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Cultures maraà®chères dans l'économie des ménages à  Réo et à  Goundi dans la province du Sanguié au Burkina Faso

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par Siégnounou BOGNINI
Université de Ouagadougou - Maitrise 2006
  

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CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE

Le milieu physique regroupe un certain nombre de facteurs naturels tels que le climat, le substratum géologique, le relief, les sols, le couvert végétal, l'hydrographie etc. La dynamique de ces éléments conditionne les activités économiques de l'homme. C'est pourquoi, nous avons dans ce chapitre, analysé l'influence de ces éléments physiques sur l'ensemble des activités menées par les ménages dans la zone d'étude.

I. LA SITUATION GEOGRAPHIQUE

Les zones d'étude Goundi et Réo se situent dans la province du Sanguié appartenant à la région du Centre-Ouest. Cette province qui tire son nom du mont Sanguié, est limitée au Nord par la province du Passoré, au Sud par les provinces des Balés et du Mouhoun, à l'Est par celles du Boulkiemdé et de la Sissili et à l'Ouest par la province du Nayala. La province du Sanguié se subdivise en 10 départements.

Sur le plan administratif Goundi et Réo relèvent du département de Réo. Réo, chef lieu du département de Réo et de la province du Sanguié est situé à 15km au Nord-Ouest de Koudougou, chef lieu de la province du Boulkiemdé. Il est traversé par la Nationale 21 reliant Koudougou à Tougan.

Le village de Goundi est situé à environ 10km à l'ouest de la ville de Koudougou et à 7km au Sud de Réo. Il est traversé par la Nationale 14 reliant Koudougou à Dédougou.

17

II. LE CLIMAT

Le département de Réo est sous l'influence du climat soudano-sahélien caractérisé par l'alternance de 2 saisons bien marquées :

- La saison sèche qui s'étale de mi-novembre à mi-mai est la période de l'activité maraîchère. Elle se subdivise en deux grandes périodes. De mi-novembre à fin février : c'est au cours de cette période que l'activité maraîchère bat son plein, compte tenu de la disponibilité en eau et de l'humidité dans les bas-fonds. La période allant de mars à mi-mai marque la fin de la saison sèche et de la campagne maraîchère. Dans l'ensemble, l'activité est beaucoup ralentie eu égard au tarissement des points d'eau.

- La saison humide allant de mi-mai à novembre connaît une reprise des précipitations. Les plus fortes pluies sont enregistrées en juillet et en août. Cette saison est consacrée aux travaux champêtres pour les cultures vivrières avec cependant une faible activité maraîchère réservée à certaines spéculations comme l'aubergine et les choux.

Afin de mieux cerner les effets du climat sur les activités agricoles, nous avons analysé trois éléments atmosphériques à savoir les précipitations, les températures et les vents.

1. Les précipitations

Le département de Réo est localisé entre les isohyètes 700 et 900 mm. La moyenne pluviométrique annuelle calculée sur une période de 30 ans (1974 à 2004) à partir des données de la station de Réo est de 738,25 mm. Cette moyenne est en dessous de la moyenne pluviométrique de la zone estimée à 800 mm. Néanmoins, cette pluviométrie offre une possibilité de pratiquer une gamme variée de cultures. Des variations sont observées dans la quantité d'eau recueillie et leur répartition d'une année à l'autre. L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles (cf. graphique N°1) montre cette irrégularité. Selon le même graphique, la tendance des précipitations est à la baisse au fil des années.

1200

1000

400

800

600

200

GRAPHIQUE 1: EVOLUTION INTER-ANNUELLE DES PRECIPITATIONS ET DES NOMBRES
DE JOURS DE PLUIE DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1974 A 2004

0

40

80

70

60

50

30

20

0

10

années

précipitations

nombre de jours de pluie

Linéaire (précipitations)

Source : Direction de la Météorologie Nationale

De même, les nombres de jours de pluie enregistrés au cours de cette période varient d'une année à l'autre. La moyenne calculée est de 52 jours. La courbe de variation des nombres de jours de pluie indique de 1980 à 1991 une baisse relative des jours arrosés. Les jours les moins arrosés sont observés en 1991 et 2003. Les plus arrosés sont enregistrés en 1976 et 1979. Dans l'ensemble la tendance est à la baisse.

Le nombre de jours de pluie et les quantités d'eau recueillie varient d'une année à l'autre. Les jours pluvieux ne sont pas fonction de la pluviosité annuelle. En effet, d'une part, les pluies sont rares et étalées sur une longue période avec des poches de sécheresse. Cela pose un problème d'évaporation au cours de la saison pluvieuse réduisant la disponibilité en eau pour les cultures maraîchères. D'autre part, elles sont abondantes et concentrées sur une période courte. Cela peut poser le problème d'utilité des eaux dans le cycle normal des plantes cultivées en saison pluvieuse. Néanmoins, leur tendance à la baisse montre une pluviométrie capricieuse rendant difficile le calendrier des activités agricoles.

2. Les températures

32

30

28

26

24

22

20

GRAPHIQUE 2: VARIATIONS INTER-ANNUELLES DES TEMPERATURES
MOYENNES DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1974 A 2004

années

température

Linéaire (température)

saisons. Ainsi, en saison pluvieuse, les températures moyennes sont comprises entre 26°C et 29°C ; au cours de la saison sèche, elles oscillent entre 36 et 40°C. L'amplitude thermique est de 9,12°C. Les écarts thermiques mensuels faibles permettent de dégager 4 périodes au cours de l'année :

> De décembre en février, la période est relativement fraîche et sèche avec des températures minima absolus de moins de 16°C en décembre. La température moyenne est de l'ordre de 24°C. De telles températures sont favorables au développement des légumes.

> De mars à juin ; c'est la période la plus chaude de l'année avec des températures moyennes de 30°C. les maxima absolus peuvent atteindre 42°C à l'ombre.

> De juillet à septembre ; cette période correspond à la seconde période fraîche où des fléchissements sont observables durant les mois d'abondantes pluies. Globalement les températures moyennes atteignent 25°C.

> La seconde période chaude de l'année est observée d'octobre à novembre où on a de légères augmentations lorsque les précipitations diminuent. La moyenne thermique est de 28°C.

Le graphique des températures annuelles enregistrées de 1974 à 2004 montre qu'elles varient d'une année à l'autre avec cependant une légère augmentation à partir de 2002. Le même graphique permet de voir que la tendance générale des températures est à la hausse.

vitesse du vent (Iv

4,5

2,5

3,5

0,5

1,5

4

2

5

3

0

1

GRAPHIQUE 3: VARIATION DU VENT DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE
1990 A 2004

mois

vitesse du vent

3. Les vents

Deux types de vent dominent le régime éolien au niveau de la zone d'étude avec des variations au cours de la saison (cf. graphique 3):

> Pendant la saison sèche, les vents frais et secs de direction Nord-Est et Sud-Ouest dominent largement ; ce sont les alizés continentales chauds ou l'harmattan. Ces vents atteignent une vitesse moyenne de 3,97 km/h. Pour les cultures maraîchères, le rôle néfaste de ces vents se traduit par l'accroissement des besoins en eau surtout en début de saison sèche.

> Pendant l'hivernage, ce sont les alizés maritimes ou pseudo-mousson, vents frais et humides qui dominent notamment entre les mois de mai et d'octobre. La vitesse moyenne observée dans la zone est de 3,34 km/h. Pour les cultures maraîchères de saison pluvieuse, ces vents sont à craindre non seulement pour leur violence pendant les pluies, mais surtout parce qu'au-delà d'une certaine vitesse (7,2 km/h), ils augmentent dangereusement la respiration des plantes en renouvellant sans cesse l'air autour des feuilles (Bertrand A, 1982). Par ailleurs, la vitesse est considérablement réduite entre août et octobre (1,90 km/h).

Les périodes intermédiaires avril-mai et novembre-décembre se caractérisent par des incursions alternantes d'harmattan et d'alizé maritime avec des vitesses atteignant parfois 4,20 km/h surtout lors de la transition vers la saison pluvieuse.

III. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF

La province du Sanguié s'étend sur le bouclier africain. Les formations géologiques qui parcourent cette province date du précambrien inférieur (granite), moyen (massif de roche vertes, schiste, grès), tertiaire (roche volcano-sédimentaire) et du quaternaire (migmatiques gneissiques à biotite, cuirasses ferrugineuses, alluvions).

Sur ces structures géologiques s'est développé un paysage relativement plat. Mais cette platitude est par endroit rompue par des bas-fonds, des ravines peu encaissées et des reliefs résiduels. Les reliefs résiduels sont des affleurements granitiques dégagés par l'érosion différentielle à l'image du mont Sanguié, le point le plus culminant de la région avec ses 521m. Ce relief est situé à l'Est de Réo. C'est d'ailleurs ce dernier qui a donné son nom à la province. D'autres reliefs résiduels sont constitués de roches ou de cuirasses ferrugineuses mises en place au quaternaire. Dans l'ensemble le relief a une altitude moyenne de 300m (BUNASOLS 1995).

Sur le plan géomorphologique, les formations sont constituées de collines et butte de roches vertes localisées au Nord de Réo, de dépressions périphériques au Sud-Ouest de Réo. On rencontre également des croupes à peine marquées, des dépôts alluviaux qui bordent le long des cours d'eau et des vallées. Les vallées, comme celle qui longe le village de Goundi du Nord au Sud, sont drainées seulement en saison pluvieuse. Elles sont sinueuses et se présentent en forme de auge avec des versants à pentes douces. Ces vallées sont faiblement encaissées et l'eau y coule à fleur de sol. Celles situées au bas du mont Sanguié, collectent les eaux et matériaux provenant de ce relief. Sur ces unités morphologiques se sont développés des sols dont l'aptitude agricole varie d'un endroit à l'autre.

IV. LES SOLS

Les processus de pédogenèse dominants dans la région sont de types ferrugineux. Ces processus y ont mis en place des sols majoritairement ferrugineux tropicaux peu lessivés et lessivés, et des sols peu évolués.

Dans la partie Nord de la province, les sols sont de type ferrugineux peu évolué sur matériaux gravillonnaires. Ces sols ont un horizon de couleur brun jaunâtre foncé à brun jaunâtre. La texture limoneux argilo-sableux contient des graviers ferrugineux. Le taux élevé

de graviers, la faible teneur en eau et en éléments chimiques constituent un handicap à une exploitation à des fins agricoles. Le potentiel de fertilité de ces sols est faible et ils sont sensibles à l'érosion à cause de leur faible profondeur.

Dans la partie centrale jusqu'au Sud, dont fait partie le département de Réo, l'horizon pédologique est dominé par des sols ferrugineux tropicaux (lessivés et peu lessivés) sur matériaux argilo-sableux à sablo-arbileux. Ces sols se caractérisent par une richesse en oxyde et hydroxyde de fer qui leur donne une couleur ocre. Le potentiel agricole est moyen. Ils sont pauvres en matières organiques et en éléments chimiques. Par conséquent, ils nécessitent un amendement organique pour leur amélioration et se prêtent bien aux cultures maraîchères. Ces sols constituent l'essentiel des terres de Goundi et de Réo.

Dans les vallées et dépressions à Réo et à Goundi où s'accumulent des matériaux d'apports divers, se développent les sols bruns eutrophes et les vertisols. Ces sols se caractérisent par un humus à forte activité biologique. Ils sont profonds (>120cm) avec une texture limono-argileux. L'argile qui les constitue est de type montmoriollinite. Dans les vertisols, cette proportion d'argile est beaucoup plus élevée (>30%). Ces sols de moindre superficie localisés dans les dépressions, ont résulté du processus de pédogenèse vertique. Ces deux types de sols sont chimiquement les plus riches. Mais leur mise en valeur est entravée par leur texture lourde surtout les vertisols. Leur exploitation nécessite l'utilisation de moyens mécaniques. Ils présentent une bonne valeur agronomique pour la culture du maïs et du sorgho.

Dans les bas-fonds à Réo et à Goundi dominent les sols hydromorphes. Ces sols, de couleur gris à gris clair sont profonds (>120cm). Leur texture est fine, argilo-limoneuse à argileuse. Le taux de concrétion ferro-maganique est faible. Ces sols se caractérisent par une forte teneur en argile. Ils ont une capacité de rétention en eau très élevée faisant d'eux des sols lourds. Ils sont beaucoup plus favorables à la riziculture pluviale ou irriguée. Il en est de même pour les cultures maraîchères et les patates douces en fins de saison pluvieuse.

V. L'HYDROGRAPHIE

La province du Sanguié est entièrement dans le bassin versant du fleuve Mouhoun.

Le Mouhoun qui constitue le cours d'eau principal de ce bassin versant traverse le département de Dassa, longe ceux de Ténado, Pouni et Zawara et forme une frontière

naturelle avec les provinces du Mouhoun et des Balés. Son débit est fortement lié aux conditions thermiques et pluviométriques.

L'ensemble des cours d'eau intermittents qui constitue le réseau hydrographique peu dense de la province sont tous des affluents du Mouhoun. Ces cours d'eau sont alimentés par les eaux pluviales.

Ces affluents sont du Nord au Sud, le Wenar qui arrose le département de Godyr et de Didyr, le Vranso alimentant les départements de Kordié, Réo, Kyon, et Ténado. Au centre, le Marigot de Koudougou traverse Ténado et Zamo. Au sud, le Bolo arrose le département de Zawara (cf. carte N°2)

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Le régime hydrique de ces cours d'eau est calqué sur les précipitations dont les variations influent sur leur volume. Ainsi, les périodes de crue correspondent aux mois de juillet, d'août et le mois de mai en début de la période hivernale. Ces cours d'eau cessent de couler à partir du mois de janvier formant des chapelets de mares. Il se développe ainsi des activités de maraîchage et d'abreuvement du bétail aux abords des mares permanents. Ces activités agro-pastorales provoquent une dégradation continue des forêts galeries qu'elles abritent.

Par ailleurs, l'ensemble de ce réseau a permis la mise en place de nombreuses retenues d'eau comme les barrages de Guido, de Dioro à Goundi et de Goumedyr à Réo. Il existe aussi des rivières et marigots saisonniers.

Pour ce qui est des eaux souterraines, il faut noter que les réserves ne sont pas négligeables. Elles sont estimées à 465 mm selon le Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques ( MAHRH). La recharge des nappes est estimée à 38 mm/an (INSD, 2001) ; ce qui présente un atout pour développer les cultures maraîchères à partir des puits.

VI. LA VEGETATION

Le Burkina Faso, par la nature de son climat, sa flore et sa végétation est inclus dans la région phytogéographique soudano - zambezienne. Cette région est divisée en domaines phytogéographiques sahélien et soudanien.

La province du Sanguié appartient au domaine phytogéographique soudanien. Celui-ci s'étend au sud du 13ème parallèle avec une durée des saisons sèches qui varie entre 6 et 7 mois. Le Sanguié dans ce domaine fait partie du secteur Nord-soudanien situé à l'Ouest entre 12°25' et 13° de latitude nord et à l'Est entre 10°52' et 13° de latitude nord.

La végétation dans le Sanguié est du type savane arborée en général. Les principales espèces existantes qui constituent la strate arborescente sont Vitellaria paradoxa, Parkia

biglobosa, Lanea microcarpa, Andasonia digitata, Tamarindus indica, Fiadherbia albia, etc.

On observe des différences d'une zone à l'autre.

Au Centre et au Nord, la forte concentration humaine et l'exploitation agricole ont transformé le couvert végétal en un vaste tapis de steppe. Le tapis graminéen y est dominé par les Andropogonées et Cypéracées. Les Andropogonées sont représentées par Andropogon gayanus, Cymbopogon proximus, Heterepogo contortus, etc.

La strate ligneuse au centre et une partie du sud montre une prédominance arbustive parmi laquelle les Combretacées sont bien représentées. Cette strate est très lâche et comporte des arbustes dont la hauteur varie entre 4 et 6 m. Les espèces dominantes sont : Acacia audrogeoni, Acacia gourmaensis, Acacia Senegal, Bombax costatum, Combretum micranthum, Ximenia americana, etc.

On note dans la partie Sud, le long du fleuve Mouhoun et de ses affluents des galeries forestières où subsiste une variété d'espèces ripicoles sahéliennes dont les plus importantes

sont : Kaya senegalensis, Daniellia oliveri, Mytrgyna inermis, Diospyros mespiliformis avec

des hauteurs atteignant 7m. De même, sur les sols lourds et compacts du Mouhoun, le tapis herbacé est dominé par des espèces sahéliennes (Schoenefeldia gracilis, Cymbopogo Schonanthus)

Le Sanguié compte également quelques forêts classées dont celle de Tiogo qui s'étend sur 30 000 ha, de Koalio avec 29 611 ha, de Laba qui couvre 17 800 ha et de Baporo avec 85 657 ha de superficie. On rencontre dans ces forêts des formations qui constituent les reliques des forêts denses sèches climatiques d'autrefois (Guinko S. 1984).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote