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Regards croisés sur une femme confrontée à  l'exercice du pouvoir : Marie Stuart dans les écrits de G. Buchanan et J. Leslie (1561-1587).

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par Mélanie Boué
Université de Provence - Master 1 recherche Histoire 2009
  

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Chapitre 3 : Marie Stuart, traîtresse ou martyre ? De 1572 à 1587.

Les attaques protestantes et contre-attaques catholiques avaient pour objet de diaboliser ou de sanctifier le caractère de la reine. Nonobstant l'encre que la personnalité de la reine fit couler, le sujet de dispute qui opposait partisans et opposants était tout autre. La religion constituait le coeur du débat, mais le contexte religieux ne permettait pas d'apposer des mots clairs sur ce conflit d'intérêt. Il était donc plus judicieux de glorifier le caractère de Marie Stuart pour affirmer la supériorité de la foi catholique. C'est ce que s'attache à faire John Leslie, évêque de Ross, qui s'était attiré les faveurs de la reine vers 1565. La défense de la reine s'organise autour du thème du complot. Les accusateurs présents à York n'avaient aucune preuve de la culpabilité de la reine et n'étaient que des traîtres cherchant par tous les moyens à accéder au pouvoir. Mais il demeurait que l'image de la reine était ternie par les accusations scabreuses de Buchanan qui faisaient de Marie Stuart une autre Clytemnestre. Rappelons que le modèle féminin prôné par l'Eglise catholique était celui de la vierge Marie. Les attaques de George Buchanan confinaient à associer Marie Stuart à une autre figure féminine beaucoup moins chaste.143(*) Cette appropriation du personnage par les deux souverainetés dont la reine écossaise était la plus proche amène à penser Marie Stuart comme un exemple (ou un contre-exemple) utilisé à dessein pour jeter le discrédit sur l'Eglise catholique ou bien pour incriminer les protestants hérétiques. La littérature autour de Marie Stuart se développe tout au long de cette période durant laquelle Marie est une reine captive. Durant ces dix-neuf années de captivité, les tentatives de complots que fomentait la reine d'Ecosse rythmèrent les écrits des auteurs décrivant la reine comme une traîtresse ou bien comme une héroïne esseulée.

I. Un « personnage » aux mains des Anglais et des Français.

La deuxième moitié du 16ème siècle est marquée par la diffusion de l'imprimerie et la multiplication matérielle du livre. A partir de 1560, à Francfort, se tient chaque année une foire du livre. En 1565, le catalogue imprimé annonce 550 titres et de 1565 à 1600, 22 000 titres figurent au catalogue.144(*) Cette modernisation est accompagnée par la multiplication des établissements d'enseignement permettant l'apprentissage de la lecture. Datant de l'époque médiévale, l'Université, établissement d'abord voué à l'enseignement de la théologie, se répand dans toute l'Europe au 16ème siècle. Aux 45 universités de 1400 s'ajoutent les 33 créées entre 1400 et 1500. Quinze autres universités voient le jour entre 1500 et 1550. C'est à cette époque que naît le lecteur. On estime que le nombre de « lecteurs-scripteurs » atteint 15% en Ecosse, 16% en France et 25 % en Angleterre à la fin du siècle.145(*) Ces chiffres montrent qu'une faible partie de la population représente un lectorat potentiel. Les ruraux sont soumis au processus d'acculturation liée à la diffusion du livre, cependant ce processus est nuancé par les relais culturels que sont le prêtre ou le notaire. Les publications de Buchanan et de John Leslie sont lues par les gens des villes ou des bourgs qui ont accès à la nouvelle culture du livre. Ils sont marchands, négociants, manufacturiers ou artisans. Ils trouvent dans ce nouvel outil culturel un enseignement ou une distraction en langue vernaculaire. L'autre partie du lectorat est composée de médecins, de prêtres, de juristes qui eux communiquent et peuvent lire le latin. La popularité des créateurs de fictions ou de textes plus intellectuels bénéficie de l'effet amplificateur ainsi que de l'alphabétisation de la population. Cet élargissement du lectorat explique l'importance que la monarchie anglaise accorde à la diffusion des textes de propagande contre Marie Stuart. L'édition en langue vernaculaire de textes comme celui de Buchanan constitue un réel outil de propagande pour le gouvernement anglais car il jette le discrédit sur cette reine étrangère qui clame son droit à la succession au trône d'Angleterre. Le nombre croissant de lecteurs a aussi pour conséquence de diffuser l'image de Marie Stuart beaucoup plus vite.

En 1571, avec l'approbation de William Cecil, le pamphlet de Buchanan est publié à Londres probablement par John Day, un éditeur protestant qui avait déjà fait imprimé un tract intitulé Salutem in Christo la même année.146(*) Salutem in Christo est un autre pamphlet qui justifie l'exécution du Duc de Norfolk déjà impliqué dans la révolte du Nord en 1569 et partie prenante dans le complot de Ridolfi (il devait épouser la reine si le complot était mené à bien). Dans ce pamphlet Marie Stuart est présentée comme sa complice et l'auteur de ce tract, un certain R. G (peut-être Richard Grafton un ardent protestant) s'attache à dévoiler le complot politique sans trop accorder d'importance à la personnalité de la reine, à l'inverse du récit de Buchanan. Pourquoi le gouvernement d'Elizabeth autorise-t-il la publication de tels pamphlets alors que l'acte du 1er mars 1569 interdit la diffusion de propos diffamatoires dirigés à l'encontre de Marie Stuart ? Comme nous l'avons indiqué précédemment, après la révolte du Nord Elizabeth était forcée de constater que la présence de sa cousine mettait en péril la stabilité de son royaume. Deux ans plus tard un autre plan était échafaudé dans le but de libérer la reine d'Ecosse et la faire couronner reine d'Angleterre. Le Duc de Norfolk est arrêté après que les autorités anglaises ont déjoué le complot. An Detectioun of the duinges of Marie Quene of Scottes, est publié peu avant le 1er novembre de la même année. Il ne s'agit en aucun cas d'une coïncidence. Alors que le pamphlet sort des presses anglaises, une version est rédigé en écossais et imprimé à Saint Andrews par Robert Lekprevik et deux éditions du récit de Buchanan circulent déjà en Allemagne.147(*)

La décision politique prise par Cecil de rendre publique les méfaits de Marie Stuart indique un but clair. En faisant endosser la responsabilité de cette dénonciation calomnieuse à l'humaniste écossais George Buchanan, le gouvernement anglais pouvait réduire à néant la réputation de la reine d'Ecosse sans aller à l'encontre de sa politique officielle. Aux yeux des autres nations européennes le coupable était Buchanan. Et les Anglais ne manquaient pas de souligner que les propres sujets de la reine d'Ecosse lui tournaient le dos. Marie lut le papier de Buchanan avec amertume et demanda à l'ambassadeur français à Londres, M. de Fénelon, de faire parvenir à Elizabeth son mécontentement quant à l'autorisation de la publication de ce pamphlet. L'ambassadeur répondit dans une lettre à Marie qu'il n'obtint rien d'Elizabeth,  car cette dernière prétendait que le livre avait été imprimé en Ecosse, et non en Angleterre.148(*) Charles IX protesta lui aussi contre la publication de ces écrits diffamatoires. Mais la plainte fut elle aussi futile car Elizabeth clamait son innocence en insistant sur le fait que le pamphlet n'avait pas été publié en Angleterre. Avec An Detection... le gouvernement d'Elizabeth avait obtenu ce qu'il désirait. La réputation de Marie Stuart était au plus mal et le besoin de contre-attaquer urgent. L'ambassadeur anglais en France demanda à ce que le texte de Buchanan soit présenté au roi de France : « some of Buchanan's little Latin books should be presented to the king of France and also the noblemen of his Council, as they will serve to good effect to disgrâce the Queen of Scots ».149(*) Sir Henry Killegrew, un ambassadeur itinérant, en France au moment de la publication, distribua des copies du pamphlet à la cour de Charles IX. Il donna un exemplaire à un ambassadeur vénitien qui se trouvait là et à un certain « Montagne of Montpellier » qui était alors occupé à rédiger une histoire universelle.150(*) L'effet que produisit la lecture de ces pamphlets fut celui que William Cecil avait espéré. La reine décrite dans ce texte était odieuse et donc indéfendable.

La France était alors dans une position délicate. Charles IX protesta contre la détention de la reine d'Ecosse en Angleterre mais hésitait aussi à s'attirer les foudres d'Elizabeth au nom de sa belle-soeur. Sir Thomas Smith rapporte d'ailleurs que le roi de France était excédé d'entendre que Marie Stuart persistait à comploter pour ravir le trône d'Angleterre à Elizabeth :

Ah, the poor fool will never cease until she lose her head ! In faith they will put her to death. I see it is her own fault and folly. I see no remedy for it. I meant to help, but if she will not be help, je ne puis mais. »151(*)

L'autre grande monarchie catholique n'était pas plus encline à apporter son soutien à la reine déchue. Philippe II dont on disait qu'il allait envoyer des troupes espagnoles en Angleterre pour mener à bien le complot de Ridolfi n'en fit rien, se justifiant par le fait que le Pape ne l'avait pas consulter dans l'élaboration de cette entreprise. Le pamphlet de Buchanan édité en collaboration avec William Cecil et Thomas Wilson avait porté ses fruits : même la patrie d'adoption de Marie, celle qui avait tant loué sa beauté et sa vivacité d'esprit, rechignait à lui apporter son soutien.

La France est depuis 1560 en proie à une guerre civile qui mène à des prises d'armes successives et cette situation ne permet pas au roi de France de prendre fermement position contre le monarque protestant qu'est Elizabeth. En 1571, Coligny, inspire une politique favorable aux protestants et gagne de l'influence à la cour. En octobre 1571, Charles IX refuse même de s'engager au côté de son homologue espagnol dans la bataille de Lépante. En avril 1572, Catherine de Médicis se rapproche de son homologue anglaise et met en place un traité d'alliance. Le pacte, purement défensif, avait pour objectif de garantir la liberté de commerce entre les deux pays. S'étant assurée de la neutralité de la France, Elizabeth Ière négocie aussi avec les Pays-Bas, assurant aux rebelles un soutien de la part de leurs compatriotes anglais. Le traité de Blois exprime la peur d'une attaque espagnole en Angleterre. Elizabeth doit à cette époque faire face à des rébellions au sein de son royaume (rébellions dont Marie Stuart et les catholiques anglais sont les instigateurs) et craint une agression espagnole, d'où le besoin de sceller une alliance avec la France.

Le pamphlet de Buchanan porte préjudice à la réputation de Marie Stuart et par là même aux monarchies catholiques. Toutefois, les représailles sont difficiles à mener. En effet, le préjudice moral qui affecte Marie Stuart est grand et la réputation créée par Buchanan est peu compatible avec l'image pieuse d'une reine catholique. En plus de cela la traduction française est reprise de telle manière que toute action française à l'encontre du royaume d'Angleterre semble préjudiciable à l'alliance franco-anglaise. La traduction de Camuz inscrit l'histoire de Marie Stuart dans le conflit entre catholiques et protestants et plus particulièrement dans le conflit qui oppose les Guise, fervents catholiques, aux voix modérées du royaume. Histoire de Marie Royne d'Escosse... histoire vrayement tragique fut publié en 1572. L'ouvrage porte l'empreinte d'une imprimerie écossaise mais fut semble-t-il imprimé à La Rochelle ou à Londres. Camuz, un avocat protestant, en est le traducteur.152(*) La traduction est publiée en mars et en avril, quelques mois avant le début des négociations qui doivent se tenir à Blois. Le choix de Cecil de publier ce texte à ce moment précis peut donc paraître irréfléchi. Cependant rien ne laissait présager que la France allait s'opposer au projet d'alliance après la lecture du pamphlet de Buchanan. En effet, depuis 1561 les publications catholiques ne s'étaient que très peu intéressées aux affaires de la reine d'Ecosse. De plus Cecil avait si savamment remanié les détails du pamphlet destiné à être traduit en français que certains biographes eurent du mal à identifier le texte comme la traduction du récit de Buchanan. Ceci indique qu'il réalisait clairement le risque que cette publication pouvait représenter pour la conclusion du Traité de Blois.

Ainsi l' « histoire vraiment tragique » de Marie Stuart est une occasion d'évoquer le contexte politique français plus qu'une attaque directe contre la personnalité de la reine. La dénomination « histoire tragique », relie l'histoire de Marie Stuart à un genre littéraire français populaire à l'époque. La nouvelle tragique est un petit conte qui met en oeuvre la justice universelle et les mécanismes du destin.153(*) Faisant écho au contexte des Guerres de Religion, ces contes transmettent l'idée de désastre, de violence et promettent un dénouement juste. L'Histoire Tragique décrit la chute de Marie comme une préfiguration de la chute des Guise. Toutefois la traduction française de Buchanan ne se termine pas sur une telle conclusion. Comme dans la version anglaise, le texte enjoint le lecteur à faire justice lui-même en décidant si oui ou non, la punition de Marie Stuart est juste. La priorité de l'édition française est de montrer que Marie est une Guise et qu'elle inspire la terreur, la cruauté et la guerre autant que ses oncles. Marie appartient à une famille catholique meurtrière et conspiratrice. Le pamphlet insiste ainsi sur le fait que Marie ne doit pas être rétablie sur le trône d'Ecosse. Loin d'avoir terni les espoirs de négociation franco-britannique, le pamphlet se révèle être un argument de campagne diplomatique puisqu'en avril est signé le Traité de Blois, lequel survit même au massacre de la Saint Barthélémy. La France n'a donc aucun intérêt à engager une bataille littéraire pour sauver l'image de la reine d'Ecosse.

Le massacre de la Saint Barthélémy ne fait qu'ajouter à la grogne des huguenots qui voient en Marie Stuart un moyen d'intéresser les monarchies européennes à leur cause. Cependant après le massacre perpétrer le 24 août 1572 la ferveur protestante s'estompe. De nombreux protestants s'exilent pour leur sécurité et d'autres abjurent leur foi. Le mouvement huguenot est réduit au silence et la publication de pamphlets cesse pour un temps.154(*) En 1573, les auteurs protestants recouvrent de leur vigueur. Depuis les presses genevoises la réponse au massacre s'organise. En 1574, les protestants français influencés par la hiérarchie de Genève tendent à étendre le conflit à l'Europe entière en dressant le portrait d'une Europe entièrement catholique s'attaquant à une minorité de protestants. A partir de 1574, Marie Stuart devient un symbole important de la littérature huguenote, et ce pour trois raisons. D'une part elle était liée à ceux que l'on considérait comme les champions européens du catholicisme, les Guise. D'autre part elle représentait un personnage d'importance européenne qui incarnait l'immoralité catholique, ce qui aidait à internationaliser la Guerre de Religion. Enfin Marie Stuart comme Catherine de Médicis - détestée pour sa prise de position contre les huguenots lors du massacre du 24 août 1572 - était un exemple des dangers qu'engendrait la gynécocratie.

Le Réveille-Matin publié en 1574 ou 1575 et écrit par un réfugié du nom de Nicolas Barnaud critique férocement Catherine de Médicis. Il la tient pour responsable de la plupart des problèmes que subit la France. Il l'accuse également d'avoir usurpé l'autorité de son fils et d'avoir introduit la perversion italienne à la cour de France. Le livre est divisé en deux parties qui sont en fait deux dialogues relatant l'histoire de la religion en France depuis le règne de François Ier jusqu'au massacre de la Saint Barthélémy. Le propos est rapporté par un personnage nommé Alithie ou la Vérité qui réside en Hongrie. Quelques amis d'Alithie fuyant la France arrivent en Hongrie. L'un d'eux se nomme Historiographe, l'historien, et le second Politique, le politicien. Le premier dialogue entre Alithie et Historiographe ne mentionne que rarement le nom de Marie Stuart. Au cours de ce dialogue, Historiographe raconte une histoire amusante pour tourner les Guise en ridicule. Pour féliciter le Cardinal de Lorraine, en 1560 le Pape décide de lui faire cadeau d'une peinture de Michel-Ange représentant la vierge tenant son enfant dans les bras. Le coursier chargé d'acheminer le tableau tombe malade au cours du voyage et un jeune catholique originaire de Lucca se propose de s'acquitter de cette tâche. Toutefois celui-ci abhorre les Guise et décide de remplacer le tableau par un autre dans le but d'embarrasser le cardinal de Lorraine. Le tableau représente le Cardinal, sa nièce, Catherine de Médicis et la duchesse de Guise complètement nus, les bras et les jambes entrelacés.155(*) L'image renvoie aux intérêts de la reine d'Ecosse liés à ceux de ses oncles de Lorraine.156(*)

Le second dialogue est une discussion du cas de Marie Stuart. Cependant il attaque aussi le royaume d'Angleterre, insistant sur le manque de puritanisme dans la religion anglicane. Barnaud critique la plus grande puissance protestante alors que le but des huguenots est d'inciter les puissances européennes protestantes à rejoindre leur cause. Il souligne ensuite que le royaume court le risque de voir une catholique accéder au pouvoir en hébergeant Marie Stuart. Les complots perpétrés par la reine d'Ecosse prouvent qu'elle ambitionne de débouter Elizabeth. Pour Historiographe, la possibilité que Marie puisse un jour accéder au pouvoir en Angleterre représente le plus grand des dangers qu'aient à craindre le peuple anglais.157(*) Il accuse ensuite Charles IX de commanditer son évasion et affirme que la mort est une juste punition pour celle qui n'est plus reine d'Ecosse. En effet, Historiographe précise qu'un roi ne peut être souverain de son royaume que lorsqu'il réside à l'intérieur de celui-ci.

A contratio, à partir de 1576, la Ligue catholique tend à idéaliser le personnage de Marie Stuart, la dépeignant comme une reine catholique pieuse aux mains des protestants. Cependant il est à noter que les exemples de défense telle que celle écrite par John Leslie ne sont en aucun point comparables aux écrits qui sont publiés après l'exécution de Marie Stuart et qui enjoignent les catholiques de tout pays à condamner le royaume de Satan.158(*)

* 143 On pense au personnage de Marie Madeleine. Cette image de prostituée qui se repentit après avoir rencontré le Christ ne pouvait être associée à une reine. En effet, une reine catholique se devait d'être un modèle de chasteté, en accord avec le modèle que l'Eglise tentait d'inculquer aux femmes à l'époque moderne. Il est intéressant de noter que le prénom de la reine d'Ecosse renvoie directement à celui de la vierge, mais peut-être interprété, selon les attaques protestantes, comme une référence à Marie Madeleine. En un sens son nom renferme aussi bien le modèle de la femme chaste que celui de la femme passionnée. M. Wiesner offre une étude très détaillée des conventions admises par l'Eglise au 16ème siècle en ce qui concerne le domaine de la sexualité dans WIESNER M., Christianity and sexuality in the early modern world : regulating desire, reforming practice, Londres, 2000, pp. 58-100.

* 144 PERRONET M., Le XVIème siècle (1492-1620), Hachette Supérieur, Paris, 2005, p. 114.

* 145 Estimation basée sur les recherches de Michel Perronnet.

* 146 Salutem in Christo, Londres, 1571, in POLLARD et REDGRAVE, A Short Title Catalogue of Books Printed in England and of English Books Printed Abroad, 1475-1640, Londres, 1926, p. 11504 in PHILLIPS J.E., op. cit, p. 61.

* 147 DE GUTTERY G., L'Histoire et Vie de Marie Stuart, Paris, 1589, sig avii : « Buccanan (...) par deux fois a este Imprimé en Allemagne ». James Emerson Phillips rapporte également qu'à la Bibliothèque Morgan on trouve un manuscrit contemporain de la version latine du texte de Buchanan à l'intérieur d'un document original allemand (De Ricci, Census, II, 1504 no. MA 42) qui date le manuscrit de 1567.

* 148 LABANOFF, Lettres, instructions... de Marie Stuart, IV, 9, lettre du 10 décembre 1571, in PHILLIPS J.E., op. cit, p. 63.

* 149 « Quelques exemplaires des textes latins écrits par Buchanan devraient être présentés au roi de France ainsi qu'aux nobles de son Conseil, car ils participeront à la disgrâce de la reine d'Ecosse. »

Calendar of State Papers Foreign, 1569-1571, p. 570, no. 2159.

* 150 Calendar of State Papers Foreign, 1572-1574, p. 14, no. 27

* 151 « Ah, la pauvre idiote ne cessera donc ces activités que lorsqu'elle aura la tête coupée ! En vrai, je vous le dis, ils la feront exécutée. Je constate qu'elle est responsable de sa propre action et de sa propre folie. Je n'y vois aucun remède. Je voulais aider, mais si elle ne le désire pas, je ne puis mais. »

Sir Thomas Smith à Cecil, le 22 mars 1572 in PHILLIPS J.E., op. cit, p. 86.

* 152 STAINES J.D., op. cit, p. 75.

* 153 LANGER U., « The Renaissance Novella as Justice », Renaissance Quarterly numéro 42, 1999, pp. 311-341.

* 154 WILKINSON A.S., Mary Queen of Scots and French Public Opinion, 1542-1600, Londres, 2004, p. 94.

* 155 BARNAUD, Le Réveile-Matin, A5r-A6v, in WILKINSON A.S., op. cit, p. 95.

* 156 L'historien Andrew Pettegree dans ses recherches suppose que l'histoire contée par Barnaud a pu être à l'origine du thème de l'une des sculptures que l'on retrouve à Dénézé-sous-Doué. La sculpture représente le Cardinal de Lorraine, Catherine de Médicis, Mary Stuart et François II. Marie est représentée enfant, ce qui tend à accentuer la dépendance envers ses oncles. François II semble déjà couvert du linceul. La sculpture accentue l'influence des Guises et de Catherine de Médicis. Leurs personnages toisent le couple royal, alors que le pouvoir est censé être aux mais de ce jeune couple. Voir A.4 en annexe.

* 157 BARNAUD, op. cit, A8r, in WILKINSON A.S, op. cit, p. 97.

* 158 Certaines publications catholiques ont presque un dessein eschatologique. Les Quinze signes advenuz és parties d'occident, vers les royaumes d'Escosse & d'Angleterre publié en 1587 fait références aux quinze effusions de sang du Christ.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci