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Contribution à  la stratégie de sélection de génotypes de piments (capsicum annuum,l) adaptés aux conditions tropicales chaudes et humides

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par Tristan NONDAH
Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture, Thiès / SENEGAL - Ingénieur Agronome 2004
  

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VII.3. Les contraintes majeures de la culture

Le poivron est d'autant plus sensible à une grande variété de maladies que sa culture a lieu en saison humide où les dégâts sont les plus importants. Il est de plus passible de nombreuses attaques d'insectes et de parasites, et d'accidents physiologiques.

VII.3.1. les problèmes phytosanitaires

VII.3.1.1. les maladies virales

D'après Poulos (1987), une trentaine de virus différents sont supposés attaquer les Capsicum et les maladies qui s'en suivent sont en général sous les tropiques, les plus importantes en terme de gravité des dégâts. Elles surviennent souvent en complexe dans une même culture et dans une même plante.

· La mosaïque du tabac : elle est provoquée par le TMV (Tobacco Mosaic Virus) appartenant au type des tobamovirus. C'est un virus qui se transmet par contact. La maladie est caractérisée par une mosaïque du feuillage, vert clair à blanc (Gébré-Sélassié et al., 1994) et l'apparition de plages mal colorées sur les fruits, ou des réactions nécrotiques plus ou moins graves selon les stades végétatifs et les variétés sur les feuilles et les tiges (Messiaen et al, 1991). La croissance des plantes est ralentie, les fruits sont marbrés, de maturation irrégulière avec un aspect souvent bosselé (fig.5) (Gébré-Sélassié et al., 1994).

La lutte passe par l'utilisation de semences garanties sans virus, c'est à dire avec une observation rigoureuse des règles prophylactiques ; désinfection des semences, trempage des graines contaminées dans une solution à 10 % de phosphate trisodique pendant 30 minutes. Mais aussi l'utilisation de variétés résistantes qui reste à l'heure actuelle le moyen le plus efficace et le plus économique.

· La mosaïque du concombre : c'est une maladie causée par le CMV (Cucumber MosaicVirus) qui se transmet par différentes espèces de pucerons (fig.6) sous le mode non persistant, c'est à dire qu'il est transmissible immédiatement après la prise de nourriture du vecteur. Et la capacité de transmettre est de courte durée, quelques minutes selon Gébré-Sélassié et al. (1994). Elle se manifeste par des symptômes de ring-spots nécrotiques sur les feuilles (fig.7) adultes au moment de l'infection, puis une mosaïque chlorotique et déformante du feuillage ultérieur (on parle de forme filiforme). Les fruits déjà formés au moment de l'infection présentent des dessins creux en forme d'anneaux et des lignes sinueuses qui les déprécient et les rendent sensibles aux coups de soleil (fig.8). Par contre la fructification ultérieure est annulée (Messiaen et al., 1991).

Une lutte attentive sera nécessaire contre les pucerons vecteurs de cette maladie, ceci dès le stade de la production des plants. (Laumonnier, 1979)

Figure 5 : Symptômes du TMV sur fruit

Figure 6 : Pucerons sur les feuilles

Figure 7 : Symptômes de CMV sur une feuille

Figure 8 : Symptômes de CMV sur les fruits

D'autres types de virus adaptés suivant les climats et les continents ont été également évoqués :

§ Le virus Y de la pomme de terre (PVY) des régions tempérées, méditerranéennes et subtropicales de l'Ancien et du Nouveau Monde.

Transmis selon le mode non persistant par de nombreuses espèces de pucerons. Il se manifeste soit par une mosaïque verte le long des nervures (`'vein banding'' en anglais), soit par une nécrose commencant par les nervures et gagnant parfois les pétioles, les tiges et les fruits. Les feuilles, les fleurs et les fruits les plus atteints tombent (Gébré-Sélassié et al., 1994).

§ Le Pepper veinal mottle virus (PVMV) africain

Il est encore appelé virus de la panachure du poivron. Il cause de très sévères déformations du feuillage ; les feuilles sont très petites, cloquées, avec une mosaïque verte sur cloques et nervures. Les plants sont rabougris (Déclert, 1990).

§ Le Tobacco etch virus (TEV) plus spécialement Nord américain,

§ Le Pepper mottle virus (PMV) du sud des Etats-Unis,

§ Le Chili veinal mottle virus (CVMV) qui sévit dans le sud-est asiatique,

§ Le virus du flétrissement de la fève ou Brood bean wilt virus (BBWV) au sud de l'Italie et du Maroc,

§ La mosaïque de la luzerne ou Alfalfa mosaic virus (AMV)

Dans tous les cas, la plupart des symptômes d'infestations virales sont des tâches, des marbrures, des déformations et décolorations des feuilles, la production de feuilles anormales ainsi qu'une croissance générale rabougrie (Agromisa, Agrodok n°13 )

VII.3.1.2. les maladies fongiques

· Oïdium : son agent causal Leveillula taurica a une évolution très rapide marquée par un feutrage blanc à la face inférieure des feuilles qui coïncide avec une nécrose en `'point de tapisserie'' (Messiaen et al, 1991) aboutissant à leur dessèchement et à une défoliation des plantes (Déclert, 1990). La croissance des fruits ralentit et la floraison s'arrête. C'est une maladie très développée par temps chaud en l'absence de pluies. Mais elle est cependant favorisée par une humidité assez élevée (70 à 80%) surtout la nuit. Dans les conditions du Sénégal où elle est considérée comme la principale maladie (CDH, 1986), elle est très redoutée en saison sèche. La détermination biologique de cette maladie peut se faire par détection et identification des conidies à la loupe binoculaire ou par examen microscopique de ruban adhésif appliqué sur la face inférieure des taches. Les aubergines et la tomate en sont des plantes hôtes.

· L'anthracnose des fruits : son agent causal est soit Colletotrichum capsici, soit Colletotrichum nigrum et elle a des dégâts importants par temps de pluie.

Les symptômes consistent selon Déclert (1990) en de larges plages de pourritures humides en général sur l'extrémité ou les flancs des fruits, colorées en brun et progressivement déprimées. Selon les cas, elles se couvrent d'une mince gelée rose orangée, masse de conidies d'acervules (cas de C. nigrum) ou de ponctuations noires en disposition circulaire et concentrique (cas de C. capsici). Les fruits tombés sur le sol constituent une source importante de contamination.

· La cercosporiose : elle est causée par Cercospora capsici en saison de pluies. Sur les feuilles jeunes, on observe de petites taches grises, arrondies, qui mesurent 2 à 5 mm de diamètre et deviennent irrégulières, délimitées par une marge fine, brun foncé et prolongées par un halo jaune clair. Les tissus nécrosés se percent par petites plaques. Les feuilles jaunissent, se dessèchent et tombent. Les répercussions sur la production sont généralement faibles. (Déclert, 1990)

· La corynesporiose : provoquée par Corynespora cassiicola en saison des pluies et sous hygrométrie et température élevées, elle se distingue par des petites taches foliaires brunes, arrondies à irrégulières, de 4 à 6 mm de diamètre se rapportant à Corynespora. Elles se caractérisent par leur marge épaisse, constituée de plis très rapprochés lui donnant un certain relief. Le centre de la tache se crevasse, mais la trouaison n'est pas totale, les tissus nécrosés restant en général attachés au pourtour de la tache. Limitées aux feuilles âgées, les attaques ne sont pas importantes. (Déclert, 1990)

· Le dépérissement des rameaux : son agent causal est Choanephora cucurbitarum par temps pluvieux. En dessous des extrémités, les rameaux jeunes sont atteints de pourriture brune ; ils se recouvrent d'un duvet clairsemé hyalin abondant, surmonté de pulvérulence noire (fructification du champignon parasite, aisément identifiable à la loupe).

Les rameaux atteints s'affaissent, pendent et se dessèchent. La production des fruits est sévèrement réduite.

Amaranthus spp, Solanum melongena, le gombo, le haricot, la laitue, la pastèque sont des plantes hôtes du pathogène. La lutte devrait consister en la pulvérisation de bouillies de Captane ou de Thirame (30-40 g/dal) (Déclert, 1990)

· Le dépérissement à sclérotes : son agent est Sclerotium rolfsii. Les feuilles jaunissent, se flétrissent et tombent. On observe souvent, au voisinage immédiat du collet, la présence de petites mèches blanches soyeuses, plus ou moins agrégées aux particules de terre, et de petits sclérotes blancs à beiges (brunissant avec le temps).

Les racines sont l'objet d'une pourriture sèche très importante. Selon le degré d'infestation du sol en sclérotes (cultures précédentes), les plantations peuvent être fortement décimées. (Déclert, 1990)

· Le mildiou des fruits : causée par Phytophthora capsici en saison des pluies. Il se distingue par une pourriture blême se développant sur la partie apicale du fruit, et qui apparaît moins déprimée et moins ridée que pour l'anthracnose.

Les fruits atteints tombent sur le sol, où ils achèvent leur décomposition.

L'identification de Phytphthora peut-être rapidement obtenue avec la technique des pastilles de pétunia.

La protection des fruits est assurée par des pulvérisations de bouillies de Captafol (30-40 g/dal), de Dichlofluanide (10-20 g/dal) ou d'émulsions de Triforine (10-20 ml/dal). (Déclert, 1990)

· La moisissure des feuilles : elle est provoquée par Cercospora unamunoi sous hygrométrie élevée. La moisissure se manifeste par des lésions chlorotiques diffuses, subcirculaires à allongées, ayant pour dimension 3 à 12 mm. Elles se distinguent de celles de l'oïdium par l'examen de la face inférieure des feuilles, où se trouvent des taches nécrosées, brun grisâtre, circulaires à arrondies, mesurant 2 à 10 mm et entourées d'un halo vert clair. Une plage finement pulvérulente brun olivâtre les recouvre. Les feuilles atteintes s'enroulent, se dessèchent et se détachent. Les fruits sont petits et difformes. (Déclert, 1990)

· La stemphyliose : causée par Stemphylium sp. en saison sèche, cette affection se caractérise par la présence de petites taches foliaires arrondies, de 2 à 3 mm de diamètre, grises et annelées de noir, avec une marge en bourrelet épais ; le centre se fend et se troue ultérieurement. Les dégâts sont peu importants. (Déclert, 1990)

· Les taches foliaires blanches : causées par Mycosphaerella sp, cette affection se caractérise sur les jeunes feuilles au sommet de la plante par des petites taches, blanches à grisâtres, mesurant 2 à 4 mm, de contour irrégulier à anguleux, entourées d'une marge brune, et en général, localisées au centre de la feuille, le long de la nervure principale.

Les parenchymes nécrosés se détachent, créant une trouaison du feuillage. Les dégâts ne sont pas importants.

Dans le cadre de la lutte, la pulvérisation de bouillies de Mancozèbe ou de Zirame peut-être recommandée. (Déclert, 1990)

· Les taches noires duveteuses des fruits : elles ont pour agent causal est Curvularia sp sous hygrométrie élevée. On observe une tache noire veloutée sur le flanc des fruits, recouvrant une plage de pourriture à évolution lente. Les dégâts ne sont ni importants, ni fréquents. (Déclert, 1990)

· La fonte de semis : causée par Pythium aphanidermatum sur sol contaminé ou détrempé. Déclert (1990) décrit un dépérissement des plantules, débutant par le flétrissement généralisé du feuillage. Le plus souvent le collet apparaît anormalement aminci. Rapidement les collets brunissent, les plantules versent et disparaissent en quelques jours sous l'effet d'une macération totale. Arrachées, les racines apparaissent anormalement courtes et effilochées.

VII.3.1.3. les maladies bactériennes

· Le flétrissement bactérien : c'est une maladie importante causée par Ralstonia solanacearum. Ses symptômes sont un jaunissement et un flétrissement des plus vieilles feuilles basales. La caractéristique de cette maladie est le brusque et rapide dessèchement par temps ensoleillé suite à une période pluvieuse (fig.9).

On peu diagnostiquer la maladie en coupant les racines ou les tiges. Les plantes affectées produisent une sève sombre et les tissus radiculaires internes sont colorés en brun.

Les moyens de lutte sont une meilleure prise en compte de `'l'effet précédent''...

· La moucheture bactérienne : elle est causée par Xanthomonas axonopodis p.v vesicatoria décrit en 1994 par Bouzar et al. (Bassim et al., 2004) , ses symptômes consistent en l'apparition de petites formations véreuses sur les feuilles et les fruits, que d'autres pathogènes peuvent utiliser pour infecter les fruits. Les saisons très pluvieuses favorisent l'infestation qui réduit considérablement la fructification et la qualité des fruits.

Les rotations culturales et le traitement de semences à la chaleur (25 minutes à 50° C) sont de bons moyens de lutte préventive.

Figure 9 : Plante affectée par le flétrissement

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry