires1.

D'ailleurs, il est impossible aussi de séparer les mobiles humains d'interventions des mobiles politiques et d'assurer le désintéressement absolu des États intervenants. Dès l'instant que les puissances intervenantes sont juges de l'opportunité de leurs actions, elles estimeront cette opportunité au point de vue de leurs intérêts du moment. Il se commet tous les jours dans quelques coins du monde mille barbaries qu'aucun État ne songe à faire cesser parce qu'aucun État n'a intérêt à les faire cesser. Toutes les fois qu'une puissance interviendra au nom de l'humanité dans la sphère de compétence d'une autre puissance, elle ne fera jamais qu'opposer sa conception du juste et du bien social à la conception de cette dernière, au besoin par la force. Son action tendra en définitive à l'englober dans sa sphère d'influence morale et sociale en attendant de l'englober dans sa sphère d'influence politique. Elle la contrôlera pour se préparer à la dominer2. Ainsi, l'intervention d'humanité apparaît comme un moyen juridique ingénieux pour incliner un État progressivement vers la mi-souveraineté.

Nous voyons que la priorité économique et politique des pays industriels engendre un néo - colonialisme inexprimé du tiers - monde. Ceci est exprimé par le président de la Côte-d'Ivoire, F. Houphouet -Boigny qui dit : «c'est un colonialisme (le néo - colonialisme) bien pire que l'ancien ; parce que le vieux colonialisme assumait des responsabilités, tandis que ce colonialisme économique n'en prend aucune»3.

Le néo-colonialisme, la dépendance créée par l'aide bilatérale, l'action des multinationales, du fonds monétaire international et de la banque

1- Revue, «Notes et études documentaires», N° 5177-78, 15 septembre, 2003, PP. 9-16.

2- Pascal BONIFACE, «Le monde contemporain: grandes lignes de partage», P.U.F., 2001, PP. 193-194.

3- Cité in «Le Tiers Monde», Bernard CHANTEBOUT, 2ème éd. Armand Colin, 1989, P.49.

mondiale et la multiplicité de ces critiques débouche sur la revendication d'un nouvel ordre économique et politique dans le monde.

Il faut ajouter que la nécessité pour les firmes capitalistes, de bénéficier d'un approvisionnement sûr en ressources naturelles et en débouchés et que ces entreprises sont soucieuses de protéger leurs investissements à l'étranger, et veulent à cette fin d'importantes forces armées capables d'assurer cette protection en métropole et outre mer1.

Ainsi, le premier critère de la puissance dans l'histoire a été le critère militaire et qui dure encore. Ceci se traduit par les États-Unis qui s'appuient toujours sur leur formidable appareil militaire pour obtenir et imposer des contrats avec les autres pays.

En effet, l'aide adressée aux pays du Tiers Monde est toujours liée soit à des objectifs économiques ou politiques ce qui produit une marginalisation de ces pays et de leur peuple.

1- Paul BARON, «The political economy of growth», New York, Monthly Review Press, 1957, «Économie du développement», COLL. 4ème éd. Trad. De l'anglais par Bruno BARON-RENAULT, 2ème Tirage, 2001, Nouveaux Horizons, P. 41.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault