1.5.2 L'arrosage
L'eau d'arrosage provient des puits, bas-fonds et retenues.
L'exhaure se fait par puisard manuel à partir des puisettes en sceau,
calebasse et autres instruments de récupération. Les puits ont
une profondeur moyenne de 5m ; ils sont disposés au centre des planches
pour faciliter l'arrosage. Celui-ci est effectué une fois par jour
pendant les mois de septembre, octobre et novembre en raison des conditions
idéales de la saison. Cependant, l'arrosage s'intensifie pendant
l'harmattan à cause du vent frais et sec qui assèche très
rapidement le sol. Il est ralenti quand les plantes tendent vers leur
maturation. L'arrosage a une fréquence telle
que les plantes n'atteignent pas le point de
flétrissement. L'ETP ne doit donc pas dépasser le seuil hydrique.
Certaines spéculations comme le chou, la pomme de terre, la carotte sont
très exigeantes en eau et nécessitent un arrosage régulier
durant leur cycle végétatif. Selon Autissier (1994), il faut 6000
à 8000 litres par jour pour arroser un jardin d'une superficie moyenne
de 100m2. La superficie moyenne d'un jardin à Réo
étant de 400m2, la quantité d'eau
nécessitée sera estimée à 32 000 litres. A Goundi,
cette quantité peut être estimée à 40 000 litres.
Selon le même auteur, pour 2500m2 de tomate, il faut compter
1750 h d'arrosage avec un puisard de 2m de profondeur. L'arrosage est un
travail pénible qui demande une main d'oeuvre en permanence. Il est
d'autant plus pénible que les puits sont profonds. Dans les
localités de Réo et de Goundi, le tarissement des puits reste une
entrave majeure à la production maraîchère car beaucoup
sont les producteurs qui n'arrivent pas à achever la campagne. Dans ces
conditions, il devient difficile de pratiquer le maraîchage sur de
très grandes superficies. Dans l'ensemble, l'arrosage est
effectué très tôt le matin entre 5 h et 6 h du matin et le
soir après 17 h.
Planche N°4 : Arrosage de jardin autour
d'un giolo
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou avril 2005)
Planche N°5 : puisette en sceau
Au cours de leur développement, les plantes ne sont pas
à l'abri d'attaques parasitaires. Les pathologies rencontrées
dans les deux localités sont celles causées par les parasites,
les bactéries et les champignons.
1.5.3. Le traitement phytosanitaire .
Les pathologies dues aux parasites sont celles causées
par les trichoplusia. Ces parasites forment de grands trous sur les
feuilles de chou, haricot vert, laitue, tomate et pomme de terre. Après
repiquage on a souvent de fortes attaques de plutella xylostella et
surtout l'hellula undalis qui détruisent les bourgeons. Les
autres parasites sont les mouches blanches qui détruisent les fruits
notamment la tomate à leur maturité.
Les maladies causées par les champignons sont
essentiellement les pourritures des collets en pépinière trop
dense et trop ombragée provoquées par le pythium
aphanidermatum et le sclerotium. Les fleurs des
cucurbitacées et des légumineuses sont souvent recouvertes de
moisissures noires, provoquées par les
choanephora. Les antrhacnoses, quant à eux,
provoquent des tâches sur les feuilles en leur donnant un
aspect velouté.
La maladie causée par les bactéries est
principalement la galle bactérienne. Le vecteur est le xanthomoas
vesicatoria. Cette pathologie bactérienne se manifeste sur les
feuilles par de petites tâches acqueuses qui les noircissent. Les
feuilles jaunissent par la suite et se dessèchent rapidement. Les
bactéries attaquent précisément la tomate, le chou et les
aubergines.
Pour y faire face, les producteurs utilisent des produits
chimiques comme le Fongicide, la Callidim, le Décis, la Karate et autres
pour le traitement phytosanitaire. Ce traitement est fait de façon
traditionnelle pour la plupart des producteurs avec des feuilles d'arbre qui
servent de moyen d'aspersion. Les appareils ULV et EC sont utilisés par
une minorité. L'acquisition des produits phytosanitaires est fonction
des capacités financières de chaque producteur. La
quantité moyenne utilisée par producteur est estimée
à 2,75l dans la localité de Goundi et concerne 69,23% des
ménages contre 2,40l à Réo pour 82,25% des ménages
enquêtés. Si certains producteurs arrêtent au bout d'une
campagne à cause de l'insuffisance des ressources en eau, d'autres en
effectuent une seconde qui les occupe pendant la saison pluvieuse.
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